Archives Mensuelles: juillet 2019

La pause estivale…


Cet été, Sème la zic va prendre un peu le soleil et faire une petite pause jusqu’à la rentrée, le temps pour tout le monde de recharger les batteries, de laisser les artistes sortir des disques et aux blogueurs de vous préparer de chouettes chroniques.

J’en profite moi-même pour dire au revoir aux lecteurs du blog, car je pars vers de nouveaux horizons, ce fût un réel plaisir de vous faire partager mon amour de la musique et un plus grand plaisir encore de collaborer avec Guillaume, Michèle (qui m’a poussé un peu au début ; p), Carine et Elsa pour alimenter Sème la zic de nos goûts musicaux. Je resterais cependant, un fidèle lecteur de celui-ci.

Alors, voilà, je vous souhaite à tous de très bonnes vacances, en musique bien sûr…

Laurent

Les Confesseurs du Blues !


Afin de clore ma série sur le blues, il me semblait évident de rendre hommage à plusieurs des figures marquantes de cette musique, puisqu’ayant déjà évoqué Robert Johnson, Charley Patton, BB King, dans des articles précédents. Ici je vais donc vous parler de Muddy Waters (littéralement « eaux boueuses »), John Lee Hooker, Little Walter et Howlin’Wolf (« loup hurlant », en référence à sa voix). Je l’ai dit précédemment dans des articles sur Eric Clapton, John Mayall, les pionniers du blues ne seront connus du grand public européen que grâce au British blues boom, mais aussi au Rolling Stones, qui ont allègrement « pioché » dans le répertoire blues pour se faire connaître et établir leur réputation. En France, cette musique ne percera jamais vraiment jusque dans les annees 80 auprès du grand public, bien que les musiciens du genre soient nombreux.

Mais revenons aux pionniers. Mckinley Morganfield « Muddy Waters » (1913-1983) né dans le Mississippi, est un homme de stature haute au visage jovial. Apres avoir utilisé la guitare acoustique à ses débuts, une fois débarqué à Chicago, il se tournera pratiquement uniquement vers la guitare électrique pour évoquer ses blues, avec une voix très expressive. Il se servira également de l’harmonica.

Après des débuts sur le label Chess Records, il va rencontrer des musiciens comme Howlin’ Wolf ou Chuck Berry, les accueillant même chez lui pour des jam sessions. Il hébergera le pianiste Otis Spann. Les Rolling Stones doivent leur nom à une chanson de Waters intitulée « Rollin Stone ». Muddy Waters aura une influence sur le blues, mais aussi me rythm and blues, la country.

John Lee Hooker (1917-2001), également natif du Mississippi, à Clarksdale, est physiquement l’inverse de son collègue. Petit, frêle, un visage marqué, et un particularité : il joue un blues très brut, quasi rural. Son chant parfois plaintif est très prenant. Pour jouer ce blues très primitif, Hooker privilégie la guitare sèche, acoustique. L’ayant vu sur scène à Bercy dans les années 80, j’avais pu admirer le talent immense de ce little big man du blues Assis sur une chaise les 3/4 du temps, son art consommé de la scène lui avait permis de livrer une performance de haute volée devant un public aussi ébahi que conquis. Un super souvenir pour moi. Hooker a eu une influence sur les bluesmen britanniques, sur le blues-rock.

Marion Walter Jacobs, connu sous le nom de Little Walter (1930-1968), originaire de Louisiane, est comme les 2 premiers nommés, comme étant chanteur-guitariste et harmoniciste. Connu pour son caractère acariâtre, le louisianais s’est vite fait une grosse réputation de musicien talentueux, surtout avec son harmonica, dont l’utilisation moderne avec le micro comme caisse de résonnance, a révolutionné l’approche de cet instrument, ceci afin de se faire entendre à égalité des guitaristes. Il a joué et perfectionné son art auprès de talents tels que Sunnyland Slim, Sonny Boy Williamson II. Il est l’auteur du premier tube instrumental à l’harmononica, « Juke » en 1952. Il décèdera en 1968, suite à des coups reçus au cours d’une tixe dans un club de Chicago.

Chester Arthur Burnett alias Howlin’Wolf (1910-1976) est également un enfant du Mississippi. Sa haute stature (1,92m pour 124 kg!) lui a longtemps valu des moqueries. Le bonhomme à connu un.parvours cahotique : chassé de chez lui pour refus de participer aux travaux domestiques, recueilli et battu par son oncle, il fuit retrouver son paternel dans une plantation de coton. A l’approche de ses 18 ans, il fait connaissance avec Charley Patton, qui lui apprend la guitare. Arrivent les années 30, pendant lesquelles il apprendra l’harmonica auprès de Sonny Boy Williamson et tournera avec Robert Johnson, Son House. Plus tard, en 1951, il rencontrera Ike Turner qui lui présentera Sam Phillips de Sun Records. Par la suite il enregistrera pour Chess Records avec Willie Dixon, arrangeur du label, qui deviendra son contrebassiste atitré. James Cotton et Hubert Sumlin’ seront les 2 autres même du groupe de Howlin’ Wolf. Dans les années 60, l’album « London Session » permettra à Wolf de rencontrer quelques-un des musiciens anglais qui lui doivent beaucoup, comme Steve Winwood, Eric Clapton, Bill Wyman, ou Charlie Watts. Il reste encore aujourd’hui une influence majeure pour la jeune génération.

Ces quatre musiciens, véritables figures légendaires du blues, ont légué un patrimoine musical riche dans lequel il est bon de se replonger.

Guillaume.

Nos Samples Rendez-Vous # 37 : Busta Flex et The Dells


1998, peut être l’une des années les plus prolifiques en matière de rap et quelque part dans le Val D’oise, le jeune Busta Flex ne fait pas exception. Après, la sortie deux ans plus tôt de “Kick avec mes Nike”, un premier quatre titres qui marcha plutôt bien, il sort son premier disque éponyme “Busta Flex” dont est issu le titre dont je vais vous parler aujourd’hui: “J’fais mon job à plein temps”. Premier single de l’album, produit par le sage poète de la rue, Zoxea, ce morceau reprend une boucle de Parliament, le groupe du légendaire George Clinton, sur le titre “All your goodies are gone”, également repris par les Dells. Je reconnais ne plus savoir auquel des deux morceaux appartient la boucle, c’est pourquoi j’ai mis les deux à l’honneur. Les deux versions instrumentales sont assez proches, en revanche l’interprétation, elle, est bien propre à chacun, Parliament et son P-Funk sexy est tout de suite reconnaissable avec Clinton à la prod. La version des Dells est beaucoup plus orientée Soul, elle est issue de l’album “New beginnings” en 1978.

A vous de choisir votre préférée perso je vote pour The Dells et c’est rare que je préfère une cover à son originale, comme quoi…

Pour finir sur Busta et son “J’fais mon job à plein temps”, il est épaulé par une des légendes du hip hop héxagonal, MONSIEUR Kool Shen, avec qui il formera, quelques années plus tard, le super groupe IV my people avec Zoxea (producteur du track) et Lord Kossity. Le morceau est un égotrip, spécialité du Flex Sta-Beu et il est parfait comme premier single, avec cette boucle facilement reconnaissable, le flow de Flex et les backs de Kool Shen, la preuve, 20 ans plus tard, ce morceau fait toujours le job… à plein temps!!!

Laurent

Rory Gallagher, le discret irlandais.


A l’instar de son compatriote Gary Moore, Rory Gallagher était un brillant instrumentiste, guitariste. Il était également chanteur, producteur. Son registre musical tournait quasi uniquement autour du blues-rock, du blues. Il découvre le jazz, grâce aux émissions de la radio US Navy basée non loin de Cork, ville dont est originaire sa maman. Brillant, précoce, il apprend la guitare à 8 ans, donne ses premiers concerts à seulement 10, remporte un prix à 12 ans. Sa voie est tracée Il veut devenir musicien professionnel. Il est aussi joueur de mandoline, harmonica, saxophone. Bref un touche à tout doué.

A quinze ans, son rêve se réalise en intégrant le groupe Fontana. Après seulement 2 albums au sein de la formation, il le quitte en 1966, pour fonder le groupe Taste (« goût », en anglais). Devenu le groupe de rock référence de la ville de Cork, avant d’aller s’installer à Belfast, ville où le groupe assurera les premières parties de John Mayall, Jethro Tull, Fleetwood Mac avec son leader Peter Green, ou encore Cream, si cher à Eric Clapton.

A une époque où enregistrer des albums se faisait très rapidement, Taste va publier des albums dans un temps trsè courts, tant studios, que live. En effet, « Taste first »sorti en 1967, sera suivi de autres galettes musicales « Taste » puis « On the Boards ».2 albums live seront aussi publiés pour garder trace du talent de Rory Gallagher. Il s’agit de « Live at the Isle of Wight », enregistrement témoin du passage du groupe au festival du même nom, en 1970, mais hélas publié bien plus tard, et enfin le « Live at Montreux », enregistré dans le cadre du déjà prestigieux festival de jazz.

En 1971, il abandonne le projet, et se consacre à sa carrière solo, qui démarre avec un album éponyme « Rory Gallagher ». Au cours des années 70, ce talentueux musicien va voir sa popularité s’accroître avec la publication de 3 albums que sont « Deuce », « Blueprint », « Tattoo », les deux derniers sortant la même année, en 1973. Il livrera 2 albums live qui sont devenus des références dans sa carrière : « live in Europe », en 1972 et « Iris tour » sorti en 1974.

Les années 80 ne seront guère plus prolixe. « Jinx » en 1982, « Defender » en 1987. « Fresh evidence » en 1990.

Le guitariste irlandais, souffrant d’aviophobie (peur de l’avion), tourne de moins en moins et cède par ailleurs  au démon de l’alcool, liée aussi à une prise de médicaments trop importante comme des somnifères. Sa surconsommation lui vaudra des ennuis de santé, un foie très abîmé,qui nécessitera une greffe en urgence. Son corps ne la supportera pas. Il décèdera à 47 ans.

Rory Gallagher était un guitariste très talentueux qui n’a pas forcément eu la reconnaissance méritée. La postérité s’en charge désormais.

Je vous laisse (re) découvrir son talent.

Guillaume.

1 an en musique : 1990


Bon, il ne me reste que deux articles pour dépeindre les années de ma jeunesse en musique, puisqu’au mois d’Août, je rendrais mon tablier. Du coup, je me suis dit que plutôt que de restreindre a 12 morceaux, ce qui était le concept original, je me lâche un peu  et je vous donnerais une double ration, prêts?

Le début des années 1990, c’était quelque chose, je me suis régalé à faire la playlist, c’est fou, mais j’aurais pu en mettre le double, sans forcer!!! Je vais commencer par ma partie préférée, le rap!!! A l’aube de cette nouvelle décennie, les carrières des premières légendes commencent à ralentir, mais des gars comme Big Daddy Kane, NWA ou Public Enemy sont toujours là et nous donne encore du très bon, mais ils s’apprêtent à céder la place à la nouvelle génération et un LL Cool J, déjà bien installé, semble être une parfaite passerelle vers les 90’s et la nouvelle rage naissante, donc son “Mama said knock you out” me semblait être idéal pour illustrer ce passage. En France aussi le mouvement se développe et notamment à travers celui qui sera, avec Iam et NTM, pendant longtemps, le visage du rap en France, j’ai nommé Claude MC Solaar et son mythique “Bouge de là”. Autre figure tout aussi légendaire pour nous et ils sont francophones et pas Français, ce sont les belges de Benny B, “Mais vous êtes fou? Oh oui!!!” Moi en tout cas, j’étais fou de Benny B, perso, j’assume totalement qu’ils font partis de ceux qui m’ont fait découvrir cette musique et si aujourd’hui, leurs morceaux sonnent très kitsch, ils ont malgré tout  ouvert les portes pour beaucoup.

Bien sûr, il y avait tout plein d’autres choses et pleins de morceaux mémorables! A la maison, c’était la sortie de Pretty Woman et ma soeur nous bassinait avec le morceau de Roxette “It must have been love” qui était tiré de sa B.O et dans la gamme musique et cinéma ,il y en avait un autre qui explosait tout, c’était Ghost,mis en musique par le vieux morceau des Righteous Brothers pour une “Unchained melody” qui ne se démodera jamais… Le romantisme est à l’honneur dans ce mix avec le langoureux “Kingston town” de UB40, ou Sting et son “Englishman in New York” et enfin Elton John pour “Sacrifice”.

Comme je vous l’ai dit sur celui de l’an dernier, la dance arrive en grande pompe et avec elle, le phénomène Boys Band, dont les New Kids On the Block furent le fer de lance avec “Step by step”, là aussi ma soeur a fait chauffer le poste K7. Dans un autre registre mais tout aussi remuant, Dee-Lite, C+C music factory et surtout les allemands de Snap avec “I’ve got the power” m’ont éclaté pendant cette période.

Je vous laisse découvrir par vous-même la suite de cette playlist, qui vous réserve quelques bonnes surprises encore… Stop!!! Hammer time!!!

Dr. John, l’âme soul.


Malcom John Rebennack, alias « Dr. John« , originaire de la Nouvelle-Orléans, est parti sans prévenir au début du mois de juin.

Son allure toujours excentrique, avec des costumes incroyables, parfois surmontés de plumes, sa voix traînante, nasillarde à souhait, le rendait très identifiable et en faisait un personnage à part dans l’univers du jazz, de la soul-music.

Ce pianiste, également chanteur et guitariste, a démarré sa carrière en 1959 avec le double 45 tours Storm Warning / Foolish Little Girl. Il était aussi à l’aise dans les domaines du blues, du rock, du rythm and blues, mais aussi de la musique zydeco. « Mélangeur »de sons très doué, son talent, sa capacité a tout jouer ou presque, lui ont valu de côtoyer la fine fleur des musiciens jazz et rock, des années 70 à aujourd’hui. Il a en effet joué aux côtés de Etta James, B.B. King, Johnny Winter, Eric Clapton… parmi beaucoup d’autres. C’est dire l’éclectisme du bonhomme!

A l’image d’un Elton John (bonne nouvelle pour les amateurs-trices fans de Sir Elton, il viendra nous rendre visite en octobre … 2020, patience!!!), il cultivait une image de musicien excentrique, jovial, fêtard. Le gaillard, prolifique compositeur a écrit une trentaine d’albums !

Son dernier album paru en 2014 (« Ska-Dat-De-Dat » : The spirit of Satch »), est l’ultime preuve de son talent, qui était immense.

Si vous ne le connaissez pas, je vous conseille de filer découvrir cet artiste particulier, ce compositeur si spécial, dont vous pouvez voir une participation dans le film réalisé par Clint Eastwood, « Piano blues » (2003), qui fait partie de la série produite par Martin Scorsese sur les différents aspects, musiciens, origines du blues. A voir absolument pour les amateurs du genre!!!

Je vous laisse en compagnie Mister Dr. John. Savourez… sans modération !

Guillaume.

Rendons à Caesar ce qui est à Caesar.


Parfois (ET JE LE DECONSEILLE BIEN SUR !!!), vendre du cannabis est un choix qui peut s’avérer payant… Je m’explique: c’est à la suite de son exclusion du lycée (pour avoir vendu un peu de cannabis donc) que Daniel Caesar se décide à quitter sa bourgade de Scarborough au Canada pour rejoindre la grande ville de Toronto et se lancer dans sa passion, la musique.

Après un parcours non sans embûche, il  se fait remarquer avec un projet en indé nommé “Praise break”, tourne un petit peu partout ou on lui laisse le micro, avant de sortir un deuxième opus un an plus tard, “Pilgrim’s paradise”, vous l’aurez compris, Daniel a eu une belle éducation religieuse et sa musique s’en inspire énormément.

Emprunt de Gospel et de Soul, Daniel Caesar nous offre une musicalité toute en douceur, un peu dans le style de Jacob Banks, mais avec une voix douce à l’opposé de la puissante voix de l’Anglais au bonnet rouge.

J’étais passé à côté de la sortie de son premier disque studio “Freudian” en 2017, alors je profite d’un petit creux dans les sorties musicales pour vous parler de ce talentueux jeune homme.

Je vous ai donc préparé une petite sélection de mes morceaux préférés de l’artiste avec des morceaux comme “We find love” ou “Get you” qui l’ont fait exploser aux yeux du monde. Je vous ai aussi mis un live dans un parc, assis sur un banc, avec sa guitare, il subjugue son public pendant un petit quart d’heure et notamment avec la reprise de “Redemption song” de Bob Marley, je vous ai aussi mis le traditionnel passage au Tiny Desk (ma chaîne youtube préférée) avec la collaboration de la géniale H.E.R.

Dans la lignée des Jhene Aiko, Khalid et autres dont je vous ai déjà parlé, Daniel Caesar est un talent à suivre…

Laurent


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