Archives Mensuelles: mai 2015

The Blues is Cryin’…


BBKing_imageA 89 ans, Riley B.King, alias BB King, aussi surnommé le « King of the Blues » a tiré définitivement sa révérence. Né en 1925 dans le Mississippi, il fut d’abord esclave dans les champs de coton puis conducteur de tracteur (une fierté qu’il racontera des années plus tard), celui qui incarna le Blues plus que tout autre musicien, fut un ambassadeur de la cause afro-américaine aux Etats-Unis,  influençant plusieurs générations de musiciens (Eric Clapton, John Mayall, Jeff Beck, Jimmy Page, Keith Richards, Buddy Guy, Robert Cray, Rolling Stones, U2…) laisse derrière lui un héritage musical immense, une trace très importante dans l’histoire de la musique noire américaine.

Durant sa carrière, qu’il a démarré à 15 ans, remarqué lors de ses passages dans l’émission de radio animée par l’harmoniciste Sonny Boy Williamson, BB King débuta très vite sur scène, sur laquelle il joua jusque 300 concerts par an pendant des années.

Devenu une référence du genre, aux côtés de Freddie & Albert King (aucun lien de parenté), de John Lee Hooker, de Buddy Guy, BB King a su développé un style, un son, reconnaissables dès la première écoute, mais il ne jouait jamais les accords des morceaux interprétés!. Il fut redécouvert  par un nouveau public, dans les années 80, lorsque les Rolling Stones, Eric Clapton ou encore U2 le firent venir sur scène lors de leurs tournées.

Personnellement, j’ai découvert BB King sur 33 tours (oui je sais, je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre), avant d’avoir le plaisir de le voir en scène, en 1985, à l’Olympia, venu faire un duo avec le guitariste irlandais Gary Moore, qui après des années passées à jouer du hard rock, était revenu à ses premières amours musicales : Le Blues. Lorsque BB King apparu sur scène, Gary Moore est redevenu un enfant réalisant un rêve. Il côtoyait enfin son idole. Le moment fut absolument délicieux. Le duo, magique, inoubliable!

J’ai eu la chance de revoir BB King quelques années plus tard, dans le cadre du Festival Banlieues Bleues. Soirée magnifique, avec une légende qui ce soir-là était en très grande forme. Il maniait sa fameuse guitare qu’il nomma dès le début »Lucille » avec une dextérité, une aisance déconcertante. Bien sûr, outre sa virtuosité à la guitare, BB King avait une voix, chaude, profonde, parfois plaintive, une voix qui racontait le Blues, son histoire, l’histoire du peuple noir aux Etats-Unis.

Auteur de titres comme « The Thrill is gone », « 3’o clock blues », ou du célèbre « Every day I have the blues », BB King nous laisse un bel héritage, au moment où il rejoint les Hooker, Freeddie et Allbert King, Albert Collins, mais aussi Johnny Winter, au Panthéon du Blues.

Guillaume.

 

Robert Mutt Lange, façonneur de son(s).


Robert Mutt Lange
Robert John « Mutt » Lange, né au Zambie il y a 67 ans, est un musicien (basse, guitare) qui très vite est devenu producteur de musique orienté vers la Pop music, la Country, le Hard-rock.

Comme ses confrères George Martin (producteur des Beatles), Dieter Dierks (Scorpions, Accept), Martin Birch (Deep Purple, Rainbow, Whitesnake, Iron Maiden…) ou Mike Varney (spécialiste dans les années 80 des albums de guitaristes virtuoses, tels Vinnie Moore), Robert John Mutt Lange est un producteur renommé, recherché, car il a pour particularité d’aimer le gros son, avec notamment des rythmiques très carrées, et un son de batterie énorme.

Ainsi les australiens d’ACDC sur les albums « Highway to hell » (79), Back in Black » (80)et For thouse about to rock »(81),  les anglais de Def Leppard (« High’n’dry »(81), « Pyromania » (83), « Adrenalize » (92) ), le canadien Bryan Adams en 1991 sur « Waking Up the Neighbours », sans oublier la chanteuse de country music Shania Twain, le groupe Foreigner (album IV), la chanteuse pop Lady Gaga (« Born this way » en 2011), et tout récemment les anglais de Muse pour leur dernier album « Drones », ont tous bénéficié des conseils, de l’oreille, du talent de ce producteur atypique, véritable caméléon, qui a façonné le son de chacun des groupes ou artistes qu’il a produit.

Si vous écoutez les albums précités, vous aurez une idée de son travail, de sa « patte » sonore si recherchée.

Guillaume.

2 ailes au sollex


 

 

Photo-Album-COUV-1440x1440Le solex a été pour toute une génération un  synonyme de liberté. C’est en souvenir de son grand-père qui en possédait un que Romain Lefrançois a choisi ce nom de scène, en mettant 2 L pour en accélélérer le mouvement.

Sollex est un trio dynamique, des textes drôles ou grinçants s’adressant à tous les publics, des rythmes variés sur un fond de jazz, de funk et musette. Un auto produit réalisé avec peu de moyens et l’aide des internautes, qui a pour résultat un album jeune, frais et sympa.

Françoise

French Touch Electro


pochette_RoneVoilà Erwan Castex alias Rone de retour, de son exil berlinois. Il revient avec son troisième album Creatures, toujours sur le label Infiné. Sans détour c’est un très bon album électro.

Rone nous propose dans ce cd une musique très intime, très personnelle… Et pourtant il est constitué de multiples collaborations : du trompettiste Toshinori Kondo, de Charlotte Oleena, Bachar Mar-Khalife, du violoncelliste Gaspar Claus. Pour Quitter la ville, c’est une collaboration avec François Marry (François sans ses Atlas Mountain), qui à la première écoute m’a laissée perplexe mais qui finalement m’a hypnotisée. Là où je coince vraiment c’est la collaboration avec Etienne Daho pour le morceau intitulé Mortelle, je trouve que ça ne fonctionne pas, la voix de celui-ci détonne complètement dans cet album.

Dans ce cd Rone va plus loin dans l’expérimentation, et il révèle la grande maîtrise dont il fait preuve à présent.

Des +++ à Acid Reflux, Sing song, Ouija

Michèle

 

Quincy Jones, producteur de légende(s).


QuincyJones_imageNé en 1933 à Chicago, alors sous la loi de Al Capone, Quincy Jones a démarré comme trompettiste et arrangeur auprès de Lionel Hampton (avant d’être celui de Tommy Dorsey, Sarah Vaughan, Count Basie, Ray Charles, Dinah Washington).

En 1956, il rejoint  le big band de Dizzy Gillespie, pour une tournée au Moyen-Orient et en Amérique du Sud.

En 1957, il s’installe à Paris, étudie auprès de Nadia Boulanger, avant de rencontrer Eddy Barclay,  fan de jazz américain, fondateur-directeur du label Barclay. Reparti aux Etats-Unis, il intègrera le label Mercury,  travaillera avec Frank Sinatra, Barbara Streisand ou Tony Bennett.

Tout au long de déjà riche et longue carrière, il a côtoyé, produit, arrangé les musiques et chansons des grands noms de la musique du 20ème siècle.

Homme curieux, il sait dénicher les nouveaux talents. Ainsi en 1974, lors du tournage de « Wiz », il croise le jeune Michael Jackson, avec qui il enregistrera 3 albums entre 1977 et 1987 : « Off the Wall »,  « Thriller » et son tube mondial « Beat it », enfin « Bad ».

Plus récemment, de jeunes artistes ont eu droit aux conseils et bénéficié de la collaboration artistique du Maestro : les chanteuses de jazz Nikki Yanofsky, Andréa Motis (par ailleurs trompettiste comme Mister Jones), la française Zaz (pour qui il a écrit 3 morceaux sur l’album consacré à Paris, à paraître en novembre prochain).

Le monde du cinéma (comme de la télé, où il produira de nombreux show musicaux ou non), fera aussi appel à ses talents de compositeur-arrangeur : de Sidney Lumet « Prêteur sur Gages » (1964) à Lee Daniels pour « Le Majordome » (2013) sans oublier Norman Jewison « In the Heat of the Night » (1967), ni « La couleur Pourpre » de Steven Spielberg (1985), nombreux sont ceux qui ont bénéficié des talents de Quincy Jones.

Véritable légende vivante de la musique du 20ème siècle, témoin privilégié de l’évolution musicale, il reste une référence absolue, incontournable, un producteur très demandé.

Guillaume.

Le Flamand Rose revu (mais pas corrigé)


DarksideoftheMule_pochetteDès la pochette de l’album, le ton est donné ! Le titre est sans équivoque Dark  side of the Mule invite à la nostalgie d’un Flamand Rose resplendissant, inventif, puissant !

Mais là, pas de David Gilmour aux manettes, de Nick Mason aux baguettes… non ! Mais alors, qui ose ainsi reprendre la musique du Flamand Rose ? Juste un groupe américain tendance blues-rock, Gov’t Mule (né en 1994 de la volonté de Warren Haynes et Allen Woody (Allman Brothers Band), fans du Floyd) qui se lance ici le challenge de revisiter à sa sauce les titres mythiques du Floyd.  Dès l’introductif « One of these days », je suis rassuré quant à la qualité de l’entreprise. Pas de trahison de l’esprit d’origine, pas non plus de reprise sans âme, non un travail bien mené tout comme les suivants « Pigs on wing part.2 « , « Shine on your crazy diamond », « Money », et le final « Wish you were here ».

Le quintette américain s’en tire de belle manière, la touche blues-rock n’étant ici pas un frein mais une couleur ajoutée à celle des titres repris, revisités.

Guillaume.

 

Charles Bradley, enfin la lumière…


L’autre soir, alors que je regardais les aventures de mes deux héros londoniens, nettoyeurs de scènes de crimes, j’entends cette musique en fond sonore. J’adore ce morceau !!!

Miracle de la technologie, un clic sur mon smartphone et Shazam tourne et tourne pour nous révéler tous ses secrets : Charles Bradley – The world.

Le lendemain, direction les rayons de la médiathèque, pour récupérer les cd ; je me mets à écouter en boucle cet artiste à la soul incroyable, me laisse envoûter par ce son typique des années 70, cette voix éraillée, ce grésillement, la profondeur de la vie qui sort des tripes et des cuivres.

Quelques jours plus tard, en explorant la pochette, je découvre la date de sortie de l’album : 2011. Ah bon ? Pas 1972 ? Il n’a pas chanté avec James Brown ; à l’époque d’Al Green ? Incroyable… Je n’avais pas prêté attention à ce détail, pas fait de recherche wikipédia, je n’avais pas regardé de vidéos ; je m’étais juste laisser emporter par cette voix. Mais tout est à s’y méprendre, le style de l’homme, la tenue, la voix, le son, la typographie, les photos de l’album… Retour vers le futur. C’est bluffant.

Cet enfant de la rue qui a trimé toute sa vie, et n’a jamais cessé de chanter, a aujourd’hui 67 ans. Il est sorti des coulisses sur le tard, il y a quelques années à peine, pour enfin prendre la lumière et nous faire vibrer grâce à la force de cette « musique de l’âme ». Charles Bradley nous transporte dans cet univers soul hors du temps. Une belle découverte.

Carine.

 

 

 

Chaud…….


cover170x170Une victoire à la nouvelle star en 2010, un album en 2011 puis un long silence de 4 ans. Et 4 ans pour le public c’est long. Et revoici Luce avec un nouveau look et un nouvel album écrit et réalisé par Mathieu Boogaerts.

Luce nous renvoie une image coquine avec un grain de folie qui lui correspond bien. J’aime bien Polka et Vernis coécrits par Mathieu et Luce qui portent sur l’amour et l’image. Mais malgré tout si l’ensemble n’a rien de bien fracassant, ce cd est tout de même original, porté par la voix douce et la bonne humeur de Luce.

Françoise

Le chagrin des oiseaux


Rarement une musique de film m’a autant émue (depuis la Liste de Schindler). Quand vous regardez le film Timbuktu du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, vous découvrez deux oeuvres sublimes : la musique et le film, et celles-ci s’entremêlent, dialoguent, se complètent. Là où il n’y a plus de mot face à la cruauté, la musique, que certains veulent interdir, reprend sa place et sa force de résistance et de liberté.

« Timbuktu est un film qui revêt un message universel. Ce qui s’est passé à Timbuktu aurait pu se passer n’importe où dans le monde. Et donc, la musique accompagne ce message universel ; elle part de couleurs, d’instruments locaux, d’un langage, d’une identité locale et transporte ce langage avec une musique plus ample, plus lyrique pour relayer ce message de tolérance, ce message de paix. » présente Amine Bouhafa le compositeur.

Effectivement dans le choix d’instruments solistes africains et de l’Orchestre de la ville de Prague, avec Richard Hein comme dirigeant, Amine Bouhafa a choisi une musique cosmopolite, universelle. La musique africaine et occidentale dialoguent entre elles, elles renforcent donc le message de la tolérance, de la paix et de l’intelligence.

A retenir la magnifique chanson Timbuktu Fasso, écrite et chantée par Fatoumata Diawara (et oui encore elle et je ne m’en lasse pas), qui ajoute à ce superbe bijou, une perle fragile et brute à la fois, une interprétation qui vous donne envie de croire encore au pouvoir de la beauté, de l’art et de l’espérance.

Michèle

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