Archives Mensuelles: février 2016

Un hymne à la vie


pochette_kellylee-evansEn novembre je découvrais le dernier album de Kellylee Evans : Come on. Cette chanteuse canadienne ne nous offre pas là un disque grandiose, mais un album composé d’airs simples mais prenants. Un album autobiographique qui raconte  l’histoire d’une femme frappée par la foudre, qui en survivant décide de reprendre sa vie en main et d’affirmer haut et fort sa féminité et son envie d’amour.

Un disque qui transpire de joie de vivre d’être parmi nous. Kellylee Evans nous livre là un mélange de soul, de jazz, de pop et de hip hop. Un pied dans les sons électros et l’autre dans les grooves. Un disque facile, joyeux « qui donne envie de danser, de se marrer, d’être heureux… »

Pas un grand disque, mais un moment agréable à passer avec une très jolie voix.

Michèle

 

Dom La Nena, la saudade à voix douce…


DomLaNena_image« Soyo« … « Je suis » ou « C’est moi »… ainsi, modestement, simplement, se présente la chanteuse et violoncelliste au visage poupon, d’origine brésilienne, Dom La Nena, sur son quatrième album, en seulement 3 ans (!), puisque le premier, « Ela », date de… 2013 !

Je l’avais découvert en 2013, sur la scène de l’espace Gérard Philipe, dans le cadre du Festival des Aventuriers. Apparue ce soir-là comme si la scène était un endroit naturel pour elle, sa prestation avait alors capté l’attention du public présent par sa voix douce, ses chansons aux ambiances parfois émouvantes, aux accents nostalgiques, qui racontent la vie, l’amour, la tristesse. Son chant, empreint de nostalgie (saudade) , son jeu de violoncelliste, tout en délicatesse, avait conquis l’auditoire. A 27 ans, cette artiste brésilienne a déjà un parcours bien rempli, avec, outre ses albums enregistrés, des collaborations artistiques avec Jane Birkin, Jeanne Moreau ou encore Piers Faccini (ce dernier, qui possède un studio d’enregistrement dans les Cévennes, a aidé et participé à certains morceaux qui figurent sur « Ela »).

Tout au long de cet album, Dom La Nena dévoile son univers musical, alliage de mélodies simples, dépouillées, et d’arrangements subtils, où  la guitare, le piano, viennent s’ajouter sans en faire trop. La voix légèrement voilée de la chanteuse-violoncelliste, passe très bien tout au long des 11 titres de l’album. Polyglote, elle s’avance aussi en français « Juste une chanson », voire en italien « Golondrina »,  espagnol « El silencio », ou anglais « Carnaval ». Loin de faire dans la facilité en s’appuyant sur le répertoire ou le style des chanteurs et chanteuses brésiliens qui l’ont précédé, elle propose un univers un brin décalé, mais très chouette. Si légère peut paraitre sa musique, elle n’en reste pas moins très agréable à découvrir, écouter, savourer.

Alors ne passez pas à côté de cette artiste particulière, qui trace un joli sillon, dans l’univers de la chanson brésilienne contemporaine.

J’attends avec curiosité la suite des aventures musicales de Dom La Nena.

Guillaume.

 

Un retour attendu mais réussi


En octobre Rodney Smith, connu sous le nom de Roots Manuva sortait son 9ème album, après une longue période de silence. Bleeds était pour moi LE disque rap de l’année. Ca fait environ 20 ans que cet artiste sévit sur la scène anglaise avec plus ou moins de réussite, mais là, cet album est une véritable perle. Ses productions à le croisée de l’électro et du hip-hop, ses influences rap, reggae et funk, donnent un album varié, mais formant un ensemble concis, efficace et mordant. C’est un album sombre mais avec des mélodies accrocheuses, véhiculant des valeurs puissantes et personnelles, un regard noir, pessimiste et cruellement honnête.

C’est un cd composé intelligemment et bien écrit. Ce qui me plaît le plus chez Roots Manuva c’est sa voix profonde et douce, son phrasé enchanteur, lent sans précipitation. Il a le talent de nous plonger sans aucune difficulté dans son univers, un album authentique qui démontre sa maturité et son talent exceptionnel.

Dès le premier morceau Hard Bastards nous pénétrons dans une ambiance torturée et oppressante.  Facety 2:11 est beaucoup plus léger avec ses beat électroniques. Quant à Dont Breathe Out où il sample Barry White, il est irrésistible… Ca va saigner…

Michèle

 

JMJ, créativité à bout de souffle !


JMJ_imagePour son retour discographique, Jean-Michel Jarre nous livre « Electronica : 1 The Time Machine« . Et comme toujours il a voulu faire les choses en grand : 16 titres(!), et autant d’invités à cette aventure… Homme de pari(s), Jarre veut nous en mettre plein les oreilles… Mais quantité rime rarement avec qualité durable.

Lui qui fut un novateur musical au tournant des années 70-80, nous livre ici un album qui, s’il s’ouvre sur le dansant (non je n’ai pas dit musique de Club… mais NON!) « Time Machine », revisite en près de 4 minutes tout ce qui a rendu JMJ populaire dans le monde entier, nous gâche le plaisir dès le second morceau…. qui annonce une suite de collaborations variées avec des figures aussi diverses que le duo électro français Air,  le groupe allemand Tangerine Dream, les américains Moby et Laurie Anderson, le pianiste classique chinois Lang Lang, et même le vétéran anglais guitariste des Who, Pete Townsend !! Quel assemblage hétéroclite!

La volonté de Jean-Michel Jarre, dans ce projet, était d’assembler différentes générations d’artistes ayant été des inspirations pour lui, ayant marqué l’histoire de la musique électronique, hier comme aujourd’hui. En y ajoutant des musiciens possédant la même vision que lui de la musique. Vaste programme, belle idée au demeurant !! mais pour moi, la magie n’opère pas, le voyage musical s’avère décevant, la musique offerte à nos oreilles s’avérant être un conglomérat sans saveurs, sans émotions, avec un son « froid », les compositions s’enchainant sans jamais procurer l’envie de s’arrêter, de réécouter. Electro dansante, ambiance asiatique, musique de relaxation, tout y passe!!! JMJ n’a plus de potion magique dans sa besace! et ça s’entend!!!!

A se demander ce que ces invités sont venus faire dans cette galère musicale, aux côté d’un musicien en perte de créativité. Ce disque me donne le sentiment que JMJ n’a plus rien à proposer d’innovant, de frais. Entre la nostalgie affichée aux côtés des précurseurs du genre, et le besoin de continuer à exister en s’associant aux côtés des grands noms du moment, le constat est là : JMJ est passé de mode.

Cet album plaira sans doute aux nostalgiques, adorateur du Jarre première et seconde époques (1980-1990’s).. Pour les autres, il est totalement dispensable.

Guillaume.

 

 

Nobody Knows


pochette_willis-earl-bealJe voulais vous parler d’une voix, d’une vraie voix. Un vrai coup de coeur pour un vrai mystère : Willis Earl Beal. Je choisis son album Nobody Knows qui date de 2013, et qui était son deuxième album. Depuis il en est à son 4ème album (Nocturnes).

Cet artiste a effectivement une histoire (on nous le vend aussi avec ça), originaire de Chicago, il a traversé les Etats-Unis pour s’établir à Albuquerque, après avoir été SDF, après avoir fait plein de petits boulots… Bon même si ce parcours explique peut-être sa voix,  quand je l’ai écouté pour la première fois je ne connaissais pas son histoire. Et c’est cette émotion pure qui m’a attirée. Sa voix nous renvoie au blues et aux origines de la soul. Une voix hypnotique, puissante, pleine de souffrances et de sauvagerie. Cet album débute par Wavering lines, morceau quasi exclusivement a capella, qui vous happe vers un gospel tourmenté, écorché. Un artiste  à la limite de tout, toujours sur la ligne entre puissance et fragilité. Un artiste qui ne peut pas laisser indifférent. Et puis putain quelle voix !!!!!

Michèle

Snarky Puppy, Fanfare qui jazze en mode fusion.


Sylva_imageSnarky Puppy, ce nom ne vous dit peut-être rien… en tous cas, moi je ne connaissais pas ce groupe composé de 13 musiciens, basé à Brooklyn, mais qui vit le jour au Texas en 2004, jusqu’à ce que j’écoute « Sylva« , leur nouvel album, fait de jazz coloré, métissé.

Au sein de cet ensemble se côtoient guitares, cuivres, pianos, cordes, percussions, le tout nous emmenant dans un univers sonore des plus ouverts, puisqu’aussi bien le rock, le jazz fusion, le rock progressif, la funk. « Sylva« , leur récent album dont la pochette colorée à souhait (comme leur musique), rappelle la … forêt, est l’illustration parfaite de ce mélange des genres. Il a été enregistré en compagnie de l’ensemble hollandais du Metropole Orkest, qui fut fondé en 1945, et a collaboré avec les plus grands noms du jazz, de Ella Fitzgerald à Gregory Porter en passant par Al Jarreau, John Scofield.

Si seulement 6 morceaux sont proposés à nos oreilles, ce qui peut paraître peu, Snarky Puppy en nous offrant deux longues plages, « The Curtain » qui dure 15 minutes, ainsi que « The Clearing », qui nous emmène en voyage pendant près de 20 minutes. Mais dès « Sintra » qui ouvre l’album, l’auditeur entre sans difficultés dans cette forêt sonore et musicale, qui résonne comme une ode à la richesse de la diversité, celle des sons, des cultures, des continents, pour ne faire qu’un et définir une musique colorée, variée. Chaque titre est un chemin, plus ou moins long à fréquenter, qui réserve sa dose de surprises rythmiques, de références à des cultures, le tout avec talent et subtilité. L’auditeur est amené à s’imaginer des paysages , décors, ambiances, au gré des morceaux joués par les Snarky Puppy.

« Sylva », 9ème album de Snarky Puppy, est une belle réussite. A signaler la présence d’un dvd.

Bonne nouvelle, le groupe publiera son prochain album dès cette année 2016, sous le titre de « Family Dinner, volume 2 » (le premier volume est paru en 2013)!

C’est un vrai plaisir de les écouter. J’ai hâte désormais de les voir sur scène, où leur musique  doit donner toute sa mesure.

Guillaume.

 

Coup de gueule de Papy Loner


pochette_Neil-YoungPour son 36 ème album The Monsanto years, Neil young, notre songwritter incontournable de 69 ans, nous offre comme au temps de ses premiers albums, un rock rebelle et militant. Le chanteur a perdu de sa voix mais pas de sa vaillance quand il s’agit de repartir au combat. Sa fibre écologique et politique sert dans cet album à dénoncer l’agroalimentaire Monsanto, ses OGM et ses pesticides… C’est un album solide, convaincant et plaisant. On  retrouve dans Wolf Moon la forme de ballade plus traditionnelle avec guitare acoustique et harmonique, mais aussi des morceaux plus puissants commme People want to hear about love et Big Box. Neil Young est accompagné pour cet album d’un jeune groupe californien Promise of the Real (composé entre autres de 2 fils de Willie Nelson).

On retrouve donc la poésie rock d’anciens albums, la pochette elle-même n’est pas sans rappeler celle d’Everybody Knows, un de ses premiers albums.

Papy continue de faire de la résistance pour notre plus grand plaisir.

Michèle

 

Simon Phillips, batteur sans protocole.


Protocol_image« Protocol III » est le dernier chapitre d’un triptyque musical élaboré par le batteur britannique Simon Phillips, dont le premier volet est sorti en… 1988, et qui fait suite au second volet « Protocol II » sorti en 2013.

Simon Phillips, batteur qui a la particularité d’être ambidextre, mène une carrière de musicien-producteur  riche et variée, puisqu’il a accompagné par le passé côtoyé aussi bien Véronique Sanson que Peter Gabriel, Mick Jagger que Mike Oldfield, des groupes de rock comme les Who, Toto, mais aussi les guitaristes Gary Moore, Jeff Beck, Joe Satriani. Ces dernières années, il a accompagné, aux côté du bassiste Anthony Jackson, la pianiste japonaise Hiromi.

Pour élaborer ce « Protocol III »,  le batteur anglais s’est entouré du guitariste Andy Timmons, du bassiste Ernest Tibbs, du pianiste Steve Weingart.  Le résultat de cette collaboration en quartet est un album de jazz-rock puissant, élégant, où les musiciens sont à parts égales. S’il ne comporte hélas que 8 morceaux, c’est un régal de jeu subtil, d’ambiances mélangées, le tout mené par le métronome aux baguettes magiques. Tout au long du disque, Simon Phillips nous trimballe dans son sillage, nous emmène dans cet univers qu’il maitrise parfaitement, mélange de jazz subtil et de rock très rythmé, aidé en cela par ses compères, qui cisèlent de jolies ambiances. Les morceaux, qui durent tous plus de 5 minutes, laisse l’auditeur profiter de ces joutes musicales, de ce dialogue instrumental et de la dextérité affichée. Plaisant sans jamais être lassant.

Guillaume.

 

 

La collection éphémère : Une histoire, une musique


une histoire une musiqueLa musique inspire les écrivains et fait chanter les mots.

Il n’est pas rare qu’en littérature une œuvre musicale soit évoquée de façon précise et substantielle. Le roman peut se servir de la musique et être construit comme une œuvre musicale.

Proust invente un compositeur et sa sonate, Alejo Carpentier se lance sur la piste du prêtre Antonio Vivaldi dans la Venise du XVIIIème siècle, Antonio Stradivari vous livre ses secrets de fabrication et un enfant obstiné répète invariablement « mo de ra to », tandis que le pianiste marche le long de la Seine vers l’église Saint-Julien-Le-Pauvre et que l’ancien virtuose indigent gagne son pain comme musicien des rues…

Laissez-vous charmer, invités à ce petit voyage en compagnie d’auteurs que vous avez aimés, d’autres que vous découvrirez, tantôt au rythme du jazz, tantôt sous l’odeur magique du bois de saule travaillé et verni par le luthier…

une histoire, une musiqueNous proposons donc dans notre espace une sélection de fictions dans lesquelles la musique (sous toutes ses formes), les musiciens, leurs instruments, tiennent une place particulière et sont des éléments essentiels à l’œuvre romanesque.

Associé à chaque ouvrage, nous avons sélectionné pour vous l’album musical approprié au genre, à l’artiste, à l’œuvre musicale.

Il règne dans l’air une musique…

Michèle

Bertrand-Muschalle, Frères de Boogie.


 PianoBrotherhoodJean-Pierre Bertrand, 61 printemps, est, après Jean-Paul Amouroux, l’autre grand spécialiste du boogie woogie en France. Musicien à la carrière déjà longue et riche, il est également producteur, directeur de Festivals, tels « Les nuits Jazz et Boogie » dans les années 90, à Paris, plus récemment « Beaune Blues Boogie Festival »(depuis 2005), en bourgogne, sans oublier celui de Laroquebrou , qui fêtera sa dix-huitième année d’existence en 2016. Tous ont été ou sont encore l’occasion de célébrer cette musique particulière, riche, rythmée, qu’est le boogie woogie. Ses deux dernières expériences musicales, furent très différentes, l’une en sextet « Boogie System » (2010), l’autre en solo « Ryhthm Boogie » (2014).

Frank Muschalle, pianiste allemand de 47 ans, est un as du clavier en mode boogie. Après « Battin the Boogie », paru en 1997 et « Live » paru en 2002, ce pianiste au look d’étudiant, partage les mêmes influences musicales que Jean-Pierre Bertrand (Albert Ammons, Pete Johnson). C’est donc tout naturellement que les deux hommes se sont retrouvés pour nous concocter  » Piano Brotherhood ». J’avais d’ailleurs découvert ce pianiste, lors de son passage au Jazz Club Lionel Hampton, en compagnie de Dani Gugolz (contrebasse, chant) et Peter Müller (batterie), le 13 novembre dernier, soir funeste dans la capitale. Son jeu m’avait emballé, car dynamique, frais, très enlevé. Muschalle passait allègrement d’un boogie à une ballade ou un rock.

« Piano Brotherhood », est donc un dialogue complice, subtil, léger, entre deux as du clavier tempéré boogie. De « Lucky shuffle », composition du duo,  qui ouvre le disque, à « Swanee River Boogie » en passant par  les »Rhythm Boogie » et « Boogie Woogie Blues » d’Albert Ammons, les deux compères se régalent et nous offrent un joli moment musical. Les compositions personnelles ne sont pas en reste, puisque si Frank Muschalle ne nous offre (et c’est dommage!) qu’un « Blues O’Clock », JP Bertrand  nous offre « A Fred’s smile for the boogie man », « Searing Blues ». Seul morceau chanté, « Blues with a feeling », permet d’apprécier la voix du contrebassiste.

En résumé, un disque bien ficelé, qui ravira les amateurs du genre, parfait pour celles et ceux souhaitant découvrir cette musique joyeuse, qu’est le boogie woogie.

Si ces deux pianistes se produisent près de chez vous, ensemble ou séparément, n’hésitez pas, allez-y, vous passerez une belle soirée… et qui sait danserez-vous sur l’un ou l’autre des morceaux.

Guillaume.

 

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