Archives d’Auteur: Laurent

1 an en musique : 1986


Il y a des années pour lesquelles c’est plus facile que d’autres de faire son choix. C’est le cas pour cette année 1986 qui me plonge dans deux univers qui me parle énormément: Le hip hop et le cinéma!!!

Avant de parler du grand écran, je vais commencer par vous parler des morceaux Rap que j’ai choisi de mettre en avant pour 1986 avec en premier, l’un des groupes qui a changé la face de la culture hip hop, le trio le plus célèbre du Queens, Run DMC et leurs Adidas. Rev Run, étant le frère de Russell Simmons, le grand manitou de Def Jam, les 3 compères de Hollis avaient toutes les cartes en mains pour placer leurs célèbres chaussures sur la carte du rap New Yorkais et ils ont su transformer l’essai. Pas les seuls dans le domaine, on a aussi le génial Biz Markie et son “Make the music with your mouth”, ce gros fou de Harlem s’éclate sur le sample du formidable “Ike’s mood” d’Isaac Hayes, du génie!!! Le premier groupe “blanc” hip hop est là aussi, les Beastie Boys fusionnent à merveille le rap et le rock sur “No sleep til Brooklyn”. Et pour finir, le premier morceau estampillé “Gangsta rap” de l’histoire, “6 in the morning” d’Ice-T, que les plus jeunes connaissent sans doute plus pour son rôle dans New York Unité spéciale qu’en tant que rappeur et bien le premier à raconter les histoires de gangster de Los Angeles, avant NWA ou Snoop, c’est lui et ce morceau est le pionnier de cette tendance.

Bon, vous allez me dire qu’il n’y a que du rap? Non, non, rassurez-vous, je vous ai dit qu’on allait parler cinoche aussi, alors si je vous dit Top gun, vous me dites? Tom Cruise et sa moto, oui je sais, mais quelle était la musique qui rendait la scène si hot? Berlin et son “Take my breath away” et à l’époque, ça aurait été le summum du sensuel, si il n’y avait pas eu l’un des strip tease les plus chauds de l’histoire du cinéma de la part de Kim Basinger dans 9 semaines et demi, encore aujourd’hui, quand on parle strip tease, c’est la chanson de Joe Cocker qui vient à l’esprit, Mickey Rourke ne s’en est toujours pas remis!

Toujours dans le registre cinéma, mais dans un style plus funky, le parrain de la soul, James Brown, introduit Apollo Creed dans Rocky, bon ça ne lui portera pas bonheur, mais le show vaut le détour, sortez vos shorts US!!!

Et puisqu’on est dans la funk, pourquoi un peu de Cameo avec “Word up”? Et puis plus méconnu, mais les auditeurs de Fabe reconnaîtront sans doute le “I cant’ wait” des Nu Shooz, que la plume du 18ème avait samplé pour son “Mal partis” avec K-Reen et Koma sur le Cut Killer Show.

Enfin, deux morceaux frenchies, dont mon inavouable, qui n’en est pas vraiment un, “La chanson des restos” par Les Enfoirés originaux, bien moins commerciaux que ceux qui viennent gratter un peu de promo ces dernières années et puis l’un des pianos les plus reconnaissables de la chanson Française, le “Mistral gagnant” de Renaud, à écouter le paquet de Kleenex à la main.

Voilà c’est à peu près tout pour cette année 1986…

Laurent

La pause estivale…


Cet été, Sème la zic va prendre un peu le soleil et faire une petite pause jusqu’à la rentrée, le temps pour tout le monde de recharger les batteries, de laisser les artistes sortir des disques et aux blogueurs de vous préparer de chouettes chroniques.

J’en profite moi-même pour dire au revoir aux lecteurs du blog, car je pars vers de nouveaux horizons, ce fût un réel plaisir de vous faire partager mon amour de la musique et un plus grand plaisir encore de collaborer avec Guillaume, Michèle (qui m’a poussé un peu au début ; p), Carine et Elsa pour alimenter Sème la zic de nos goûts musicaux. Je resterais cependant, un fidèle lecteur de celui-ci.

Alors, voilà, je vous souhaite à tous de très bonnes vacances, en musique bien sûr…

Laurent

Nos Samples Rendez-Vous # 37 : Busta Flex et The Dells


1998, peut être l’une des années les plus prolifiques en matière de rap et quelque part dans le Val D’oise, le jeune Busta Flex ne fait pas exception. Après, la sortie deux ans plus tôt de “Kick avec mes Nike”, un premier quatre titres qui marcha plutôt bien, il sort son premier disque éponyme “Busta Flex” dont est issu le titre dont je vais vous parler aujourd’hui: “J’fais mon job à plein temps”. Premier single de l’album, produit par le sage poète de la rue, Zoxea, ce morceau reprend une boucle de Parliament, le groupe du légendaire George Clinton, sur le titre “All your goodies are gone”, également repris par les Dells. Je reconnais ne plus savoir auquel des deux morceaux appartient la boucle, c’est pourquoi j’ai mis les deux à l’honneur. Les deux versions instrumentales sont assez proches, en revanche l’interprétation, elle, est bien propre à chacun, Parliament et son P-Funk sexy est tout de suite reconnaissable avec Clinton à la prod. La version des Dells est beaucoup plus orientée Soul, elle est issue de l’album “New beginnings” en 1978.

A vous de choisir votre préférée perso je vote pour The Dells et c’est rare que je préfère une cover à son originale, comme quoi…

Pour finir sur Busta et son “J’fais mon job à plein temps”, il est épaulé par une des légendes du hip hop héxagonal, MONSIEUR Kool Shen, avec qui il formera, quelques années plus tard, le super groupe IV my people avec Zoxea (producteur du track) et Lord Kossity. Le morceau est un égotrip, spécialité du Flex Sta-Beu et il est parfait comme premier single, avec cette boucle facilement reconnaissable, le flow de Flex et les backs de Kool Shen, la preuve, 20 ans plus tard, ce morceau fait toujours le job… à plein temps!!!

Laurent

1 an en musique : 1990


Bon, il ne me reste que deux articles pour dépeindre les années de ma jeunesse en musique, puisqu’au mois d’Août, je rendrais mon tablier. Du coup, je me suis dit que plutôt que de restreindre a 12 morceaux, ce qui était le concept original, je me lâche un peu  et je vous donnerais une double ration, prêts?

Le début des années 1990, c’était quelque chose, je me suis régalé à faire la playlist, c’est fou, mais j’aurais pu en mettre le double, sans forcer!!! Je vais commencer par ma partie préférée, le rap!!! A l’aube de cette nouvelle décennie, les carrières des premières légendes commencent à ralentir, mais des gars comme Big Daddy Kane, NWA ou Public Enemy sont toujours là et nous donne encore du très bon, mais ils s’apprêtent à céder la place à la nouvelle génération et un LL Cool J, déjà bien installé, semble être une parfaite passerelle vers les 90’s et la nouvelle rage naissante, donc son “Mama said knock you out” me semblait être idéal pour illustrer ce passage. En France aussi le mouvement se développe et notamment à travers celui qui sera, avec Iam et NTM, pendant longtemps, le visage du rap en France, j’ai nommé Claude MC Solaar et son mythique “Bouge de là”. Autre figure tout aussi légendaire pour nous et ils sont francophones et pas Français, ce sont les belges de Benny B, “Mais vous êtes fou? Oh oui!!!” Moi en tout cas, j’étais fou de Benny B, perso, j’assume totalement qu’ils font partis de ceux qui m’ont fait découvrir cette musique et si aujourd’hui, leurs morceaux sonnent très kitsch, ils ont malgré tout  ouvert les portes pour beaucoup.

Bien sûr, il y avait tout plein d’autres choses et pleins de morceaux mémorables! A la maison, c’était la sortie de Pretty Woman et ma soeur nous bassinait avec le morceau de Roxette “It must have been love” qui était tiré de sa B.O et dans la gamme musique et cinéma ,il y en avait un autre qui explosait tout, c’était Ghost,mis en musique par le vieux morceau des Righteous Brothers pour une “Unchained melody” qui ne se démodera jamais… Le romantisme est à l’honneur dans ce mix avec le langoureux “Kingston town” de UB40, ou Sting et son “Englishman in New York” et enfin Elton John pour “Sacrifice”.

Comme je vous l’ai dit sur celui de l’an dernier, la dance arrive en grande pompe et avec elle, le phénomène Boys Band, dont les New Kids On the Block furent le fer de lance avec “Step by step”, là aussi ma soeur a fait chauffer le poste K7. Dans un autre registre mais tout aussi remuant, Dee-Lite, C+C music factory et surtout les allemands de Snap avec “I’ve got the power” m’ont éclaté pendant cette période.

Je vous laisse découvrir par vous-même la suite de cette playlist, qui vous réserve quelques bonnes surprises encore… Stop!!! Hammer time!!!

Rendons à Caesar ce qui est à Caesar.


Parfois (ET JE LE DECONSEILLE BIEN SUR !!!), vendre du cannabis est un choix qui peut s’avérer payant… Je m’explique: c’est à la suite de son exclusion du lycée (pour avoir vendu un peu de cannabis donc) que Daniel Caesar se décide à quitter sa bourgade de Scarborough au Canada pour rejoindre la grande ville de Toronto et se lancer dans sa passion, la musique.

Après un parcours non sans embûche, il  se fait remarquer avec un projet en indé nommé “Praise break”, tourne un petit peu partout ou on lui laisse le micro, avant de sortir un deuxième opus un an plus tard, “Pilgrim’s paradise”, vous l’aurez compris, Daniel a eu une belle éducation religieuse et sa musique s’en inspire énormément.

Emprunt de Gospel et de Soul, Daniel Caesar nous offre une musicalité toute en douceur, un peu dans le style de Jacob Banks, mais avec une voix douce à l’opposé de la puissante voix de l’Anglais au bonnet rouge.

J’étais passé à côté de la sortie de son premier disque studio “Freudian” en 2017, alors je profite d’un petit creux dans les sorties musicales pour vous parler de ce talentueux jeune homme.

Je vous ai donc préparé une petite sélection de mes morceaux préférés de l’artiste avec des morceaux comme “We find love” ou “Get you” qui l’ont fait exploser aux yeux du monde. Je vous ai aussi mis un live dans un parc, assis sur un banc, avec sa guitare, il subjugue son public pendant un petit quart d’heure et notamment avec la reprise de “Redemption song” de Bob Marley, je vous ai aussi mis le traditionnel passage au Tiny Desk (ma chaîne youtube préférée) avec la collaboration de la géniale H.E.R.

Dans la lignée des Jhene Aiko, Khalid et autres dont je vous ai déjà parlé, Daniel Caesar est un talent à suivre…

Laurent


Nos Samples Rendez-Vous # 39 : SWV et Michael Jackson


Deux grands classiques au programme aujourd’hui avec le King of Pop himself et son “Human nature” et les SWV et le remix de leur tube “Right here”, on y va?

Alors, bien sûr, honneur aux légendes avec Michael Jackson, qui en 1983, nous offre le mythique “Thriller” comprenant le titre “Human nature”, qui en sera le 5ème single. Et bien figurez-vous qu’au départ, ce titre écrit et composé par Steve Porcaro devait être interprété par les copains de mon compère Guillaume, à savoir le groupe Toto!!! Sauf que, le chanteur ne le trouve pas à son goût (la boulette) et du coup, ce morceau est proposé à un certain Quincy Jones, qui est en pleine production du disque de Michael. Lui, ne passe pas à côté du trésor et fait enregistrer MJ dessus et les “Why, why da na da na na da…” qui étaient un peu la cause du refus de Toto, deviendront mythiques et inoubliables pour des milliers de fans de la pop! Le titre est sublime et sera repris par de nombreux artistes comme Nas, Blackstreet ou encore SWV, dont je vais vous parler maintenant…

A peu près dix ans plus tard, le jeune groupe SWV explose aux yeux du monde entier avec leur disque “It’s about time” dont est issu le titre “Right here”, qui même si il fonctionne plutôt bien, ne connaîtra pas le même succès que son remix (une fois n’est pas coutume). Celui-ci produit par Teddy Riley, prince de la New Jack, mais aussi un formidable producteur et le trio des New Yorkaises va en profiter quand il sample Michael et remixe à merveille le -déjà bon- morceau des SWV. Ajouter à ça, la voix d’un jeune Pharrell Williams (oui oui, c’est bien lui qui donne le “S…double…U…to the V”) et vous obtenez un track magique, bien meilleur que l’original et qui, à ce jour, est sans doute, la version la plus connue du morceau.

Laurent


Nos Samples Rendez-vous # 36 : Akhenaton, le Wu-Tang Clan et Peter Nero



Je me concentre habituellement sur un sampleur et un samplé, mais là, ça valait le coup de faire un doublé sur le “Love them” de Roméo et Juliette par Peter Nero, tiré de l’album “Hits from Hair to Hollywood”. Je dois reconnaître que je ne connaissais pas absolument pas ce pianiste américain avant de chercher la provenance des samples des deux morceaux dont je vais vous parler, mais je dois dire qu’en fouillant un peu sur le net, j’ai découvert un artiste formidable, dont un certain Ray Charles disait qu’il est l’un des tout meilleurs qu’il est pu entendre jouer. Il a participé à de nombreuses bandes originales de films et comédies musicales aussi, Nero pouvait jouer ce qu’il voulait, du classique au tubes rythmées du disco, rien n’échappe à son piano.


Le morceau qui m’a donné envie de vous parler de cette boucle, c’est l’un des plus beaux textes de l’un des plus grands mc de l’hexagone et de la planète Mars en particulier, le seul et unique Akhenaton d’Iam. Il s’agit de “Mon texte le savon” sur le disque “Sol invictus” en 2001, ce morceau, c’est un peu comme une confidence entre Chill et son auditeur, sur sa vie, sa carrière dans la musique, rythmée par cette boucle de Nero, empreint d’une incroyable mélancolie. On connaît le goût des rappeurs d’Iam pour les Westerns et bien là, j’ai toujours eu la sensation d’écouter ce track dans l’arrière salle d’un saloon avec une bouteille de Jack à la main… C’est peut être mon morceau préféré d’AKH en solo.


Pour la deuxième partie de ce rendez-vous samplé, je vous parlerais d’un morceau du Wu Tang Clan, sur leur double album “Forever” en 1997, le track en question c’est “A better tomorrow”, avec ce titre en référence au film de John Woo du même nom. Comme pour celui d’Akhenaton, ce morceau ne respire pas la joie de vivre, je ne sais pas si c’est le morceau original qui inspire ça, mais le constat sur le monde en 1997 proposé par les rappeurs de Staten Island, c’est un peu la loose quand même… Celà dit, pour en revenir à l’aspect musical pur de la chose, 4th disciple, qui est au commande du morceau avec RZA a choisi d’utiliser une autre partie du “Love theme” de Peter Nero, il a favorisé un passage ou le pianiste glisse d’un côté à l’autre de son piano, la boucle est répétée 3 fois avant une variation de violon, qui accentue encore la tristesse de la chanson. Sur cette mélodie, tour à tour, Inspektah Deck, Masta Killa, U-God, RZA et Method Man se refile le mic et nous régale de leur rimes aiguisées.

Laurent

Erick Sermon, pour le plaisir des anciens.


“Age ain’t nuthin’ but a number” disait Aaliyah et c’était vrai pour elle, à savoir, que du haut de ses 15 printemps, elle régnait déjà sur le R’n’B de l’époque et bien aujourd’hui, Erick Sermon, le E dans EPMD, nous prouve que l’inverse fonctionne tout pareil, à 50 ans tout rond, il nous pond “Vernia” et c’est du tout bon!!!

Le “Green eyed bandit” revient pour un huitième disque qui devrait régaler les trentenaires et plus, clairement, l’orientation musicale (très très Boom Bap) devrait moins accrocher la jeune génération, mais soit, il en faut pour tout le monde non?

Personnellement, je me suis régalé, le flow d’E-Dub ne s’est absolument pas étiolé avec le temps, l’amour que lui porte ses anciens compères non plus, il réunit un casting 5 étoiles, que ce soit à la prod. ou derrière le mic. Dans le désordre vous retrouverez aux manettes Rockwilder, Boogeyman et Sermon lui-même et de l’autre côté de la cabine, c’est le festival: Raekwon et N.O.R.E pour un trio de feu sur “My style”, Az et Styles P de The Lox sur “The game”, l’un des meilleurs de l’album, encore plus dingue sur le final de l’opus, avec X to the Z, Xzibit himself, David Banner et la surprise du chef, Shaquille O’Neal!!! Le géant de la NBA sort de sa retraite musicale, oui oui il rappait plutôt pas mal dans les 90’s avec les Fu-Schnikens notamment, alors pour un fan de basket tel que moi, c’est un peu la cerise sur la gâteau!

La West coast est là aussi avec Too $hort et Devin The Dude sur le funky “May sound crazy”, en réalité, la seule surprise pour moi niveau casting, c’est l’absence de PMD, Redman et Method, les potes de longue date d’Erick Sermon, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche!

On pourrait se dire qu’avec tout ces invités de prestige, E-Dub se planque un peu, mais non, sur les trois morceaux où il est en solo, il nous régale! D’abord avec la composition de son “Cabinet” où il compose un gouvernement du rap qui vaudrait son pesant d’or, ensuite, il nous pond un furieux “Wake up/No fear” et finira par une ode à sa grand-mère sur “Vernia”, à qui il dédie ce disque.

En conclusion, je dirais comme Erick Sermon, “Where did the game go?” parce que quand j’entends des disques comme ça, je me dis que “mon hip hop” n’est pas mort!!!

Laurent

1 an en musique : 1989


NINETEEN EIGHTY NIIIIIIIINE!!! Ah la douce voix de Flavor Flav pour commencer cette petite liste, qui de mieux que le dingo avec son horloge en guise de collier pour nous lancer sur une nouvelle année en musique?

Outre les grands rebelles qu’étaient Public Enemy avec leur “Fight the power”, qu’est ce qui pouvait bien se passer en cette année 1989? Et bien le hip hop était en pleine ébullition après le meurtre de Scott LaRock, le compère de longue date de KRS-One et celui d’un fan à un concert de Public Enemy, le légendaire MC du South Bronx décide de fonder le mouvement Stop The Violence et en découle notamment, ce morceau “Self destruction”. Dans un registre plus léger, mais toujours rap, un autre excité du mic, Biz Markie, nous propose sa version du rap-romance avec “Just a friend”. Je suis également obligé de vous parler de l’un des mc à la carrière tristement écourté, pas pour une affaire de meurtre pour une fois, mais un accident de la route, qui privera The D.O.C. de sa voix, enfin qui va la modifier. Celui-ci ne pourra plus jamais rapper comme il l’avait fait sur “It’s funky enough” par exemple, quel dommage pour le monde du hip hop, il était considéré par beaucoup, comme l’un des grands espoirs de cette musique.

Alors, évidemment, la fin des années 80 voit l’avènement d’un autre courant musical qui va faire fureur pendant de longues années, la dance music et dans les tout débuts,a mi-chemin entre le rap et la dance, un jeune groupe Belge émerge: Technotronic et son “Pump up the jam”. Qui n’a pas dansé la Hype sur ce morceau? Qu’il se manifeste!!! En tout cas, avant la folie “Dance Machine” en France, nos cousins Belges ont bien mis le feu aux pistes de danse avec ce tube!

Dans la section romantique, du lourd aussi, Richard Marx survole les charts avec “Right here waiting”, pendant que Phil Collins continue sa carrière solo avec l’inoubliable “Another day in paradise”, que dire alors de Womack and Womack qui m’ont fait chanter sur les pistes du Palacio avec “Teardrops” et son fredonnement inoubliable…

Enfin, je n’oublie évidemment pas mon inavouable et là, ce n’en est presque pas un, plutôt un incontournable en fait, je veux bien sûr parler de Kaoma et sa “Lambada” qui ont battu tous les records en France et dans le monde! Les pas endiablés des jeunes Chico et Roberta sur ces rythmes Brésiliens si entraînants n’ont laissé personne indifférents, alors sortez les jupes à froufrou et les maracas et “Dançando lambada!” avant de retourner en 2019.

Laurent

Ari Lennox, le diamant soul de Dreamville.


Dans les années 90, on avait Bad Boy et Death Row qui se séparaient l’Amérique en deux niveau rap (je sais j’exagère le trait, mais c’est voulu!) et aujourd’hui, je trouve qu’on a un petit comparatif (à moindre mesure sans doute) avec les écuries respectives de J.Cole, Dreamville et celle de Kendrick Lamar, TDE.

Ding-Ding, le gong retentit, mesdames et monsieur, dans le coin West, on retrouve, hormis Kung-fu Kenny, Schoolboy Q ou Jay Rock et leur collègue féminine SZA et pour la East Coast, le boss de Dreamville, J.Cole est accompagné de JID, Bas et celle dont on va parler aujourd’hui, Ari Lennox. Vous voyez, il y a de quoi faire dans ses deux équipes, non?

Alors qu’en est-il de ce “Shea butter baby” tant attendu? Cela fait tout de même presque 4 ans qu’il est en préparation chez Dreamville et quand J.Cole nous racontait dans “Let Nas down” que Jay-Z ne lui laissait pas sortir son projet sans tubes à ses débuts, il en a fait un peu de même avec sa pépite. On ressent fortement l’influence de Cole tout au long du disque empreint d’une atmosphère jazzy hip hop qui n’est pas sans rappeler celle de “4 your eyez only”.

Mais soyons clair, la vraie star de ce disque, c’est bien la jeune chanteuse de 28 ans de Washington, pendant 45 minutes, elle nous fait voyager dans son univers en nous parlant de relations amoureuses, de sa fragilité, bref, elle s’ouvre pour nous plus grand bonheur.

Certains ont reproché une certaine légèreté dans les textes d’Ari, disant qu’avec ses déclarations sur le féminisme, la force et la beauté de la femme et de la femme noire en particulier, son premier opus aurait pu être plus engagé. Ce n’est pas faux, mais franchement, est-ce qu’on est pas en train de pinailler un peu? “Shea butter baby” reste un premier disque et rares sont ceux qui sont d’une telle qualité ces derniers temps selon moi.

Personnellement, de “Chicago boy” à “Static”, je me suis absolument régalé, le single éponyme du disque avec J.Cole est tout simplement une merveille, c’est sensuel et sombre à la fois, j’adore!J’irais pas jusqu’à dire qu’Ari Lennox me rappelle parfois une jeune Erykah Badu, mais presque et comme la reine de la Neo-Soul tarde à nous sortir quoi que ce soit, pourquoi ne pas se laisser porter par la jeune génération?

Enfin, je terminerais par vous faire remarquer la superbe pochette du disque, hommage à Diana Ross et son “Everything is everything”, comme quoi, la jeune femme ne néglige pas ceux et celles qui ont porté cette musique avant elle, bien au contraire. Cette “beauté au beurre de karité” est une artiste prometteuse et si elle continue sur cette voie, nous devrions nous régaler de son talent encore un bon moment…

Laurent

When they see us, le soundtrack fort d’une série coup de poing!!!


Je vais pas retenir mes mots et être clair tout de suite, When they see us, c’est la série de l’année selon moi. L’histoire, vous la connaissez peut être déjà, c’est le récit de l’affaire des « Central Park five », celle de la jeune joggeuse agressée et violée dans le plus fameux parc New Yorkais à la fin des années 80.

Pour Netflix, c’est Ava Duvernay, la réalisatrice du déjà excellent Queen Sugar, qui est à la direction de cette mini-série en quatres parties, portée par un casting fabuleux où vous pourrez retrouver quelques têtes d’affiches tels que Felicity Huffman (Desperate Housewives), Famke Janssen (X-Men), John Leguizamo (Summer of Sam) et l’incontournable Michael K.Williams de The Wire, mais les vrais stars de cette histoire, ce sont, bien sûr les enfants. Inconnus pour la plupart, ils sont terriblement poignants et notamment le jeune Jharrel Jerome vu dans Mr Mercedes, qui joue le rôle de Korey Wise.

Je vais pas m’étendre sur la série parce que je n’aurais de toute façon pas les mots pour décrire les sentiments que vous allez ressentir en voyant ces images complètement folles, donc je vais me focaliser sur la musique et vous allez voir que là aussi, c’est vraiment excellent.

Déjà à l’époque, à la sortie du trailer, j’avais entendu l’excellent Diplo et son “Look back”, je m’étais dit, ça sent bon cette affaire!!! Et bien je ne m’étais pas trompé!!! Le début de l’histoire se déroule à la fin des années 80 à Harlem, en plein boum du rap et la direction musicale a choisi de rester dans la temporalité avec les géants de l’époque que sont Public Enemy et Eric B.& Rakim, on retrouve également Special Ed et son classique “I got it made” qui ne se démode toujours pas.

Par la suite, le choix de mixer des musiques plus contemporaines tels que “Love & Hate” de Michael Kiwanuka déjà utilisé dans “The Get down” ou Andreya Triana, une petite découverte pour moi et des plus anciens comme Slave pour “Watching you” et Frankie Beverly & Maze aussi est judicieux, il permet, à la perfection le passage des enfants à l’âge adulte.

Vous retrouverez du Hip Hop plus dur aussi, qui sera là pour illustrer la rage des protagonistes contre les décisions prises à leur encontre, leurs situations respectives et qui de mieux qu’un DMX pour exprimer cela? Dead Prez aussi avec le génial “Happiness”. Un petit kiffe personnel aussi quand j’ai entendu Jay-Z et son “U don’t know”, un de mes préférés de la disco de Hov, là je vous ai mis le remix avec MOP parce que pourquoi pas?

Sans vous citer toute la liste, parce qu’il faut garder un peu de surprise, je suis quand même obligé de sortir trois autres tracks du lot parce qu’ils sont importants dans la série, tout d’abord The cinematic orchestra et Roots Manuva sur “All things men” pendant un passage critique dans la vie de Ray Jr, le morceau dure 10 minutes et c’est juste dingue! Ensuite, une cover tout simplement magique de “Moon river”, ici c’est Frank Ocean qui reprend le classique chanté par Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé. Vous me direz, de nombreux artistes l’ont repris de belle manière, notamment Ben E. King ou Sinatra, mais celle-là me touche particulièrement.

Enfin, conclure la série sur un morceau de Nipsey Hussle était pour moi, la cerise sur le gâteau, son “Picture me rollin” n’est pas loin d’être aussi beau que celui interprété par un autre roi de la West Coast avant lui, je parle bien sûr de 2pac.

En conclusion, je ne peux que vous recommander de regarder When they see us, qui est une série nécessaire pour ouvrir les yeux de ceux qui ne voudraient pas voir qu’on ne naît pas tous égaux et que si l’histoire se passe dans les années 80 à New York, la réalité est toujours la même de nos jours et aux quatre coins du monde, je vous conseille d’ailleurs de regarder le documentaire sur Kalief Browder et celui sur Steven Avery, également sur Netflix.

Laurent

Nos Samples Rendez-Vous #35 : Common, J.Dilla et les Isley Brothers


Des chouchous, des chouchous et encore des chouchous dans cette édition de Nos Samples Rendez-Vous, au programme Common, J.Dilla et les Isley Brothers!!! C’est ce qu’on appelle un casting de all-stars si vous voulez mon avis.

Sur le EP “The shining”, en 2006, le magicien de la MPC de Detroit joue avec un sample des formidables Isley Brothers, le morceau en question, c’est “Don’t say goodnight” sur le disque “Go all the way”. Parfait pour le flow de Common, le groove Ron Isley et de ses frères est presque trop facile à découper pour un artiste comme J.Dilla, il récupère un petit bout de la mélodie, l’accélère, y ajoute la voix sensuelle de Ronald Isley, un beat à couper au couteau et boum! Ca donne “So far to go”, une véritable pépite!!!

Comme je le disais plus haut, l’instru est parfaitement taillé pour Rashid alias Common sense, qui au passage est l’un des meilleurs amis de Dilla, le mc de Chicago et le producteur de Detroit ont même partagé un appartement pendant un temps et leurs différentes collaborations font partie, selon moi des meilleurs performances de Common, “So far to go” en est l’exemple parfait.

Laurent

Lion Babe, pour rugir de plaisir!!!


Je vous en avais parlé lors de ma chronique sur la bande originale d’Insecure, la comédie d’Issa Rae, ça avait été ma grande révélation de cette bande son, le duo Lion Babe, composé de Jillian Hervey et Lucas Goodman.

Ne cherchez pas bien loin pour vous expliquer le nom du groupe, je pense qu’en voyant les cheveux de la chanteuse, vous comprendrez vite. Celle-ci, a de qui tenir vocalement et artistiquement, puisqu’elle est la fille de l’incomparable Vanessa Williams, qui avant de briller derrière l’écran dans Desperate Housewives ou Ugly Betty, avait eu une belle carrière musicale, je me souviens notamment d’un magnifique duo avec Brian McKnight, pour “Love is”, sur la B.O de Beverly Hills 90210, à tomber…

Bref, revenons un peu sur ce qui nous intéresse aujourd’hui, la carrière de sa fille et de son acolyte et croyez moi, ça promet, car ces deux-là ont du talent à revendre! Ils nous proposent leur second album studio, nommé “Cosmic wind” et c’est littéralement, ce qu’ils vont nous offrir, tant le disque est frais et cool!

Ces quinze titres que le duo nous offrent mélangent des sons actuels avec une vibe funky, qui auraient aussi bien pu passer dans les 90’s qu’aujourd’hui. Par dessus ça, la somptueuse voix de Jillian qui nous rappelle parfois, les plus beaux moments d’une Erykah Badu(qui nous laisse orphelin de nouveautés depuis trop longtemps), clairement, ces deux-là se sont trouvés, ils se complètent à merveille et la personnalité solaire de la chanteuse permet à Astro Raw d’être un peu plus en retrait, mais de laisser parler sa musique pour lui.

Peu de featuring pour accompagner le duo New Yorkais, mais ils sont triés sur le volet, la maîtrise incomparable du mic, du chef Raekwon, du Wu-Tang sur “Western world” est toujours aussi parfaite, le vocaliste Bilal, ne se débrouille pas mal non plus sur “Can I see it” et enfin, une petite découverte pour moi, une rappeuse masquée, Leikeli47, qui, si elle nous cache son visage, sait nous démontrer son talent, ici sur l’un des morceaux up-tempo de l’album “The wave”.

Je pense que comme moi, vous allez prendre plaisir à vous laisser porter par ce vent cosmique venu de la grosse pomme, nombreux grands tels que Pharrell, Childish Gambino et votre serviteur 😎 adoube déjà Lion Babe, alors pourquoi pas vous ?

Laurent


Les Soulections #20 : Al Green


Pour la vingtième édition de mes Soulections, il me fallait un grand, un très grand de la musique Soul et Al Green m’a semblé être une évidence, je me le mettais sous le coude depuis un moment, mais là, ça y est, c’est le moment!

Pour moi, la véritable découverte de la star du label Hi-Records, s’est faite avec la série Ally McBeal, où il apparaît comme une hallucination à l’avocate star de la série, il est parfois un juge, parfois son co-conseiller, il lui apparaît sous plusieurs formes, mais toujours en chanson, lui soufflant son “Keep on pushing love” en plein procès, des vrais moments de grâce dans la série.

Bien évidemment, la carrière du pasteur le plus célèbre de la Soul, il a rempli les années 70 de hits qui vont traverser les époques, des morceaux comme “Let’s stay together” ou “Love and happiness” sont apparus dans nombres de films, de Tarantino au Menace II society des frères Hughes, les cinéastes n’ont jamais hésité à aller piocher dans la disco de Green.

Après un drame qui conduira au suicide de sa petite amie et une grave blessure pour le chanteur, il a une forme de révélation et se fait ordonner pasteur de l’Eglise qu’il vient d’acquérir. Il laisse progressivement la sonorité Soul pour se focaliser sur le Gospel ce qui lui offrira une belle 2ème partie de carrière dans les années 80, une période où la Soul connaît un temps faible. Ces années Gospel lui permettront d’obtenir un petit paquet de Grammy.

Avec l’arrivée du R’n’B contemporain, Al Green, reviendra progressivement vers ses premières amours avec, dans les années 90 des titres comme “Put a little love in your heart” en duo avec Annie Lennox, mais aussi le génial “Love is a beautiful thing” en 1993.

Le pasteur continuera de sortir des disques jusqu’en 2008, avec le remarquable “Lay it down” qui contient notamment des featurings avec deux autres de mes chouchous, Anthony Hamilton et John Legend.

Al Green a aujourd’hui 72 ans et continue de faire des tournées aux Etats Unis avec beaucoup de succès, personnellement, étant donné que le type a toujours la pêche et que son amour pour la musique semble intact, je ne serais pas contre une nouvelle production signé Al Green et vous?


Laurent.



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