Archives du 10 janvier 2019

Et pendant ce temps-là, dans le hip hop underground…


Avec toutes ces sorties ces derniers temps, c’est difficile pour moi de choisir et de vous parler de tous les disques qui me plaisent en ce moment, du coup, je triche un peu, je vais raccourcir un peu mes speechs (souvent un peu long) et vous parler de deux disques un peu plus souterrains, que j’ai beaucoup aimé et qui ont pu se noyer dans la masse des grosses sorties.

D’abord une collaboration en trio avec trois artistes habituellement solo, qui unissent leurs talents pour “Fetti” et il s’agit ici d’Alchemist, un producteur/rappeur de génie dont je vous ai déjà parlé dans la chronique sur les beatmakers, du plus grand représentant du rap de l’indiana, le seul et unique Freddie Gibbs et enfin, tout droit sorti de la Nouvelle Orléans, celui qu’on appelle Curren$y.

Si je suis clairement fan des deux premiers, Curren$y, est selon moi le maillon faible du trio. Pas qu’il ne soit pas talentueux, je l’avais par exemple beaucoup aimé dans le morceau avec Talib Kweli et Kendrick Lamar, où chacun parle de sa ville d’origine, “Push thru”, il est juste un cran en dessous de Freddie et Al, trop linéaire dans sa façon de rapper pour moi.Pour en revenir au disque, composé de neuf titres, il est très solide et assez varié dans sa production. Alchemist en a donné pour tout le monde, de la prod bien hardcore d’un “WillieLloyd” (où Gibbs est impérial), qu’il aurait pu réserver à un disque de Mobb Deep à un morceau plus cool comme “Bundy & Sincere” ou “The blow”, les trois compères se régalent et nous offre un petit plaisir pour les oreilles avec ce “Fetti”. Un disque assez court dans son nombre de plages, mais ça devient un format récurrent n’est-ce pas Kanye? en revanche, le produit est à la hauteur du trio de gala!

Quant au deuxième disque, “A Breukelen Story”, fruit de la combinaison de Masta Ace et Marco Polo c’est mon véritable coup de coeur de cette fin d’année, il représente tout ce que j’aime dans le hip hop, de grosses instrus, des choses à dire, bref du talent à revendre!!!

Ce disque est construit comme une histoire, comme souvent pour les skeuds de Masta, sauf que là,il n’est pas seul et les deux protagonistes ont donc choisis de raconter une histoire qu’ils connaissent mieux que personne, la leur.

L’arrivée de Marco Polo à Brooklyn, ville natale d’Ace, est racontée par des coups de fils à ses parents, dans les interludes qui viennent rythmer le disque et donner le cadre à cette “Breukelen story”.  D’ailleurs pourquoi Breukelen me direz-vous? Et bien, du temps de la colonisation Néerlandaise, les colons ont nommé la ville comme ça en hommage à la ville de Breukelen aux Pays-Bas. Voilà, pour le moment “Bouillon de culture”, revenons à notre histoire, celle de la rencontre entre les deux artistes. Tout commence avec “Nostalgia”, la première d’une longue liste de collaborations entre Polo et Ace jusqu’à cet album commun. Ces deux-là étaient faits pour s’entendre et briller ensemble, les instrus Boom Bap de Marco Polo pour mettre en valeur les histoires rappées de Masta Ace, c’est juste un duo parfait!!!

Pour ce qui est de ce disque, franchement, c’est un de ceux que j’ai préféré cette année, du début à la fin, j’ai remué la tête, monté le son et bougé encore plus…

Dès “Kings”, le premier morceau du disque jusqu’au très touchant “Fight song”, où Ace parle de son combat contre la sclérose en plaque, il n’y a pas un raté et le climax, c’est sans doute ce “Breukelen Brooklyn”, véritable lettre d’amour à l’un des plus fameux quartier du hip hop. En plus de ça, vous aurez le droit à quelques feat de prestige, avec le bonheur de retrouver un Pharoahe Monch en grande forme ou Styles P, l’ex de The Lox.

Vous allez vous régaler, je vous le garantis!!! Alors, ensemble, abandonnons un peu l’autoroute du mainstream pour s’engager les chaotiques tranchées de l’underground avec ces deux disques.

Laurent

%d blogueurs aiment cette page :