Archives Mensuelles: décembre 2015
La dérision au féminin
Evasion est un groupe polyphonique a capella, 5 femmes qui revisitent le répertoire d’Anne Sylvestre avec bonheur. Une rencontre entre femmes pour chanter et montrer les femmes. C’est drôle, coquasse, joyeux, inattendu . Tout y passe dans la bonheur humeur : les femmes et leurs travers, le mari, les enfants, la famille, la société. A consommer sans modération.
Françoise
Hubert-Félix Thiéfaine a joliment clôturé les Aventuriers 2015 !
Pour clore la onzième édition du Festival des Aventuriers, le 17 décembre, le public a eu le bonheur de voir Hubert-Félix Thiéfaine, chanteur à l’âme de poète, qui depuis 40 ans, foule les scènes hexagonales, au gré d’une œuvre patiemment concoctée, de textes ciselés. Ce jurassien bon teint, qui connut une période sombre marquée par la dépression, a retrouvé le goût de l’écriture, de la scène. Son public encore très nombreux hier soir, dans l’enceinte de la salle Jacques Brel, a pu s’en apercevoir.
Avant son entrée sur scène, le public nombreux eut l’occasion de découvrir le duo toulousain Rusty Bells, au rock très énergique, puis l’univers plus feutré et intimiste de Marie Modiano, chanteuse-pianiste, accompagnée sur scène d’un violoncelliste et d’un guitariste.
Très attendu, le chanteur s’est d’emblée montré en grande forme, bien soutenu par son groupe, au sein duquel évolue désormais son fils Lucas (guitares), coréalisateur du dernier album. La voix claire, puissante, Thiéfaine nous a régalé. Il interpréta nombre de titres de son dernier album paru « Stratégie de l’inespoir », comme le très beau « en remontant le fleuve », le mystique « Angélus », l’émouvant « Karaganda, camp 99 », qui a des résonnances très actuelles, « Lubies sentimentales » à l’aspect nostalgique, « Médiocratie », constat cynique, désabusé d’une société politico-médiatique mal en point, « retour à Célinegrad » qui évoque la dictature.
Bien sûr, le vosgien taciturne n’a pas fait l’impasse sur « Alligators 427″ , sa fameuse »Lorelei Sebasto Cha » dans une version revisitée, magnifique, sans oublier en final, « la fille du coupeur de joint » en version mi acoustique, mi électrique, qui a ravi le public, celui-ci chantant en chœur. A 67 printemps, cet amoureux des mots garde encore une énergie qui fait plaisir à voir. 40 ans de carrière et 17 albums plus tard, cet artiste a encore démontré hier que s’il restait une personnalité à part dans la chanson française, il en était devenue une figure importante, trans-générationnelle.
Merci Monsieur Thiéfaine pour cette belle soirée, en forme de cadeau de Noël !
Guillaume.
Aventuriers 2015, bon cru !
L‘édition 2015 du Festival des Aventuriers s’est refermé le 17 décembre avec le concert de Marie Modiano et Hubert-Félix Thiéfaine, sans oublier le groupe (duo) toulousain, lauréat du tremplin aventuriers, qui va ouvrir cette dernière soirée : Les Rusty Bells.
Premier constat, le public a répondu présent en nombre, à chacune des soirées programmées à l’Espace Gérard Philipe. En effet, que ce soit pour le concert d’ouverture avec les revenants britanniques d’Asian Dub Foundation, la soirée suédoise avec Annika and the Forest & Jay Jay Johanson, ou le concert intimiste et un brin sombre de Jeannne Added et ses deux acolytes, la salle était bien remplie. Le public, encore une fois majoritairement jeune, semblait heureux de ces soirées, près d’un mois après l’horreur survenue au Bataclan notamment. Finir l’année dans la bonne humeur partagée avec les artistes programmés, a fait du bien à tout le monde, artistes compris.
Donc, le soir d’ouverture, mardi 8 décembre, après une prestation sans relief du duo pop-électro Chamberlain, Asian Dub Foundation, dont c’est le grand retour scénique a pris la scène et délivré une prestation tout en énergie, en intensité. Le jeune chanteur du groupe se démenant sans compter sur scène. 75 minutes de musique plus tard, les gars de Birmingham ont pris congés du public. Seul bémol, un son beaucoup trop fort.
Le mercredi 9, place aux femmes, avec Milan et Jeanne Added. N’ayant pas vu Milan, je parlerais donc de Jeanne Added, qui se produisait en trio, avec juste un clavier et un batteur. Ambiance intimiste, parfois noire, textes mis en valeur par la voix travaillée de Jeanne Added (la formation au chant lyrique, ça aide!). Mélodies minimalistes, parfois lancinantes, prenantes. Un peu plus d’une heure de show, conclue par un morceau à capella, que testait Jeanne Added, en vue sans doute de l’inclure à son prochain album.
Vendredi 11, la soirée avait des accents nordiques, puisque Annika and the Forest et Jay Jay Johanson occupèrent successivement la scène. Annika, qui proposait une ballade dans le grand nord, aidé par une violoncelliste et une section rythmique au point, ne m’a pas vraiment emballé. Je n’étais d’ailleurs pas le seul, au vu de quelques commentaires entendus ce soir-là. Jay-Jay Johanson, de chemise verte vêtu, et seulement soutenu par un clavier et un batteur, nous a, durant plus d’une heure, proposé un show sans grande surprise certes, mais sa voix et les mélodies très épurées fonctionnent toujours aussi bien. Le public, là encore fut très enthousiaste. Après sa prestation, à l’instar des autres artistes passés les soirs précédents, le grand suédois s’est attardé avec le public qui lui demandait ou des autographes ou simplement avait envie de discuter. Simplicité, proximité.
N‘ayant pu assister aux concerts d’Aline et Lonelady, ni à celui du 16 avec Rockets from the Tombs et Verveine, je terminerai en vous disant que ce festival, qui prend chaque année de l’importance au travers d’une programmation toujours plus élevée en qualité, j’ai un regret en forme de souhait : où sont passés les groupes avec des guitares ?
Bonne fin d’année à toutes et tous, que ces fêtes vous soient joyeuses, festives, musicales, chaleureuses ! A l’année prochaine !
Guillaume.
Flash mob à la Médiathèque
Merci à l’orchestre à cordes du conservatoire et son professeur M. Renato Kamhi de nous avoir fait un cadeau de Noël avant l’heure. La médiathèque est sortie de sa torpeur pour écouter ces musiciens. Bravo à tous pour cet excellent moment.
Françoise
Et maintenant l’aller-retour en enfer…
Voici la suite d’Ange, chroniqué en janvier 2015, de notre musicien fontenaysien Eirem, et bien sûr cet album se nomme Démon.
« J’ai tout bien respecté » les recommandations de l’auteur :
*Je suis allée sur son blog http://eirem.unblog.fr/
où j’ai retrouvé des explications sur l’Enfer de Dante et ses cercles infernaux…
*Je l’ai écouté de préférence au casque
*Et surtout je ne l’ai pas écouté le soir avant de m’endormir !
Honnêtement j’ai eu du mal à rentrer dans cet enfer. Ce n’est qu’à partir des Gourmands où j’ai commencé à craindre pour mon salut. Quand sont arrivés les Violents, je me suis sentie chez moi, et le démon Murmur est devenu mon ami.
J’ai bien apprécié me retrouver dans l’antre de Lucifer, grâce aux riffs de guitare particulièrement bien réussis. En fait je n’avais pas vraiment envie de sortir de cet enfer et le bonus nous donne comme un petit goût de « reviens-y ».
Tout ça pour dire que j’ai complètement adhéré au concept original de ces deux albums. Bien joué Eirem !
Michèle
Marie Modiano, aventurière 2015
Modiano. Ce nom renvoie à l’écrivain français. Mais je ne vais pas parler de lui ici. Plutôt de sa fille cadette, Marie, écrivaine et chanteuse, qui signe « Espérance Mathématique », album paru en 2013. Cet album n’est autre que la mise en musique du recueil de poèmes regroupés sous le même nom, paru en 2012.
Marie Modiano, outre ses livres déjà paru, a déjà enregistré 3 autres albums : « I’m not a rose » (2006), « Outland » (2008 ), « Ram on flag » (2013).
Sur fonds de musique un brin hypnotique et de boucles électroniques, de guitare minimaliste, Marie Modiano déclame ses textes ciselés tels « La fille à la balafre », « Graham Greene » qui évoque sa première rencontre, accompagnée de ses parents, avec l’illustre écrivain.
Mélange de textes courts et de morceaux aux accents nostalgiques, de sa voix posée, Marie Modiano se fait la conteuse de souvenirs d’enfance, de ces quartiers fréquentés seule ou avec ses parents, d’un Paris disparu, d’une époque révolue. Ecoutez donc « La Cathédrale », « La place du Châtelet », mais aussi « Johnny King », ou « l’Arbre parle à l’homme ».
Cet univers intimiste, sobre, ciselé, Marie Modiano viendra nous le présenter le 17 décembre, en première partie de Hubert-Félix Thiéfaine, pour la soirée finale de la onzième édition du festival des Aventuriers.
Choc de génération, d’univers musicaux, pour deux esthètes de l’écriture, amoureux du texte, de la poésie. La soirée promet d’être belle.
N‘hésitez pas à venir découvrir ce talent particulier!
Guillaume.
Chapeau l’artiste
Premier contact avec ce cd, une jaquette quelconque : photo de l’interprète jouant de la guitare, mais une partie d’inscriptions en Braille, même chose sur le cd. J’ai trouvé cela intéressant et c’est ce qui m’a incité à écouter l’album. Sympa, entraînant, un style plutôt folk et pop rock. Des thèmes sur la beauté de la vie, celles des femmes, l’amour, la folie des hommes, mais tout est dit de façon optimiste, parfois ironique. Un album à découvrir.
Olivier Ducruix est mal voyant et œuvre pour l’association MBJ chanson qui permet la réalisation de concerts par des artistes handicapés en plus de son métier d’informaticien et celui d’auteur compositeur…Chapeau l’artiste.
Françoise
Asian Dub Foundation est de Retour!
« More Signal More Noise« , nouvel album de Asian Dub Foundation, fait suite à celui paru en 2013 « The Signal and the Noise ».
Toujours très en forme, ce groupe mélange avec un savoir-faire éprouvé les guitares rock, la rythmique reggae, les boucles électroniques, le tout arrangé savoureusement.
L’auditeur voyage entre mélopées aux accents d’Afrique ou d’Inde, ou du rock brut occidental. Le tout emmené par la voix rugissante de Chandrasonic.
Dès l’introductif « Zig Zag Nation », l’auditeur est saisi, emmené dans cet univers musical multicolore, savoureux, parfois un brin brouillon sans être désagréable. Encore une fois, le groupe donne ici sa vision révoltée d’un monde devenue fou, entre crise économique, guerres, famines, médias devenus des caisses de résonances de pouvoirs en place, et dictatures hélas toujours debout (Get Lost Bashar). La contestation est omniprésente, outre le titre précité.. écoutez donc « Radio Bubblegum », « Stand up », qui sonne comme en écho au « Get up Stand up » de Bob Marley.
Le superbe instrumental « Semira » et sa flûte traversière envoutante, sonne comme une pause poétique au milieu de cet album rugissant.
Asian Dub Foundation ne s’interdit rien, y compris de jouer des boucles électroniques en fonds de textes à la rythmique dub-reggae. Du grand art!
Outre leur propre démarche de groupe, Asian Dub Foundation Sound System (nom complet) a mis en place une fondation (Asian Dub Foundation Education) permettant à qui veut de produire de la musique Gratuitement! Savoureux, courageux, dans ce monde qui est dominé par le profit!. Une filiale, montée par un ancien élève, existe d’ailleurs à Amsterdam.
A travers ce nouvel album, le groupe confirme qu’il est toujours en pleine forme créatrice. Tant mieux pour nous. Vivement le 8 décembre prochain, lors de la soirée inaugurale du festival des Aventuriers, pour assister et savourer leur prestation scénique, qui je n’en doute pas sera de haute tenue.
Guillaume.
Un vent se lève
Thomas Demaere, chanteur, guitariste sort ici son 3ème album, grâce à la contribution des internautes. Un album qui tourne autour de l’écologie, pas de discours moralisateurs mais juste une constatation des dégâts réalisés par l’homme en toute connaissance de cause. Des mélodies soignées, des textes simples et sensibles qui font mouche. Mais ce n’est pas un album négatif, Thomas Demaere trouve des lueurs, un endroit ou le soleil apparaît où le vent chasse les nuages dans les « Stations Balnéaires »
Un clip officiel qui rend bien compte de l’ambiance de l’album grâce au crayon du dessinateur Alfred.
Françoise