Archives Mensuelles: mars 2019

Les Soulections #19 : Ann Peebles


Encore une artiste que j’ai découvert au travers des samples! Pour moi, Ann Peebles, c’est le coup de coeur quand, en écoutant Shaolin Soul episode 1 (la compil’ qui rassemble des morceaux samplés par le Wu-Tang), j’entends “Trouble, heartaches, sadness” que les rappeurs de Staten Island ont utilisé sur “Shadowboxin’” de GZA et Method Man sur l’album “Liquid swords”. Un morceau magnifique où la sublime voix de la chanteuse de St Louis est sublimée par cette superbe orchestration.

Bien évidemment, ce n’est pas le seul succès de la chanteuse de Saint Louis, elle sera porteuse avec Al Green, pendant de nombreuses années du label Hi-Records, dont elle épousera l’un des auteurs, Don Bryant.

En découleront une dizaine de disques entre la fin des années 60 et le début des années 90 et des hits indémodables tels que “I’m gonna tear your playhouse down” et surtout l’éternel et génial “I can’t stand the rain”, dont la version la plus connue reste celle de Tina Turner, voir, celle de Missy Elliott, mais en attendant, l’originale, c’est bien celle d’Ann Peebles et elle n’a rien à leur envier, en pleine ère Disco, elle a su se faire une place et ça ne devait pas être facile vu le nombre de hits qui émergeaient à l’époque.Comment pourrais-je oublier le génial “I pity the fool” aussi, qui aura (ou pas) inspiré un certain Mr T, cette expression deviendra son gimmick.

Le style de Peebles est une Soul quelque part entre le Gospel et la Funk, sa voix très puissante aussi bien dans les aigus que suave dans les moments plus slow se mariait à la perfection avec les cuivres et les pianos des compositions de Willie Mitchell, l’arrangeur principal du label à l’époque.

Voilà, si vous souhaitez découvrir ou redécouvrir la voix de la diva de Saint Louis, nous vous proposons, dans les bacs de Sème la zic, un excellent double album compilant le meilleur de son oeuvre.

Laurent

Jimmy Page, maestro au long cours.


Né en 1944, James Patrick Page, membre de l’ordre de l’Empire Britannique depuis 2005, plus connu sous le nom de Jimmy Page, est l’une des figures les plus importantes du rock anglais depuis les 60’s. Guitariste, compositeur, producteur, il a émergé à la fin des années 60’s, comme ses compères Eric Clapton, Jeff Beck, Mick Taylor, Keith Richards (les deux derniers cités étant membres des Rolling Stones), au moment où le courant du british blues boom, initié par un autre guitariste majeur, John Mayall, commençait à se faire une place dans le monde musical de l’époque. Il est surtout celui qui fut le guitariste du mythique groupe anglais Led Zeppelin.

Le jeune Jimmy dévoile très vite un talent certain et devient tout aussi rapidement un musicien très demandé pour les sessions de studios. Un statut qui va lui convenir, lui permettant de se frotter à tous les styles, blues, rock, rythm’and blues, et surtout d’observer comment se passe les enregistrements, comment ses confrères musiciens placent leurs micros pour obtenir un résultat le meilleur possible. Ce qui va le mener tout droit à intégrer les Yardbirds (en 1966, où il succède à son ami….Eric Clapton. Avec ce groupe il enregistre l’album « Little games ». 2 ans plus tard, le gaillard, qui sent venir le vent des prémices du Hard-rock, lors d’une tournée avec les Yardbirds aux Etats-Unis, quitte le groupe, et fonde, en compagnie d’un chanteur à la voix très aïgue, jusqu’alors quasiment inconnu, et d’un batteur à la frappe de bûcheron, respectivement Robert Plant et John Bonham, le groupe Led Zeppelin, nommé ainsi en hommage au fameux dirigeable. John Paul Jones, bassiste et connaissance de longue date de Page, finira de compléter le groupe. Le début d’une aventure musicale qui va frapper les esprits, le monde musical de l’époque et le public.

En effet, le son énorme du groupe, la frappe de John Bonham, alliées à la virtuosité guitaristique de Page et au talent vocal exceptionnel de Robert Plant, font de ce groupe une référence majeure au début des années 70’s. Si Robert Plant écrit la majeure partie des paroles, Jimmy Page en compose toutes les musiques. On lui doit « Stairway to Heaven », « Black dog », « Immigrant song », « The song remains the same », « Rock’n’roll », » Moby Dick », « Dazed and Confuzed », « Whole Lotta Love »et beaucoup d’autres… le guitariste est du genre prolifique.. sa créativité est alimentée par ses goûts personnels pour les musiques indiennes (en Inde il ira écouter le joueur de sitar Ravi Shankar), orientales. L’aventure du groupe, marquée par des albums sublimes, « Led Zeppelin », « Led Zeppelin II », « Led Zeppelin III », « Led Zeppelin IV », se terminera avec le décès de John Bonham, à 32 ans seulement, en 1980.

Le guitariste anglais est alors devenu un modèle et une influence majeure pour tous les guitaristes de l’époque (N’est-ce pas Eddie Van Halen, qui reprendra la technique du taping, qui fera sa gloire, après avoir vu et entendu Page sur le morceau « Heartbreaker » en 1973).

Après la fastueuse période zeppelinienne, Jimmy Page, toujours curieux de nouvelles collaborations, va, dans les années et décennies qui suivent, les multiplier : participation au Live Aid initié par Bob Geldof, à Londres en 1985, en compagnie de Phil Collins. En 1990, avec Robert Plant, il joue à Knebworth, dans le cadre d’un concert pour une fondation médicale. 1993 est l’année d’une collaboration avec David Coverdale, ex chanteur de Deep Purple et leader de Whitesnake . Un album « Coverale / Page », au son lourd et compositions un peu convenues, en résultera. 1994 marquera les vraies retrouvailles artistiques avec Robert Plant : concert acoustique au MTV Unplugged, album « No Quarter » avec une version sublime de « Kashmir« , agrémentée d’un orchestre gnawa marocain. Ce titre figurera sur la BO du film « Godzilla ». 1999 est l’occasion pour lui de côtoyer le groupe de blues-rock américain des frères Robinson, les Black Crowes.

A 75 ans, Jimmy Page est devenu un homme aux apparitions publiques rares. La dernière, très remarquée, eut lieu en 2008 lors de la cérémonie de clôture de JO de Pékin, pour passer le flambeau à la ville de Londres, hôte des JO 2012.

Je vous recommande d’écouter les albums de Led Zeppelin cités plus tout l’album réalisé avec les Black Crowes, « live at the Greek » en 2014, afin de redécouvrir le talent de cet immense musicien, qui aura marqué la musique rock mondiale des 50 dernières années.

Guillaume.

I represent the real hip hop!!!


Cette phrase, vous l’avez probablement déjà entendue, le “I represent the real hip hop!!!”, tiré du morceau des Da Bush Babees “We run things” a été samplée, scratchée des tonnes et des tonnes de fois dans le rap et pour cause, elle exprime, selon moi, un sentiment important de la culture hip hop et du rap en particulier, la fierté et la reconnaissance envers ceux qui ont fait son histoire. C’est ce dont je vais vous parler aujourd’hui, avec une petite playlist de tracks qui rendent hommage à cette musique rap, rap musique que j’aime, n’est-ce pas Zoxea?

L’idée de cette chronique m’est venue en réécoutant le remix de Thomaxx du morceau de Bekay “I am”, dont l’originale, produite par Alchemist n’est pas mal non plus, mais ce remix de fou furieux, avec un sample de la B.O du seigneur des anneaux est tout simplement génial.

Peut être (sans doute) existe t-il des odes au hip hop dans d’autres langues, les Allemands par exemple ou les Italiens, voir les Japonais, sont des fervents auditeurs de rap, mais je dois reconnaître que je suis nettement moins calé à ce niveau là, je me suis donc concentré sur ce que je connais, le rap US et Français et croyez-moi, il y a déjà du level!!!

Côté Français, je vous ai ressorti un morceau de Rocca, “Génération hip hop”, où l’ex de La Cliqua, nous raconte sa jeunesse et sa découverte de sa passion. Il n’est pas le seul des anciens du rap hexagonal à nous faire part de son amour pour le hip hop, LE groupe le plus mythique du rap Français, je parle bien sûr des NTM, l’avait déjà fait dans “Tout n’est pas si facile” où ils nous rappellent qu’avant eux, en France, des gars comme Dee Nasty faisait connaître les pépites venues tout droit des US de Grandmaster Flash, Afrika Bambataa et les autres…

Toujours pour nos Frenchies, je vous ai mis Zoxea, Les spécialistes, Diam’s, ça c’est pour les mc’s Oldschool, mais les petits nouveaux savent être reconnaissants aussi, des gars comme Médine avec son “Lecture aléatoire” faisait la part belle aux légendes du game. D’autres comme Bakar, se sont essayé à un exercice plus périlleux mais réussi: sur un seul morceau, il mélange les instrus de plusieurs mythes du rap Français et adapte son styles à chacune d’entre elle, en résulte un clip avec des invités de marque pour accompagner le jeune de Chartres. Dans cette liste, vous retrouverez aussi deux de mes mc’s favoris actuellement, qui eux aussi rendent leur hommage de manière originale, il s’agit de Lino et Youssoupha, pour respectivement “Bande originale” et “Chanson Française”. Si Youss fait finir ses phrases par des samples d’anciens morceaux, Lino, lui, nous glisse des mini boucles d’instrus ricaine pour accompagner le soundtrack de sa jeunesse.

Chez les pionniers, aux Etats Unis, les hommages à la “Golden Era” font légion aussi et de gros gros titres ont émergés de cette tendance, je vous ai évidemment mis le morceau de Das EFX “The real hip hop”, j’étais un peu obligé non? Pas tant que ça de noms à qui ils rendent hommage, mais toutes les valeurs sont là et sont mises en avant, donc, on valide!!!

J’ai mis aussi une chanteuse, mais vous la connaissez, c’est ma chouchoute, Erykah Badu et son “Love of my life”, pendant du “I used to love HER” de son ex, Common, également présent sur la playlist, bien sûr!

Les géants du milieu sont bien présents et porteurs du flambeau, des gars comme Nas, The Roots ou même Redman sont là pour nous crier leur amour au hip hop. On mélange les générations aussi avec Hov himself et celui qui porte aujourd’hui le hip hop conscient sur ses épaules, J. Cole que Jay avait lancé dans le grand bain avec ce “A star is born” sur son “Blueprint 3.”

Enfin et je ne vous en ai pas parlé dans la partie hexagonale de la chronique, mais un artiste qui rend un hommage vivant à la culture rap Française (et un peu US, mais aussi à moindre mesure), que vous connaissez peut être, il s’agit d’Eklips, imitateur des plus grandes voix du rap Français, beatboxeur de génie, ce petit gars de Bourgogne vous trompera tant ces imitations sont parfaites, jusque dans les gimmicks vocaux des mc’s.

Alors voilà, moi aussi, je voulais crier mon amour à cette musique et lui rendre hommage à ma manière, parce que je passe mon temps à critiquer une grande partie (pas toute) de la nouvelle vague rap actuelle, ceux qui pour moi, passe plus de temps à chanter (si on peut dire) qu’à  rapper, voilà, ceux qui pour moi, ont porté les valeurs de cette culture et j’espère qu’à travers ces morceaux hommages, elles ne se perdront pas…

Laurent

Il était une fois… 1980!


Cette année-là, j’ai 13 ans… En pleines « années collège » avec les cours multiples, le goût déclaré pour les langues étrangères (anglais, espagnol), le plaisir des sports collectifs, la camaraderie, les soirées-boums, les premiers flirts (peu car j’étais très timide), le film « Blues Brothers » avec le duo magique James Belushi-Dan Aykroyd, réalisé par John Landis. Mais aussi le hard-rock, les sacs US, les badges en tous genres. Le monde, la société, tant en France qu’ailleurs, subissaient des mouvements, des changements parfois importants. Il y eu aussi quelques événements sportifs notables.

En février, l’ancien ministre de l’éducation nationale, Joseph Fontanet, est assassiné. l’Institut du Monde Arabe est créé. En mars, la romancière Marguerite Yourcenar, écrivain, est la première femme à rentrer à l’Académie Française. Bernard Kouchner créé Médecins du Monde. Avril est marqué par la foule conséquente (50.000 personnes) qui accompagne Jean-Paul Sartre lors de ses obsèques. L’été est marqué par 2 événements : Le concert de Bob Marley au Bourget devant 50.000 personnes et le décès de Joe Dassin (fils de Jules Dassin, cinéaste). A la rentrée, en septembre, l’émission « Le tribunal des flagrants délires » démarre sur France Inter. A sa tête, Claude Villers, et une bande de joyeux drilles parmi lesquels l’humoriste Pierre Desproges et le comédien Luis Rego. En octobre, l’horreur frappe à Paris, la synagogue de la rue Copernic subit un attentat qui fera plusieurs victimes. En décembre l’humoriste Michel Colucci, alias Coluche, présente sa candidature à l’élection présidentielle de mai 1981. Il est très vite crédité de 12,5% d’intentions de vote. Il se retirera à 1 mois de l’échéance électorale. Au plan sportif, c’est la 22ème Olympiade d’été qui est le fait marquant. Se déroulant à Moscou, en pleine guerre froide entre l’Union Soviétique et les Etats-Unis, l’édition est marquée par le boycott de plusieurs nations, sur fond d’invasion de l’Afghanistan par l’armée rouge, rendant cette olympiade peu intéressante. L’Allemagne de l’Ouest, la Norvège, la Corée du Sud, le Japon, le Canada, pays alliés des Etats-Unis, sont absents. De l’autre côté, ce sont 29 pays alliés de l’Union Soviétique, en majorité de cultures musulmanes, qui sont absents. Bernard Hinault devient champion du monde de cyclisme, sur un circuit autour de Sallanches, en Haute-Savoie.

Au rayon des morts célèbres cette année-là, on trouve Gaston Nencini (cycliste italien), Bon Scott (chanteur ACDC), Roland Barthes (écrivain, critique français), Jesse Owens (athlète noir américain, qui fut le premier à gagner 4 médailles d’or lors des JO de 1936, à Berlin, devant le régime hitlérien, mettant à bas son précept de supériorité de la race blanche). Romain Gary (écrivain), Jean-Paul Sartre (écrivain, philosophe), Pascal Jardin (écrivain), Alfred Hitchcock (cinéaste), Henri Miller (écrivain américain, mari de Marylin Monroe), Peter Sellers (acteur anglais), Patrick Depailler (F1), mais aussi Tex Avery (créateur de personnages tels que Daffy Duck, Bugs Bunny, Droopy), Bill Evans (pianiste de jazz), John Bonham (batteur du groupe Led Zeppelin), Steve Mac Queen (acteur américain), Raoul Walsh (cinéaste américain, réalisateur de westerns).

Place à l’histoire inventée.

Le Connemara, en été. Ses lacs, ses rivières, ses forêts. Sa ville principale, Galway. Une bande potes, Michael, Barbara, Stevie, Eddy, David, Kim et Cindy décident de partir à l’aventure, pendant 15 jours, en camping-cars loués, découvrir la beauté sauvage de cette région, mais également pour se régénérer. Ils ne vont pas être déçus. Entre les pubs, les troupeaux de moutons, les routes étroites, et les tourbières qui se dressent parfois dans les champs, ils vont avoir de quoi satisfaire leur curiosité. Tout comme d’apprécier l’hospitalité et la chaleur des irlandais(e(s). Ce club des 7, c’est pas le genre à faire la bronzette pendant des heures. Cela tombe bien, car la région ne s’y prête pas. Eux, qui aiment à se contenter de peu, vivre quasiment en autarcie, apprécient de s’isoler, au sein de la mère Nature. L’idée? Se recentrer. Se retrouver. Se tester aussi à l’état presque primitif. Ecrire une autre histoire, un nouveau chapitre de leurs vies personnelles, au coeur de ce partage collectif.

Oubliées les nuits de folies, les vertiges de l’amour, l’heure ici est aux doux rêves , aux nuits magiques dans ce décor paradisiaque. Au sein du groupe, deux personnalités se détachent : Eddy et Kim. Lui, pour son autorité, son sens de la cohésion de groupe. Il écrit souvent à sa belle en lui rappelant aussi souvent que possible qu’il est totalement « morgane d’elle ». Elle, pour sa ténacité, son sens de l’organisation. Son univers musical se résumait à Bruce Springsteen, « The Boss from New-Jersey ». Une troisième personne est importante dans ce groupe : Cindy, l’infirmière. A ses heures perdues véritable groupie d’un célèbre pianiste de jazz qui avait la particularité de jouer debout. Les quatre autres, Michael, amateur de musique soul, surnommé « Master Blaster », ne se sépare jamais de sa guitare et de son harmonica. Barbara, amatrice de comédies musicales américaines et femme amoureuse, aux yeux couleur menthe à l’eau, a laissé son conjoint à New-York. David, dandy anglais aux cheveux blonds, porté sur le cinéma et la pop anglaise, avaient toute leur place dans ce groupe. Stevie, fan d’ACDC, amateur de banana split et lecteur assidu de Tennessee Williams, lui, était l’amuseur et le cuisinier de la bande. Son rituel était d’ailleurs d’écouter au casque la chanson Hell’s Bells, quand il était aux « fourneaux ».

Pour mener à bien leur projet de voyage au plus près de cette nature irlandaise qu’ils découvraient, les joyeux drilles avaient donc loué 2 camping-cars aménagés. Mais ils s’en servaient uniquement pour la route. Le soir, ils établissent un camp de base, en pleins champs, dès que l’endroit où ils arrivent leur semble agréable, plantant leurs tentes et allumant un foyer pour la cuisine et la veillée où se mêlaient chansons, discussions en tous genres sur des sujets aussi variés que « qu’est ce que le besoin pour un être humain », « Tout le monde a besoin d’apprendre ».

Un soir, pour se changer les idées, la petite troupe décide de se rendre à Galway, ville importante non loin de leur camp de base. Ils atterrissent au « Dancer in the Dark’ s Bar ». Un grand bar-restaurant, avec une scène ouverte au musiciens amateurs qui souhaitent faire le boeuf. Le bar s’appelle ainsi car le patron, William O’Leary, solide gaillard au physique de 2ème ligne de rugby, adore Bruce Springsteen, qui a des origines irlandaises. Une aubaine pour Kim et Michael. Avec Stevie, Eddy, Barbara, David et Cindy, ils prennent place à une grande table. Autour d’eux l’ambiance est bon enfant, joyeuse, bien aidée par la consommation de quelques pintes de bières locales. Les chants se font de plus en plus présents. Surtout le fameux « Dirty Old Town« , mais également « Pay me my money down » ou encore « Old Dan Tucker« . Sur scène, quelques musiciens du coin, ou habitués à chauffer l’ambiance, prennent place. La salle se fait moins bruyante, d’un coup. Place à la musique, qui fait très vite remonter l’ambiance. Nos joyeux voyageurs sont ravis de partager ce moment festif. La prestation dure 45 minutes, à la fin desquelles, Kim et Michael s’approchent du bar, demandant à voir le patron, William O’ Leary. D’une voix timide et dans un anglais approximatif, Kim demande si Michael et elle peuvent monter sur scène pour chanter-jouer quelques chansons. Curieux de voir ce que ça va donner, le patron les laisse s’installer.

Timidement, micros réglés, ils entament une chanson française où il est question de « voyage », puis devant l’intérêt que semble manifester l’assistance, ils continuent en piochant dans le répertoire d’un groupe suédois bien connu, avec « Gimme gimme gimme », puis « the winner takes it all ». Rassurés par l’attention que leur porte le public présent, Kim et Michael, avec l’assentiment du patron, enchaînent leurs reprises, avec surtout « Video killed the radio stars » du groupe « Buggles« . Pour terminer leur petite tour de chant, les deux amis choisissent un morceau dansant, entraînant, dont le titre invite à se lever avant de partir. Le groupe auteur de ce morceau, un duo anglais, permettra à l’un de ses membres par la suite de se lancer dans une carrière internationale à succès pendant près de 30 ans, jusqu’à son décès le 25 décembre 2016 (vous avez trouvé?).

Après ce petit tour de chant et ce succès d’estime devant un public davantage habitué au gigs irlandais, Kim et Michael vont remercier le patron, William O’Leary, rejoignent leurs ami(e(s) attablé(e(s), et la petite troupe décide, une dernière bière avalée prestement, de rentrer au camp de base, en pleine nature.

Deux jours après cette soirée à la tournure inattendue, Michael reçoit un appel de William O’Leary. Celui-ci, charmé par le talent du duo, leur propose de revenir 2 soirs, avant qu’ils ne terminent leur périple irlandais. Etonnés mais heureux de la proposition qui leur est faite, Kim et Michael acceptent avec joie. D’autant que William O’Leary leur promet quelques subsides en contrepartie. « Ca serait possible mercredi et vendredi ? » demande William. « Parfait. Merci beaucoup! thank you so much! » répondent Kim et Michael en choeur . La nouvelle, annoncée au reste de la bande, rend l’atmosphère et la tournure du voyage des plus légères.

En attendant de profiter joyeusement de la scène les deux soirs convenus, Kim Michael et le reste de la bande, s’en vont se balader entre lacs et montagnes, roulant sur des routes sinueuses parfois encombrées de troupeaux de moutons, s’arrentent aux pieds de cascades d’eau superbes,ou marchent à travers les champs, seulement délimités par les fameux petits murs en pierres. Un détour par le lac Mask s’impose. Grand, majestueux, offrant des recoins et vues superbes, il est aussi un lieu de pêche prisée. Stevie, Barbara et Cindy décident de se poser en un endroit qu’ils jugent propice à la pêche, improvisent des cannes à pêche, et passent plus de 2h à attendre que ça morde. San succès!Le reste du groupe est à l’écart sur la berge, en pleine discussion.

Le mercredi soir, retour au « Dancer in the Dark’s Bar ». le public est plus nombreux que la fois précédente. La prestation se passe bien pour Kim et Michael, qui entonne « Dancing in the Dark », puis continuent avec « Johnny and Mary », mais aussi « comme un avion sans aile » ou « Je te promets », tubes du répertoire français. Ils finissent enfin par le bien nommé « The final countdown », un tube du moment. Le public est ravi. Les tournées de bières s’enchaînent. O’Leay, comme promis par téléphone, leur verse une somme qu’ils jugent très correcte. Ils le remercient. « Rendez-vous vendredi » dit O’Leary au jeune duo. « Yes, sure », répondent-ils. Vendredi, dernier concert et dernier soir en terre irlandaise, tout se déroulera au mieux. Même répertoire devant un public désormais conquis et dans une ambiance des plus festive et chaleureuse. Un final en apothéose pour la troupe! Le lendemain, retour à Dublin pour rendre les camping-cars et prendre l’avion.

Ces 15 jours auront été un rêve pour tout le groupe. L’an prochain, cap au nord, vers la Finlande, se promettent-ils!

Vivement 1981 donc!

Guillaume.

1 an en musique : 1987


Le mélange des genres continue en 1987, hip hop, rock, musique de films, vous allez trouver un peu de tout dans cette playlist, prêt pour un bond dans le temps?

Alors, nous revoici en 1987 et c’est le grand pas vers l’école primaire pour ma part, fini les doudous et les tétines, je suis un grand, je rentre en CP!!! Et pour m’accompagner dans cette grande étape de ma vie scolaire, rien de tel qu’une bande son au top, avec notamment la suite des premiers pas du gangsta rap dans la west coast Californienne avec le “Boyz’n the hood” de ceux qui allaient devenir le groupe le plus dangereux d’Amérique, les NWA de Dr.Dre et Ice Cube. L’an passé, je vous avais mis le prem’s sur le coup, Ice T, mais la vraie rampe de lancement de cette branche, c’est bien mes chouchous de Compton. Pour rester dans le rap, je vous ai mis deux des groupes les plus mythiques de l’autre côté des US, à savoir le Boogie Down Production de KRS-One venus tout droit du “South Bronx” et évidemment le God MC, Rakim et son compère Eric B. pour “I know you got soul”.

Alors bien sûr, il n’y a pas que du rap dans les douze morceaux et je vous mentirais si je vous disais que c’est ce que j’écoutais à six ans. Non, j’ai une grande sœur de quatre ans mon aînée, donc ce que j’écoutais, c’est ce qu’elle écoutait et à l’époque, il y a eu deux films musicaux qui sont sortis et dont les tubes n’ont pas décollés du top 50 de Marc Toesca. Il s’agit de “La Bamba” des Los Lobos, même si pour moi ce sera toujours Richie Valens qui l’incarnera sous les traits de Lou Diamond Philips. Et puis comme “on ne laisse pas bébé dans un coin”, je ne pouvais pas passer à côté de l’inoubliable “Dirty Dancing” et de son “Time of my life”. Çà, ça a vraiment tourné en boucle à la maison et pas qu’en 1987…

Pour garder un peu de R’n’B aussi, je vous ai mis un peu de Whitney, un soupçon de Smokey Robinson et une pincée de Ready for the World, pas mal non?

Je vous ai promis du Rock aussi et je n’ai pas oublié les fans de la série “Friends” qui n’auront sans doute jamais oublié LA chanson de Ross et Rachel, le sublime “With or without you” de U2, un slow à vous tirer les larmes. Mes lecteurs des “Samples rendez-vous” auront le droit à leur bijou aussi, avec la boucle du “Changes” de 2pac, tirée du morceau de Bruce Hornsby “That’s just the way it is”.

On a presque fait le tour du sujet, il me reste simplement à vous faire part de mon inavouable habituel et celui-ci, c’est le spécial Chérie FM de la route des vacances avec Madame, LE morceau de Jean Jacques Goldman : “La-bas”. Allez, avouer que ma femme et moi ne sommes pas les seuls à casser la tête de nos enfants en faisant une cover façon casserole du hit de JJG?

Laurent 

Pour fêter le printemps, Avishai Cohen fait escale à Fontenay-sous-Bois!


Evènement à la salle Jacques Brel le 20 Mars prochain! En effet, pour la première fois, le grand contrebassiste (mais également pianiste et chanteur à ses heures) israélien Avishaï Cohen va venir nous régaler de son jazz qui résonne autant de sonorités orientales que de modernisme européen, de rythmes latins, ou d’improvisations dont lui seul a le secret. En trio, quatuor, l’homme est à l’aise. Ici il viendra en trio, seulement accompagné par Elchin Shirinov au piano, Noam David à la batterie. Autant dire que le menu musical varié et les musiciens qui seront sur le plateau de Jacques Brel le 20 mars prochain, nous promettent une belle soirée.

Ce compositeur sensible et virtuose aime à explorer des territoires sonores nouveaux, pour enrichir son registre, sa palette musicale de compositeur. Il n’a pas hésité à aller du coté du flamenco avec le projet Duende, sur lequel il était accompagné de son compatriote Nitaï Hershkovits au piano.

Avishai Cohen, je l’ai personnellement découvert avec l’album « Duende » sorti en 2012, puis par la suite avec le « Night of Magic : Avishai Cohen Trio Live »paru en 2007, et à la suite, « As if… live at Blue Note »(2007), « Gently disturbed » (2008), « Aurora »(2009), « Seven Seas » (2011), et « 1970 » (2017). Sa musicalité, son sens de la mélodie, les silences qu’il laisse aussi s’installer et la faculté qu’il a de dialoguer avec ses musiciens, sont tout à fait remarquables. Il n’y a jamais de choses inutiles, en trop, tout est à sa place. J’avais d’ailleurs pu me rendre compte de son talent lors de son passage, voilà quelques années à la Scène Watteau, à Nogent-sur-Marne, où il était venu se produire en quartet, avec notamment Shaï Maestro au piano. Une soirée magnifique!

Grâce à lui, j’ai découvert l’existence de la talentueuse scène jazz israélienne. A côté de lui, il y a également son homonyme trompettiste, le saxophoniste Eli Degibri, le contrebassiste Ehud Ettun, enfin le pianiste Shaï Maestro. Aujourd’hui Avishaï Cohen est sinon la tête de proue, en tous cas une figure importante du jazz israélien et international. Son succès depuis une quinzaine d’années, sur les scènes du monde entier, a réveiller l’intérêt pour ce jazz si particulier, si riche, par le mélange culturel qu’il offre.
C’est tout cela que Avishai Cohen, Elchin Shirinov et Noam David viendront partager avec nous. Le concert affiche complet! belle preuve de la cote d’amour et de fidélité dont bénéficie ce musicien en France.

Parmi sa discographie, je recommande absolument « Night of Magic : Avishaï Cohen Live » ; « As if… Live at blue note » ; « Gently Disturbed » ; « Seven Seas » ; « 1970 ». Ainsi que le disque « Road to Ithaca » de Shaï Maestro.

Guillaume.

La magie de la Motown pour nos enfants.


Ceci est une lettre pour tous les jeunes parents… Un moyen de vous soulager les oreilles quand vous passerez du temps avec vos petits anges. On ne va pas se mentir, on est entre nous, n’ayez pas honte, ils nous arrive de prendre un temps avec les enfants devant un dessin animé ou leur faire écouter de la musique et de se poser sur le canapé, c’est bien naturel après toutes ces nuits sans sommeil…

Le problème dans ces deux cas, c’est que vous allez vite vous retrouver coincé entre Henri Dès et La Pat Patrouille, alors comme je suis sympa et que je suis en plein dans ce pétrin, je vous offre une petite astuce: Voilà ma recette, vous allumez votre télé, vous lancez Netflix et si comme les miens, vos enfants ne sont pas encore en âge de vous dire “C’est nul ce que t’écoutes papa!!!” vous devriez pouvoir leur vendre un peu de bon son et un dessin animé plutôt sympa, oui oui, les deux en un!!!

Pour ça, vous allez choisir une des sorties récentes de la plateforme de streaming qui s’appelle “Motown Magic”, vous commencez à voir où je veux en venir?

C’est l’histoire du jeune Ben, qui grandit dans une famille d’artistes, toujours de bonne humeur et toujours prêt à sortir une guitare et une batterie pour chanter et danser à la moindre occasion. Pour son premier jour d’école, le petit Ben doit réaliser un projet artistique mais malheureusement, contrairement au reste de la famille, il n’a pas encore trouver son talent… jusqu’à ce que la magie de la Motown, a l’aide d’une flûte magique fasse son effet!

Je vous en dit pas plus sur le scénario, c’est pas du Coppola non plus, mais c’est plutôt fun et le grand intérêt du show pour moi, c’est de pouvoir faire danser mes petits bouts sur les Jackson 5 et non plus sur “Pirouette cacahuète” et ça c’est la classe!!!

Alors niveau musical me direz-vous? Et bien vous allez pouvoir retrouver toute la crème de l’industrie Soul de Detroit des années 60-70, des Jackson 5 et leur “ABC” à Stevie Wonder et son “Sir Duke”, morceau préféré de mon chouchou Anderson.Paak, en passant par Martha Reeves et les Vandellas, bien sûr, les immenses stars du label de Berry Gordy sont là aussi, je parle évidemment de Marvin Gaye, des Temptations et de Diana Ross et ses Supremes.

A la production, vous retrouverez un certain Smokey Robinson, qui s’y connait un peu en matière de Motown puisque c’est lui qui, avec ses yeux bleus a fait les premières grandes heures du label avec des titres comme “Tracks of my tears” ou “Tears of a clown”.

Voilà, je vous laisse profiter de cette petite pause musicale avec vos chouchous, ça devrait plutôt bien se passer et vous verrez que l’expression « Netflix and chill » prend tout son sens!!!

Laurent

Ritchie Blackmore, le génie ombrageux.


Tout le monde connait le riff de guitare qui introduit la chanson « smoke on the water » (évoquant l’incendie du studio de Montreux dans lequel Frank Zappa enregistrait un album), du groupe anglais Deep Purple. Son auteur est le talentueux guitariste Ritchie Blackmore, né le 14 avril 1945. Personnalité timide mais caractère bien trempé, colérique, déroutant, voire tyrannique, Blackmore n’était pas un compagnon de route aisé pour ses camarades de Deep Purple, comme après au sein de Rainbow, groupe qu’il a fondé suite à son départ du Pourpre Profond, en 1975, je vais y revenir plus bas. Ces deux groupes, il va les fréquenter alternativement : Deep Purple d’abord, de 1968 à 1975 (Une seconde phase suivra, de 1984 à 1994). Rainbow, de 1975 à 1984, puis de 1994 à 1997. Après cela il fondera le Blackmore’s Night, duo musical avec sa compagne, la chanteuse Candice Night. Il s’embarquera alors dans une aventure musicale au accents médiévaux.

D’abord bien sûr le Pourpre, avec Rod Evans (auquel succèdera Ian Gillan, voir photo ci-dessus, le deuxième en partant de la droite) au chant, Nick Simper (plus tard remplacé par Roger Glover, à gauche sur la photo) à la basse, Jon Lord à l’orgue Hammond (au centre sur la photo), et Ian Paice (à droite) aux baguettes. Cette première époque ira de 1968 à 1975, période durant laquelle le groupe écrira des albums qui feront date et qui encore aujourd’hui s’écoutent avec plaisir. Ne pouvant prendre le pouvoir au sein du groupe, car Ian Gillan s’oppose frontalement à lui, il décidera de quitter le groupe pour fonder Ritchie Blackmore’s Rainbow. Néanmoins, sa contribution évidente au succès du groupe se retrouve dans de nombreux albums : Dans le désodre : « Live Made In Japan » (1972); « Made in Europe »(1976), « Paris Live 1975 » (avec David Coverdale au chant), « Machine Head »(1972), « Shades of Deep Purple »(1968), « In rock » (1970, avec sa fameuse pochette avec les têtes des 4 premiers présidents américains sur le Mont Rushmore), « Burn » (1974, avec des bougies aux effigies des membres du groupe), « Who do we think we are » (1973), « Fireball »(1971), « Stormbringer »(1974), « Perfect Strangers »(1984), « Nobody’s perfect » (1987). Les titres emblématiques ne vont pas manquer durant ce septennat musical : « Smoke on the water », « Hush », « Child in time », « Speed king », « Lazy », « Highway star », « Burn »…. autant de titres, qui encore aujourd’hui, font le succès du groupe, désormais composé des « historiques » Ian Paice, Roger Glover, Ian Gillan, auxquels se sont adjoint le guitariste Steve Morse, et le claviériste Don Airey. Après « Now What?! » (2013), et « Infinite » (2017), un album est prévu pour 2019, ainsi qu’une tournée! 5 De quoi revisiter le répertoire de ce mythique groupe).

Ensuite viendra l’aventure Rainbow, qui comportera plusieurs étapes, plusieurs compositions de groupes, au gré des humeurs intransigeantes du sombre guitare-héro. Des musiciens comme Gary Driscoll, Mickey Lee Soul, Ronnie James Dio seront de la première formation et enregistreront en 1975 l’album « Ritchie Blackmore’s Rainbow ». Tout est dit dans le titre.
Après les départs de Driscoll, Gruber et Soul, seul Dio reste aux côtés de Blackmore. Viennent les rejoindre Jimmy Bain, Tony Carey et Cozy Powell. Ils enregistreront 2 albums avec lui : « On stage » et « Rising ». 2 superbes albums soit-dit en passant qui montrent toute la qualité du groupe et les compositions superbes de Blackmore. La voix de Ronnie James Dio colle parfaitement à cet univers musical. En 1978, ce dernier quitte le groupe, remplacé par Graham Bonnett, pour se lancer dans une carrière solo, mais il est rattrapé par Black Sabbath. Ritchie Blackmore et ses acolytes enregistrent alors « Down to earth » en 1979. S’en suivra une période marquée par un son rock-FM, afin de séduire le public américain (et surtout les radios FM américaines!). 3 albums en sont le témoignage : « Difficult to cure » (1981), « Straight between the eyes »(1982), et « Bent out of shape »(1983).

Mais le plus intéressant pour vraiment se rendre compte du talent de Ritchie Blackmore et son rôle omnipotent à la tête de son groupe, c’est bien sûr en écoutant les albums live. A cet égard, l’album « On stage » sorti en 1977 en est le meilleur exemple. Il s’y exprime de façon vertigineuse, signant des solos sublimes, ou la captation de leur passage au festival rock « Monsters of Rock » de Donington en 1980. Oui Ritchie Blackmore est un grand, un excellent guitariste. Exigeant, autoritaire, presque dans l’outrance, il agace fortement ses collègues, qui finissent par quitter le navire. Durant cette période Arc-en-Ciel, vont émerger de nombreux morceaux qui vont devenir des standards du groupe : « Man of the silver mountain » (1975), « Starstruck »(1976), « Kill the King »(1976), « Sixteen Century Greensleeves » (1977), « Long live rock’n ‘roll » (1978), « Can’t happen here » (1981), « Stone Cold »(1982), Street of Dreams »(1983). Aujourd’hui encore, le groupe existe, sous une formation évidemment renouvelée.

Enfin libre de tout, il se lance, en 1997, dans Blackmore’s Night. Après avoir bourlingué dans le monde du hard-rock et contribué à la renommé de deux groupes comme Deep Purple et Rainbow, Ritchie Blackmore tourne définitivement la page de cette époque en se plongeant dans la musique folk médiévale. Sa rencontre avec la chanteuse Candice Night va le pousser à former un duo : Blackmore’s Night. Passionnés par la musique de la Renaissance, le duo se forme naturellement et enregistre un premier album en 1995, « Shadow of the moon ». S’en suivront 9 albums jusqu’en 2015 : « Under a violet moon » (1999), « Fires at midnight » (2001), « Ghost of a rose » (2003), « Village lanterne » (2006), « Winter Carols »(2006), « Secret voyage » (2008), « Autumn sky » (2010), « Dancer and the moon » (2013), « All our yesterdays » (2015).

Ritchie Blackmore a donc eu un parcours musical très varié. Nul doute qu’il nous réserve encore des surprises. Je vous laisse avec une sélection de vidéos qui retracent sa carrière. Savourez sans modération.

Guillaume.

Un véritable cocktail Mono Tof !!!


Ah! Enfin!!! Je suis super content de voir le projet de cet artiste réalisé, ça fait un petit moment que je suis son évolution sur les réseaux sociaux, je l’avais découvert sur le disque de Demi Portion, “2 chez moi” que j’avais chroniqué il y a deux ans et j’ai tout de suite adhéré au style du gars.

Après l’avoir découvert musicalement, j’ai appris à apprécier le personnage à travers son exposition sur le web, toujours disponible et véhiculant un message positif à travers sa musique et l’image qu’il donne du rap Français.

Stéréotypé” est donc son premier album studio, il a pris son temps pour le sortir, a fait ses armes comme il se doit et il a bien fait car ce premier opus est une réussite. Dans son concept d’abord, chaque morceau est titré d’après un personnage réel ou fictif, sauf “Indépendant” et “Stéréotypé”. Tous les autres tracks vous évoqueront sans doute quelque chose, de “Zidane” et son fameux coup de tête, à “Andy Dufresne” et sa cuillère dans les évadés, en passant par “Bart Simpson” et son “Petit gang, petit gang”, pas facile de faire le lien entre tous ces personnages, mais ça marche bien car le disque est bien construit et on se retrouve assez facilement dans l’univers de Mono.

Le style est brut, le flow de l’artiste s’adapte aussi bien aux instrus “trap-ish” qu’aux classiques du Boom Bap, il le dit lui-même d’ailleurs, il ne s’enferme dans aucun registre et navigue parfaitement partout là où il traîne son mic.

Le disque s’écoute sans broncher, on remue le casque tout au long des 45 minutes passées ensemble, je n’ai abandonné qu’un track, c’est “Boubou” auquel je n’ai pas réussi à adhérer, je pense que je kiffais tellement l’intro du morceau que j’aurais aimé l’entendre tout le long du morceau, mais bon… sur treize plages, je pense que ce n’est pas bien méchant.

Pour le reste, c’est vraiment frais, sincère et mes préférences iront naturellement à “Scottie Pippen” (je suis un fan de basket, donc ça va de soi) où je trouve Mono au top de sa forme, il débite le refrain avec une verve étonnante. Et j’ai également beaucoup aimé “Néo” et “Zidane” qui ont des instrus au top, d’ailleurs, Mono, si tu me lis, j’aimerais bien savoir qui fait tes prods, parce qu’il faut aussi le féliciter!

Voilà, je vous invite vivement à découvrir ce jeune artiste, qui comme son acolyte Demi Portion et mon pote Bibo, il donne des belles couleurs au rap du sud.

Laurent

Il était une fois … 1979!


En Janvier, en France, René Monory, ministre des Finances, annonce la libéralisation générale des prix. Une loi est sur l’attribution aux partenaires sociaux de la gestion de l’indemnisation du chômage. Le mois suivant, des historiens s’associent et se mobilisent contre le négationniste Robert Faurisson (décédé en 2018), qui niait farouchement l’existence des chambres à gaz pendant la guerre 1939-1945. En avril, le magasine « Gai Pied » voit le jour. Juin voit la France céder le paquebot « France« , fleuron de la technologie navale de luxe, à un armateur norvégien. Il deviendra le « Norway ». Michel Sardou en fera une chanson « Le France« . Le 14 juillet, Jean-Miche Jarre réunit 1 million de spectateurs à la Concorde. En septembre, Jacques Chirac, maire de Paris, inaugure le Forum des Hallles. Robert Boulin, ministre du Travail, est retrouvé mort dans la forêt de Rambouillet (circonstances exactes non élucidées encore à ce jour!). En novembre, « Actuel », magazine culturel fondé par Jean-François Bizot, présente une nouvelle formule. Jacques Mesrine, ennemi public n°1 est assassiné par la police.

Au plan sportif, 1979 est une année marque par une première historique en alpinisme : L’ascension du K2, à plus de 8000 mètres d’altitude, dans l’Himalaya, sans bouteille d’oxygène, par Reinhold Messner. En athlétisme, l’anglais Sebastian Coe, devient recordman du monde du 800 mètres. L’italien Pietro Mennea en fera de même sur le 200 mètres. C’est aussi l’année qui voit naître le rallye Paris-Dakar, inventé et dirigé par Thierry Sabine. Le motard Cyril Neveu sur Yamaha et les frères Marreau sur Renault 4 en seront les premiers vainqueurs. En juillet Bernard Hinault remporte son deuxième Tour de France. En football, pendant que le RC Strasbourg devient champion de France, le FC Nantes et son capitaine emblématique Henri Michel (décédé en 2018), remportent la coupe de France face à l’équipe d’Auxerre, entraînée par Guy Roux.

Au cinéma, des films comme « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola avec Marlon Brando, « Manhattan« de Woddy Allen, mais aussi « Alien,le 8ème Passager« , avec Seagourney Weaver, « Série Noire » d’Alain Corneau, avec Patrick Dewaere, ou encore « Monthy Python, Life of Bryan », « Buffet Froid » de Bertrand Blier, avec Bernard Blier, Jean Carmet et Gérard Depardieu, « Les Bronzés », « Le Tambour », « Kramer contre Kramer », avec Dustin Hoffman et Merryl Streep, marqueront fortement cette année-là.

Cette année-là des personnalités s’en vont, telles que la comédienne Jean Seberg, le romancier-écrivain-journaliste et auteur du fameux « chant des partisans » Joseph Kessel, le réalisateur américain Nicholas Ray (« La fureur de Vivre », avec James Dean ; « Johnny Guitar »avec Joan Crawford), l’acteur américain John Wayne, le composisteur de musique de film italien Nino Rota, l’acteur Paul Meurisse, les musiciens Sid Vicious (Sex Pistols), Ray Ventura.(avec qui débuta un certain Henri Salvador). Place à l’histoire inventée.

John a 20 ans en 1979. A la maison, l’éducation qui lui est appliqué ne lui convient pas. Trop stricte. Trop rigide. Lui rêve de liberté, d’espaces, d’indépendance. Il a un ami, Shane, qui compte s’engager dans la Navy. S’entendant comme larrons en foire depuis le temps qu’ils se connaissent, et désireux de ne pas se quitter, John décide alors de tout plaquer, famille, ami-e-s, habitudes, pour s’engager avec son ami, et servir son pays.

Très vite, passées les visites médicales requises et reçus les paquetages destinés à chacun, les voilà à bords de l’un des nombreux porte-avions de la 7ème flotte américaine, le « Supertramp ». Ils partent pour une mission de très longue durée, plusieurs mois au minimum. Leurs sentiments, à cet instant : se sentir enfin vivants, leurs destins partagés entre leurs mains, liés désormais à ceux des 800 autres marins qui vivent sur ce porte-avions. Jeunes matelots, John et Shane sont affectés à des tâches peu reluisantes : corvée de cuisine, nettoyage des chambres, des toilettes, bref, un bizutage en bonne et dû forme. Du « Hot Stuff  » pour démarrer leurs vies de matelots américains. Très vite les deux compères se lient d’amitié avec leurs camarades d’unité et ainsi oublient ce sentiment commun à tous les marins, appelé le « longway home »… loin de chez soi, solitude…. mais c’est leur choix, leur volonté! John et Shane laissent derrière eux ces années passées à écouter « ring my bell », « boogie wonderland », « gimme gimme gimme » et bien d’autres morceaux dont ils partageaient la qualité. Eux qui rêvaient de parcourir le monde, les voilà qui traversent les océans, « sailin’ over the oceans » diraient nos cousins américains.

Passées quelques semaines, leur dévouement ayant été repéré par leurs supérieurs, John et Shane se voient proposer, pour le premier d’être affecté à l’appontage-décollage des avions, l’autre au garage et à l’atelier de maintenance des engins embarqués. Les compères, fiers, les yeux grands ouverts, découvrent enfin le vrai monde pour lequel ils ont toujours rêvé d’embarquer, avec l’impression de marcher sur la Lune, alors qu’ils naviguent sur les flots, direction le grand sud pacifique, les eaux chaudes. Ils découvraient que la Navy est une famille, ce que répétaient à l’envi leurs camarades d’aventures : « Qu’est-ce que vous croyiez…. »We are Family »… haut et fort, comme pour se convaincre un peu plus chaque jour passe. Avec ses codes, ses usages, sa « mécanique » particulière. Et un sens de la hiérarchie évidemment, auquel il est interdit de se dérober.

Au bout de quelques semaines à bord, Shane, ancien danseur professionnel, homme violent ayant séjourné dans un pénitencier fédéral, s’est embarqué sur un coup de tête. Il commença à ressentir l’absence, le manque de présence, de contact, avec sa douce Sherryll, une belle brune aux yeux verts, grande et sportive comme lui.

C’est par ce biais qu’ils s’étaient d’ailleurs rencontrés. Il lui écrivait des lettres quotidiennes, remplies d’un peu de son amour parti voguer les mers, afin de ne pas rompre ce cordon qui les relie. « I wanna be your lover » lui répétait-il sans cesse, écrivant tous les projets qu’il avait envie de mener avec elle. Ses « I was made for lovin’ you » lancés comme des bouteilles à la mer, avec l’espoir que le message, toujours, sera bien reçu, perçu, et que là où elle l’attend désormais, Sherryll lui conserve tout son amour pour son retour.
Au début, Sherryll, depuis la terre ferme, prenait soin de répondre à chaque lettre de son chéri. Comme pour lui dire qu’elle ne l’oublie pas, qu’il est bien présent dans ses pensées au quotidien. Puis au fil des semaines, elle espace ses réponses, leur contenu devenant moins enflammé. Elle se lasse tout simplement de cette routine épistolaire. Tout comme son amour pour Shane s’étiole. Elle décide de ne pas attendre le retour à terre de Shane pour lui signifier la fin de leur idylle. Elle lui fait parvenir une ultime missive pour l’en avertir. Pour le danseur qu’a été Shane, c’est comme si le sol se dérobait là sous ses pieds… l’avalant vers un trou noir dont il ne ressortirait pas vivant. Un cauchemar. Désormais seul, il va devoir repenser sa vie, se reconstruire, maintenant que Sherryll n’en fait plus partie.

Garçon au caractère moins tourmenté et moins agressif que Shane, John parti sans femme laissée à quai, cultive une forme d’insouciance juvénile, tout en apprenant et scrutant avec application les rouages de son nouveau métier. Ca le passionne. Il avait trouvé sa voie. Son avenir, désormais, sera de faire carrière dans la marine américaine, en y poursuivant des études afin de devenir officier pour être affecté de nouveau sur un porte-avions ou mieux, sur un sous-marin. Bien qu’écrivant de temps en temps à sa famille qu’il avait quitté fâché, il n’en reçoit que peu de réponses. Loin des yeux… loin du coeur dit le proverbe!…Mais il s’en moque éperdument. Sa nouvelle vie, qu’il s’est choisi, lui offre des perspectives réjouissantes. Cela suffit à son bonheur.

Shane et John, bien qu’amis, voyaient leurs futurs s’écrire différemment. Les mois suivant, passés sur les flots, vers le sud, allaient confirmer cela. La bête blessée, endormie au fond de Shane allait hélas se réveiller. Quant à John, la vie ne serait qu’un grand soleil… « Vivement 1980 ».

Guillaume.

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