Archives Mensuelles: mars 2016
Là où il y a Jain, il y a du plaisir
Allez ! de la pêche, de la joie, de l’énergie positive… C’est ce que nous propose Jain (dire Jane en français) depuis l’été dernier. Cette petite toulousaine, de la fraîcheur, elle n’en manque pas. Un vrai rayon de soleil dans la morosité de l’hiver.
Cette jeune compositrice, découverte par Yodelice, nous propose une pop multiculturelle, très marquée par le hip hop et l’électro. Jain a grandi aux quatre coins du monde et cela se voit dans sa musique, ses titres sont colorés, métissés, influencés par les musiques de tous ces pays. Zanaka le titre de son premier album signifie « enfant » en malgache. Malgré les percussions et ses accents africains, le seul petit reproche que je pourrais faire c’est qu’il manque à certains moments une certaine intensité, une certaine puissance que l’on doit sûrement retrouver en live. Et puis c’est quoi cette mode de faire des cd composés que de 10 morceaux.
Bref un disque à écouter en boucle, et qui pourrait même être remboursé par la sécurité sociale…
Michèle
Un membre de la tribu s’en est allé…
Ce mardi 22 Mars, Malik Taylor, plus connu sous le pseudonyme de Phife Dawg nous a quitté, diagnostiqué diabétique en 1990, il n’a cessé de se battre contre les problèmes de santé depuis, mais a continué de monter sur scène pour délivrer ses rimes.
Les amateurs de Hip Hop le connaissent bien, étant l’un des membres fondateurs d’A tribe called quest, groupe phare des années 90. Pour les autres, c’est l’occasion de découvrir l’œuvre de l’un des pionniers du rap.
Avec Q-tip, Ali Shaheed Muhammad et Jarobi White, ils forment A tribe called quest en 1985 et explosent aux yeux du grand public avec leur premier album : People’s Instinctive Travels and the Paths of Rhythm en 1990. Suivront 4 autres albums studio avec des singles qui restent encore aujourd’hui dans tous les lecteurs MP3 des amateurs de rap tel que « Can I kick it ? », « Scenario » ou encore « Bonnita Applebum ». Le groupe a une tendance Jazzy se rapprochant des De La soul et des Jungle brothers ils formeront le collectif « Native tongues » et poseront les bases pour des groupes comme « The roots » ou « Slum village ».
Le groupe se sépare en 1998 et chacun aura une carrière solo avec plus ou moins de réussite.
Phife sortira un album en 2000 « Da ventilation » qui aura un succès modeste, malgré son évidente qualité. Il travaillera notamment avec J.Dilla une autre victime de la maladie dans le rap et Hi-tek, deux producteurs d’immense talent.
Une apparition en 2015 pour le 25ème anniversaire de la sortie du 1er album, dans l’émission de Jimmy Fallon sera l’occasion de voir une dernière fois le groupe jouer « Can I kick it », ce 22 mars un grand du rap s’est eteint…
Laurent.
Corsican Trio, au cœur des traditions
Composé de Arnaud Giacomoni (guitare rythmique, chant), Fanou Torracinta (guitare solo) et William Brunard (contrebasse), le Corsican Trio, ici accompagné du violoniste Bastien Ribot, nous offre une promenade entre les univers traditionnels corses, le jazz, ainsi que le swing manouche.
C’est d’ailleurs sur ce mode que s’ouvre l’album avec une surprenante et audacieuse reprise de « Cleopatra’s dream » de Bud Powell. Histoire de tout de suite emmener l’auditeur sur les chemins de la mixité des genres musicaux… Et ça marche ! La suite fait place à deux morceaux aux accents baignés de soleil et tradition corses… « L’ultima strinta », « U Sirinatu » nous embarquent au cœur des villages corses, de la tradition vocale, de la nostalgie.
Oui ce disque qui mélange traditions, vocales et musicales, et genres musicaux, est une belle réussite tant il fait voyager, partir loin… « Gypsy swing », qui enchaîne est une perle de virtuosité, signée Georges Samson Schmidt, ici magnifiquement jouée par Fanou Torracinta. Puis sans nous laisser souffler, le trio nous emmène dans la citadelle d’Ajaccio, au rythme d’une valse. A noter la belle reprise de « You and the Night and the Music »… Le violon de Bastien Ribot, comme tout au long de l’album, y fait merveille, amenant une touche de swing manouche à ce classique du jazz. Jolie prouesse.
La suite, alternant toujours entre jazz (« Walkin my baby back home ») et tradition corse « Solenzara »… ne faiblit pas. « A via », qui ferme cette balade musicale, se fait en mode swing, invitant l’auditeur à danser.
Un bel ouvrage, un trio à suivre.
Guillaume.
Sortez la boule à facettes
Monika (son nom de famille est Christodoulou), une célébrité dans son pays la Grèce, nous offre avec son 3ème album Secret in the Dark, une véritable renaissance d’une disco-funk-électro urbaine.
Cette chanteuse a abandonné ses ballades folk, qui n’ont eu du succès qu’en Grèce, et s’est envolée à New York pour travailler avec le batteur et producteur Homer Steinweiss (de chez Dap-Kings, le groupe qui jouait pour Amy Winehouse).
Monika est une miraculée, elle s’est inspiré du naufrage qu’elle a vécu en 2012. Un accident de bateau qui l’a forcée à nager dans l’océan pendant huit heures. Ce disque montre parfaitement son envie de vivre. C’est un album plein d’énergie des années 80, qui donne envie de danser.
Une voix déroutante, parfois grave ou bien aiguë. Des boucles de claviers, une basse prédominante, un groovy incroyable.
Allez… écoutez ce tube, et vous verrez votre bassin remuer, votre corps ne vous obéira plus…
Michèle
Musiques Césarisées….
Les Césars 2016 viennent d’être attribués. L’occasion est donc belle de revenir sur les musiques de films qui ont marqué l’histoire du cinéma français depuis 1976, année de la première cérémonie des Césars, créée par l’Académie des Arts et Spectacles et du Cinéma.
De la musique de « Le Vieux Fusil« , composée par François de Roubaix à celle de « Mustang » écrite par Vincent Ellis, récompensée en 2016, 39 autres ont été composées par des musiciens venus d’horizons très divers (Italie, Pologne, Hongrie, France, Argentine, Espagne, Etats-Unis, etc…), de différents courants musicaux (Jazz, World Music, Rock, Musique classique entre autres). Au cours de ces 41 dernières années, de grands noms ont été récompensés, certains plusieurs fois : George Delerue (3 Césars consécutifs, pour « Préparez vos mouchoirs », 1979 ; « L’amour en fuite », 1980 ; « Le dernier métro », 1981 ), Vladimir Cosma (2 césars pour « Diva », 1982 ; « Le Bal », 1984), Tony Gatlif (2 fois, pour « Gadjo di Lo », 1999 ; »Vengo », 2001), Michel Portal, 3 fois (« Le retour de Martin Guerre »,1983 ; « Les Cavaliers de l’Orage », 1985 ; « Champ d’honneur », 1988), Bruno Coulais (3 Césars pour « Microcosmos », 1997 ; « Himalaya, l’enfance d’un chef », 2000 ; « Les Choristes », 2005), Alexandre Desplat 3 fois couronné pour « De battre moncoeur s’est arrêté, 2006 ; « Ghost Writer », 2011 ; « De rouille et d’Os », 2013. A côté de ces multi-primés, on trouve Eric Serra (Le Grand Bleu) ; Astor Piazzola (Tango, l’exil de Gardel, 1986) ; Jordi Savall (Tous les matins du Monde, 1992), Gabriel Yared (L’Amant, 1993), Mathieu Chédid (Ne le dis à Personne, 2007) et plus près de nous, Ludovic Bource (« The Artist », 2012), Amine Bouhafa (« Timbuktu », 2015).
La musique, qui dans certains cas, est un véritable « personnage » d’un film, est un élément fort d’identification, autant voir davantage que l’histoire elle-même.
Vive le Cinéma, Vive la Musique de Film !
Guillaume.
Beaux… et bons
Les derniers jours de 2015 ont vu apparaître le quatrième album d’un groupe américain du Kentucky Cage the elephant, cet album paru trois ans après leur précédent s’intitule Tell me I’m pretty, il est produit par Dan Auerbach des Black Keys, mixé par Tom Elmhirst (Ayant travaillé avec Amy Winehouse, Adele ou Florence and the Machine), enregistré au Easy Eye Sound à Nashville, où la plupart des dix morceaux composant cet album ont été enregistrés en une seule prise pour retranscrire l’énergie que dégage ce groupe sur scène. Et pourtant ces 10 morceaux donnent une impression de maîtrise parfaite.
Cet album est composé de ballades délicieuses, de chansons dansantes et plaisantes et de chansons plus tristes. Composé de sonorités british, « de mélodies qui sentent bon le brouillard londonien des 60’s et 70’s ». Un album moderne éclaboussé d’un univers psychédélique et garage rock intemporel. Les sujets : la beauté des femmes, des histoires de meurtres, des problèmes de la vie, la violence conjugale…
Tout cela forme un tout équilibré, carré et précis. Il manque de toute évidence un brin de folie, un petit élément d’âme au fil des morceaux pour passer de bon disque à très bon disque. Mais Cage the elephant nous fait passer là un très bon moment. Une envie irrésistible d’appuyer sur replay à la fin des 10 morceaux pour faire durer le plaisir.
PS : pourquoi une pochette si moche ?
Michèle
Pura Fé, gardienne de la culture Indienne.
La chanteuse-guitariste américaine d’origine indienne, Pura Fé, suite à la parution en 2015 de son dernier album « Sacred Seed« , viendra donner un concert le 11 mars prochain à l’Espace Gérard Philipe, à Fontenay.
Egalement poète, danseuse, enseignante, compositrice, Pura Fé, issue du peuple Tuscarora par sa mère(chanteuse classique qui a travaillé avec Duke Ellington), et du peuple Taino par son père, milite avec force pour la reconnaissance de l’identité et la mémoire de la culture des « Natives americans », indiens d’Amérique.
Depuis 1994 avec « Condor meets Eagle » (dont le morceau titre est un pont avec la culture des indiens d’amérique du sud, par un chant d’invocation juste accompagné à la guitare et à la percussion), elle défend sa culture, celles de ses ancêtre, comme celle des indiens d’Amérique du Sud. « Tuscarora Nation Blues » (2006), « Hold the rain »(2007), « Full Moon Rising » (2009), « Caution to the Wind » (2013), avant le récent « Sacred Seed » que l’on peut traduire par les « Germes Sacrés », au sens de la Terre Sacrée), paru en 2015. Dans son répertoire, elle mélange avec bonheur et talent les chants traditionnels indiens, la culture folk, le blues, les instruments sud-américains (flûte de pan notamment), et la parole slamée, à la manière du rap. Elle raconte la vie, avec ses bonheurs, ses souffrances, individuelles ou collectives (celles du peuple indien, d’abord massacré, puis parqué, encore aujourd’hui dans certaines réserves aux Etats-Unis). Une démarche militante, citoyenne, qui tient une large place dans la vie et la démarche musicale de Pura Fé. L’univers métissé de cet artiste singulière, est un appel à la tolérance, au respect des anciens, de la terre de ses racines. Nul doute que le concert du 11 mars sera un moment fort, riche en partage, en émotions.
Alors, si vous aimez les belles voix, les fortes personnalités, le mélange des genres musicaux, n’hésitez pas, venez découvrir cette musicienne!
Guillaume.
Rock au Féminin ? Yes, Girl Power!
L’histoire du rock, depuis les années 50, après l’apparition renversante et bouleversante du jeune Elvis Presley, qui changera la face de la musique populaire américaine, si elle est dominé par la gente masculine, a vu, au tournant des années 70, puis dans les décennies suivantes jusqu’à aujourd’hui, apparaître, s’installer, auprès du public, des figures féminines à fortes personnalités. La première d’entre elles fut la comète Janis Joplin. Sa personnalité, sa voix si particulière, allait constituer un tournant dans l’univers du rock. Elle serait la première à être traitée à égalité avec ses confrères Joe Cocker, Carlos Santana, les Beatles, les Stones, Jimi Hendrix et j’en passe… sa carrière, météorique (elle est morte à seulement 27 ans!) aura marqué les esprits et ouvert la voie à d’autres chanteuses qui, soit en solo, soit en leader de groupes, vont inscrire leurs noms au panthéon de l’histoire du rock :
Chrissie Hynde (Pretenders), Joan Jett (Heartbreakers), Wendy O Williams (chanteuse des Plasmatics), puis par la suite Patti Smith, Deborah Harry (Blondie), Nina Hagen, Kim Wilde, Pat Benatar, et plus près de nous, Cindy Lauper, Siouxie and The Banshees, Annie Lennox (Eurythmics) The Corrs, Courtney Love (Hole), Beth Ditto (Gossip) se sont progressivement imposées, fait une place dans ce monde de la musique rock. Outre la pop-music, le monde du hard-rock-et du heavy metal ont vu progressivement l’arrivée des femmes dans cet univers ultra macho : Doro Pesch, dans les années 80, puis Sharon Den Adel (Within Temptation), Simone Simons (Epica), dans le courant des années 1990-2000, se sont imposés au sein de groupes majoritairement composés d’hommes. Côté français me direz-vous….? Eh bien, il a fallu attendre les années 80 durant lesquelles seules ont émergées Catherine Ringer (Rita Mitsouko), Buzy, puis les années 90’s et 2000’s pour voir apparaître sur le devant de la scène Adrienne Pauly, La Grande Sophie, Jennifer Ayache (Superbus), Katerine Gierak (Mademoiselle K), ou Izia Higelin. N’en déplaise aux machos, aux tenants d’un rock qui serait exclusivement masculin, les femmes font aujourd’hui partie, et de la plus belle des manières, de l’univers musical rock… ET C’EST TANT MIEUX!
La révolution, initiée par Janis Joplin à l’orée des 70’s, a porté ses fruits et permis de révéler des personnalités fortes, de grands talents, des compositrices ou vocalistes de haute tenue!
VIVE LE ROCK AU FEMININ!
Guillaume.
C’est un peu court… pour l’instant
J’aime la synth-pop, cette musique intime, dépouillée. Oui mais bon parfois c’est un peu trop !!!! Alana Yorke avec son album Dream Magic nous invite à entrer dans un univers plus ou moins mystique et hypnotique. Enfin est-ce que 7 morceaux, pas très longs, forment véritablement un album ? Enfin en même temps ça suffit peut-être… comme ça on n’a pas le temps de s’ennuyer…
Les morceaux sont simples et efficaces, des arrangements minimalistes, des mélodies captivantes, et la voix d’Alana très belle et très originale. Deux morceaux sur les sept sont un peu plus commerciaux. Tout cela forme un tout assez bien construit. Les critiques la compare à Kate Bush ou à Enya, alors là non pas d’accord, je ne retrouve aucune originalité, pas vraiment de personnalité et j’ai le sentiment qu’elle ne s’investit pas dans ces 7 morceaux. Cet album me donne l’impression d’être un avant-goût de quelque chose, l’esquisse avant le chef-d’oeuvre.
C’est une artiste à surveiller mais là pour l’instant elle ne m’a pas convaincue.
Michèle
Lilly Wood & The Prick, Electro-popeurs (trop) tranquilles.
« Shadows« , est le nouvel opus du duo français Lilly Wood & the Prick. Fort du succès engendré par le titre « Prayer in C », extrait du précédent album, je m’attendais à une belle surprise de la part de ce duo.
J’ai dû déchanter!
Si d’entrée, « Box of noise » puis le joli « I love you », nous font pénétrer dans un univers pop virevoltant, coloré, où la voix de Nili Hadida, vient se caler, bien qu’un peu toujours de la même façon (voix posée, chant minimaliste) sur les compositions de son acolyte Benjamin Cotto, pour le reste, à mon goût, la magie n’est jamais au rendez-vous. Cette musique, empreinte de synthés un rien hypnotiques, de boucles électroniques savamment distillées, s’écoute, et conviendrait parfaitement dans l’univers d’un bar lounge ou dans les ascenseurs d’hôtels chics, tels qu’on en trouve sur Paris. Les titres s’enchainent sans soucis, laissant cependant peu de place à la surprise. Le duo se régale à nous faire visiter leurs contrées musicales, cependant si c’est bien fait, je trouve cela cependant un trop propre, trop arrangé, sans émotions qui se dégagent, mais c’est la loi du genre… sans doute.
Composé de 15 chapitres (!) musicaux, « Shadows » ne décolle réellement jamais, et c’est là une déception, car du coup, écouter et arriver au bout des 15 titres proposés devient …. une performance, pour l’auditeur que je suis. De plus, sur les 3 morceaux aux titres en français, un seul, « N’importe quoi », s’avère être chanté dans la langue de Molière !
Si l’on retrouve l’influence de la scène pop anglo-saxonne, j’ai du mal à admettre qu’ils se réclament d’influences comme Johnny Cash, Patti Smith (si si, vous lisez bien!!!), tellement leur univers musical est à des années lumières de ces deux artistes!!
Au final, je ne doute pas que les amateurs de cette pop aux accents électroniques seront ravis et sauront savourer cet opus. Je laisse les autres s’aventurer à la découverte de cet univers musical.
Guillaume.