Solomon, de l’Or au bout des doigts !
« Le piano est comme le prolongement naturel de mes bras »… « La musique fut ma langue primaire, avant même de savoir parler »… Dans ces deux phrases, Or Solomon, pianiste israélien, qui démarra très tôt l’étude de cet instrument (à 4 ans ! ), dit tout (ou presque). Très vite, il montre des dispositions très étonnantes et précoces pour son âge. De 11 à 17 ans, il étudie le classique, puis rompt avec cet apprentissage, pour éviter de devenir un musicien-prodige. Bien lui en prend, puisque derrière, il va se tourner vers le jazz, en parcourant la discothèque de son frère, après avoir notamment écouter « Night train » d’Oscar Peterson. Un choc, une révélation pour lui, qui va désormais explorer les chemins libres et rythmés du jazz. Oui Or Solomon est un pianiste libre, pour qui l’improvisation tient une grande part dans sa musique. Rencontrer, partager, échanger, trois besoins naturels pour celui qui refuse de rester seul assis à son piano.
A 22 ans, Il débarque à Paris, sans parler un mot de français. Tous ses camarades d’études dont Yuval Cohen (saxophone), Omer Avital (contrebasse), décident l’aventure américaine, à New-York. Il va dès lors travailler dans de multiple directions, côtoyant aussi bien Camille que Mathieu Bogaerts, Abd El Malik ou Magik Malik Orchestra. S’il est inspiré par Thélonious Monk, John Cage, Joachim Kühn, et s’il plonge encore parfois son nez dans la musique classique (Beethoven, Prokofiev et surtout J.S Bach) il vole aujourd’hui de ses propres ailes, libre de nourrir sa musique comme il le souhaite.
C’est cette liberté, précieuse, que l’on découvre sur « Round trips« , album paru en 2011. Il s’agit certes d’un exercice solo, mais il permet de découvrir la sensibilité, le toucher subtile de ce pianiste. 12 morceaux sans failles, 12 plages pendant lesquelles l’auditeur se laisse prendre par la subtilité, le talent, les couleurs que met Or Solomon dans son jeu. Sans être un grand disque, inoubliable, « Round trips » est un beau moment de musique. Tout simplement. Celles et ceux qui étaient au bar musical « Musiques au Comptoir » le 11 Mars dernier, ont pu apprécier son talent, ce soir-là notamment accompagné de Sylvain Kassap.
Aux autres d’en faire autant à l’écoute de « Round trips ».
Guillaume.
Publié le 28 mai 2016, dans Chroniques, et tagué jazz, Or Solomon, piano, Round trips. Bookmarquez ce permalien. 3 Commentaires.
Or Solomon est un pianiste précieux très précieux. D’une grande délicatesse il est passé au comptoir en février 2016. Normalement un troisième volet devrait avoir lieu. Il fait partie de SighFire avec Peter Corser : saxophone, clarinette & voix Hasse Poulsen : guitares & voix
Or Solomon : piano, synthétiseur & voix. Sighfire a invité Kaori Ito, remarquable danseuse japonaise . Quand le Jazz rencontre La Danse. Quand différents courants artistiques se mêlent, la magie opère !
Or Solomon est inclassable. Il est juste libre et sa musique nous montre le chemin.
Patricia,
Même si son dernier passage au Comptoir, m’avait pas laissé pantois..je reconnais que c’est un super pianiste,
dont j’ai beaucoup aimé les deux albums parus.
Artiste à suivre!
Guillaume.
Le meilleur c’est quand un artiste ose s’aventurer sur des nouveaux chemins, explorer, chercher et nous laisse le choix d’aimer ou pas !