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Il était une fois…

L’année de mes 20 ans, de mes vingt piges, de mes vingt printemps terrestres. L’année de mon envol du cocon familial également, vers une indépendance attendue, recherchée. Mais 1987 c’est aussi une année pleine d’évènements très importants tels que la libération des prix en janvier, alors qu’ils étaient bloqués depuis 1945 (!), c’est le lancement du 3615 Minitel, également l’arrestation des membres du groupe Action Directe, le premier vol de l’Airbus A320, l’attribution des 5èmes et 6èmes chaines à des groupes privés, la naissance de M6, la privatisation de TF1 par Bouygues, l’ouverture en Juin du procès (filmé pour l’occasion, pour l’Histoire) de Klaus Barbie, ancien chef de la gestapo de Lyon. En En juillet, il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. En novembre, l’Institut du Monde Arabe, situé sur les quais de Seine, est inauguré. En sports, Si le cycliste irlandais réalise cette année-là le triplé Tour de France-Giro d’Italie-Championnat du Monde, en formule 1, c’est le fougueux pilote brésilien Nelson Piquet qui devient champion du monde sur Brabham. En France, les Girondins de Bordeaux, emmenés par Alain Giresse, deviennent champions de France de foot, le RC Toulon fait de même en rugby face au Racing Club de France. A Roland-Garros, c’est le tchécoslovaque Ivan Lendl qui s’impose face au suédois Mats Wilander.
Au cinéma, le public pourra voir des films aussi différents que « L’arme fatale » de Richard Donner, avec Mel Gibson et Danny Glover », « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « La couleur de L’argent » de Martin Scorsese, avec Paul Newman, la star montante Tom Cruise, et Elisabeth Mastrantonio, John Turturo, « Le Dernier Empereur » de Bernardo Bertolucci, grande fresque historique impressionniste sur la vie du dernier empereur chinois, mort en 1967. Autre film marquant, « La Mouche » de David Cronenberg, avec le duo Jeff Goldblum-Geena Davis. Enfin, comment ne pas évoquer » Sous le soleil de Satan » de Maurice Pialat, avec Gérard Depardieu dans le rôle titre. Qui ne se souvient pas, lors de la remise de la palme d’or à Cannes cette année-là, du bras d’honneur adressé à la salle des festivaliers par Pialat. Côté décès marquants, il faut noter ceux du dramaturge Jean Anouilh, de l’éditeur Pierre Seghers, du cycliste 5 fois vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil, de la romancière-académicienne Marguerite Yourcenar, également ceux de l’acteur Lino Ventura, du pilote de formule 1 Didier Pironi, et du danseur-comédien américain Fred Astaire.
Place à l’histoire inventée.
Un matin banal brumeux d’automne, Jean-Hughes se réveille seul à bord de son ketch, acheté quelques années auparavant alors qu’il était en piteux état. Lui-même n’allait pas très bien. Femme partie, enfants grandis et à l’autre bout du monde, boulot en berne à cause d’une récession économique, Jean-Hughes avait des raisons de noyer son chagrin dans le whisky, au fond de son bateau « Renaissance », ancré dans le joli port de Saint-Malo. Mais comme le chantait un artiste anglais, qu’il écouter au moins une fois par jour, il se disait » Never gonna give up »…non jamais il ne baisserait les bras. Jamais.
Il avait un couple d’amis, Mel et Kim, des australiens bon tein, lui avocat, elle artiste-peintre, qui résidaient à quelques encablures de son port d’attache, dans les terres. Parfois, il les emmenait en mer, pour de longues promenades, dans des endroits que lui seul connaissait. Lors de ces balades en mer, Jean-Hughes confie à ses amis qu’il a le coeur en exil depuis le départ de sa femme. Que seulement « Là-bas », sur cet élément liquide remuant et imprévisible, étrangement il se sent en adéquation, il se sent libre, fort, en contrôle.
Mel et Kim restent perplexes devant les certitudes affichées par leur ami. Mais n’en disent mot de peur de le vexer ou de finir à la mer. Ç’est pas le moment, se disent-ils, attendant le retour à terre. Un soir, voyant l’état moral de Jean-Hughes se dégrader depuis quelques temps déjà, ils l’invitent à dîner chez eux, au milieu d’autres ami.e.s. Parmi les convives, une plantureuse brune aux cheveux longs ne tarda pas à attirer son attention. Prenommée Sabrina, elle avait une réputation de mangeuse croqueuse d’hommes. Mais Jean-Hughes s’ en moque, si elle peut lui permettre de remonter la pente moralement. Lui qui se sentait si Aline, revit aux côtés de Sabrina. Il revit. Les nuits sont toutes aussi torrides, les corps se mêlent d’ un amour sans limite. A sa nouvelle compagne, Jean-Hughes ne peut et ne veut dire aucuns mensonges. Sabrina est une » machine à danser », ainsi entraine-t-elle son homme dans son sillage, dans son tourbillon noctambule, où elle écume les dancefloors. Sabrina, loin de son image de femme fatale, a connu l’aventure de faire un bébé toute seule, solitude totale. Elle appelera sa fille Hélène. Lors de sa rencontre avec Jean-Hughes, Hélène a déjà 8 ans. Le courant passe bien avec le chéri de sa maman.
Cet amour aussi inattendu qu’improbable, ce strange love du début, va se transformer en véritable histoire d’amour, forte, durable, profonde. « Angel-eyes », ainsi Jean-Hughes surnommait-il Sabrina, sa chérie, son trésor. Ils se firent la promesse de ne jamais se briser le cœur. A leurs amis communs Mel et Kim, grâce à qui les deux tourtereaux se sont rencontrés, ces derniers vont annoncer une grande nouvelle. Ils ont décidé de se marier, d’unir leurs destins. Mel et Kim vont sauter de joie à l’annonce de la nouvelle. Ils offriront le cadre de leur résidence de campagne pour accueillir la fête qui suivra la cérémonie officielle.
Désormais heureux, remis sur pieds, équilibré dans sa vie, Jean-Hughes va pouvoir se remettre à des projets professionnels, à des activités sportives et personnelles. Il a repris goût à la vie. L’avenir lui appartient. A lui et Sabrina.
Je vous laisse avec une sélection de titres de l’année 1987, qui ne manqueront pas de vous rappeler des souvenirs. Bonne écoute.
Guillaume.