Archives Mensuelles: mai 2016
Une blonde qui peut compter
Attention disque un peu à part, attention du rock, attention une personnalité atypique. Nadeah (Nadeah Miranda), chanteuse australienne, installée à Paris, nous propose son second album While the heart beats. Elle s’était fait connaître grâce à sa participation dans le collectif Nouvelle Vague avec Marc Collin, puis par son premier album en 2011, la voici 5 ans après avec un opus très personnel, parlant de l’addiction, de l’attente, de la déception, de la force que l’on tire de ses échecs.
On peut parfois penser à Sia (une autre australienne) dans l’efficacité de ses mélodies. Sur Darling on pense bien sûr à Blondie (une autre blonde). Ce n’est pas un rock moderne qu’elle nous propose, parfois pop, parfois punk, mais c’est une personnalité explosive, qui ne lâche pas tout ce qu’elle a sous le coude, ça c’est certain.
Je n’aime pas tout dans ce cd, mais ce qui est sûr c’est que l’on ne s’ennuit pas à son écoute et qu’elle maîtrise les différents genres. A mon avis peut et va encore mieux faire.
Michèle
Solomon, de l’Or au bout des doigts !
« Le piano est comme le prolongement naturel de mes bras »… « La musique fut ma langue primaire, avant même de savoir parler »… Dans ces deux phrases, Or Solomon, pianiste israélien, qui démarra très tôt l’étude de cet instrument (à 4 ans ! ), dit tout (ou presque). Très vite, il montre des dispositions très étonnantes et précoces pour son âge. De 11 à 17 ans, il étudie le classique, puis rompt avec cet apprentissage, pour éviter de devenir un musicien-prodige. Bien lui en prend, puisque derrière, il va se tourner vers le jazz, en parcourant la discothèque de son frère, après avoir notamment écouter « Night train » d’Oscar Peterson. Un choc, une révélation pour lui, qui va désormais explorer les chemins libres et rythmés du jazz. Oui Or Solomon est un pianiste libre, pour qui l’improvisation tient une grande part dans sa musique. Rencontrer, partager, échanger, trois besoins naturels pour celui qui refuse de rester seul assis à son piano.
A 22 ans, Il débarque à Paris, sans parler un mot de français. Tous ses camarades d’études dont Yuval Cohen (saxophone), Omer Avital (contrebasse), décident l’aventure américaine, à New-York. Il va dès lors travailler dans de multiple directions, côtoyant aussi bien Camille que Mathieu Bogaerts, Abd El Malik ou Magik Malik Orchestra. S’il est inspiré par Thélonious Monk, John Cage, Joachim Kühn, et s’il plonge encore parfois son nez dans la musique classique (Beethoven, Prokofiev et surtout J.S Bach) il vole aujourd’hui de ses propres ailes, libre de nourrir sa musique comme il le souhaite.
C’est cette liberté, précieuse, que l’on découvre sur « Round trips« , album paru en 2011. Il s’agit certes d’un exercice solo, mais il permet de découvrir la sensibilité, le toucher subtile de ce pianiste. 12 morceaux sans failles, 12 plages pendant lesquelles l’auditeur se laisse prendre par la subtilité, le talent, les couleurs que met Or Solomon dans son jeu. Sans être un grand disque, inoubliable, « Round trips » est un beau moment de musique. Tout simplement. Celles et ceux qui étaient au bar musical « Musiques au Comptoir » le 11 Mars dernier, ont pu apprécier son talent, ce soir-là notamment accompagné de Sylvain Kassap.
Aux autres d’en faire autant à l’écoute de « Round trips ».
Guillaume.
Down in the Treme…
Même si c’est avec un peu de retard, je me vois obligé de revenir sur une petite pépite de série musicale trop méconnue : TREME de David Simon. D’abord parlons un peu du réalisateur, qui n’est autre que l’artisan de LA meilleure série de tous les temps : THE WIRE, mais aussi Show me a hero ou encore The corner, bref, c’est un maitre !
Maintenant, le contexte du show : La Nouvelle Orléans post Katrina, autant dire que l’heure n’est pas à la fête et pourtant cette série servie par un casting d’exception : John Goodman, Melissa Leo, Clarke Peters ou Wendell Pierce (qui jouent et chantent vraiment) pour ne citer qu’eux, va nous faire vibrer pendant 4 saisons au rythme du Jazz de New-Orleans. Pourtant pas un fan absolu du Jazz, j’ai été captivé par ce son si particulier qui anime cette ville et ses habitants. A noter également de nombreux guests de la scène Jazz de New Orleans et internationale tel que Fats Domino, Kermit Ruffins et les Brass band locaux, authenticité assurée !!!
Cette série est peut-être la plus difficile à regarder dans la filmographie de Simon, le rythme est décousu, mais on est tellement proche des protagonistes, c’est tellement réel que ça prend aux tripes, mais rien que pour les scènes de Mardi Gras, cette série vaut le détour. Peut-être qu’avec le recul, elle obtiendra un succès critique comme The wire qui n’a obtenu la reconnaissance méritée qu’après la fin du show, les séries de Simon sont ainsi faites, des longs récits que l’on l’apprécie encore plus quand la boucle est bouclée.
Pour en revenir et terminer avec ce son Néo-Orléanais, n’étant pas un connaisseur, je préfère vous laisser découvrir le trombone d’Antoine, le violon d’Annie, mais surtout Big chief Albert Lambreaux (Clarke Peters impérial) et ses indiens, qui sauront, mieux que moi vous donner l’envie d’aller boire un verre dans le bar de LaDonna ou d’écouter les classiques de DJ Davis sur radio WWOZ…
La série et sa bande originale sont disponibles à la médiathèque.
Laurent
Louise ré-Attaque
Après ce long moment de pause (10 ans c’est long ! ), Louise Attaque nous revient, différent mais reconnaissable quand même. Les fans de la première heure sont sûrement déçus, mais quoi, nous aussi on a changé en 10 ans, fini la fraîcheur, la spontanéité…
Anomalie (leur 4ème album donc) est beaucoup plus grave, mélancolique voire pessimiste, mais l’énergie et l’inspiration sont toujours là.
Alexandre Magraff, le batteur, a quitté le groupe, c’est donc en trio que nous retrouvons les membres de Louis Attaque : Gaëtan Roussel, le chant et la guitare, Arnaud Samuel, le violon et Robin Feix, la basse (ça ressemble un peu à la reformation de Téléphone, qui ne sont plus que trois pour devenir les Insus).
J’étais impatiente de découvrir ce retour et ce premier morceau Anomalie, qui s’est voulu accrocheur, voire racoleur pour appâter le public, m’a au contraire déçue, je m’apprêtais à couper aussi sec, mais voilà La chute est arrivée et m’a rassurée. Avec Le temps et L’insouciance, on retrouve une maturité, une solidité. Des morceaux touchants et entêtants.
C’est un album, du coup, que j’écoute en boucles depuis une semaine… Comme un ami que l’on retrouve après longtemps et qu’on apprend à redécouvrir…
Michèle
Ennio Morricone, chef d’œuvres musicales sur grand écran
Tout récemment et enfin oscarisé (à sa 6ème nomination !!… Il était temps !!! ) pour sa musique du film « Les 8 salopards » de Quentin Tarantino, Ennio Morricone, 87 ans, est un immense compositeur de musiques de films, l’un des derniers géants du genre, avec John Williams, ou comme le fut Maurice Jarre. Il avait déjà reçu, à titre honorifique, un oscar pour l’ensemble de sa carrière, en 2007!
Personnellement, je l’ai découvert lorsque j’ai vu pour la première fois le film de Sergio Leone « Il était une fois dans l’Ouest« . Véritable fresque (certaines images sont comparables à des tableaux), western grand spectacle, décors naturels, personnages souvent filmés en gros plans… La musique orchestrale se veut lyrique, mélodieuse, qui décrit aussi bien les personnages que les situations filmées. Sa patte musicale, son style lyrique et innovant (il intègre des chœurs, de l’harmonica, des guitares électriques… ) va marquer, influencer très durablement le cinéma et les nouvelles générations de compositeurs de musiques de films.
« Le bon, la brute et le truand » (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Eli Wallach), « Pour une poignée de dollars« (avec Clint Eastwood), « Les Incorruptibles » (avec Sean Connery, Robert de Niro, Kevin Costner), « Le Professionnel« (avec Jean-Paul Belmondo), « I comme Icare » (avec Yves Montand), « Wolf » (avec Jack Nicholson), « Bugsy » (avec Warren Beatty, Harvey Keitel), « Sacco et Vanzetti« , et j’en passe forcément, sont des films qui portent la patte musicale de ce génie de la musique de films. Il n’est qu’à écouter les musiques réalisées pour le film « Mission » (Robert De Niro-Jeremy Irons) de Roland Joffé ou « Cinema Paradiso » (avec Philippe Noiret) de Giuseppe Tornatore, ou « Vattel » (avec Gérard Depardieu) pour se rendre compte du talent, de la palette, du style Morricone. Sergio Leone, Brian de Palma, Barry Levinson, Georges Lautner, Henri Verneuil, Jean-Jacques Annaud, Wolfgang Petersen comptent parmi les grands réalisateurs avec qui Ennio Morricone a travaillé! Sacré générique!
Compositeur au talent unanimement reconnu par le public, Ennio Morricone est un géant de la musique, dont les mélodies et compositions auront marqué de son empreinte le cinéma du 20ème siècle, traversant plusieurs générations.
Guillaume.
Un vinyl avec Scorsese et Jagger aux platines !
Nouvelle série issue de la collaboration entre Martin Scorsese et Terrence Winter (Boardwalk empire), Vinyl est une série qui traite de l’univers du rock au début des années 70, avec Mick Jagger à la production (son fils a d’ailleurs également un rôle), cette fiction a tous les atouts pour devenir un nouveau classique de la chaine HBO (The wire, Les Sopranos, Game of thrones…)
Le premier épisode (1h40) pose les bases, sans souffler une minute, nous présente les protagonistes : Bobby Cannavale est Richie Finestra, le boss d’une maison de disques en perdition, American Century, ses associés aussi loufoques les uns que les autres et sa femme Devon (Olivia Wilde).
Nous allons le suivre dans sa recherche de LA pépite, le nouveau talent qui est censé sauver sa compagnie et l’avenir du Rock tel qu’il l’entend. Inondée de références musicales et de guests prestigieux (On y aperçoit Led Zeppelin, Andy Warhol et d’autres encore…)
Ce pilote d’une heure et demie n’aurait pas fait tache dans la filmographie cinéma de Scorsese, ici, « sex, drugs and rock n’roll » prend tout son sens et les amateurs de Rock, comme les autres s’y retrouveront, car si on nous présente Vinyl comme une série sur la musique, c’est bien des personnages déjantés de Scorsese dont il est question et l’univers rock des 70’s est bien là pour les mettre en valeur.
La bande originale de la série est déjà dans nos bacs et la série est visible sur OCS, 24h après la diffusion.
Laurent
Un groupe au poil !
Ma collègue Alice vous avait présenté leur premier album en janvier 2014, les voilà revenus !
Le groupe Deluxe nous revient avec leur second album Stachelight. Toujours aussi funs, aussi groovy ces Aixois. Cet album est de la même veine, des mélodies entêtantes sublimées par la voix de Liliboy (qui rappelle Selah Sue), ultra vitaminée. Bonne humeur, joie de vivre.
Condensé d’influences, de styles, et d’intensités, le groovy est toujours là mais le groupe touche aussi à un univers un peu plus pop. Et puis ils ont invité du beau monde, des duos étonnants mais efficaces : M sur Baby that’s you, l’étincelante Nneka pour Bonhomme, et puis Akhenaton et Shurik’n pour un émouvant A l’heure où.
Pour cet opus Deluxe a choisi de créer leur propre label, leur deuxième album sort donc sous Nanana Production, et c’est Chinese Man Records qui est en charge de la promotion et de la distribution.
Non vraiment un très bon disque, plus abouti encore que le précédent, rien à jeter, des rythmes endiablés pour faire la fête, à consommer sans modération surtout si on a besoin d’un bon coup de pêche et on en demande encore !
Michèle
Viva la Vie !
La première fois que je l’ai vu, que j’ai su… C’était en janvier dernier, lors de sa venue à La Grande Librairie. Là, le choc ! Mathias Malzieu, chanteur-fondateur de Dionysos, venait y présenter le livre de sa résurrection, « Journal d’un vampire en pyjama« , qui récemment a été couronné du prix du public de France Télévisions. Une évocation toute en retenue, en humour, en dérision à posteriori de cette longue traversée du désert médical, depuis le jour où il apprit qu’il devait, toutes affaires cessantes, se faire hospitaliser… rentrée en chambre stérile, coupé du monde, douleurs, monde hospitalier, la cohabitation intra-corporelle avec un mal inconnu, inodore, mais qui vous mets par terre, la tristesse de voir ceux qui s’éloignent, la joie de constater ceux qui restent, la colère mêlée de désappointement envers ceux qui rappelleront quand « ca ira mieux ». Le livre est remarquable !!!!….
Mais je suis ici pour évoquer l’album que Mathias Malzieu enregistra parallèlement à l’écriture de son livre, à la sortie de ce long cauchemar de cohabitation avec le mal, qui le rongeait de l’intérieur, voulant « l’offrir » à la grande faucheuse, cette « Dame Oclès » omniprésente (dont il a fait une chanson), guettant le moindre faux pas, la moindre faiblesse, pour porter l’estocade.
« Vampire en pyjama« , joyeux mélange de rock, de poésie, de chanson, au son du ukulélé, des violons, sur fond d’évocation d’un sujet grave et intime, est un hymne à la vie, au combat ! Ce « Vampire en Pyjama » s’ouvre sur le poème de Verlaine « Chanson d’Eté », qui a lui seul, résume ce par quoi est passé Mathias Malzieu. S’en suivent, comme autant de perles descriptives, des textes ciselés, tels des épisodes d’une série, les états vécus, depuis la fragilité (Guerrier de porcelaine), le plaisir du skate dans les couloirs (skateboarding sous Morphine), la mort omniprésente (Dame Oclès), la dévotion du personnel médical (Hospital blues)… Au final, 13 chapitres musicaux, 13 textes forts, émouvants, grinçants.
« Vampire en pyjama » est un magnifique album, né de tant de souffrances, de douleurs, d’optimisme, de combat contre soi-même, contre le mal qui ronge, incognito. Dans « La chant du mauvais cygne », qui clot l’album, Malzieu écrit : « Je me reposerais quand je serais mort ». Ca tombe bien, tellement ce garçon fourmille d’idées de créations à venir, de projets à venir. Il a gagné son combat pour la (sur)vie… J’attends avec autant de curiosité que de bonheur ses prochaines productions !
A bientôt, Mathias !
Guillaume.
C’est le retour du babtou !!!
Comment être toujours crédible pour un rappeur à 50 ans ? C’est le challenge que Kool Shen, éternel moitié de Joeystarr (d’ailleurs les 2 compères vont remonter sur scène ensemble à l’Olympia prochainement) avec NTM, se devait de relever avec ce nouvel album « Sur le fil du rasoir ».
Si aux Etats-Unis, les « papys » du rap restent assez facilement sur le devant de la scène comme le prouvent les Jay-Z, Nas et autres Dr. Dre, en ayant adapté leur écriture à leur génération, en France, c’est un exercice plus rare et qui semble plus difficile à maîtriser. Seuls Iam et Kery James ont plus ou moins bien réussi le pari, les autres, les Solaar, Oxmo Puccino ont changé de genre musical, ou sont retournés sur les scènes underground (Scred connexion, Les sages poètes de la rue, X-men…) voire disparus de la scène hip hop.
Quant à Kool Shen, il revient avec ce nouvel opus et honnêtement, c’est une belle surprise, je dois avouer que j’étais assez sceptique au départ, car le MC de la Seine-St Denis avait cédé aux sirènes du « commercial » et avait servi pas mal de morceaux d’une qualité bien moindre que ses standards habituels. Ici, retour aux sources et on le sent dès le début de l’album avec notamment « Faudra t’habituer » en featuring avec l’excellent Jeff le nerf, un morceau sombre digne des plus belles heures de Kool Shen avec NTM, idem pour le track avec Lino (qui vient lui-même de livrer un excellent « Requiem » en 2015), ce sont les 2 morceaux les plus durs de l’album, mais aussi mes 2 préférés.
Kool shen, habitué du milieu, sait qu’il doit glisser quelques tracks plus gentillets pour passer en radio et à la télé et il fait ça habilement avec Soprano sur « Sais-tu danser ? » le morceau club de l’album. On a du refrain chanté aussi avec Sonia Nesrine et Lyricson. Bref l’album est complet, mais clairement, c’est l’angle de l’écriture adulte et revendicatrice (Ma rime, La France est internationale) que le rappeur a choisi.
Pari réussi pour Kool shen !!!
Laurent
Du commercial… de qualité
Aujourd’hui je mets à nouveau ma tenue de midinette, et vais vous parler d’un jeune artiste qui n’a absolument pas besoin de mon avis pour devenir un acteur incontournable de l’industrie musicale. Charlie Puth, avec son premier album Nine track mind, est la coqueluche de ces demoiselles. Par curiosité au début, et surtout pour avoir le plaisir de le dénigrer, j’ai écouté son disque… Et puis comme souvent je n’y ai pas trouvé que des défauts, loin de là. J’ai tout de suite pensé à Bruno Mars (sans savoir qu’il était souvent comparé à cet artiste). Oui c’est un album commercial, mais cette ambiance Blue eyed soul m’a bien plu.
Ce beau gosse, sourcil strié, utilise tous les clichés qui fonctionnent dans la pop en ce moment, un peu soul, jazzy, des ballades romantiques… Mais il le fait bien : pianiste, compositeur, producteur, ce jeune prodige est reconnu mondialement par les critiques et surtout par le public, ce n’est certainement pas par hasard.
A savoir qu’il y a déjà deux tubes dans ce disque See you again, en duo avec Wiz Khalifa qui compose la musique du film Fast and Furious 7, en hommage à Paul Walker ; Et puis son duo avec Meghan Trainor dans Marvin Gaye.
Cet album dans mon casque, tout en fredonnant ces hits, je peux vaquer à mes occupations.
Michèle
Nos samples rendez-vous #1 : Wu-Tang Clan et Gladys Knight
Pour cette nouvelle rubrique de Sème La Zic, je vous parlerai de l’univers du « Sampling », une méthode qui consiste à extraire une boucle musicale pour la réutiliser, retravaillée ou non dans un nouveau morceau. Cette méthode est bien sûr réglementée de façon à protéger les artistes et leurs créations, mais assez parlé technique, replongeons-nous dans le passé…
1993, je veille pour regarder mon émission préférée : Yo ! MTV Raps et si je suis déjà bien accroc au Hip hop, c’est la découverte du Wu-Tang clan, le collectif New Yorkais de rappeurs mordus de Kung-fu (moi aussi ça tombe bien !) qui va finir de me contaminer, mais aussi de me faire découvrir réellement une autre musique : LA SOUL !!!
Je vais donc entrer dans la soul par la 36ème chambre de Shaolin, le 1er album du Wu-Tang, considéré par les amateurs comme l’un des albums « parfaits » de l’histoire du rap. Cet album, produit par RZA, le fondateur du groupe, utilise des samples à foison et notamment sur le morceau que je vous présente aujourd’hui « Can it be so simple ». Sur ce track, Raekwon et Ghostface killah rappent nostalgiquement à propos de leurs « good old days », leurs jeunesse. Quelle meilleur sample pouvaient-ils utiliser que celui de Gladys Knight sur « The way we were/ Try to remember » ?
Et voilà donc à quel moment j’ai basculé vers la Soul, en fouillant dans le livret de l’album pour savoir d’où venait cette mélodie et ce refrain qui ressemblaient à tout sauf au son des Public Enemy et autres Slick Rick que j’écoutais à l’époque. Je tombe sur la mention : Contains a sample from Gladys Knight’s The way we were/ try to remember.
Direction la médiathèque (pas de Youtube à l’époque !) en fouillant dans les bacs et avec l’aide précieuse des discothécaires, j’ai trouvé mon bonheur : Gladys Knight et son album « I feel a song » de 1974 où j’ai retrouvé ce fameux morceau. C’était le début d’un nouvel univers musical pour moi, je n’en suis jamais revenu…
Voilà, j’espère que vous vous amuserez autant que moi avec cette rubrique qui fait écho à l’atelier « Sample comme bonjour » de la médiathèque, où nous découvrirons ensemble comment utiliser cette technique et s’amuser ensemble à devenir les RZA, Dr Dre et autres Kanye West de demain…
Laurent