Un album concept déroutant
Voici un disque qui déroute, difficile d’accès. Le 3ème album du groupe Bon Iver 22, A million, est un album expérimental, un pari risqué. Justin Vernon, leader et chanteur du groupe nous avait annoncé leur séparation en 2012. Mais les revoilà ! Le cd précédent For Emma Forever Ago avait été composé en 2008 dans la douleur dans une cabane au fond des bois, celui-ci a dû être composé sur une autre planète, dans une autre dimension.
Justin Vernon, après avoir traversé une période de surmenage et de profonde dépression, est parti se ressourcer en Grèce. Dans cet album il révèle cette cassure individuelle, ce rapport bouleversé au monde. Par l’intermédiaire de Messina (une boîte électronique créée par eux, qui décompose la voix de Vernon), ils nous offrent une ambiance déshumanisée qui n’a plus grand chose à voir avec la folk.
A la première écoute, on se pose la question si le monsieur ne se moque pas un peu de nous : trop de voix de robots, de samples incompréhensibles et d’expérimentations électroniques. En plus, des titres illisibles avec des symboles incompréhensibles. Puis peu à peu on s’approprie les morceaux , qui sont d’ailleurs très différents les uns des autres. Justin Vernon teste, innove, propose, de façon très fine et intelligente un nouveau monde mystérieux et inspiré. Les collaborations avec James Blake ont laissé des traces. Je me suis laissée embarquée, allez soyons honnête, pas par les 10 morceaux, mais la 22 (Over S∞∞N) est une chanson magnifique, la 8 (Circle) un slow torturé d’une grande pureté, et l’on retrouve le Bon Iver qu’on connaît dans les trois derniers morceaux.
Michèle
Publié le 25 janvier 2017, dans Chroniques, et tagué électro folk, rock expérimental. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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