Archives Mensuelles: juillet 2016

And all the pieces matter…


Pas d’autres choix pour moi que de vous parler de ce qui est, pour moi, la meilleure série de tous les  temps, « The Wire » ou  « Sur écoute » en Français. Réalisée par David Simon (comme « Treme », chroniquée précédemment), la série dépeint la ville de Baltimore aux débuts des années 2000. Durant les 5 saisons, il abordera un axe majeur par chapitre : La rue, les docks, la politique, l’éducation et la presse. D’ailleurs « The Wire » est inspirée du livre « Baltimore » où David Simon a suivi pendant un an, la vie d’un commissariat de la ville.

Si je vous parle de cette série, ce n’est pas que pour la qualité de l’œuvre télévisuelle, mais pour ce qui nous intéresse sur ce blog, la bande originale de celle-ci, qui est aussi diverse que géniale ! Du Hip-hop, de la Soul, du Jazz, du Rock, c’est une B.O où beaucoup pourront trouver leur compte.

Impossible de parler du soundtrack de « The Wire » sans parler de son générique. « Way down in the hole » (utilisé pour la saison 2) de Tom Waits est déjà un monument, mais il est décliné 5 fois par les Blind boys of Alabama, les Neville Brothers, Domaje et Steve Earle, chaque version accompagnant parfaitement le thème de la saison en question.

Egalement à l’affiche, Masta Ace avec un « Unfriendly game » qui compare la vie dans la rue à un match de football Américain, les paroles méritent la traduction tellement l’auteur maîtrise le « story telling » à la perfection. Solomon Burke ou encore The Pogues complètent cet opus et ce n’est que pour la B.O officielle de la série, en réalité, dans la série, la musique a une place encore beaucoup plus importante, notamment à chaque épisode final.

Je finirai quand même en revenant un peu sur la série elle-même (également disponible à la médiathèque), car si elle n’a pas connu le succès au niveau audience, que ce soit en France ou aux US, le temps et le bouche à oreille faisant son œuvre, « The Wire » a obtenu la reconnaissance qu’elle mérite, pour avoir abordé des sujets très sensibles traités intelligemment et portés par un casting de quasi-inconnus exceptionnels qui incarneront des personnages inoubliables pour quiconque a vu la série.

A NE MANQUER SOUS AUCUN PRETEXTE !!!

Laurent

Tu vas pleurer, mais après tu iras mieux…


Attention Talent ! Artiste hors norme, ce printemps 2016 a vu arriver le premier album  Dawn de RY X, artiste aussi connu sous le nom de Ry Cuming. Cet artiste australien, installé en Californie, est compositeur, chanteur et producteur. Vous connaissez au moins un chanson de cet album, la ballade Berlin a été retenue pour la pub d’une grande marque.

Sous ses airs de hipster à barbe, le regard triste, portant des bonnets trop larges et traînant sa nonchalance il nous propose un mélange de folk et de pop parsemée de musique électronique. Il nous propose surtout 12 odes à la lenteur, à l’introspection et au minimalisme. Des pépites musicales toute en simplicité pour partir à la recherche d’une paix intérieure, une ambiance feutrée mais chargée émotionnellement.

Quelques accords à la guitare, quelques notes de piano, des cordes discrètes et des beats bien sentis… des arrangements délicats, hypnotisants… Et puis cette voix éthérée, fragile et délicate, si charismatique… C’est aussi bon qu’un gros câlin…

Un bijou à garder pour soi. A prescrire dans des moments solitaires, chargés en émotion.

Michèle.

Miles… (still) ahead… !


MileAhead_imageDepuis des années, un film sur le trompettiste Miles Davis (1926-1991) était en gestation, mais encore fallait-il trouver un studio qui accepte de financer le projet mené par le comédien-réalisateur Don Cheadle. Une fois que ce fut fait, restait à trouver LA personne qui allait s’occuper de la musique de Miles Davis, pour le film. Un nom s’imposa très vite à Don Cheadle : Herbie Hancock. Le pianiste, qui fut un compagnon de route pendant de longues années de Miles Davis, s’occupa donc de la bande-son du film. Le film s’appellera « Miles Ahead« .. oui Miles Davis sera toujours devant.. les autres ! Un génie irremplaçable, un musicien hors norme, un révélateur de talents (Jaco Pastorius, John Scofield, Marcus Miller, Mike Stern, Bill Evans (le saxophoniste) et j’en oublie… Mais aussi une personnalité aussi mystérieuse qu’imprévisible et incontournable pour ce qui est du jazz des 60 dernières années !! La période choisie par Don Cheadle (réalisateur du film et rôle-titre) est celle de 1975 à 1981 qui précède le grand retour musical de Miles Davis sur scène et auprès du public.

Dès l’ouverture de cet album hommage,  l’auditeur entend la voix du maître trompettiste. S’en suit une revue des périodes musicales traversées ou innovées par Miles Davis, dans  de très belles versions. « Miles Ahead » bien sûr, qui ouvre l’album,  puis le subtil « So What », période bebop. Par la suite, sous la direction de Gil Evans, une pièce de de jazz expérimental, « Solea ». « Néfertiti », écrit par Wayne Shorter, fait la part belle à la trompette. Des compositions signées Miles Davis figurent bien entendu au menu musical de cet opus : outre le « So what » déjà évoqué, on trouve « Seven Steps to Heaven », « Frelon burn », « Duran », »Go ahead John, part 2″, « Black Satin », « Prelude » et « Back seat Betty ». Le pianiste Robert Glasper, grandi au son de Miles Davis y pose aussi sa patte musicale, sur « Junior’s Jam », « Franceessence », « What’s wrong with that », « Gone ».

Cette bande-son, à l’image du film, est une vraie réussite !

Bien sûr les connaisseurs éclairés du trompettiste ne découvriront sans doute pas grand-chose de nouveau, mais c’est une belle introduction au génial musicien, pour celles et ceux qui le découvriraient aujourd’hui.

Guillaume.

 

Nos samples rendez-vous #4 : Jay-Z et Lonnie Liston


Jay ZJay-Z ne nécessite pas d’introduction, sa discographie résonne dans les mp3 depuis plus de 20 ans maintenant avec son premier opus « Reasonable doubt ». C’est justement du titre phare de cet album et du sample qu’il utilise dont je vais vous parler. « Dead presidents » est pour beaucoup considéré, comme le meilleur track de Jigga et c’est en grosse partie, sans rien enlever au flow génial de son auteur, grâce à son magnifique sample de Lonnie Liston Smith : A garden of peace.

C’est un titre Jazzy, au piano tiré de l’album « Dreams of tommorow », produit par Marcus Miller, ce n’est pas n’importe qui non plus ! Pas de paroles, juste une mélodie mélancolique, tous les éléments sont réunis pour un bon sample du rap New yorkais des 90’s.

Le morceau de Jay-Z est composé aussi d’autres samples, notamment pour son refrain qui est tiré d’un morceau de Nas (son meilleur ennemi), ce morceau produit par Ski reste comme l’un des tout meilleurs de Hova. Il parle de sa quête de la richesse (qui viendra en temps voulu) et de son sombre passé pour y arriver, quoi que sa fortune ne viendra pas de la et heureusement…

La boucle de Lonnie Liston Smith a été réutilisée à plusieurs reprises par Mary J. Blige, Total et plus récemment par La fouine mais c’est bien à « Dead presidents » auquel on pense quand on entend ce piano.

Laurent

La musique : un trait d’union


Découvert en 2015, consacré en 2016 : Hyphen Hyphen a fait des tournées dans toute la France, fait tous les plateaux, impressionné toute la presse.

Hyphen Hyphen, c’est un quatuor niçois, d’une moyenne d’âge de 23 ans, qui après cinq années d’expériences et plus de 200 dates de scènes, se sont décidés à sortir leur premier album Times, qui représente un cap, qu’ils ont franchit avec brio.

4 jeunes qui se sont connus au lycée : Santa (la chanteuse), Adam (le guitariste), Line (la bassiste) et Zaccharie (le batteur), unis par la musique. Leur musique c’est plutôt de l’électro-pop-rock, mais on peut y retrouver aussi le décalé de la new-wave, et la sensualité de la soul. En effet cet album est éclectique, les ambiances et les atmosphères se multiplient. C’est un album très mélodique, avec des sonorités riches et efficaces.

La voix éraillée de Santa est puissante et identifiable (elle fait parfois penser à Hanna Reid la chanteuse de London Grammar). Elle apporte une forte intensité, même quand certaines compositions faiblissent un peu.

Malgré leur âge, ce groupe a déjà une personnalité bien affirmée, ces artistes font preuve d’une qualité musicale incontestable. Une belle découverte !

Michèle

 

Le copieux diner de Famille de Snarky Puppy, suite et fin !


FamilyDinner2Le gang musical de Brooklyn, Snarky Puppy, est de retour avec le volume 2 du « Family Dinner« .

Si le premier volet laissait une belle place au jazz fusion, il n’en est rien pour le second.

En effet, ici, le collectif originaire de Brooklyn, fait la part belle aux musiques du monde, à travers des duos avec des invités tels que Susana Baca (Pérou), Salik Keita (Mali), Michelle Willis (Angleterre), David Crosby (Etats-Unis). La qualité des convives de ce second volet du dîner  de famille laissent à penser que le menu proposé sera copieux, coloré, épicé. Et c’est le cas! Si le repas ne contient que 8 plats, chacun d’entre eux, mitonné aux petits oignons, par les invités, donne à l’auditeur le plaisir d’une voyage riche en saveurs, en originalité!

Ainsi après une mise en bouche par la voix de Susana Baca, la farandole sonore nous offre le funk bluesy de Chris Turner, la musique chatoyante, dansante, signée de Salif Keita. Changement radical avec « Sing to the moon », qui offre un duo made in England avec les chanteuses Laura Mvula et Michelle Willis. Du jazz doux, sensuel, bien servi. Jacob Collier, jeune prodige anglais de 21 ans et le duo électro-pop Knower, offrent deux plages pleines d’énergie, de funk syncopé, avec ici et là quelques synthés qui s’incrustent.

Le dessert de ce repas familial nous est servi par le moustachu David Crosby, vieux routier du rock et membre légendaire de CSNY (Crosby, Stills, Nash and Young), groupe folk-rock-country des années 70. Une ballade folk, une voix trainante. Idéal pour terminer ce diner en famille.

Le dîner fut copieux, les mets de qualité !

N’hésitez plus, passez à table !!!!

Guillaume.

 

 

 

 

En virée dans Paris « Intra-muros »


Kohndo

Voilà du rap français qui me plaît et qui se démarque de ce qui se fait en ce moment !

Alors, oui, Kohndo reste sur la ligne qu’il a suivie durant toute sa carrière, mais c’est pour ça que ceux qui l’aiment, l’aiment et que les critiques sur son rap seront toujours les mêmes : trop sage, pas assez original …

Ce nouveau disque de KOH me renvoie à tout ce qui me fait aimer le hip hop hexagonal, des textes censés, intelligents, avec des choses à dire, de belles instrus, du scratch, bref du HIP HOP quoi !!! Pendant 48 minutes, l’ex-membre de La Cliqua nous balade dans son taxi avec des invités prestigieux tels qu’Oxmo et Nekfeu, bercé par des sonorités plutôt Jazzy, funky, notamment sur « Le facteur » qui reprend un sample de Gil Scott Heron « Angel Dust », un de mes gros kiffe de l’album !

Des morceaux comme « Demain, le jour » ou « Comme des particules » par exemple sont des morceaux pleins d’espoir. Il y a aussi quelques morceaux plus sombres comme « Un gun sur la tempe » ou « 9m² ».

Le rap est avant tout une musique à message comme l’a été le Blues ou le Punk avant lui et il reste des artistes comme Kohndo qui ont gardé, heureusement,  cet état d’esprit et c’est aussi ce que j’apprécie avec ce disque qui, du coup, prouve encore une fois que le Hip hop n’est pas que ce qu’on veut bien nous faire écouter sur Skyrock, Générations ou autres Ados FM, des « pseudos gangsters de studio » avec des lyrics à me faire perdre les cheveux !

Laurent

Zinzins et futuristes


Des extra-terrestres ? non des américains enregistrant leur 10ème album studio. Animal Collective nous revient (en trio) avec Painting with. Ce groupe existe depuis 2000, et depuis 2007 ils ne sont plus que trois : Avey Tare, Panda Bear et Geologist.

Ils vous proposent avec ce dernier album une électro-pop expérimentale, frénétique, désordonnée au rythme totalement décalé.

Animal Collective ne s’enfonce dans aucune routine, à chaque nouvel album, une musique, une ambiance différente : du Krautrock à l’expérience acoustique, de la noise au psychédélisme. Ce groupe baigne dans la Transe obsédante et euphorique.

Cet album nécessite plusieurs écoutes, il ne propose aucun temps mort et ne nous laisse pas respirer. C’est d’ailleurs peut-être le défaut qui me déstabilise, en effet arrivée au milieu du disque j’ai ressenti une indigestion, une saturation, du coup une légère lassitude, une impression de tourner en rond dans ce déluge sonore. Et pourtant l’autre partie de cet album me réservait encore des morceaux intéressants.

Je n’aime pas tout dans cet album, 4 morceaux me plaisent particulièrement Floridada, Golden Gal (parce que moins complexes), Hocus Pocus et le dernier morceau Recycling. On a parfois l’impression d’une musique tribale et qu’il faut être initié pour l’apprécier, en fait c’est une musique séduisante, une pop hallucinée, délirante et complètement assumée. Je vous laisse découvrir ces couches de synthés, ces bruitages électroniques, ces sons passés à l’envers, ces bidouillages sonores et ces voix, ces voix qui résonnent dans ma tête….

Laissez-vous bousculer par les expérimentations d’Animal Collective.

Michèle

 

 

Un après-midi à Paris avec Yana Bibb


YanaBibb_image
Je vous avais déjà parlé de Yana Bibb, fille du bluesman Eric Bibb, lors de la parution de son précédent album en 2014.

Cette fois-ci, elle nous revient avec « Afternoon in Paris« , enregistré … à Stockholm, et pour lequel elle s’est entouré en grande partie de musiciens locaux. Côté textes, si elle a écrit 5 des 11 morceaux qui figurent sur l’album, le reste est composé de reprises  de Andrew Stroud, John Lennon & Paul Mac Cartney, Solomon Burke, ou le local Häkan Elmquist. Son père, Eric Bibb, lui a écrit 2 morceaux « Bessies’s advice » et « For you ».

La liste des précités indique que la chanteuse, cette fois-ci, ne se ferme aucune direction musicale. Au menu, du blues bien sûr, mais également de la bossa-nova, du folk, du traditionnel suédois à deux reprises (qu’elle interprète superbement dans la langue du pays). De quoi dérouter l’auditeur!… Mais le résultat, je l’admets, est des plus plaisants.

Oui ce disque est une jolie déambulation, où Yana Bibb nous entraîne dans ses pas, et l’on passe, avec bonheur entre les styles, les ambiances, les rythmes qui jalonnent cet « Après-midi à Paris ». Jamais ennuyeux, très épuré, servi par un orchestre de qualité, la chanteuse américaine prouve avec cet album, qu’elle prend de l’envergure, se fait un prénom dans la famille Bibb, et démontre qu’elle est une grande chanteuse-interprète.

Cet « Afternoon in Paris » se termine par le très beau morceau en hommage à son grand-père, Léon Bibb. Il peut être fier, sa petite-fille est devenue une grande artiste qui trace son propre sillon.

Guillaume.

Bienvenue dans la cuisine de Bronson !!!


Action_Bronson_MrAttention, oreilles et estomacs sensibles s’abstenir, le meilleur rappeur/cuistot des Etats Unis nous revient avec « Mr.Wonderful » et au menu 13 titres plus fous les uns que les autres !

D’abord, revenons un peu sur le personnage pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Action Bronson, c’est un peu un rappeur par accident (littéralement). A la base, chef cuisinier, il est victime d’une glissade malencontreuse dans la cuisine de son restaurant et se casse la jambe (Il se vante régulièrement d’avoir une jambe bionique depuis.) et doit rester statique pendant 3 mois, c’est là qu’il affutera ses talents de MC et passera enfin le cap avec son acolyte de toujours Mayhem Lauren.

Mr. Wonderful donc, voilà le premier album signé sur une major par Bronsolini et le chef nous a concocté ses meilleures recettes le long de ce déjeuner sonore. Mais assez de références culinaires, l’album en est suffisamment rempli, car Action Bronson, c’est avant tout de la feel good music à l’image de son auteur, à savoir complètement déjanté, sans limites, mais bourré de bonne humeur et de bons sentiments, le bon-vivant par excellence.

Je vous conseille vraiment de regarder ces clips qui sont tout simplement hilarants, tour à tour motard halluciné dans « Easy rider » ou rejouant les rôles d’Eddie Murphy dans « Un prince à New York » pour « Baby blue », la balade pop de l’album, vous l’aurez compris, Action se fait plaisir et nous régale au passage de ses trips délirants.

Musicalement, c’est du très bon bien sûr, son flow si proche de celui de Ghostface Killah se pose parfaitement sur les instrus des producteurs les plus en vogue du moment, de Alchemist à Mark Ronson, même si c’est surtout les Party supplies qui posent leur empreinte sur cet opus avec 4 titres à la prod. et un featuring en prime.

Alors, voilà, Action Bronson, évidemment, ce n’est pas pour tout le monde, mais si, comme moi, vous accrochez son univers, je vous invite également à le suivre à travers ses tournées mondiales, où il en profite pour nous donner ses meilleures adresses  « worldwide » dans son émission culinaire : Fuck that’s delicious !!! Un régal pour les papilles et pour les oreilles…

Laurent

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