Archives du 14 août 2018
Sur la planète Tattooin.
Tattooin. Ce nom, pour les amateurs de science-fiction et de sagas intergalactiques, évoquera la planète rebelle dans Star Wars. Mais loin, à des années lumières (oui je sais c’était facile, mais franchement, je pouvais pas résister), de cela, je veux parler ici d’un lieu, La Jarry, situé au 104 de la rue du même nom, à la frontière de Vincennes et Fontenay-sous-Bois. Avec le temps comme dirait Léo Ferré, tout s’en va… laissé à l’abandon.
Studio Tattooin Beat, structure hébergée à cet endroit, autrefois (je vous parle ici des années 70 et 80) friche industrielle, puis parkings étalés sur 5 étages, est un studio d’enregistrement certes rudimentaire (je peux en témoigner l’ayant visité), mais bénéficiant de matériel de qualité, y a donc pris ses quartiers. Peu à peu, sur presque 2 ans, ce lieu particulier a été squatté par de jeunes artistes, peintres, sculpteurs, musiciens, jeunes producteurs en herbe tels que Enzo Petit, Emile Boudghene, Arthur Chique. Une année riche d’installation clandestine, mais qui a débouché sur des projets artistiques (expos de peintures, enregistrements de disques, collaborations avec Musique au Comptoir, avec le Studio « Art & Fact ».
Depuis quelques semaines, le lieu est désormais vide, silencieux, prêt à être transformé au gré d’une opération immobilière dans ce quartier calme de Vincennes. Avant de quitter les lieux et comme pour marquer leur passage, garder une trace, Enzo et ses acolytes ont enregistrés, mixés différents artistes, évoluant pour la plupart dans la sphère rock-reggae-dub-rap. Le résultat s’appelle « Tattooin Tape, vol.1« . https://www.facebook.com/Studio.Tattooinbeat/photos/pb.389441234512455.-2207520000.1507875108./1384469535009615/?type=3
Alors qu’en est-il de ce disque?
En ouverture, une ambiance hispano, dansante, sur laquelle viens se poser la voix et le flow de Lord Esperanza et Shaby… cuivres, piano, voix, ça sent l’été, la plage, c’est entrainant. S’ensuit Dji Oto, Milouch & Chetif qui nous proposent un rap à 3 voix, sans faille. Des flûtes en arrière plan sonore, sur un beat bien maitrisé. Propre. Milouch, cette fois en solo, nous offre une « dernière cigarette ».
La suite, de « Kiddo »proposé par Jackman, jusqu’au final « Mental » est une jolie promenade sonore et rythmique, à base d’électro, de rap de plus ou moins bon goût ( écoutez la différence entre Awaks et Tina Mweni), la funk très « club » de Madmonk avec le morceau « Purple Clouds ». Pour clore cette promenade sur la planète Tattoin, 2 morceaux ambiancés électro, légèrement planants… très agréables.
Ce disque éclectique marqué du sceau du talent et ouvrant à des horizons sonores inattendus est un joli petit écrin dans lequel des artistes talentueux et peu encore connus du grand public viennent s’exprimer.
A découvrir.
Guillaume.