Il y a 30 ans disparaissait David Lean.


Né en Angleterre en 1908, fils de Quaker (mouvement dissident de l’Eglise Anglicane fondé au XVII ème siècle) Sir David Lean, avant de devenir un réalisateur brillant qui réalisera des films marquant l’histoire du cinéma mondial, était un éditeur de film dans les années 30. Pas très enclin aux études, il commence par aider son père dans son entreprise. Puis il se consacre très bientôt au cinéma, où il passe toutes ses matinées, marque un goût prononcé pour le romanesque et les grandes figures historiques, loin des stéréotypes d’une culture élitiste que sa condition sociale modeste lui interdit d’approcher. En 1927, sur le conseil avisé d’une tante, il travaille un mois non payé aux studios Gaumont. Après de menues tâches, il est promu clapman puis troisième assistant-réalisateur. Son univers est trouvé, sa voie toute tracée. Reste à la construire. Après avoir travaillé aux actualités de la Gaumont  en tant que monteur, il occupe cette fonction dès 1935 sur des films, jusqu’en 1942. Période fructueuse qui lui permet d’acquérir expérience et sens du rythme dans la narration. Il va pouvoir passer à l’étape suivante, la réalisation de ses films.

1942, c’est d’ailleurs l’année de son premier film en tant que réalisateur, avec « Ceux qui servent en mer », dont le scénario est écrit par Noël Coward (photo ci-dessus). Il adaptera 3 de ses pièces de théâtre, dont « Brève rencontre », qui en version cinéma, sera considérée comme marquant un tournant dans le cinéma anglais d’après-guerre et sera une véritable rampe de lancement pour David Lean. Ensuite il décide de se tourner vers l’oeuvre du romancier Charles Dickens et d’en adapter 2 oeuvres, « Les Grandes espérances » (1946) et surtout « Oliver Twist » (1948) avec dans les rôles principaux Alec Guinness et Robert Newton. Quelques années plus tard, en 1954, il réalisera une adaptation un peu loufoque du Roi Lear, dans « Chaussure à son pied », qui se déroule à l’époque victorienne, dans la ville de Manchester.

Durant sa période hollywoodienne, entamée en 1955, David Lean va profiter de l’apport indéniable de la couleur sur la pellicule pour développer des films à grands spectacle, au nombre des quels on trouvera bien sûr le fameux « Pont de la Rivière Kwaï » (1957), dans lequel on retrouve Alec Guinness en officier anglais prisonnier de guerre, aux côtés de William Holden, puis la grande fresque « historique représentée par « Lawrence d’Arabie » (1962) (photo du dessous), qui sera son véritable chef d’oeuvre sur grand écran, avec une distribution de haut niveau : Alec Guinness encore, mais aussi Omar Sharif, Peter O’Toole, Anthony Quinn (photo ci-dessous). La musique est signée de Maurice Jarre. Enfin, en 1965, il termine cette série de films à succès avec le « Docteur Jivago », emmené par un Omar Sharif remarquable, accompagné de la comédienne Julie Christie et du fidèle Alec Guinness. Là encore, c’est Maurice Jarre qui signe la partition musicale du film.

Suite à l’échec critique de son film « La fille de Ryan » en 1970, David Lean décide de cesser toute activité de réalisateur. Pour autant, il essaye de monter des projets qui finiront finalement dans les mains d’autres réalisateurs. Ainsi ce sera le cas pour « Ghandi », avec le comédien Ben Kingsley (1982), finalement tourné par Richard Attenborough, sur fond de musique composée par l’immense musicien indien Ravi Shankar. Ensuite, « Le Bounty », repris par Roger Donaldson en 1984, avec au casting Mel Gibson, Anthony Hopkins, Laurence Olivier, Daniel Day-Lewis, sur une musique du compositeur Vangelis. Il s’agit d’un remake du film tourné en 1962 avec Marlon Brando sous le titre « Les révoltés du Bounty », et enfin « Out of Africa » (1985), finalement tombé dans les mains de Sydney Pollack, avec le couple Robert Redford-Merryl Streep à l’écran, sur musique de John Barry, qui signa celles des premiers James Bond, comme « James Bond contre Dr.No »(1962), « Bon Baisers de Russie » (1963), « Goldfinger » (1964), « Opération Tonnerre » (1965), de « Macadam Cowboy », de « L’homme au pistolet d’or » (1974), et plus tard de « Danse avec les Loups » (1990), parmi beaucoup d’autres. Mis à part peut-être « Le Bounty », dont le succès sera moindre, les deux autres films connaitront une vraie renommée internationale et deviendront de véritables classiques du cinéma mondial.

Lorsqu’i décède en 1991, David Lean, qui laisse donc derrière lui quelques chef-d’oeuvres cinématrographiques, sans avoir jamais reçu de distinctions professionnelles (Oscar, Césars, Ours d’Or… etc…). Un comble vis-à-vis de ce grand nom du cinéma mondial.

Guillaume.

Publié le 7 avril 2021, dans Chroniques, et tagué , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

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