Archives Mensuelles: novembre 2017
Stranger things, rock et sci-fi dans les 80’s.
Prêts pour un voyage dans le temps? 3, 2, 1… Direction les années 80!!!
Bienvenue à Hawkins, petite ville de l’Indiana où vous allez faire connaissance avec le groupe d’enfants le plus cool jamais vu à ce jour au petit écran! Will, Mike, Lucas et mon chouchou Dustin, un petit groupe de Geeks avant l’heure, fans de Donjons et Dragons, dont le quotidien bien tranquille vas être chamboulé par la disparition de Will et l’arrivée en ville d’une mystérieuse jeune fille du nom d’Eleven, si vous n’avez pas vu la série, je ne vous en dis pas plus, je ne voudrais pas vous spoiler le plaisir.
Sachez juste que cette série est un véritable hommage aux films fantastiques et aux films d’épouvantes des années 80, fans des Goonies, de Poltergeist ou encore The Thing, vous allez vous régaler et replonger en enfance dès les premières notes du générique. Au casting, une belle troupe d’inconnus dans le rôle des enfants, mais du côté adultes, on retrouve l’une des stars de l’époque, l’iconique Winona Ryder, qui joue la maman de Will, probablement son meilleur rôle depuis très longtemps.
Pour contribuer à l’immersion dans cette atmosphère très eighties, il était indispensable de nous proposer une B.O du tonnerre pour accompagner nos jeunes héros. Et quelle réussite!!! Les Duffer brothers, réalisateurs de la série ont choisis Michael Stein et Kyle Dixon, du groupe Survive, une formation electro, originaire d’Austin au Texas pour composer la musique et notamment, son générique. Un écran noir, un synthé inquiétant et la typographie rouge lumineuse qui apparaît tout doucement… vous voici à Hawkins!
Après ce générique ultra marqué dans le temps et au même titre que les hommages cinématographiques, c’est une collection de références musicale que vous allez entendre tout au long des deux premières saisons.
Vous comprendrez pourquoi en regardant la série, mais un morceau marque vraiment la série, c’est le mythique “Should I stay or should I go” des Clash, la chanson déjà inoubliable d’elle même se fait ici une deuxième jeunesse et vous allez probablement l’associer à la série dorénavant.
Je vous rassure, c’est loin d’être le seul, on retrouve le thème du film “Ghostbusters”, vous vous rappelez? Who you gon’ call? Ghoooostbusteeeeer!!! C’était Ray Parker jr qui nous faisait danser pendant que Bill Murray chassait des fantômes. On aura également les Bangles, Roy Orbison, l’inoubliable auteur de Pretty woman, pour mon copain Guillaume on a du Toto avec “Africa”, du Motley Crue et son démoniaque “Shout at the devil” pendant une scène en voiture décoiffante!
Pour les plus romantiques, rappelez-vous, nos héros sont des pré-ados chatouillés par leurs hormones quand même… vous aurez l’un de mes titres préférés de Police “Every breath you take” et “Time after the time” de Cindy Lauper (je vous ferais des samples rendez-vous avec ces deux titres un de ces quatres…).
Voilà, j’en passe, évidemment et vous allez en retrouver davantage sur la playlist que je vous ai concocté, mais j’espère vous avoir mis l’eau à la bouche car la série est un véritable phénomène et sa bande originale aussi. Vous pouvez retrouver les deux saisons sur Netflix et la musique des deux premières saisons dans les bacs de la médiathèque.
Et en bonus, je vous ai mis les vidéos des enfants de la série qui s’éclatent en musique dans les cérémonies, je vous dit, c’est le casting de mômes le plus cool de l’univers!!!
Alors, qui a dit que j’aimais pas le Rock???
Laurent.
De « Runaway » à « Vanina »….
Dans les années 60, nombre de chanteurs français ou européens avaient l’habitude d’adapter en français des standards ou des tubes venus surtout des Etats-Unis pour se faire connaître du grand public.
Parmi eux, citons Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Dick Rivers, Les Chats Sauvages, Danyel Gérard, Richard Anthony, Frank Alamo, Claude Nougaro, et j’en oublie certainement d’autres. Cela fera l’objet d’autres articles par la suite.
Du côté du pays des tulipes, autrement dit la Hollande, un chanteur du nom de Woutter Otto Levenbach, alias Dave, s’est fait connaitre dans les années 60 et 70 grâce à des reprises de chansons américaines. En effet vous avez forcément déjà entendu, chanté ou fredonné « Sugar Baby Love » des Rubettes devenue « Trop Beau », ou encore « Runaway » (1961) de Charles Weeder Westover alias Del Shannon, qui sera transformée par Dave en « Vanina« , un véritable tube, qui aujourd’hui encore fait le bonheur des radios, et donc de son interprète, car qui dit succès dit royalties (droits d’auteur en langue de Molière) dit retombées financières non négligeables!
Mais qui était donc Del Shannon? Né au Michigan en 1934, période à laquelle les Etats-Unis d’Amérique se sont remis de la crise de 1929, il achète très rapidement une guitare et un ukulélé et se met à écouter la musique country. Après le service militaire, en 1954, il travaille dans une fabrique de meubles comme conducteur de camions avant d’intégrer un groupe qui deviendra The Little Big Show Band. En 1960, Del Shannon et son compère Max Crook, inventeur du Musitron (l’un des premiers synthétiseurs de l’époque) sont signés par le label Bigtop. Ils partent à New-York pour enregistrer la chanson « Little Runaway », qui deviendra « Runaway », et qui connaitra dès sa sortie un succès foudroyant!
En 1963, Del Shannon interprète une chanson , « From me to you », composée par 4 garçons venus de Liverpool et qui sèment la folie de leur fans partout où ils se prooduisent : Les Beatles. L’année suivante il rend hommage à l’une des figures phares de la country music, Hank Williams, dans l’album » Del Shannon chante Hank Williams ». Par la suite, il produira la chanson « Under my thumb » reprise des Rolling Stones, puis « Sea of love », qui sortira en 1980, après une période noire marquée par ses soucis d’alcools. Devenu dépressif, il finira par se suicider chez lui en février 1980.
Reste donc quelques chansons, plus ou moins connues, a (re) découvrir.
Guillaume.
Nos samples rendez-vous #21: Arsenik et William Bell
Villiers le Bel, Juin 2002, Lino et Calbo, les frangins du groupe Arsenik, nous offrent leur vision du monde sur leur second album “Quelque chose a survécu”. Le track en question, c’est “Regarde le monde” ou les deux mc’s ouvrent leurs coeurs à leurs enfants respectifs. Les deux papas font un speech à leurs bambins sur ce qu’est le monde dans lequel ils vont grandir, sur leurs propres parcours aussi. C’est l’un des textes les plus poignants du groupe, si vous voulez mon avis.
Le morceau produit par l’historique Djimi Finger reprend le sample d’un classique de la soul de la fin des années 60, le fameux “I forgot to be your lover” de William Bell ou le chanteur de Memphis, l’une des stars du label Stax, présente ses excuses à sa bien aimée pour l’avoir mise de côté, pas considérée à sa juste valeur et promet de se rattraper.
Au delà du texte qui bien que joli, est assez classique pour ce type de balade, c’est bien la mélodie qui marque les esprits, les arrangements de Booker T. Jones sont intemporels.
Et si les rappeurs du secteur A ne s’y sont pas trompés en utilisant cette boucle, ils ne sont pas les premiers artistes hip hop à s’en servir, 1 an plus tôt, en Californie, Alchemist concocte un beat quasi identique pour ceux qui allaient devenir l’un des groupes phare du hip hop underground west coast: Dilated peoples.
Le morceau c’est “Worst comes to worst” et même si, franchement j’adore le track d’Arsenik, celui-ci est encore un cran au dessus, Evidence et Iriscience se régalent au rythme des scratchs de leur DJ Babu et se payent le luxe d’être accompagné par l’incomparable Guru, qui dit mieux? C’est tout simplement pour moi, le meilleur morceau de Dilated, qui possède pourtant une discographie bien fournie, mais y’a pas, dès que j’entends les premières notes, quinze ans après, je monte toujours le son et ma tête bouge, c’est instantané!!!
Laurent
Cage the Elephant, de l’énergie sans filet!
Cage The Elephant est un groupe de rock américain formé en 2006 et qui s’est transporté à Londres dès 2008. Composé de Matthew Shultz (chant), Brad Shultz et Nick Bockrath (guitares), Matthan Minster (claviers), Daniel Tichenor (basse), Jared Champion (batterie), le groupe américain vient de publier « Unpeeled », leur 6ème album depuis le premier paru en 2008, réalisé durant la tournée américaine de l’été 2017, en mode acoustique.
Je ne connaissais pas ce groupe jusqu’au jour récent où je les ai découvert récemment en première partie du dernier des 3 concerts donnés par les Rolling Stones à Nanterre, dans la nouvelle Arena de 40.000 places. Autant dire que pour ce sextet, ce privilège relevait pour eux d’une opportunité unique, extraordinaire! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont accompli leur tâche sans faillir.
Mais revenons à leur album, « Unpeeled », sorti cette année. Il contient… 21 titres!! Rien que ça, marque l’audace des garçons de Cage The Elephant. D’entrée, l’atmosphère qui vous saisit est celle des 70’s, époque d’une pop électrique très élaborée, avec des effets, matinée parfois de sonorités issues de l’Inde ou d’ailleurs, comme l’ont fait les Beatles, Led Zeppelin, ou encore les Doors. Le groupe compose des mélodies qui vous rentrent facilement en tête, et le chanteur possède un joli timbre de voix, très expressif. Sur scène le bougre est un véritable zébulon, une boule d’énergie, une mix entre Mick Jagger, David Bowie, Syd Vicious et Iggy Pop. Les morceaux s’enchainent, en légèreté, nous proposant une pop bien ficelée, agréable à l’écoute. L’énergie qui se dégage des morceaux est, sur scène, rendue encore davantage présente.
Alors, cet « Unpeeled » ici en mode acoustique, est une petite pépite à découvrir. N’hésitez surtout pas!
Guillaume.
# La playlist de novembre : la chanson contestataire
La musique adoucit les mœurs… Mais elle permet aussi d’exprimer sa colère, de protester. De tout temps, nous avons utilisé et utiliserons nos voix et nos instruments pour se faire entendre. Rap, punk, reggae, rock, chant révolutionnaire, jazz, pop, tous les styles musicaux témoigneront et symboliseront les revendications des hommes.
Bonne écoute !
Carine
Tyler, the creator se réinvente avec Flower boy.
Pas spécialement fan d’Odd Future au départ, ou de la carrière solo de Tyler, the creator son lead, mais ce nouvel opus a fait tellement de bruit que je me suis dit que j’allais lui donner sa chance. J’avoue que j’avais un peu peur que l’annonce du coming out de Tyler, chose assez rare dans le milieu hip hop, pour être mentionnée, ait eu un tel effet de buzz que le disque n’avait été survendu. Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas le cas!!!
“Flower boy”, dont le titre au départ, était “Scumfuck flower boy” (je me passerais de traduire…) est, je pense, le meilleur produit du rappeur Californien.
Le titre a donc été un peu édulcoré, ce qui n’est pas vraiment l’habitude de l’artiste et ça aussi, ça a attiré mon attention, Tyler, the creator et son ancien groupe était plutôt un collectif assez trash, avec des paroles assez tranchées et surtout un côté visuel très travaillé et bien hardcore!!! Alors, pourquoi ce revirement? Tyler a t-il changé?
En fait, non pas vraiment… Il a mûri, c’est sûr, mais au fond, le gars reste le même, ce personnage décalé, mais hyper talentueux du hip hop Californien. C’est plutôt l’ambiance du disque qui est différente, moins dark, même si sur certains morceaux comme “Who dat boy?” on retrouve l’atmosphère films d’horreur qu’on pouvait ressentir sur “Cherry bomb” ou sur les projets d’Odd future. C’est plus mélodieux, plus intimiste aussi et franchement l’écoute n’en est que facilité pour ceux qui, comme moi ne sont pas particulièrement adeptes du style de Tyler. Le disque est aussi plus court, environ 50 minutes et a du coup, moins de temps faibles, ce qui me dérangeait aussi sur l’opus précédent.
Les acolytes habituels sont présents avec Frank Ocean évidemment, mais aussi Lil’ Wayne et ASAP Rocky qui ont déjà été crédités sur les albums précédents de Tyler. Quelques petits nouveaux cependant, notamment avec la sublime voix d’Estelle qui vient accompagner le morceau central du disque “Garden shed”, où Tyler parle sans ambiguïté de sa sexualité.
“911/Mr. Lonely” avec son sample de Gap band est mon autre gros coup de coeur du disque, avec encore une fois Frank Ocean en featuring, mais aussi l’excellent guitariste de The internet, Steve Lacy.
Voilà, en conclusion, un disque qui m’a fait changé d’avis sur un artiste et c’est tant mieux, je vous laisse vous faire votre avis avec ces deux morceaux ci-dessous et bien sûr, le disque dans les bacs de la médiathèque.
Laurent
Mister Bennett en 5 chapitres !
Oui je sais, vous vous dites : « Quoi encore un article sur Tony Bennett! »… Je vous comprend. Si la fois précédente c’était pour chroniquer le concert triomphal du crooner à L’Olympia fin juin, cette fois-ci c’est à l’occasion de la réédition en coffret, sorti en 2015 chez Columbia/ Sony, de 5 albums du crooner américain. Histoire de faire un petit tour dans l’œuvre de ce chanteur.
5 albums différents répartis en 2 périodes, puis mis à part « I Left my heart inSan Francisco » paru en 1962, les 4 autres albums ici regroupés concernent la période 1992-1995, période au cours de laquelle le crooner va revenir sur le devant de la scène, conquérir un nouveau public, avec quatre albums renfermant des univers musicaux très différents :
Ca commence par un hommage à son alter ego Frank Sinatra avec « Perfectly Frank » paru en 1992. La pochette en noir et blanc, est une photo de Frank Sinatra jeune se produisant sur la scène d’un cabaret, entouré d’un petit orchestre. Des titres comme « I fall in love too easily », « Night and day », « You go to my head », The lady is a tramp », « Day in, day out », « Call me irresponsible », autant de standards immortalisés par « The voice », ici chantés par Tony Bennett et sa voix si particulière. Un régal!
Ensuite, dans la foulée, il enregistre en 1993 « Steppin out », qui se veut un album en hommage à Fred Astaire, l’un des plus grands danseurs de claquettes américains, qui, avec Gene Kelly, ainsi que la talentueuse Ginger Rogers, a écrit les plus belles pages du cinéma hollywoodien dans le domaine de la comédie musicale. Accompagné d’un trio piano-contrebasse-batterie, Bennett se ballade avec une joie non cachée dans cet univers swinguant, virevoltant. 18 titres qui sont un bonheur à écouter, savourer, découvrir.
En 1994, il profite de la vague initiée par la chaine musicale américaine MTV et sa série de concerts acoustiques (Unplugged) pour se plier à l’exercice, comme d’autres artistes avant lui, tels Eric Clapton ou Nirvana. Toujours entouré d’un trio piano-contrebasse-batterie, aussi précis qu’une montre suisse, ce soir-là, Tony Bennett donne toute sa mesure et régale le public d’une superbe performance vocale. A savourer!
Enfin, le dernier album ici présenté dans le coffret est « Here’s to the ladies » (pas besoin de traduire, n’est-ce pas mesdames!). A l’origine, « Here’s to the ladies » devait être un album de Franck Sinatra. Pour des raisons de business, ça ne s’est pas produit! Bref bien des années plus tard, Tony Bennett a donc décidé de s’y coller. Au menu, de superbes interprétations de titres comme « I’m in love again », « Somewhere over the rainbow », ou encore « I got rhythm ».
Ce coffret permet un voyage dans le temps, dans l’histoire du jazz, du swing à la variété en passant par le jazz cool, guidé par la voix magique de Tony Bennett!
A ne pas rater!
Guillaume.
Les Soulections #6 : The Delfonics
Vous allez dire que je boycotte la Motown au privilège du Philly sound, rassurez-vous, on y viendra tôt ou tard, y’a eu tellement d’artistes de qualité sur le label de Detroit, mais pour le moment, restons sur des formations un peu moins célèbres (chez nous en tout cas).
Fans de Quentin Tarantino, levez la main si vous avez déjà chantonné les tubes Soul diffusés dans ses films… Plusieurs de ses sons étaient issus d’un groupe bien connu de Philadelphie: Les Delfonics.
Composé des frère Hart, William et Wilbert ainsi que de Greg Hill, les Delfonics sont l’une des formations avec les musiques les plus romantiques dans les années 60/70, à leur actif seulement une dizaine d’albums, c’est pas énorme mais cette discographie est pleine de hits qui vous resteront en tête dès que vous les entendrez.
Avec des titres tels que “La la la means i love you” ou “Didn’t i blow your mind this time?”, vos soirées romantiques sont assurées de bien démarrer, il faut savoir également que malgré leur relative brève discographie, les Delfonics reste l’un des groupes les plus samplés dans le hip hop avec par exemple “Walk right up to the sun” qui donna lieu au mythique “If I ruled the world” de Nas en duo avec la merveilleuse Lauryn Hill ou encore “Ready or not, here I come” repris par les Fugees sur “Ready or not” avec le refrain chanté par… je vous le donne en mille: Miss Lauryn Hill!!!
Due à des problèmes de contrat et de multiples changements de personnel, le groupe sortira des disques sporadiquement jusque dans les années 80, même si leurs belles années sont restés derrière eux.
Quoi qu’il en soit, ils restent l’un des groupes les plus marquants de cette période et notamment grâce aux films de la Blaxploitation et plus tard, ceux de Tarantino qui saura si bien les mettre en valeur.
Laurent
Aragon naissait il y a 120 ans déjà!
Né en 1897 à Paris et décédé également à Paris, la nuit de Noël 1982, cette année, Louis Aragon aurait eu 120 ans !
Et puisque c’est un chiffre marquant, que par ailleurs personne ou presque dans les médias spécialisés (radio-télé-presse écrite) ne célèbre cette figure importante du 20ème siècle dans les domaines de la littérature, de la poésie, de l’édition, de la résistance, y compris de la politique (communiste, jusqu’à sa mort, et fidèles aux idéaux du stalinisme, personne n’est parfait!), je me suis dit que j’aillais m’y coller, ô de façon brève, modestement, et sans entrer dans tous les domaines, puisque seul celui de la poésie, de son écriture, qui sera mise en musique plus tard m’intéresse ici.
Je passerai donc sur sa jeunesse, ses engagements politiques auprès du parti communiste français, époque Maurice Thorez, son travail dans les revues « La Commune » (1933-1939), « Ce soir » (1937-1953), puis les « Lettres Françaises« , hebdomadaire littéraire dont il est directeur) ou la maison d’éditions qu’il a fondé en 1953, « Les Editeurs Français Réunis« , qui publie des auteurs attachés au « réalisme socialiste » fidèles au modèle soviétique stalinien. Je ne parlerai pas de son engagement dans la résistance (médecin-auxiliaire sur la ligne de front, après l’invasion de la Pologne par les armées d’Hitler), moins encore de sa carrière de romancier.
Aragon, écrivain, était aussi journaliste, éditeur, mais également membre du courant littéraire des « surréalistes », aux côtés de Paul Eluard, André Breton ou Philippe Soupault. Bon et le poète alors?
Il ne cesse d’écrire, de livrer des textes, depuis le « Feu de Joie » en 1919, en passant par « les yeux d’Elsa » en 1942, ou « la Rose et le réséda » en 1943. Il poursuivra ses publications jusqu’en 1969. Si Georges Brassens a, dès 1953, mis un poème d’Aragon en musique (« Il n’y a pas d’amour heureux »), c’est le grand Léo Ferré qui va lui consacrer un album entier « Les chansons d’Aragon », en 1961.
Par la suite, Jean Ferrat, Yves Montand, Alain Barrière, Marc Ogeret, mais aussi Nicole Rieu, Francesca Solleville, Isabelle Aubret, Catherine Sauvage, mais aussi Philippe Léotard, Bernard Lavilliers, ont mis en musique et chantés la poésie de Louis Aragon.
Aujourd’hui, Louis Aragon reste un nom gravé dans les mémoires collectives. Il est aussi un symbole à plus d’un titre, de par son histoire, son parcours, ses écrits et cette histoire d’amour au long cours avec Elsa Triolet. Aragon évoque un pan de l’histoire parisienne et française de la culture, de la littérature, de l’adhésion à une idéologie politique. De même, des lieux culturels, salle de spectacle, ou … des médiathèques par exemple :-), portent son nom.
C’était aussi un merveilleux poète, parolier sans le savoir… il eu le temps d’apprécier l’adaptation de ses textes en chansons, qui sont rentrées depuis dans le répertoire, dans la mémoire des gens.
Je vous suggère un petit florilège, ci -dessous. Bonne écoute.
Guillaume.
Guillaume.
THE DEUCE, Sexe, Soul et David Simon.
Pour ceux qui ont l’habitude de lire mes chroniques, vous aurez compris que je suis un fan absolu du travail de David Simon, le réalisateur de THE WIRE, TREME et autres SHOW ME A HERO. L’ancien journaliste du Baltimore Sun nous propose sa nouvelle série, THE DEUCE, le démon en vieil anglais, qui prend place dans le New York des années 70, précisément sur la 42ème rue (également surnomée The deuce), où l’on s’apprête à vivre l’avènement du porno aux Etats Unis. Déjà populaire en Europe, il est encore interdit outre-Atlantique et cette saison n’est qu’une mise en bouche (si je puis dire…) de ce qui va arriver dans la grosse pomme.
Nous allons suivre le quotidien des prostituées, des macs, de la police qui doit gérer tout ça, mais aussi celui d’un barman et de son frère jumeau “maléfique”, tous deux joués par un James Franco de gala aux prises avec la mafia locale, incarnée par Michael Rispoli, le Jackie Aprile des SOPRANOS. Les séries de David Simon, c’est ça aussi, des galeries de personnages tous plus colorés les uns que les autres, chacun a son importance et comme il le dit si bien dans THE WIRE: All the pieces matters… La véritable étoile de la série pour le moment, c’est Maggie Gyllenhall, qui joue Candy/Eileen, une prostituée sans mac, avec une histoire mysterieuse et une double vie, elle veut en sortir et nous allons suivre son parcours… pour le moins tragique. Côté casting, on retrouve également des habitués de Simon, avec Gbenga Akinnagbe, Lawrence Gilliard ou encore Chris Bauer, autrement dit, que du très bon!
Gros bonus musical également, car non seulement la bande originale (j’y viens) est exceptionnelle, mais on a également deux invités de marque, deux des plus grands rappeurs de l’histoire, Method Man, qui avait déjà participé à THE WIRE et Black thought, l’incomparable lead de The Roots qui jouent le rôle de deux affreux proxénètes.
Le soundtrack donc, nous y voilà et si vous aimez l’ambiance Soul des années 70, la Blaxploitation et aussi du bon Rock, vous allez être servis!!! De l’ambiance sonore du Hi-Hat, le bar tenu par Vincent (James Franco), aux ruelles sombres, jusque dans les barbershops où les pimps parlent business, la Soul nous accompagne tout le long de la série, un vrai orgasme musical…
Dès le générique, du mythique “(Don’t worry) If there’s a hell below we’re all going to go” de Curtis Mayfield jusqu’au “Assume the position” de Lafayette Gilchrist, déjà entendue dans THE WIRE et utilisée ici comme générique de fin, on est vraiment baignés dans cet atmosphère seventies et on se croirait revenu à l’heure de gloire des Shaft et autres Foxy Brown.
Au programme de cette bande originale, vous retrouverez Al Green, Johnny guitar Watson, Rufus Thomas, je continue? On a aussi du Dean Martin (pour Guillaume), David Bowie, les Velvet underground et j’en passe…
Je vais pas vous spoiler le plaisir de l’écoute en vous en disant plus, car c’est vraiment l’une des playlists avec lesquelles j’ai pris le plus de plaisir cette année et si vous voulez voir la série, elle est disponible sur OCS, ici.
Alors, voilà, comme à chaque fois avec David Simon, la mise en place est longue, le thème est déprimant, mais l’excellence est au rendez-vous et vous ne ressortirez pas indemnes des recoins les plus sombres des allées New Yorkaises.
Laurent