Archives du 15 décembre 2016

L’histoire d’une chanson : L’été Indien


Tous les ingrédients pour faire un slow d’enfer sont là : la nostalgie d’un amour, la langueur de la mélodie, un refrain lancinant, un chorus de trompette et la voix suave et virile de Joe Dassin.

Tout commence en 1974 avec un tube italien Africa du groupe Albatros composé de Salvatore « Toto » Cutugno et de son complice  Vito Pallavicini.  Cette chanson racontait l’histoire d’un homme qui encourage ses frères à le suivre pour retrouver leurs racines africaines. C’est Toto Cutugno qui eut l’idée de le proposer à Claude François. Mais à la suite de rendez-vous manqués, l’affaire se conclut chez CBS avec Jacques Plait, le directeur artistique de Joe Dassin.

Ce sont Pierre Delanoë et Claude Lemesle à Deauville qui écrivirent les paroles, inspirés par l’expression américaine Indian Summer. La musique fut enregistrée à Londres, Bernard Estardy prit en charge l’enregistrement des voix au studio CBE.  Joe Dassin eut énormément de mal à interpréter, tel un acteur, les couplets sur le mode parlé. Il aura fallu de nombreuses heures d’enregistrement pour mettre en boîte les deux monologues. Le titre sort le 6 juin 1975 et carracole en tête des ventes : 950 000 exemplaires vendus en France, 2 millions dans 25 pays.

Le succès fut tel que Joe Dassin l’enregistra aussi en anglais, en allemand, en espagnol et en italien.

On notera, au passage, la valeur éducative de cette chanson qui fait référence à la portraitiste Marie Laurencin (1883-1956), égérie d’Apollinaire et disciple de Derain, Picasso et Braque.

Guy Bedos cette même année fit une parodie de cette chanson, au texte hilarant et pessimiste, intitulée le Tube de l’hiver. Pour l’anecdote aussi, Guy Marchand a crée le tube Destinée pour le film Les Sous-doués en vacances, qui rappelle étrangement l’été indien. La musique  a été composée en reprenant les notes de l’originale à l’envers. Si le résultat souhaité était une caricature décalée des slows de l’époque, la chanson est en fait devenue elle-même un tube.

Allez laissons-nous bercer par ce slow torride éternel et indémodable.

Michèle

Voici quelques versions de l’Eté indien :

 

 

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