Archives Mensuelles: juin 2019

Il y a dix ans, l’archange Michael rejoint le Paradis.


Ce 25 Juin 2009, une nouvelle secoue le monde de la musique. Michael Jackson, alias « King of Pop », alias « Bambi », décédait subitement, à 50 ans. Septième d’une famille de neuf enfants comprenant aussi deux soeurs, les chanteuses La Toya et Janet Jackson. Un père sévère, une mère bienveillante, et des grands frères déjà tous chanteurs ou musiciens, le petit Michael ne peut que suivre leurs traces. Entrer dans la lumière.

Le gamin, au talent inné, aussi à l’aise pour chanter que danser, va ‘intégrer, à 6 ans, contre l’avis de son père, qui finalement, se rangera devant le talent évident de son fils, le groupe de ses frères, et former les fameux Jackson Five. A onze ans, il devient chanteur professionnel, leader vocal du groupe. Ses qualités artistiques précoces, en plus de sa bonne bouille barrée d’un sourire charmeur font très vite de lui la mascotte et le leader du groupe, qui, géré par le père, entame des tournées incessantes aux Etats-Unis et dans le monde. Le phénomène Michael Jackson est en route. Dès 1971, le prodige décide de mener une carrière en solo, parallèlement au groupe Jackson Five. Ces années lui servent de laboratoire musical et scénique, pour peaufiner son style musical et artistique.

Le deuxième tournant de la carrière de MJ, se situera en 1979. Pour l’enregistrement de « Off The Wall », il fait la connaissance du producteur-musicien Quincy Jones. Rencontre déterminante pour lui et la suite de sa carrière. L’album aura un beau succès et sera le début d’une fructueuse collaboration artistique. Par la suite, Quincy Jones produira l’album « Thriller » (1982), qui contient plusieurs tubes tels « Billie Jean« , « Thriller« , « Beat it« , puis ce sera l’album « Bad », en 1987. Les 3 albums connaîtront un immense succès.

Pour compléter cette dream team naissante, le réalisateur John Landis est appelé. Il mettra en images, à la manière de courts-métrages très sophistiqués, (qui ringardiseront de fait tous les clips tournés jusque-là, et cette façon de faire servira de mettre-étalon pour les années qui suivront) trois des plus gros tubes de la star à savoir : « Thriller », mais également « Billie Jean » et « Beat it ». Le réalisateur possède une filmographie aux styles variés, entre comédie, comédie musicale et film d’horreur. jugez plutôt : « American College » (1978), « Blues Brothers » (1980), avec John Belushi et Dan Aykroyd, le génial « Un fauteuil pour deux » avec Eddie Murphy et.. Dan Aykroyd, « Twilight Zone » (1983), « Un prince à New-York » avec Eddie Murphy, ou encore « Le flic de Beverly Hills 3 » (1994). Adulée au

L’album « Thriller » connait un succès mondial, vendu à plus de 25 millions d’exemplaires à l’époque!!. La popularité de Jackson explose. Il devient une star mondiale. Adulé au-delà du raisonnable, traqué à ses moindres faits et gestes. Ses apparitions en public provoquent l’hystérie des fans. L’artiste ne s’appartient plus.

Toujours à l’affût de la nouveauté, il n’hésite pas à intégrer des éléments de rap, de r’n’b, de rock, soul music dans ses compositions. Il s’entoure aussi de musiciens de premier ordre tels Eddie Van Halen (pour le fameux solo de guitare sur « Beat it »), ou Steve Lukather, Mike Porcaro, tous deux membres du groupe Toto, pour assurer les parties de guitare et basse sur certains de ses tubes de l’album « Thriller ». MJ, danseur exceptionnel, véritable bête de scène, chanteur au style si personnel-très saccadé parfois- laisse éclater son talent et électrise les foules, partout dans le monde. Exigeant, hyper méticuleux et créatif, ses shows sont toujours un véritable spectacle pour le public. Outre les musiciens précités, il a également collaboré avec son frère Jermaine et sa soeur Janet ( à retrouver dans la liste des vidéos en bas d’article). Sans oublier des artistes comme Stevie Wonder sur « Get it« , Freddie Mercury, Britney Spears, Paul Mac Cartney

Dans les années 80, 90, Michael Jackson, hormis donc « Thriller », va publier 3 autres albums qui vont marquer leur époque et connaitre des records de vente : « Bad » (1987), « Dangerous » (1991), « History » (1995). Avec les Beatles et Elvis Presley, il est le troisième plus gros vendeur de disques de l’histoire.

Entre ses tournées gigantesques, l’artiste, fasciné par l’univers de « Bambi », et surtout du « Magicien D’Oz » (film dans lequel il tournera aux côtés de sa marraine de spectacle Diana Ross), va acheter un domaine, qu’il baptisera Neverland, dans lequel il fera construire un parc d’attraction, un Zoo, destinés aux enfants.

En 2009, après une longue pause artistique, MJ retrouve l’envie d’avoir envie de monter sur scène. Une conférence de presse donnée à Londres officialise la chose. Cela s’appellera « This is it ». Des semaines de répétitions vont s’enchaîner. Je vous invite fortement à regarder le DVD, « This is It », qui relate ces préparatifs, c’est tout simplement bluffant. On y découvre sa personnalité, son sens de la précision ultime, sa bienveillance envers ses musiciens, danseurs, choristes. Pour ce show qui devait le réinstaller au sommet, il avait fait appel à ce qui se fait de mieux dans les domaines de la mises en scène, des lumières, des effets spéciaux, sans oublier bien sûr les danseurs-danseuses, les choristes et les musiciens. Le voir en en pleine répétition est un régal. Mais la tournée, qui s’annonçait énorme, spectaculaire, ne verra jamais le jour. Maudit 25 Juin 2009!

Chanteur-danseur-chorégraphe-producteur, Michael Jackson laisse derrière lui une oeuvre incomparable, marqué du sceau de la classe. Dix ans après sa disparition, celui que l’on surnommait « Le Roi de la Pop » a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la musique, continue d’être une source d’inspiration pour de nombreux musiciens, chanteurs, chanteuses, à l’image du trio féminin SWV, (n’est-ce pas Laurent ?).

Sa musique, à l’instar de celle de Elvis Presley, Prince, David Bowie, reste indémodable. Tant mieux pour nous. Je vous laisse avec une série de morceaux emblématiques de cet artiste exceptionnel, unique, irremplaçable.

Guillaume.

Nos Samples Rendez-Vous # 39 : SWV et Michael Jackson


Deux grands classiques au programme aujourd’hui avec le King of Pop himself et son “Human nature” et les SWV et le remix de leur tube “Right here”, on y va?

Alors, bien sûr, honneur aux légendes avec Michael Jackson, qui en 1983, nous offre le mythique “Thriller” comprenant le titre “Human nature”, qui en sera le 5ème single. Et bien figurez-vous qu’au départ, ce titre écrit et composé par Steve Porcaro devait être interprété par les copains de mon compère Guillaume, à savoir le groupe Toto!!! Sauf que, le chanteur ne le trouve pas à son goût (la boulette) et du coup, ce morceau est proposé à un certain Quincy Jones, qui est en pleine production du disque de Michael. Lui, ne passe pas à côté du trésor et fait enregistrer MJ dessus et les “Why, why da na da na na da…” qui étaient un peu la cause du refus de Toto, deviendront mythiques et inoubliables pour des milliers de fans de la pop! Le titre est sublime et sera repris par de nombreux artistes comme Nas, Blackstreet ou encore SWV, dont je vais vous parler maintenant…

A peu près dix ans plus tard, le jeune groupe SWV explose aux yeux du monde entier avec leur disque “It’s about time” dont est issu le titre “Right here”, qui même si il fonctionne plutôt bien, ne connaîtra pas le même succès que son remix (une fois n’est pas coutume). Celui-ci produit par Teddy Riley, prince de la New Jack, mais aussi un formidable producteur et le trio des New Yorkaises va en profiter quand il sample Michael et remixe à merveille le -déjà bon- morceau des SWV. Ajouter à ça, la voix d’un jeune Pharrell Williams (oui oui, c’est bien lui qui donne le “S…double…U…to the V”) et vous obtenez un track magique, bien meilleur que l’original et qui, à ce jour, est sans doute, la version la plus connue du morceau.

Laurent


Rocket Man, ou la métamorphose de Reginald Dwight à Elton John.


Comme beaucoup d’entre vous sans doute, fans ou non du musicien, je suis allé voir le film « Rocket Man », biopic sur la vie et la carrière de l’un des plus grands artistes contemporains, à savoir Sir Elton John, de son vrai nom Reginald Kenneth Dwigth, enfant de Londres né en 1947.

Vous le savez sans doute, le genre de film qui consiste à retracer la vie et l’oeuvre d’un artiste, qu’il soit peintre, sculpteur ou donc musicien, est parfois sujet à déception. Je vous passe les films sur Camille Claudel (avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu dans les rôles-titres, sorti en 1988), Vincent Van Gogh (version Maurice Pialat avec Jacques Dutronc, sorti en 1991, qui est bien en dessous de celle avec Kirk Douglas, réalisée par Vincente Minneli en 1956). Fort heureusement, le domaine musical semble épargné ces dernières années par ce genre de déconvenues. J’en veux pour preuve les succès de « Ray » consacrés à Ray Charles, avec le génial Jamie Foxx dans le rôle-titre, au film « Bohemian Rhapsody » (avec l’oscarisé Rami Malek dans le rôle-titre). Nous voici donc avec « Rocket Man », réalisé tout comme le film précédemment cité, par Dexter Fletcher. Ce biopic, produit par Sir Elton John lui-même, sans parler de la bande-son qui est juste géniale, m’a permis de découvrir le comédien Taron Egerton, qui livre ici une performance d’acteur et de chanteur (la ressemblance vocale est étonnante) de très haute tenue.

Taron Egerton est un acteur avec une filmographie éclectique, qui va du film d’action tel que « Kingsman : services secrets », aux côtés de Colin Firth, Samuel L.Jackson, ou encore Michael Caine. Rien que du très lourd! il a également touché à la comédie dramatique avec « Eddie The Eagle », déjà sous la caméra de.. Dexter Fletcher!

Ici, dans « Rocket Man », son jeu tout en subtilité, en nuance, laisse le spectateur que je suis admiratif devant la palette de sentiments, d’humeurs, qu’il arrive à transmettre, en lien fidèle avec les étapes importantes de la vie de Reginald Kenneth Dwight-Elton John.

De son éducation et sévère auprès d’un père castrateur, et d’une mère aimante, à sa rencontre avec son complice parolier Bernie Taupin qui l’accompagnera tout au long de sa carrière, de ses premières tournées à succès aux Etats-Unis à ses amours versatiles, sans oublier ses excès en tous genres sur tous les « produits »disponibles, le film est un beau portrait sans jamais tomber dans l’idolatrie. Sa préférence pour les garçons, très tôt, qui lui vaudra plus tard le rejet de son père qui ne l’a jamais aimé, et de sa mère, désemparée, la défense des droits de cette communauté, sont aussi des aspects traités dans ce film, de manière claire, sans lourdeur, mais avec beaucoup de tact. Les scènes de face à face face en Elton John et son père sont très réussies, très fortes. Les parties concerts sont magistralement filmées. J’insiste, je me répète, mais la performance vocale d’Egerton, en session studio ou en live est tout simplement bluffante.

Bref, vous l’avez compris, ce film est une réussite complète, un film à voir absolument!!!

Le petit Reginald a fait du chemin et donné naissance à Elton John,véritable entertainer-showman-musicien-chanteur-compositeur de premier ordre, qui depuis 50 ans régale les foules du monde entier. La bonne nouvelle est que Sir Elton John, qui vient de fêter ses 72 ans en mars dernier, viendra en Octobre 2020 nous rendre visite à Paris.

Je vous laisse avec un panel de chansons qui vous rappellerons sans doute d’excellents souvenirs. Savourez… sans modération!!!

Guillaume.

Nos Samples Rendez-vous # 36 : Akhenaton, le Wu-Tang Clan et Peter Nero



Je me concentre habituellement sur un sampleur et un samplé, mais là, ça valait le coup de faire un doublé sur le “Love them” de Roméo et Juliette par Peter Nero, tiré de l’album “Hits from Hair to Hollywood”. Je dois reconnaître que je ne connaissais pas absolument pas ce pianiste américain avant de chercher la provenance des samples des deux morceaux dont je vais vous parler, mais je dois dire qu’en fouillant un peu sur le net, j’ai découvert un artiste formidable, dont un certain Ray Charles disait qu’il est l’un des tout meilleurs qu’il est pu entendre jouer. Il a participé à de nombreuses bandes originales de films et comédies musicales aussi, Nero pouvait jouer ce qu’il voulait, du classique au tubes rythmées du disco, rien n’échappe à son piano.


Le morceau qui m’a donné envie de vous parler de cette boucle, c’est l’un des plus beaux textes de l’un des plus grands mc de l’hexagone et de la planète Mars en particulier, le seul et unique Akhenaton d’Iam. Il s’agit de “Mon texte le savon” sur le disque “Sol invictus” en 2001, ce morceau, c’est un peu comme une confidence entre Chill et son auditeur, sur sa vie, sa carrière dans la musique, rythmée par cette boucle de Nero, empreint d’une incroyable mélancolie. On connaît le goût des rappeurs d’Iam pour les Westerns et bien là, j’ai toujours eu la sensation d’écouter ce track dans l’arrière salle d’un saloon avec une bouteille de Jack à la main… C’est peut être mon morceau préféré d’AKH en solo.


Pour la deuxième partie de ce rendez-vous samplé, je vous parlerais d’un morceau du Wu Tang Clan, sur leur double album “Forever” en 1997, le track en question c’est “A better tomorrow”, avec ce titre en référence au film de John Woo du même nom. Comme pour celui d’Akhenaton, ce morceau ne respire pas la joie de vivre, je ne sais pas si c’est le morceau original qui inspire ça, mais le constat sur le monde en 1997 proposé par les rappeurs de Staten Island, c’est un peu la loose quand même… Celà dit, pour en revenir à l’aspect musical pur de la chose, 4th disciple, qui est au commande du morceau avec RZA a choisi d’utiliser une autre partie du “Love theme” de Peter Nero, il a favorisé un passage ou le pianiste glisse d’un côté à l’autre de son piano, la boucle est répétée 3 fois avant une variation de violon, qui accentue encore la tristesse de la chanson. Sur cette mélodie, tour à tour, Inspektah Deck, Masta Killa, U-God, RZA et Method Man se refile le mic et nous régale de leur rimes aiguisées.

Laurent

Erick Sermon, pour le plaisir des anciens.


“Age ain’t nuthin’ but a number” disait Aaliyah et c’était vrai pour elle, à savoir, que du haut de ses 15 printemps, elle régnait déjà sur le R’n’B de l’époque et bien aujourd’hui, Erick Sermon, le E dans EPMD, nous prouve que l’inverse fonctionne tout pareil, à 50 ans tout rond, il nous pond “Vernia” et c’est du tout bon!!!

Le “Green eyed bandit” revient pour un huitième disque qui devrait régaler les trentenaires et plus, clairement, l’orientation musicale (très très Boom Bap) devrait moins accrocher la jeune génération, mais soit, il en faut pour tout le monde non?

Personnellement, je me suis régalé, le flow d’E-Dub ne s’est absolument pas étiolé avec le temps, l’amour que lui porte ses anciens compères non plus, il réunit un casting 5 étoiles, que ce soit à la prod. ou derrière le mic. Dans le désordre vous retrouverez aux manettes Rockwilder, Boogeyman et Sermon lui-même et de l’autre côté de la cabine, c’est le festival: Raekwon et N.O.R.E pour un trio de feu sur “My style”, Az et Styles P de The Lox sur “The game”, l’un des meilleurs de l’album, encore plus dingue sur le final de l’opus, avec X to the Z, Xzibit himself, David Banner et la surprise du chef, Shaquille O’Neal!!! Le géant de la NBA sort de sa retraite musicale, oui oui il rappait plutôt pas mal dans les 90’s avec les Fu-Schnikens notamment, alors pour un fan de basket tel que moi, c’est un peu la cerise sur la gâteau!

La West coast est là aussi avec Too $hort et Devin The Dude sur le funky “May sound crazy”, en réalité, la seule surprise pour moi niveau casting, c’est l’absence de PMD, Redman et Method, les potes de longue date d’Erick Sermon, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche!

On pourrait se dire qu’avec tout ces invités de prestige, E-Dub se planque un peu, mais non, sur les trois morceaux où il est en solo, il nous régale! D’abord avec la composition de son “Cabinet” où il compose un gouvernement du rap qui vaudrait son pesant d’or, ensuite, il nous pond un furieux “Wake up/No fear” et finira par une ode à sa grand-mère sur “Vernia”, à qui il dédie ce disque.

En conclusion, je dirais comme Erick Sermon, “Where did the game go?” parce que quand j’entends des disques comme ça, je me dis que “mon hip hop” n’est pas mort!!!

Laurent

1 an en musique : 1989


NINETEEN EIGHTY NIIIIIIIINE!!! Ah la douce voix de Flavor Flav pour commencer cette petite liste, qui de mieux que le dingo avec son horloge en guise de collier pour nous lancer sur une nouvelle année en musique?

Outre les grands rebelles qu’étaient Public Enemy avec leur “Fight the power”, qu’est ce qui pouvait bien se passer en cette année 1989? Et bien le hip hop était en pleine ébullition après le meurtre de Scott LaRock, le compère de longue date de KRS-One et celui d’un fan à un concert de Public Enemy, le légendaire MC du South Bronx décide de fonder le mouvement Stop The Violence et en découle notamment, ce morceau “Self destruction”. Dans un registre plus léger, mais toujours rap, un autre excité du mic, Biz Markie, nous propose sa version du rap-romance avec “Just a friend”. Je suis également obligé de vous parler de l’un des mc à la carrière tristement écourté, pas pour une affaire de meurtre pour une fois, mais un accident de la route, qui privera The D.O.C. de sa voix, enfin qui va la modifier. Celui-ci ne pourra plus jamais rapper comme il l’avait fait sur “It’s funky enough” par exemple, quel dommage pour le monde du hip hop, il était considéré par beaucoup, comme l’un des grands espoirs de cette musique.

Alors, évidemment, la fin des années 80 voit l’avènement d’un autre courant musical qui va faire fureur pendant de longues années, la dance music et dans les tout débuts,a mi-chemin entre le rap et la dance, un jeune groupe Belge émerge: Technotronic et son “Pump up the jam”. Qui n’a pas dansé la Hype sur ce morceau? Qu’il se manifeste!!! En tout cas, avant la folie “Dance Machine” en France, nos cousins Belges ont bien mis le feu aux pistes de danse avec ce tube!

Dans la section romantique, du lourd aussi, Richard Marx survole les charts avec “Right here waiting”, pendant que Phil Collins continue sa carrière solo avec l’inoubliable “Another day in paradise”, que dire alors de Womack and Womack qui m’ont fait chanter sur les pistes du Palacio avec “Teardrops” et son fredonnement inoubliable…

Enfin, je n’oublie évidemment pas mon inavouable et là, ce n’en est presque pas un, plutôt un incontournable en fait, je veux bien sûr parler de Kaoma et sa “Lambada” qui ont battu tous les records en France et dans le monde! Les pas endiablés des jeunes Chico et Roberta sur ces rythmes Brésiliens si entraînants n’ont laissé personne indifférents, alors sortez les jupes à froufrou et les maracas et “Dançando lambada!” avant de retourner en 2019.

Laurent

Ari Lennox, le diamant soul de Dreamville.


Dans les années 90, on avait Bad Boy et Death Row qui se séparaient l’Amérique en deux niveau rap (je sais j’exagère le trait, mais c’est voulu!) et aujourd’hui, je trouve qu’on a un petit comparatif (à moindre mesure sans doute) avec les écuries respectives de J.Cole, Dreamville et celle de Kendrick Lamar, TDE.

Ding-Ding, le gong retentit, mesdames et monsieur, dans le coin West, on retrouve, hormis Kung-fu Kenny, Schoolboy Q ou Jay Rock et leur collègue féminine SZA et pour la East Coast, le boss de Dreamville, J.Cole est accompagné de JID, Bas et celle dont on va parler aujourd’hui, Ari Lennox. Vous voyez, il y a de quoi faire dans ses deux équipes, non?

Alors qu’en est-il de ce “Shea butter baby” tant attendu? Cela fait tout de même presque 4 ans qu’il est en préparation chez Dreamville et quand J.Cole nous racontait dans “Let Nas down” que Jay-Z ne lui laissait pas sortir son projet sans tubes à ses débuts, il en a fait un peu de même avec sa pépite. On ressent fortement l’influence de Cole tout au long du disque empreint d’une atmosphère jazzy hip hop qui n’est pas sans rappeler celle de “4 your eyez only”.

Mais soyons clair, la vraie star de ce disque, c’est bien la jeune chanteuse de 28 ans de Washington, pendant 45 minutes, elle nous fait voyager dans son univers en nous parlant de relations amoureuses, de sa fragilité, bref, elle s’ouvre pour nous plus grand bonheur.

Certains ont reproché une certaine légèreté dans les textes d’Ari, disant qu’avec ses déclarations sur le féminisme, la force et la beauté de la femme et de la femme noire en particulier, son premier opus aurait pu être plus engagé. Ce n’est pas faux, mais franchement, est-ce qu’on est pas en train de pinailler un peu? “Shea butter baby” reste un premier disque et rares sont ceux qui sont d’une telle qualité ces derniers temps selon moi.

Personnellement, de “Chicago boy” à “Static”, je me suis absolument régalé, le single éponyme du disque avec J.Cole est tout simplement une merveille, c’est sensuel et sombre à la fois, j’adore!J’irais pas jusqu’à dire qu’Ari Lennox me rappelle parfois une jeune Erykah Badu, mais presque et comme la reine de la Neo-Soul tarde à nous sortir quoi que ce soit, pourquoi ne pas se laisser porter par la jeune génération?

Enfin, je terminerais par vous faire remarquer la superbe pochette du disque, hommage à Diana Ross et son “Everything is everything”, comme quoi, la jeune femme ne néglige pas ceux et celles qui ont porté cette musique avant elle, bien au contraire. Cette “beauté au beurre de karité” est une artiste prometteuse et si elle continue sur cette voie, nous devrions nous régaler de son talent encore un bon moment…

Laurent

When they see us, le soundtrack fort d’une série coup de poing!!!


Je vais pas retenir mes mots et être clair tout de suite, When they see us, c’est la série de l’année selon moi. L’histoire, vous la connaissez peut être déjà, c’est le récit de l’affaire des « Central Park five », celle de la jeune joggeuse agressée et violée dans le plus fameux parc New Yorkais à la fin des années 80.

Pour Netflix, c’est Ava Duvernay, la réalisatrice du déjà excellent Queen Sugar, qui est à la direction de cette mini-série en quatres parties, portée par un casting fabuleux où vous pourrez retrouver quelques têtes d’affiches tels que Felicity Huffman (Desperate Housewives), Famke Janssen (X-Men), John Leguizamo (Summer of Sam) et l’incontournable Michael K.Williams de The Wire, mais les vrais stars de cette histoire, ce sont, bien sûr les enfants. Inconnus pour la plupart, ils sont terriblement poignants et notamment le jeune Jharrel Jerome vu dans Mr Mercedes, qui joue le rôle de Korey Wise.

Je vais pas m’étendre sur la série parce que je n’aurais de toute façon pas les mots pour décrire les sentiments que vous allez ressentir en voyant ces images complètement folles, donc je vais me focaliser sur la musique et vous allez voir que là aussi, c’est vraiment excellent.

Déjà à l’époque, à la sortie du trailer, j’avais entendu l’excellent Diplo et son “Look back”, je m’étais dit, ça sent bon cette affaire!!! Et bien je ne m’étais pas trompé!!! Le début de l’histoire se déroule à la fin des années 80 à Harlem, en plein boum du rap et la direction musicale a choisi de rester dans la temporalité avec les géants de l’époque que sont Public Enemy et Eric B.& Rakim, on retrouve également Special Ed et son classique “I got it made” qui ne se démode toujours pas.

Par la suite, le choix de mixer des musiques plus contemporaines tels que “Love & Hate” de Michael Kiwanuka déjà utilisé dans “The Get down” ou Andreya Triana, une petite découverte pour moi et des plus anciens comme Slave pour “Watching you” et Frankie Beverly & Maze aussi est judicieux, il permet, à la perfection le passage des enfants à l’âge adulte.

Vous retrouverez du Hip Hop plus dur aussi, qui sera là pour illustrer la rage des protagonistes contre les décisions prises à leur encontre, leurs situations respectives et qui de mieux qu’un DMX pour exprimer cela? Dead Prez aussi avec le génial “Happiness”. Un petit kiffe personnel aussi quand j’ai entendu Jay-Z et son “U don’t know”, un de mes préférés de la disco de Hov, là je vous ai mis le remix avec MOP parce que pourquoi pas?

Sans vous citer toute la liste, parce qu’il faut garder un peu de surprise, je suis quand même obligé de sortir trois autres tracks du lot parce qu’ils sont importants dans la série, tout d’abord The cinematic orchestra et Roots Manuva sur “All things men” pendant un passage critique dans la vie de Ray Jr, le morceau dure 10 minutes et c’est juste dingue! Ensuite, une cover tout simplement magique de “Moon river”, ici c’est Frank Ocean qui reprend le classique chanté par Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé. Vous me direz, de nombreux artistes l’ont repris de belle manière, notamment Ben E. King ou Sinatra, mais celle-là me touche particulièrement.

Enfin, conclure la série sur un morceau de Nipsey Hussle était pour moi, la cerise sur le gâteau, son “Picture me rollin” n’est pas loin d’être aussi beau que celui interprété par un autre roi de la West Coast avant lui, je parle bien sûr de 2pac.

En conclusion, je ne peux que vous recommander de regarder When they see us, qui est une série nécessaire pour ouvrir les yeux de ceux qui ne voudraient pas voir qu’on ne naît pas tous égaux et que si l’histoire se passe dans les années 80 à New York, la réalité est toujours la même de nos jours et aux quatre coins du monde, je vous conseille d’ailleurs de regarder le documentaire sur Kalief Browder et celui sur Steven Avery, également sur Netflix.

Laurent

Rémy Gauche, de l’obscurité à la lumière.


Rémy Gauche, musicien de jazz français, guitariste de qualification, est un émule des illustres John Scofield et Pat Metheny. Deux maîtres de l’instrument, qui ont longtemps silloné les rives du jazz-rock, depuis plus de 30 ans. Son registre est lui, davantage tourné vers le be bop.
C’est en tous cas ce qui ressort de « Obscurity of Light », album enregistré en 2017 avec un quartet constitué de Thomas Koenig au saxophone ténor, Philippe Monge aux claviers, à la basse et à la contrebasse, et de Julien Augier à la batterie. Tous travaillent ensemble depuis plus de 6 ans et cela s’entend, se sent, dès les premières notes, tant la cohésion, l’union est là pour servir une musique, qui sans tomber dans les clichés du genre, est de belle qualité.
La collégialité est d’ailleurs le maître mot puisque le répertoire de l’album est issu d’un travail commun. Se côtoient des ambiances acoustiques ou électriques, au sein desquelles parfois le sentiment de légèreté est bien présent. Mais l’énergie liée à la présence d’instruments électriques n’est jamais bien loin. Les compères se régalent.

L’album, qui contient onze morceaux, mène l’auditeur dans une belle balade, qui démarre avec « cursives ». D’emblée, l’ambiance est posée. le quatuor alterne les tempi, lent et rapide, laissant se glisser des sonorités proche du jazz -rock (grâace au jeu de claviers, comme sur « Il était une fois au royaume d’Oyo »). La musique, de construction parfois complexe, reste pour autant agréable à l’oreille, et chaque instrument y tient sa place avec justesse.

Je l’ai signalé plus haut, Rémy Gauche réclame des influences telles que Scofield ou Metheny. Cela s’entend, dans son jeu, son toucher, sa façon de construire ses soli. Mais cela ne va jamais jusqu’à la parodie, le plagiat.
Il reste authentique et c’est tant mieux.

Rémy Gauche se laisse aussi aller à des ambiances plus éthérées, plus calmes comme avec « Dark Song », morceau sur lequel le saxophone ténor de Thomas Koenig prend toute sa place au côtés de la guitare, sur fond de mélopées au clavier, signées de Philippe Monge.

Je n’irai pas nécessairement plus loin dans la description de cet album, vous laissant quand même la surprise de la découverte de ce musicien de talent.

Je vous laisse avec quelques extraits vidéos, histoire de vous faire une idée de la qualité musicale et instrumentale de Rémy Gauche.
A noter que Pierre de Bethmann vient prêter son talent de pianiste sur 5 morceaux.

Guillaume.

Nos Samples Rendez-Vous #35 : Common, J.Dilla et les Isley Brothers


Des chouchous, des chouchous et encore des chouchous dans cette édition de Nos Samples Rendez-Vous, au programme Common, J.Dilla et les Isley Brothers!!! C’est ce qu’on appelle un casting de all-stars si vous voulez mon avis.

Sur le EP “The shining”, en 2006, le magicien de la MPC de Detroit joue avec un sample des formidables Isley Brothers, le morceau en question, c’est “Don’t say goodnight” sur le disque “Go all the way”. Parfait pour le flow de Common, le groove Ron Isley et de ses frères est presque trop facile à découper pour un artiste comme J.Dilla, il récupère un petit bout de la mélodie, l’accélère, y ajoute la voix sensuelle de Ronald Isley, un beat à couper au couteau et boum! Ca donne “So far to go”, une véritable pépite!!!

Comme je le disais plus haut, l’instru est parfaitement taillé pour Rashid alias Common sense, qui au passage est l’un des meilleurs amis de Dilla, le mc de Chicago et le producteur de Detroit ont même partagé un appartement pendant un temps et leurs différentes collaborations font partie, selon moi des meilleurs performances de Common, “So far to go” en est l’exemple parfait.

Laurent

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