Archives Mensuelles: septembre 2016

Mister Porter chante sur du velours, toujours…! (trop ?)


TakemetotheAlleyDepuis le précédent « Liquid spirit » sorti en 2013, le colosse Gregory Porter avait pris du recul, après une tournée longue et triomphale à travers la planète. Il nous revient, avec « Take me to the Alley« , enregistré à New-York en octobre 2015.

Entouré d’une équipe solide et talentueuse, avec notamment une section cuivres qui sonne au diapason, Gregory Porter nous revient en pleine forme vocale, surfant avec bonheur, avec sa voix de velours sur les ambiances concoctées par ses musiciens. Ambiances langoureuses (Take me to the Alley ; Consequence of love), soul mêlée de flow rap (Don’t loose your steam), balade chaloupée (In fashion), rien ne résiste à ce vocaliste de talent, à ce crooner taillé comme un joueur de Foot Américain (jeune, il a du stopper sa carrière pour cause de grave blessure à l’épaule, se tournant alors vers le théâtre… et le chant!). Le jazz cool, ambiance fin de soirée, ou petit matin, dans un club cosy, est ici distillé sans failles. C’est propre, bien fait, pas une note en trop… mais c’est justement ça qui m’ennuie…. c’est TROP lisse, ça ne s’emballe jamais ou presque! Bien sûr, le groove mis en place par la section rythmique est impeccable, mais personnellement, j’aimerais l’entendre chanter davantage sur un répertoire plus funky, plus rhytmé. Il a la voix pour! Sur ce nouvel opus, il faut attendre « Fan the Flames« , l’avant-dernier morceau, pour l’entendre s’amuser sur un morceau très bebop!  Ca fait trop peu pour moi, Mister Porter!

Moi qui ai adoré les 3 premiers albums de l’homme de Sacramento, je reste ici un peu sur ma fin. Néanmoins, l’album s’écoute très agréablement.

Guillaume.

 

Grand Puba… dans le futur


Grand-Puba-Black-To-The-Future-Album-CoverCinquième album de Grand Puba et le premier depuis 2009, « Black from the future » nous replonge au contraire dans un passé pas si lointain avec  12 titres qui sentent les années 90 au possible ! L’ancien MC de Brand Nubian nous régale avec ses prods léchées et son flow bien à lui.

Il est à l’origine de 3 morceaux sur les 12 et pas des moindres, notamment le premier « UDK » (U don’t know), une superbe introduction pour ce cinquième opus avec une instru simpliste, mais qui sonne vraiment comme le son New Yorkais d’il y a une quinzaine d’années.

Le reste de l’album est en majeure partie produit par Big Sproxx et PHD, à l’exception de « Magic man » de Vance Wright, qui est sans doute le morceau que j’aime le moins du CD. Quoi qu’il en soit, Black from the future est vraiment un album de qualité, Puba n’a pas perdu de sa superbe et l’attente n’était pas vaine.

Les 2 pépites de l’album pour moi sont « Think of U » et « Be mine » où l’on retrouve tout à fait l’atmosphère musicale qui a tant inspiré des artistes tels que Talib Kweli ou The roots. En espérant que cet album aura le même effet sur les générations actuelles.

Laurent

Une pop rock qui n’est pas comme le bon vin


pochette_puggy_coloursEn décembre 2011 j’avais chroniqué un album du groupe Puggy que je découvrais alors. A l’écoute de leur  album Something you might like j’avais vraiment été emballée. C’est donc avec enthousiasme que je me suis penchée sur leur 4ème album Colours sorti en avril .

Nous avons donc là 11 titres, plusieurs couleurs, plusieurs facettes, des rythmes entraînants, une pop-rock agréable, plutôt accrocheuse, un peu plus électronique que les albums précédents. La voix de Matthew Irons toujours aussi maîtrisée. Cet album est produit par David Kosten, producteur anglais de renom (Coldplay, Joseph Arthur…), donc un album bien ficelé.

Au bout de 10 ans de carrière, le son reste très (trop) propre, trop sage. Il manque le brin de folie nécessaire au rock, et cette orientation vers l’électro n’arrange rien. C’est un disque bien fait, qui mérite d’être écouté plusieurs fois, mais qui manque d’originalité. Je pensais que ce groupe allait prendre de l’ampleur, de la consistance au cours des albums, malheureusement ce n’est pas le cas. Et pourtant sur scène ils se lâchent beaucoup plus, il est parfois difficile de reconnaître certains morceaux de l’album.

Allez Messieurs de Puggy, lâchez-vous, pour le prochain album ne tentez pas de le rendre parfait, si lisse et si commercial. Faites du rock, ça vous va si bien !

Michèle

Buffalo Summer, Hard-blues en mode Gallois


BuffaloSummerBuffalo Summer. Avant de vous parler de leur album « Second Sun« , je ne connaissais pas ce groupe, formé de 4 musiciens, tous issus du sud du Pays de Galles. Gareth Hunt (batterie), Andrew Hunt (chant), Jonny Williams (guitare) et Darren King (basse). « Second Sun » est donc le premier album auto-produit de ce groupe dont le répertoire musical est un savant mélange de blues-rock, hard-rock, avec des influences aussi variées que Led Zeppelin, Free, Lynyrd Skynyrd. De quoi faire saliver à l’avance l’auditeur, à condition bien sûr d’aimer les groupes précités.

Dès « Money », premier des 12 titres de cet album, Andrew Hunt nous laisse entrevoir ses qualités vocales qui rappellent par moments Robert Plant, époque Led Zeppelin. La musique, elle, bien que pas très innovante (mais le peut-on vraiment dans un genre déjà très visité et marqué par tant de groupes devenus des références en la matière ?), est très maitrisée, basée sur des riffs de guitares simples et une rythmique bien en place, solide. Le tout donne un résultat convaincant, à l’image de groupes comme Buffalo Springfield, ZZ Top.

La suite des morceaux confirme l’impression première, avec « Make you mine » que n’aurait pas renié la paire Perry-Tyler d’Aerosmith, ou la bande de Chicken Foot, chère à Joe Satriani et Sammy Hagar.
Les 12 morceaux s’enchainent sans faiblir, la qualité est au rendez-vous, ce qui est bien agréable. Malgré leur origines celtiques, les Buffalo Summer n’ont pas intégré d’instruments ou mélodies typiquement galloises à leur répertoire. Dommage penseront certains, mais au final, ce « manque » ne nuit en rien à la musique mitonnée par nos gallois. Rien que Hard-Blues, savamment dosé!

Nul doute que ces gaillards gallois vont régaler les publics dans les mois prochains, lors de la tournée qui va suivre la sortie de « Second Sun »… Energie, musicalité, qualité vocale, tout est là pour satisfaire les amateurs de Hard-rock matiné de Blues-rock!

Oui le cocktail de « Buffalo Summer » est consistant, à découvrir et savourer, en toute tranquillité!

J’ai hâte de les voir sur scène à Paris.

Guillaume.

 

 

Friday night lights


Voilà une grosse surprise pour moi, niveau série ! Je suis totalement passé à côté de Friday night lights à sa sortie en 2007, pour une raison très simple, je l’imaginais comme une série pour ados et honnêtement, je ne pense pas être le seul ! Je n’ai rien à reprocher à ces séries tels que Dawson, Beverly Hills (oui je sais, je suis vieux) ou encore Teen wolf etc… Elles fonctionnent très bien pour la tranche d’âge visée, mais ne me touche simplement pas.

Bref, en réalité FNL ne fait pas du tout parti de cette catégorie ! Il s’agit, c’est vrai d’une équipe de Football Américain au lycée, donc  les gros muscles et les cheerleaders sont bien là, mais la comparaison avec les autres s’arrêtent là. La série traite en réalité de la vie d’une petite ville fictive du Texas qui vibre pour son équipe. C’est en fait plus une série de société, qu’une série sur le sport. Beaucoup de sujets sont abordés (et je viens juste de finir la 1ère saison) tels que le handicap, la pauvreté, l’alcoolisme ou encore la pression que peuvent subir ces jeunes, représentants de toute une ville.

Au casting, l’excellent Kyle Chandler, vu notamment dans Bloodline, mais aussi Taylor Kitsch (True detective) ou encore Connie Britton (American horror story). C’est Peter Berg (Hancock, Du sang et des larmes) qui est à la réalisation, il avait déjà dirigé le film dont la série est tirée.

Musicalement, comme c’est quand même de ça dont on parle, c’est très varié mais très intéressant ! C’est la pop/rock US qui est le plus utilisé pour l’ambiance du show, la majeure partie des instrumentaux ont été joués par le groupe  Explosion in the sky. On a également du rap avec Outkast, de la country (Black Betty) et même du Stevie Wonder. C’est l’occasion de redécouvrir quelques tubes des années 90 et 2000.

Je vous conseille vivement d’entrer sur le stade des Dillon Panthers et d’embrasser la devise de Coach Taylor (Kyle Chandler) : Clear eyes, full eyes, can’t loose !!! L’intégrale de la série est disponible à la médiathèque.

Laurent

Alma di Mundo


Parmi les artistes-musiciens fontenaysiens, je tenais à vous présenter Alma di Mundo, alias Jean-Jacques Dos Santos, chanteur-guitariste, dont le chant et le son du Cap-Vert coule dans les veines et entre les doigts. Vous avez peut-être déjà croiser sa silhouette longue, casquette ou chapeau vissé sur le crâne, guitare sur son dos, dans les rues de Fontenay-sous-Bois.

Jean-Jacques Dos Santos, homme discret, outre la musique, fait parfois des apparitions au cinéma, furtives, courtes. Mais sa vraie passion, sa véritable vibration, le moteur qui l’anime, est essentiellement la musique, les musiques, d’où qu’elles viennent, avec bien sûr un penchant naturel pour la culture de son Cap-Vert, la musique brésilienne, mais aussi des Caraïbes, le reggae, ainsi que le blues issu du Sud des Etats-Unis. Bref c’est un voyageur des sons, des cultures.

Récemment, il a publié un album « Saudade and Blues« . Entouré pour l’occasion du bassiste-contrebassiste Rémi Auclair, des guitaristes Hubert Preto et Thierry Deroche, de l’harmoniciste Luc Arrignon, des choristes Cheila Simone et Johanna Dos Santos, du percussionniste Paul Flint, JJ Dos Santos-Alma di Mundo, nous offre à découvrir 5 de ses compositions personnelles, toutes teintées de nostalgie aux accents brésiliens, capverdiens, et de blues venu du sud des états-unis. 5 ballades, dont la reprise adaptée de la célèbre chanson « Saudade » qui rendit célèbre Césaria Evora, et fit découvrir au monde la place du Cap-Vert et sa culture.

Le chant tout en retenue, épaulé par ses deux choristes, soutenu par une belle brochette de comparses musiciens, nous permet de découvrir ce musicien, pour qui le pont entre la culture française et caribéenne,  capverdienne chère à son cœur, est le fondement de sa démarche. Outre ses activités artistiques ici, il mène également des actions au Cap-Vert. L’un de ses prochains projets (en préparation) concerne d’ailleurs directement cette île et sa Diva au pieds nus (car c’est ainsi qu’elle se produisait sur scène) Césaria Evora, décédée en 2011.

« Saudade and Blues« , album teinté de couleurs musicales différentes mais qui se rejoignent, se complètent, est une belle porte d’entrée dans l’univers de Jean-Jacques Dos Santos.

Guillaume.

 

 

Un DJ qui monte, qui monte….


L’album électro le plus médiatisé et le plus attendu est arrivé en mai. Kygo nous a proposé son premier album Cloud Nine, album que l’on connaissait déjà à moitié, depuis son premier titre Firestone, Kygo a enchaîné les succès sur Youtube, Spotify… Avec Stole the show, il avait fait le buzz, et a contribué à l’ascension ultra rapide, à l’échelle mondiale de ce DJ norvégien de 24 ans.

Kygo est un prodige , DJ, musicien, producteur, un artiste qui a le don de faire des tubes, des hits en puissance.

Son album : pour moi plutôt bien réussi, mais sans beaucoup de surprise. Cet album a le mérite de proposer une grande diversité d’ambiances ceci grâce aux diverses collaborations, chaque titre a son chanteur : Tom Odell, John Legend, Foxes, Kodaline, Angus & Julia Stone… C’est un album généreux (15 titres), optimiste, plein de joie de vivre. De la Deep House avec des mélodies qui accrochent bien. Certains morceaux sont plus aboutis, mais c’est un album pour poursuivre vos vacances à n’en pas douter.

Michèle

Is everything good JP ?


150312011030647033Après une bonne décennie à apparaître par-ci, par-là, tantôt rappeur, tantôt producteur, voire ingénieur du son, JP Manova a enfin franchi le cap et nous offre son premier opus : 19h07. Soyons honnêtes, tout de suite : la seule déception, c’est qu’il ait attendu si longtemps avant de le proposer.

Seulement 11 titres sur l’album, mais pas d’impair, on voyage parfaitement dans l’univers diversifié de JP. De la soul à l’électro, le MC, avec son flow unique et sa voix qui fait un peu penser à Ekoué,  est vraiment un ovni dans le paysage musical actuel. Manova me fait parfois penser à MC Solaar, tant son verbe est riche et ses références nombreuses, il est d’ailleurs adoubé par Claude MC lui-même.

Même si tout l’album s’écoute sans accroc, j’ai quand même quelques coups de cœurs, Is everything right ? et ses 3 minutes de rimes en « A », le morceau sur Thomas Sankara aussi est fort avec ses extraits des discours du Burkinabé. Mon préféré est « Skinheads aux cheveux longs » qui aurait pu être un morceau de La Rumeur, tant le texte est profond est l’instru dépouillée.

Enfin, « Tous les 25 ans » qui résume plus ou moins ce que je pense de ces nouveaux artistes « pseudos rebelles de studios » rap ou rock, même combat.

En conclusion, « 19h07 » est une réussite, il a été long à arriver, mais ça valait la peine. Reste plus qu’à espérer qu’un 2ème album ne prendrait pas 10 ans de plus…

Laurent

Clapton, dernière session ?


Déjà en 2014, après la parution de l’album dédié à son ami, mentor et complice JJ Cale, intitulé « An appreciation of JJ Cale », Clapton avait pudiquement indiqué, que très fatigué, il allait sans doute ne plus faire de tournées, longues, harassantes. Le verdict récent et le besoin de repos, confirment qu’il ne fera sans pas (plus?) de tournées, notamment pour présenter « I Still Do ».

Alors cet album, qu’en est-il, au juste? Au menu, du blues, du blues, encore et toujours du blues… ciselé, du pur bonheur. 12 morceaux durant, il nous régale, jouant juste, avec ce son et ce style inimitable, entouré d’une bande de fidèles. Dès « Alabama woman blues » signé de Leroy Carr, je suis embarqué, par ce guitariste que j’ai vu près d’une dizaine de fois sur scène, et qui ici encore, m’attrape. Simplicité, humilité, voix posée, tout est là. La suite n’est que plaisir à déguster, simplement. De « Can’t let you do it » signé de son mentor JJ Cale, en passant par « Cypress Groove » dû à Skip James, sans omettre « Stones in my passway » du légendaire Robert Johnson, au final « I’ll be seeing you », le guitariste anglais nous offre ce qui pourrait donc être sa dernière virée en blues majeur. Aussi émouvante que réussie.

L’homme va se soigner, le guitariste me manquer.

Merci pour toutes ces belles années, Mister « Slowhand »!

Guillaume.

Nos samples rendez-vous #5 : Rocca et Michel Berger


200x200-000000-80-0-0Aujourd’hui, deux morceaux forts en texte, chacun portant son message à une époque différente, mais malgré tout intemporel. Rocca reprend le sample de Michel Berger en 1997, pour son album « Entre deux mondes ».

Ce sont 2 textes positifs et pleins d’espoirs pour des générations différentes, c’est d’autant plus remarquable pour le morceau de Rocca, tant c’est rare pour le rap Français et pire encore de nos jours. Le rappeur Franco-Colombien ralentit le sample mais transpose les idées de Berger parfaitement pour les jeunes de quartiers.

« Chanter pour ceux », issu de l’album « Différences » en 1985 est plus sombre, elle raconte l’histoire des oubliés, laissés pour compte parfaitement illustré dans le clip, même si les images sont datées, malheureusement, elles restent d’actualités. C’est le refrain qui contraste et offre un peu d’espoir à ces personnes.

Laurent

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