Fellini-Rota, au nom du cinéma Italien.


Dans les années 60-70, le cinéma italien était l’un des plus productifs et importants au monde. Outre Sergio Leone, déjà évoqué ici, et Federico Fellini, objet de mon article du jour, il y avait de grands réalisateurs tels que Ettore Scola, Luchino Visconti, Franco Zeffirelli, Michelangelo Antonioni.
Côté acteurs-actrices, on peut citer Vittorio Gasman, Marcelo Mastroianni, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Giuletta Massina, Sophia Loren, Gina Lolobrigida, ou encore Monica Vitti, Silvana Mangano. Les  studios Cinecitta fonctionnaient à plein régime.

Mais revenons à Federico Fellini, génie consacré du cinéma italien et mondial. Né à Rimini en 1920, avant d’être réalisateur,  Fellini s’était penché sur la bande dessinée, la satire, puis sur l’écriture de scénario. Considéré à juste titre comme l’un des plus importants cinéastes du 20ème siècle, à l’égal de Charlie Chaplin, Ordon Celles, Jean Renoir ou John Ford, il fut de nombreuses fois honoré,  notamment en 1960 pour la « Dolce Vita »(palme d’or à Cannes), puis 4 fois oscarisé à Hollywood pour ses films « La strada », « Les nuits de Cabiria », « Huit et demi  » et « Amarcord ».  Il est l’auteur d’une oeuvre aussi immense que singulière, qui, au tournant des années 70 va s’imprégner de modernité et dessiner des films emprunts de grande qualité comparables parfois à des tableaux de peintres. En cela il rejoindra des cinéastes comme Ingmar Bergman ou Alain Resnais.
Mais toute oeuvre cinématographique ne peut exister sans musique pour la porter, l’illustrer. Pour cela, très tôt, Fellini va s’attacher les services du talentueux Nino Rota.

Nino Rota, de son vrai nom Giovanni Rota, est né à Milan en 1911. Après des études de musique, il va se tourner vers l’écriture de musiques de films sans pour autant délaisser la musique classique puisqu’il composera notamment un oratorio dès l’age de 12 ans (!), « L’infanzia di San Giovanni Battista », oeuvre qui sera présentée et  jouée respectivement à Milan et Paris. A 18 ans, il entre au Conservatoire Sainte-Cécile, et apprend la direction d’orchestre auprès d’Alfredo Casella. En 1937, après un passage après des études de littérature, il s’oriente vers l’enseignement musical, parallèlement à sa carrière de compositeur. Ensuite de 1950 à 1979, année de son décès, il dirigera le conservatoire de Bari. Il écrira plus tard des concertos pour piano, violoncelle ainsi que 4 symphonies, et 11 opéras

Avant sa rencontre avec le maître Fellini, dont il deviendra le « peintre musical », Rota entamera sa carrière de compositeur de musiques de films en 1933 avec le film de Raffaelo Matarazzo, « Il treno popolare ». Sa rencontre avec Fellini se fait à l’occasion du premier film du maestro « Le cheikh Blanc », en 1952. Il deviendra alors celui qui mettra en musique nombreux des plus grands films de Fellini, des « Vitteloni » à « Amarcord » en passant par « La dolce vita », « Satyricon » ou bien sûr « Huit et demi ». La connivence, qui débouchera sur une profonde amitié entre les deux hommes, permettra que les films et les musiques, indépendamment, connaissent un énorme succès populaire, critique, et professionnel. 

A côté de son travail avec Fellini, Nino Rota a bien entendu composé des musiques pour d’autres réalisateurs tels que « Le Parrain » et « Le Parrain II », réalisés par Francis Ford Coppola, « Roméo et Juliette » de Franco Zefirreli, « Le Guépard » et « Rocco et ses frères » de Luchino Visconti. Il a aussi écrit des partitions pour des réalisateurs comme Luigi Comencini, (« La belle de Rome »), Henri Verneuil (« le Serpent »). Au total, celui qui déclarait ne pas s’intéresser au cinéma en dehors des films sur lesquels il travaillait, aura écrit, composé, pas moins de 170 musiques de films !. Une oeuvre considérable, qui fait encore aujourd’hui de ce musicien l’un des plus importants du 20ème siècle.

Vous le voyez, Federico Fellini et Nino Rota, sont rentrés ensemble et séparemment au panthéon du 7ème Art.

Je vous laisse en compagnie des ses plus célèbres musiques en dehors de celles réalisées pour Fellini. L’ occasion de replonger dans les univers cinématographiques des différents cinéastes avec lesquels il a collaboré.

Guillaume.

Publié le 27 novembre 2019, dans Chroniques, et tagué , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

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