Au revoir Madame Cellier.


Alors que le monde de la culture (artistes, comédiens, metteurs en scènes, techniciens, directeurs de troupes, directeurs de théâtres…chorégraphes, danseurs, danseuses… ) se battait à la fin de l’année 2020 pour sa survie, dans le cadre des conséquences dramatiques des fermetures des théâtres cinéma et autres musées, une personnalité du monde du cinéma à tiré sa dernière révérence, discrètement, à l’âge de 75 ans. Caroline Cellier s’en est allée.

Loin d’être une enfant de la balle (un père garagiste et une maman qui s’occupera d’elle) comme le veut l’expression consacrée, elle fera du théâtre très tôt, dès ses 23 ans, en quittant Montpellier pour monter à Paris, intégrer le fameux Cours Simon. La même année, elle fera ses débuts dans « On ne peut jamais dire ». L’année qui suit, 1964, sera riche pour elle en expériences vécues : la télé ou elle joue dans « la mégère apprivoisée » de Bernard Noël avant de tourner « une fille dans la montagne » avec un certain Jacques Higelin. Revenue au théâtre, elle connaitr2 le succès a travers sa prestation dans « Du vent dans les branches de Sassafras ». Elle recevra 2 distinctions dont le prix Gérard-Philipe. Sa carrière démarre en flèche.

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En 1968, c’est vers le monde du cinéma qu’elle se tourne vraiment. D’abord Lelouch ( « La vie, l’Amour, La Mort ») puis Chabrol en 1969 dans « Quand la bête meure » où elle côtoie Jean Yanne et Michel Duchaussoy. Sa carrière au cinéma est lancée et Caroline Cellier fera alors le choix d’alterner tournages de films et pièces de théâtre. Choix judicieux qui va lui permettre, au cinéma, dans la décennie qui s’ouvre, de rencontrer et jouet pour des réalisateurs aussi divers que Édouard Molinaro pour qui elle jouera dans deux films, « Les aveux les plus doux »(1972) et « l’emmerdeur » (1973) aux côtés du duo Ventura-Brel. En 1974, c’est sous la direction de Claude Lelouch qu’elle joue dans « Mariage », avec Rufus et Bulle Ogier.


Les années 80 vont lui apporter son lot de beaux rôles, au service de réalisateurs comme Christopher Frank (« Femmes de personne », 1983 et surtout « L’année des méduses » en 1984, avec Valérie Kaprisky et Bernard Giraudeau), mais elle côtoie aussi l’immense Henri Verneuil pour « Mille milliards de dollars » (1981) où elle joue avec Patrick Dewaere. En 1984, son mari le comédien-scénariste et metteur en scène Jean Poiret la fait tourner dans « Poulet au vinaigre », une enquête policière en province, dans un style grinçant et caustique, avec une distribution de premier choix  puisqu’on y retrouve Stephan Audran, Michel Bouquet, Pauline Lafont, Lucas Belvaux et Jean Poiret dans le rôle de l’inspecteur Lavardin. Jean Poiret la reprendra pour son film « Le zèbre »(1992). Là elle fera équipe avec Annie Grégorio, Thierry Lhermitte, Philippe Khorsand. Car Caroline Cellier malgré son visage à priori sévère et fermé est une excellente actrice de comédie.

Pourtant, 2 ans après « Le zèbre », elle prend un virage à 180 degrés en intégrant la distribution du film Farinelli, réalisé par Gérard Corbeau. Ce film raconte l’histoire de ce chanteur à la voix de haute-contre (on disait Castrat à l’époque du 18ème siècle). Puis elle tourne avec Francis Giroud « Délit mineur »(1994),  en faisant équipe avec Claude Brasseur et Nils Arestrup, puis avec avec Lelouch dans « Hommes, Femmes, mode d’emploi » où elle rejoint Antoine Duléry, Alessandra Martines; Fabrice Lucchini, Agnès Soral, ou encore Pierre Arditi (1996). l’année suivante elle rejoint le « Nul » Alain Chabat sur son film « Didier », comédie loufoque dans laquelle le comédien incarne un chien.

Au théâtre, elle joue du George Bernard Shaw (« On ne peut jamais dire »), du Marivaux (« les fausses confidences »), Molière (Le misanthrope »), du Jean-Claude Carrière (« L’aide-mémoire »), du William Shakespeare (« La mégère apprivoisée »), du Tennessee Williams (« Un tramway nommé désir « ). Tout cela entre 1965 et 1999. De quoi apprécier la longévité d’une carrière menée sur 2 fronts, cinéma et théâtre, avec le même appétit, la même envie.

Caroline Cellier fait partie de ces actrices qui ont discrètement menées leur carrières, et nous laisse pléiade de beaux rôles pour s’en souvenir.

Guillaume.

Publié le 5 février 2021, dans Chroniques, et tagué , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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