David E. Kelley, un maître en matière de musique et de séries.


Parfois, mon programme télé fera votre programme musical, c’est le cas aujourd’hui car je vais vous parler d’un showrunner avec une petite filmographie bien remplie, de très grande qualité et qui met la musique en valeur à merveille, il s’agit de David E. Kelley, l’un des réalisateurs bankable de la télé Américaine et ce, depuis le milieu des années 80.

Je ne vous ferais pas sa filmo, ce n’est pas le sujet, mais je ferais plutôt un focus sur quatre de ses séries que j’ai trouvé géniales et qui ont une bande son qui mérite que l’on y tende l’oreille.

ALLY MCBEAL

Le point de départ de mon crush télévisuel avec David E. Kelley ne date pas d’hier, c’est le cas depuis la fin des années 90, avec la comédie juridique qui l’a révélé aux yeux du grand public, je parle bien sûr d’Ally McBeal. Si vous n’êtes pas familier avec l’univers d’Ally, jouée par la sublime Calista Flockhart, je vous fais un bref résumé: Ally McBeal, jeune avocate de Boston est engagé dans le cabinet Cage et Fish, où son amoureux de la fac et son épouse actuelle exercent déjà, vous pouvez d’ores et déjà imaginer les situations rocambolesques que cela peut provoquer? Et bien saupoudrez tout ça de personnalités farfelues et hautes en couleurs et vous aurez le mélange explosif de ce cabinet d’avocats pas comme les autres.

Chez Cage et Fish, la musique a une place toute particulière, premièrement parce qu’après les plaidoiries et les problèmes de coeur, les employés se retrouvent régulièrement au bar de l’immeuble où se produit Vonda Shepard, qui vient, avec son piano et sa guitare rythmer les vies de nos protagonistes.

Ensuite, comme je le disais, ce cabinet est rempli de personnalités un peu loufoques, alors quand Ally, en plein milieu d’un procès, aura des visions d’Al Green en juge, ou d’un bébé qui chante “Hooked on a feeling” en dansant dans sa couche, ne vous étonnez pas! Alors déjà là, on se marre, mais quand John Cage, l’un des deux associés, hyper timide et atteint de toc divers et variés se transforme en séducteur chevronné après avoir fait une chorégraphie endiablé sur le mythique “You’re the first, the last, my everything”, c’est pour moi, le must de la série, ces passages sont inoubliables!!!

Je ne vous détaille pas tous les moments qui accompagnent la série musicalement, que ce soit avec Vonda Shepard, la bande son en fond, où les acteurs eux-mêmes, qui se prêtent volontiers à l’exercice musical, que ce soit à l’open mic du bar où pendant les épisodes de Noël. Non, la vraie cerise sur le gâteau, c’est le nombre d’invités (musicaux ou non) de luxe qui sont venus fouler les plateaux de David E. Kelley, de Robert Downey Jr (avant d’être Iron Man), à Barry White et Al Green, bien sûr, mais aussi Sting, Tina Turner ou encore Anastacia et j’en passe…

Bref, si vous avez raté cette série à l’époque, le rattrapage est obligatoire, rires et larmes garanties, faite moi confiance!!!

BIG LITTLE LIES

La deuxième série dont je voulais vous parler, c’est le petit événement de 2017 sur HBO, une mini-série (enfin, ça devait être le cas…) avec un casting digne des plus gros blockbusters de Hollywood, au programme, vous retrouverez dans les rôles principaux, Nicole Kidman, Reese Witherspoon et Shailene Woodley, je ne vous parle pas du casting secondaire tout aussi talentueux, avec Alexander Skarsgard ou Zoë Kravitz et j’en passe… On est sur une sorte de Cluedo, je veux dire que dès le départ, on sait qu’il y a un meurtre, on ne connaît ni la victime, ni le coupable et tout cela se déroule au milieu d’une petite communauté idyllique (en apparence en tout cas), perturbée par l’arrivée d’une “outsider” jouée par Shailene Woodley.

Rien qu’avec ça, je devrais vous avoir donné l’eau à la bouche, mais on est surtout là pour parler musique et je ne vous ai pas encore parlé de la fille de Madeline (Witherspoon), qui au travers de son mp3 est le véritable jukebox de la série, elle nous régale dans les ballades en voiture, à la maison etc… Ici aussi, la musique a une véritable place dans ce mystère. Voyons voir ce que vous pourrez trouver dans les oreilles de la petite Chloé McKenzie: Pour commencer, vous aurez le droit à un générique magnifique, interprété par le génial Michael Kiwanuka qui participait déjà à la B.O de “The get down” dont je vous avais parlé il y a quelque temps et ce n’est que le début d’un soundtrack qui, comme pour Ally McBeal est chargé en Soul. En vrac, vous retrouverez les Temptations ou Charles Bradley et Léon Bridges ou Frank Ocean pour les plus récents. La Soul n’est pas la seule représentée, il y a également des classiques du rock et de la pop, un certain Elvis Presley ou Janis Joplin, ça vous parle? Zoë Kravitz, en bonne fille de Lenny, y va même de sa reprise du king avec “Don’t”. Et pour finir, je mentionnerais ma “all-time chouchoute”, la seule et unique Sade et son inoubliable “Cherish the day”.

Voilà, je disais tout à l’heure que BLL devait être une mini-série, mais le succès a été tel qu’une deuxième saison devrait voir le jour prochainement…

GOLIATH

Pour la troisième série, on revient dans l’univers juridique, mais avec une toute autre atmosphère que pour Ally McBeal, car même si on retrouve quelques personnages un peu “particuliers”, le sujet est bien plus sombre dans Goliath, on est sur de la juridiction criminelle et assez dure. Dans cette version légale de David contre Goliath, Billy McBride, incarné par le génial Billy Bob Thornton affrontera son ancienne firme dans une sombre affaire concernant un fabricant d’armes. Le problème, c’est que si McBride fût un avocat prestigieux, il n’est plus que l’ombre de lui-même, seul, alcoolique et sans emploi… Il lui reste cette affaire et sa détermination!

La distribution est de choix puisque William Hurt joue le méchant, mais il y a également Maria Bello, Molly Parker et bien d’autres encore…

Comme dans les deux séries précédentes, le générique est très marquant et démontre très vite le genre de show auquel on a affaire, le rock de The Silent Comedy sur “Batholomew”  qui sonne très Soul, perso m’a frappé et j’ai plongé dans Goliath dès les premières notes de l’intro.

Tout au long de la première saison (j’ai pas encore fini la seconde), on est bercé entre Soul et Rock au rythme des humeurs de Billy. Du Blues aussi, dans les moments où notre anti héros sombre un peu, bref, la musique est encore une partie intégrante de la série.

Un peu moins de noms ronflants que dans les précédentes, bien que l’on retrouve des artistes comme Curtis Mayfield, The Pharcyde, Luciano Pavarotti ou encore Dire Straits. Pour le reste, pas mal de découvertes, pour moi en tout cas et notamment Ural Thomas and the pain que j’ai adoré, mais aussi les Soulsations. Je vous recommande également de prêter l’oreille à Nathaniel Rateliff and the Night sweats dont Guillaume vous avais parlé il y a quelque temps.

MR MERCEDES

Pour terminer et terminer en beauté, je vous propose la deuxième série de Kelley que je suis actuellement, il s’agit de l’adaptation du livre de Stephen King, Mr Mercedes. Alors, des adaptations télé du maître de l’horreur, il y en a eu un paquet et pas que réussites, par exemple, récemment, Castle Rock fût, pour ma part une belle déception.

Ici, ce n’est pas le cas, dans la première saison tout du moins. Mr Mercedes sort King de son style habituel et l’emmène dans le thriller avec en star un tueur psychopathe au volant d’une mercedes et un flic à la retraite, bourru et alcoolique (point commun avec Goliath) qui, 2 ans plus tard, ne s’est jamais remis de ne pas avoir résolu cette affaire.

Voilà le point de départ de la série qui a, là aussi, une distribution de très grande qualité. Brendan Gleeson dans le rôle de Bill Hodges (le flic), vu dans Harry Potter et son adversaire, le très troublant Buddy Hartsfield, joué par Harry Treadaway, qui s’était déjà mis en lumière dans le génial Penny Dreadful, dansle rôle de Victor Frankenstein bouuuuuuuhhhh…

Le reste du casting est porté par Kelly Lynch et l’inoubliable Nancy Botwin de Weeds, à savoir Mary Louise Parker. Ca donne envie non?

Question musique, on est très bien servi aussi! Chaque épisode débute avec un réveil complexe de Bill sur “It’s not too late” de T-Bone Burnett, comme vous pourrez le constater, c’est un tronc commun entre les 4 séries dont je vous parle aujourd’hui, un générique fort, qui marque l’ambiance du show. Ici, c’est clairement la loose de Bill qui est mise en lumière. En parallèle, beaucoup de passages avec Brady Hartsfield (Treadaway), le tueur à la mercedes, évoquent la folie et pour celà, Kelley a choisi beaucoup de Hard Rock, du punk avec notamment les Ramones, Radiohead et Slapshot, croyez-moi, ça pique les oreilles!!! Comme dans toutes les séries de Kelley, il y a aussi de la Soul avec par exemple, les Impressions ou Lee Harris, du Blues aussi avec Mississippi John Hurt et quelques gros noms aussi comme Leonard Cohen ou PerryComo, en soit, que du bon…

Voilà, j’espère vous avoir donner envie de découvrir l’univers, parfois loufoque, parfois violent, mais toujours de qualité de David E. Kelley, qui est, selon moi, l’un des grands du petit écran.

Laurent

Publié le 19 avril 2019, dans Chroniques, et tagué , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

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