Archives Mensuelles: juin 2015
Les Paul, pionnier d’une guitare légendaire (Gibson LesPaul)
Quel est donc le point commun entre Les Paul (de son vrai nom Lester William Polsfuss), né en 1915 aux Etats-Unis, et des guitaristes tels que Robert Johnson, Eric Clapton, Keith Richards, Paul Personne, Louis Bertignac, ou Bob Marley… parmi tant d’autres?
La réponse tient dans un modèle de guitare de la marque Gibson, qui depuis 1952, porte son nom, la fameuse Gibson LesPaul SG.
Après avoir testé l’harmonica puis le piano dès son plus jeune âge, Les Paul achète sa première guitare à l’âge de 12 ans, pour la modique somme de 5 dollars.
A 13 ans, il est un musicien semi-professionnel et à 17 ans, il intègre un groupe de country-music, le Rube Tronson’s Cowboys. Peu de temps après il quitte l’école pour devenir un musicien professionnel.
Musicien précoce, Les Paul s’avère aussi curieux pour tout ce qui touche aux instruments et aux méthodes d’enregistrement. A la fin des années 30, après des expériences en radios locales, dans des shows télé américains, il met au point une guitare « solidbody » (corps plein), qui portera le nom de « la Bûche », dans les locaux de la marque Epiphone. Au début des années 40, il accompagne Nat King Cole puis Bing Crosby.
En 1946 il signe avec la marque Gibson. Peu de temps après, soutenu financièrement par Crosby, Les Paul se lance dans les expérimentations et met au point le premier magnétophone multipistes, issu des ateliers de la marque Ampex (1947).
En 1949, il rencontre une chanteuse, Mary Ford, avec qui il formera un duo pendant 15 ans. Le duo connaitra le succès avec « How High the Moon » en 1951, puis « May God be with you » en 1953. Ils cesseront de se produire ensemble en 1963.
En 1952, la marque Gibson lui fait signer un contrat lui proposant de développer une guitare qui porterait son nom. Acceptant l’idée puis demandant finalement que cela ne soit pas fait, Gibson passe outre. Le modèle Gibson « LesPaul » est né, faisant la fortune et la renommée du guitariste.
En 2009, Les Paul s’éteint à 94 ans, laissant derrière lui un nom à jamais associé à un instrument qui fait désormais partie de l’histoire de la musique du 20ème siècle.
Ce modèle et ses héritières, nombre de guitaristes de rock, jazz, reggae ou blues, ont décidé d’en acquérir une, influencés par le son spécial autant que la forme de l’instrument. Parmi les plus célèbres détenteurs de Gibson LesPaul SG ou ses suivantes, on peut citer les bluesmen Robert Johnson, Albert Freddie et BB King, Eric Clapton, mais également l’icône du reaggae jamaïquain Bob Marley, les stoniens Mick Taylor et Keith Richards, les français Paul Personne, Louis Bertignac, sans oublier Mick Mars (Motley Crüe), The Edge (U2), David Gilmour (Pink Floyd) et Pete Townsend (The Who) parmi beaucoup d’autres!
Alors si vous souhaitez écouter, découvrir cette guitare légendaire et qui traverse les générations et les styles musicaux, faites-le en écoutant les musiciens nommés ci-dessus.
Guillaume.
Le journal des roux
Jules & Jo est un groupe belge. Vous aimerez l’ album décapant de ces enfants terribles de la chanson. Le « pouvoir aux roux » est constitué de chansons insolites et insolentes qui défilent comme des brèves de comptoir. Rien ne leur fait peur, tout est sujet à moquerie. Le livret est original, il a la forme d’un journal présentant les textes des chansons et des pubs anciennes pouvant s’y reporter : le sirop paidophile, le caresseur de pneu… etc. tout cela ne s’invente pas, tout est réel. Mais c’est d’un drôle, malgré les sujets abordés. Entrez dans leur monde fantasmagorique, déjanté.
Françoise
Rap-Electro ou Electro-Rap ?
Brodinski, célèbre producteur et DJ français, ne nous avait jamais proposé d’album, et bien depuis mars 2015, voilà une bonne chose de faite. Avec son Brava, ce pilier de la scène electro française s’est mis en danger. Ce fut un pari réussi. L’album qu’il nous propose n’est pas une electro avec un peu de rap, ni du rap sur une musique electro. Non c’est une véritable association des deux genres, un bon dosage, une belle réussite.
Il est allé aux USA chercher les nouveaux rappeurs underground, les plus doués du moment, tels que Youg Scooter, Bloddy Jay, Slim Thug, Peewee Longway… Ces collaborations donnent un album qui peut être déstabilisant, qui ne plaira certainement pas à tout le monde, avec des beats lourds, puissants, un flow percutant. C’est un cd profond, voire violent, tout en étant bien maîtrisé, des sons travaillés. Une ambiance de Bad Boy, sur une electro moderniste, furieusement contemporaine.
Dire que tous les morceaux m’ont plu serait mentir, mais des +++ au célèbre Can’t help Myself, que l’on a pu découvrir il y a quelques mois, mais aussi à US avec Bloody Jay et à Interviews avec ILoveMakonnen et Yung Gleesh.
Michèle
Quand la voix résonne en Chœur.
Le 20 juin prochain, à partir de 16h, l’espace musique de la médiathèque Louis Aragon accueillera pour la seconde fois la chorale Résonances, dirigée par la chef de chœur Olivia Lemblé (la précédente date de décembre 2012, sur la thématique de chansons de Paris).
http://association-resonances.jimdo.com/organisation/
Cette prestation viendra clore la saison thématique dédiée à la voix, inaugurée le 24 janvier 2015, par un kiosque vocal avec le quatuor des « 3 Rives« ,suivi d’un atelier sur le souffle et l’énergie vocale en mars, mené par le professeur de chant Manuel Dubigeon, d’une exposition « Suivez la Voix » fabriquée par les discothécaires qui permit au public de découvrir pendant 2 mois (Mars-Avril) cet instrument à travers différents genres musicaux. A cela se sont ajoutés des ateliers de chant menés par Armelle De Frondeville, soprano, qui dirige la classe de chant lyrique du conservatoire municipal Guy Dinoird, des ateliers de Beat-Box dirigés par Sylvain Robine. Un menu copieux, riche et varié.
Pour refermer cette saison placée sous le signe de la Voix, le 20 juin (veille de la fête de la musique), nous vous invitons donc à venir découvrir cette chorale, et qui sait, de pousser la voix avec eux, le temps d’une chanson.
Précision importante : L’entrée est libre et gratuite!
Dinah Washington, une voix trop tôt partie
Dinah Washington, né en 1924 en Alabama, contemporaine de 2 autres très grandes chanteuses de Jazz, Ella Fitzgerald et Billie Holiday, a connu une carrière très courte puisqu’elle décède à seulement 39 ans en 1963, au sommet de son art.
Jeune, elle joue du piano dans les églises, avant de se consacrer au chant, de se singulariser par sa voix puissante et son phrasé émouvant. Chantant surtout du gospel, de blues, elle sera surnommée « Queen of the Blues ».
Après une rencontre en 1942 avec le fantasque et génial pianiste-chanteur Fats Waller, elle intègre en 1946 l’orchestre de Lionel Hampton.
Son talent évident lui vaudra, suite à des prestations remarquées à l’Appollo Theatre de Harlem de devenir une idole pour la communauté noire.
Dans les années 50, son sens du rhythme, sa voix si parfaite, lui vaudront de côtoyer l’arrangeur Quincy Jones, les musiciens Clark Terry, Joe Zawinul ou Max Roach.
Elle connaîtra un succès avec « What a difference a day made » (repris en 2004 par Jamie Cullum sur l’album « Twenty something »), qui lui attireront l’attention d’un large public. On lui doit également « Unforgettable » et « You’re nobody till nobody loves you ».
Le coffret « Original album series », publié chez Warner en ce début d’année contient 5 albums dont 1 live, « Dinah 62 », enregistré 18 mois avant son décès. Une belle manière de (re) découvrir cette immense artiste de jazz, au registre très étendue, dont la carrière fut hélas trop courte.
Guillaume.
Babel
Pierre Lebelâge est un auteur compositeur atypique en dehors des modes, mais très attachant. Ses textes sont poétiques, drôles ou grinçants mais l’écriture est soignée. Ils nous touchent parce qu’ils nous content notre vie de tout les jours avec toute la richesse et la diversité qui composent la France. Il chante avec une pointe d’accent qui me rappelle quelqu’un. Si vous désirez l’entendre sur scène, il se produira le 20 juin 2015 au Forum Léo Ferré d’Ivry sur seine.
Françoise
Une pop fougueuse et efficace
Voici une pop-folk originale. Courtney Barnett, artiste australienne, nous propose son véritable premier album Sometimes I sit and think, and sometimes I just Sit. Je reconnais que ce fut pour moi une véritable découverte. Cette jeune femme de 27 ans nous convie à un mélange de country-rock et de garage-rock.
L’album nous révèle un talent singulier, une personnalité inattendue et déconcertante. Courtney a une voix particulière, traînante et énervée à la fois. Il dégage de ce cd une énergie pétillante, de l’autodérision, des chansons variées et percutantes.
Cet album nous laisse une impression ambivalente, tout comme la personnalité de l’artiste d’ailleurs. Une envie d’insouciance et de spontanéité, mais aussi une envie de nous asseoir pour réfléchir et méditer.
Un talent tout neuf à découvrir et à suivre…
Michèle
Pieranunzi-Casagrande, conversation musicale.
Enrico Pieranunzi, élégant autant que discret pianiste italien, nous revient avec un »double circle« , théâtre d’un dialogue musical partagé, échangé, avec le jeune guitariste Federico Casagrande.
Echange est le mot juste tant les deux musiciens laissent leurs instruments se répondre sans jamais vouloir prendre le pas sur l’autre. Deux générations échangent autour d’une seul sujet : La musique. Le dialogue, savoureux, sans excès. « Anne Blomster Song » qui ouvre ce Double Cercle en est l’illustration parfaite.
Federico Casagrande, guitariste originaire de Trévise, que je découvre à l’occasion de ce disque, dégage une virtuosité qui ne pousse jamais l’auditeur à l’ennui, mais au contraire à savourer ce sens musical, qu’il soit en position de leader sur un morceau ou en soutien d’Enrico Pieranunzi.
Ce dialogue, développé au cours de 11 morceaux, nous dévoile une musique aérée, intemporelle, mélodieuse. « Sector 1 », « Clear », « Within the house » ainsi que « Charlie Haden » (en hommage au contrebassiste américain décédé l’an dernier), sont mes pièces favorites au sein de ce dialogue à cordes sensibles.
« Double Circle », un disque à savourer tranquillement.
Guillaume.
Revendiquer dans la bonne humeur
Une histoire simple 2 amis qui se retrouvent dans le métro pour faire de la musique…
Depuis le groupe s’est élargi mais ne vous laissez pas tromper par les rythmes tropicaux qui nous portent plus vers le farniente et les vacances. Les textes sont poétiques certes mais aussi revendicatifs et expriment souvent des coups de gueule, une critique virulente de notre société, tout cela sous couvert d’humour et de bonne humeur.
Françoise
Une Coolitude…
Les Dafuniks nous présentent, avec Past present future, leur 2ème album. Ce groupe danois composé de 5 musiciens sait à chaque album inviter les bonnes personnes pour les bons morceaux. En effet leur album est international car des pointures du genre y participent : Afrika Baby Bam, membre du groupe Jungle Brothers, ASM, Elias, le rapper US Mattic, Barbara Moleko, et Blacc El.
Du genre, oui mais quel genre ?, et c’est là que réside l’originalité de Dafuniks : ils ont un style original, combinant les voix soul-hip hop, les breakbeats et un full live band (basse, batterie, guitare, clavier, samplers). En gros ils font du funky, de la soul, du hip hop, du groove. C’est un véritable hommage à la musique noire américaine. C’est une musique qui bouge, qui donne envie de danser, tout en ayant une énergie canalisée. Un album soigné, efficace.
Le style de Dafuniks s’affine et s’affirme d’album en album. Un bon disque pour les beaux jours…
Michèle