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Les Aventuriers ont 15 ans!


Comme chaque année à la même période, c’est à dire juste avant les agapes de Noël avec son cortège de cadeaux reçus ou faits en famille, son lot de repas qui se veulent soignés, entre le sacro-saint saumon, le foie gras et les bulles de champagne, oui avant tout cela, un évènement a lieu à Fontenay-sous-Bois, le festival des Aventuriers, qui fêtera joyeusement ses 15 ans cette année, du 11 au 20 décembre 2019.
Une fois encore, selon la volonté des programmateurs, l’affiche sera variée, audacieuse, alliance de jeunes artistes et de vieux briscards. Bref, un cocktail qui, depuis 15 ans, à doucement fait ses preuves, auprès d’un public mélangé, intergénérationnel.

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L’histoire a commencée en 1993, jusqu’en 1998, à l’initiative de Marc Sapolin, alors programmateur de l’Espace Gérard Philipe, soutenu à l’époque par Bernard Pieterharens, directeur du service culturel, et la ville de Fontenay. Hélas,devant la difficulté de trouver son rythme ( 2 fois dans l’année, Juin et décembre) et un public, le festival est mis entre parenthèse en 1998. La programmation était un mélange de rock et de chanson française au départ. Y figurèrent entre autres des artistes tel(les) que La Grande Sophie, Peter Kröner, Louise Attaque, Shaï no Shaï, Christine Lidon, Michel Herblin, Les Objets, RoadRunners ou encore Mathieu Boogaerts et Mathieu Chédid. Vous le voyez, l’éclectisme était de mise, la qualité également.

Quelques années plus tard, en 2005, l’idée de relancer le festival est posée. L’équipe du service culturel cherche à relancer ce festival. Se pose alors la question de contacter une tête d’affiche médiatique. Coup de chance, l’ex-batteur de Téléphone et actuel membre des Insus, Richard Kolinka, est un habitant de Fontenay. Le contact est noué par l’entremise de Denis Monfleur, scultpteur, ami commun de Richard Kolinka et Marc Sapolin. Après une discussion, accord est rapidement trouvé pour qu’il organise la soirée de clôture avec des mais musiciens, sous forme de boeuf musical. C’est ainsi qu’il réunira le plateau suivant : M, Raphaël, Daniel Darc, et son complice de toujours, Jean-Louis Aubert. Cette première édition de la nouvelle formule est un succès public. Le festival relancé. Pendant encore 2 ans, Richard Kolinka parrainera le festival et fera la fête en soirée de clôture avec ses potes musiciens tels que Alain Bashung, Brigitte Fontaine, Cali, Sanseverino ou Hubert-Félix Thiéfaine. France Cartigny, Jeanne Cherhal, Elli Mereiros viendront également participer à ces soirées spéciales, faire la fête et communier avec le public présent. Car oui ce festival, qui clôt l’année civile, est avant une fête, un rassemblement d’aventuriers de la musique, de curieux de nouveautés sonores, issus d’horizons divers, parfois venus de très très loin.

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Depuis 2005, sous l’impulsion de son « parrain » Richard Kolinka, mixée avec la volonté affichée par le service culturel d’offrir la chance à des artistes évoluant dans les sphères rock, reggae, électro, chanson française, world-music, le festival a trouvé son rythme de croisière, son public qui revient chaque année, avec même son lot de nouveaux spectateurs, avertis par le fameux « bouche à oreille ».

Lors des 14 éditions précédentes, le public, tout comme moi, a eu l’occasion de découvrir des artistes comme Anis, Jasmine Vegas, Foreign Office (2005), Holden, Claire Diterzi, Véronique Pestel, Asyl (2006), Alex Beaupain, Florent Marchet, Shaï no Shaï (photo du dessus), Chloé Mons (passée à la médiathèque, avec Yann Péchin en 2007), La bestiole, Poney Express, K-Lame (reçu à la médiathèque, en, 2008), Barcella, Adrienne Pauly (2008), Emily Jane White, Eiffel, Aqme (2009), Jim Jones Revue, Jessie Evans (2010), Mustang, The Legendary Tiger Man, The Toxic Avenger (2011), Stuck in the sound, François and the Atlas Mountains, Isaac Delusion, Rover (2012), Tuung, Frankie Rose, La Femme, Poni Hoax, Skip and Die, Dom La Nena (2013), Tuxedo Moon, Moodoid, Fakear, Slow Joe & the Ginger Accident (2014), Jeanne Added, Lonelady, Marie Modiano (2015), Demi Portion, Kacem Wapalek, Grand Blanc, Electro Deluxe, Guts, Dani Terreur (2016), Chilli Bump, Cannibale, Jasmine, Kasbah (2017), L’impératrice, Général Electriks, le trio Delgres, Agathe da Rama (reçue à la médiathèque en décembre 2018), Péroké, Elias Dris (2018).

Vous le constatez, tous les styles sont représentés dans ces programmations. C’est la volonté affichée par le service culturel.

Sachez que vous pouvez retrouver nombre (plus de 200!) cd de ces artistes à la médiathèque Louis Aragon de Fontenay-sous-Bois. A noter également que la musicienne-chanteuse Estelle Meyer se produira le samedi 14 décembre à 17h à la médiathèque, après une rencontre de 15h30 à 17h avec le photographe rock Eric Tandy, qui viendra parler du livre qu’il a réalisé à l’occasion de cet anniversaire, intitulé « Aventuriers, depuis 1993, l’épopée musicale du festival », et de l’exposition sur le festival, qui sera installée à l’Espace Gérard Philipe, à la médiathèque, et pour la dernière soirée du festival (20 décembre) à la salle Jacques Brel.
Reste à découvrir donc le menu musical concocté par l’équipe du service culturel.

Bon anniversaire à ce festival! Et merci à l’équipe du service du culturel qui d’année en année oeuvre pour nous régaler,avant la trêve de Noël. Place donc à la quinzième édition! Bon festival à toutes et tous! Pour vous donner un avant-goût, consulter la programmation en allant sur le site ci-dessous.

Guillaume.

https://www.festival-les-aventuriers.com/programmation

Il était une fois… 1982!


L’année de mes 15 ans! il s’en est passé des choses marquantes! A titre personnel, j’ai vécu mon premier concert de hard-rock au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne, après une attente sous un soleil de plomb. A l’affiche, un groupe de la NWOBHM (nouvelle vague du Hard-rock britannique, j’y reviendrai dans une prochaine série d’articles, patience!), à savoir Iron Maiden (« La Vierge de Fer »), à l’occasion de la sortie de l’album « Number of the Beast« , avec leur nouveau chanteur Bruce Dickinson, et en première partie, le groupe américain Blackfoot, mélange de rock et de blues sudiste, mené par le chanteur-guitariste Rickie Medlock. Année de coupe du monde de football qui se déroulait en Espagne, j’ai assisté dans un bar près de Millau, à la sublime autant que dramatique demie-finale entre la France et la RFA.

Après ce petit préambule personnel, 1982 fut aussi le théâtre d’évenements très importants tant en France qu’ailleurs dans le monde. En France tout d’abord, l’ISF est créé (impôt sur la fortune, qui sera transformé en impôt de solidarité sur la fortune en 1989, par Michel Rocard). Puis la 5ème semaine de congés payés, la loi sur la décentralisation, le vote d’un nouveau statut pour la Corse, le vote d’une ordonnance pour la retraite à 60 ans et le travail à temps partiel. Ensuite, dans le domaine de la société, les lois anti-homosexuels sont abrogées, et la majorité sexuelle est portée à 15 ans pour tous. Dans le domaine audio-visuel et culturel, l’émission « les enfants du rock » de Philippe Manoeuvre (Rock&Folk) et Antoine de Caunes, verra le jour, de même que « la dernière séance » animée et présentée par Eddy Mitchell (oui Laurent j’ai réussi à le placer !!).

La première édition de la fête de la musique aura lieu le 21 juin.
Ailleurs dans le monde, entre le 2 avril et le 14 juin, aura lieu guerre dite des « Malouines » entre l’Argentine et l’Angleterre.

En sport, le pilote suédois Keke Rosberg devient champion du monde de Formule 1, Bernard Hinault réalise le doublé Giro-Tour de France, Jimmy Connors, tennisman gaucher américain (que j’adorais voir jouer), remporte le tournoi de Wimbledon.
L’équipe de France perd en finale de la coupe Davis face aux Etats-Unis d’Amérique.
En musique, l’album « Thriller » de Michael Jackson sort au mois de décembre et va connaitre un succès sans précédent, devant le disque plus vendu au monde (25 millions d’exemplaires).
Côté cinéma, l’année 1982 a été riche en bons films, tant français qu’étrangers : « les fantômes du chapelier » de Claude Chabrol, « Garde à vue « de Claude Miller, avec Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider , mais aussi la « La balance » de Bob Swaim, avec Richard Berry et Nathalie Baye, « Tootsie » de Sydney Pollack, avec Dustin Hoffman, Jessica Lange, « E.T » de Steven Spielberg », mais aussi « Missing » de Costa-Gavras, ou « Yul » de Yilmaz Guney.
 Parmi les personnalités qui disparaissent cette année-là, on peut noter Romy Schneider, Patrick Dewaere, Curd   Jurgens, Ingrid Bergman, Grace Kelly, Jacques Tati, Maurice Biraud (cinéma), Louis Aragon, Philip K.Dick (littérature), Pierre Mendès-France (homme politique), Sonny Stitt (musicien de jazz).

Place à l’histoire inventée.

  Le nord de la France. Lille. Les années 80. Francis et Gérald, père et fils. Le père, écrivain public, le fils, en fin d’adolescence, dans un service culturel, entre musique et littérature. Francis écoutait Nougaro, Ferré, Brel, Ataualpa Yupanqui et j’en oublie. Gérald, lui, est plutôt branché chanson française option Eddy Mitchell, Véronique Sanson, mais aussi découvre le rock et le hard-rock, aux sons de Led Zeppelin, Deep Purple, Iron Maiden, Van Halen. L’amour du jazz viendra plus tard.

Dans cet univers de corons, entre maison de briquettes rouges écartées par des ruelles étroites, Gérald se fait des amis. Une grande bande se forme alors, révélant des caractères et personnalités diverses. Certains ont une âme d’aventuriers, l’un d’eux, fan de la blonde chanteuse Kim Wilde clamant sans cesse son rêve d’aller un jour voir le Cambodge. D’autres, amateurs de poésie, les mots permettant d’échapper à la grisaille du quotidien. D’autres encore, amateurs de boxe, ne rêvent que de gros combats et d’histoire à la « Rocky », en écoutant « Eye of the Tiger ». Une manière de vivre ou survivre pour tous.

De cette grande bande adolescente rêveuse à des lendemains meilleurs, à des futurs dorés, les filles ne sont pas en reste. Rosanna, Mathilde et Sarah, 3 amies, issues de la même école de quartier, ont davantage que juste une illusion pour leurs futurs respectifs. des certitudes. Rosanna se voit musicienne plus tard. Mathilde rêve de fouler les planches au théâtre, Sarah s’imagine à la tête d’un restaurant. 3 destinées diverses. Au fil des années qui passent, leur amitié se renforce jusqu’à devenir indéfectible. Aucune d’entre elle ne gardera le contact avec Gérald.

Francis et Gérald, se retrouvent pour partager des moments de sports télévisés tels le Tour de France, le tennis ou l’athlétisme. Francis, malgré la distance kilométrique, amènera d’ailleurs son fils alors tout jeune, voir chanter Paco Ibanez à Paris, dans les anciens abattoirs de la Villette. Plus tard, en 1984 ou 1985, père et fils iront au fameux meeting de Saint-Denis, où un jeune perchiste soviétique, Sergueï Bubka, va faire sensation, en titillant déjà les perchistes français, sur le toit du monde à cette époque, à savoir Thierry Vigneron, Philippe Houvion. Un moment magique pour Gérald. Un beau moment de connivence partagé entre père et fils.

En grandissant, Gérald n’a qu’une seule obsession. Sortir de ce décor quotidien tristounet. Il le sait, le sent, son avenir est ailleurs, loin. Avec ou sans ses ami.e.s du nord. Chacun sa route, chacun son chemin.
Son travail dans une structure culturelle locale, qui lui plaît totalement, il l’envisage davantage à Paris, ville de lumière (s), foisonnante culturellement. Passionné de musiques (jazz, rock, chanson française), Gérald a aussi développé une passion pour le cinéma grâce à des films vus très tôt comme « il était une fois dans l’Ouest », « Duel », l’univers de Chaplin ou les comédies italiennes avec Marcelo Mastroianni, Vittorio Gassman. Il est sûr que c’est à Paris qu’il pourra assouvir ses deux passions et un travail qui les relie.

Face à cette décision, Francis, se rappelle alors celle qu’il avait pris, au même âge, pour quitter ses études et se lancer notamment dans le théâtre, au désespoir de son paternel. Il lui lance simplement « comme toi », pour valider sa décision. L’adolescent va quitter le nid.

Un peu aventurier dans l’âme, Gérald, part donc à Paris, ville où, plus qu’ailleurs, chacun fait, fait, fait ce qui lui plait, par le premier train venu. Quelques sous en poche, un sac à dos rempli du strict nécessaire, pour commencer. Le grand voyage vers l’inconnu peut démarrer. Très vite Gérald, par l’entremise d’un ami d’enfance, retrouvé par hasard dans un café place de la contrescarpe, il déniche une chambre de bonne, en attendant mieux, pour se loger. Rassuré d’avoir un toit, il se lance dans la recherche d’un boulot.

Les annonces ne sont pas légion. Celles qui lui conviendraient encore moins. Après quelques semaines, il finit par dégoter un poste dans une bibliothèque (on ne disait pas encore médiathèque à cette époque pourtant pas si ancestrale 🙂 ). Ce sera documentaliste, à la bibliothèque André Malraux (« entre ici Jean Moulin.. « ). Il faut un début à tout. L’équipe qui l’accueille est très sympa. Loin des clichés liés au métier. Dynamique, rieuse, avec des projets en tous genres menés grâce aux moyens de l’époque.

Gérald se sait chanceux. Un jour, une lectrice franchit les portes de la structure. Regards croisés, coup de foudre immédiat. Elle se prénomme Julie. Brune d’allure élégante, yeux d’un bleu électrique, accent anglais, londonien. Famille d’intellectuels. Les sujets de conversations ne manquent pas, dans un franglais parfait qui amuse les deux tourtereaux.
Dès lors, après ses journées de travail, Julie et Gérald sillonnent Paris, Paname pour les amateurs d’argot, des rues du 6ème au Sacré Coeur qui domine Paris, de la Madeleine au jardin des plantes, du parc de Luxembourg à Châtelet, ils enchaînent les promenades, voyant parfois des Corvette Rouge passer. Gérald, éperdument amoureux, dit régulièrement à Julie « I can’t take my eyes of you ». Il lui fredonne aussi « Femmes je vous aime ». Elle est sous le charme. Julie, amatrice de rock, aime à entendre « Rock the Casbah », « The number of the beast », ou encore « Thriller ». Eclectique est son univers. Gérald se dit que Julie est la femme de sa vie. Un soir, alors que la journée a été pluvieuse, suivie d’une belle éclaircie, les deux amants se promènent sur les quais de Seine, à hauteur de la Conciergerie. L’endroit est beau, le jour décline joliment, le ciel enveloppe les derniers rayons de soleil. Attablés en terrasse, dégustant une belle salade, accompagnée d’une bière, ils sont surpris par un orage violent. Julie, loin de se démonter, entonne « It’s raining again ». Une façon comme une autre de passer ce moment délicat, Gérald est tout heureux d’entendre « sa » Julie chanter.

Un jour, Julie annonce à Gérald qu’elle doit retourner en Angleterre. Sans donner aucune explication. Depuis quelques temps déjà, elle se montrait un peu distante face à Gérald. Moins câline, plus sèche dans sa manière de s’exprimer. Gérald ne comprend pas ce brutal changement d’attitude de sa bien-aimée. Désemparé devant cette ultimatum aussi soudain qu’inattendu, il crie « Don’t go, please don’t go », « Do you really wnat to hurt me? »… « Do you really want to make to make me cry? »… Bien que voyant la tristesse de Gérald, Julie ne revient pas sur sa décision, irrévocable. Gérald n’a plus que ses yeux pour pleurer cet amour qui s’en va, cette histoire qui se termine. Décidé à ne pas se laisser abattre pas ce coup du sort, il se replonge dans le boulot. La mise en place d’actions culturelles de qualités lui fait du bien au moral. L’enthousiasme de l’équipe finit de le remotiver.

Il n’entendra plus jamais parler de « sa » Julie.

Gérald, qui reste optimiste face à la vie, se dit alors :  » Vivement 1983! ».

Guillaume.

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