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11 Décembre, Festival Sonore à la médiathèque.

Le 11 décembre prochain, la médiathèque Louis Aragon de Fontenay accueille deux manifestations en lien avec le Festival des Aventuriers, organisé par le service culturel de la Ville. En effet, l’association Sonorium et l’artiste Mélie Fraisse viendront se produire et alimenter en sons divers les murs et salles de la médiathèque.
Tout commencera avec Sonorium, qui donc investira l’espace Musique-Cinéma entre 14h30 et 16h pour une séance de présentation et d’écoute de l’album « Dummy« du groupe de rock britannique Portishead, sorti en 1994. C’est d’ailleurs le tout premier album de ce groupe, sur lequel il est possible d’entendre la voix de la chanteuse Beth Ditto, qui sera plus tard leader-chanteuse du groupe Gossip jusqu’à sa dissolution en 2016. A la fin de l’écoute qui durera une cinquantaine de minutes, le public présent pourra dialoguer avec Julien Bitoun, guitariste, professeur d’histoire du rock à Sciences Po Paris, qui interviendra pour parler du groupe Portishead et de l’album écouté.
A 16h30, c’est donc Mélie Fraisse (photo ci-dessus), finaliste des Jeunes Aventuriers en 2017, qui revient donc à Fontenay et se produira à la médiathèque. Originaire de la ville de Sète, ville chère à Georges Brassens, où elle a fait ses armes, cette chanteuse mélange univers pop et paroles, prendra le relais en salle des Arts, pour un concert d’une heure. Elle présentera son album, son univers sonore et musical. C’est la troisième fois en quatre ans (l’an dernier, pour cause de Covid, le concert prévu avec Troy Von Balthazar avait dû être annulé), que nous recevons un/e artiste programmé/e au Festival des Aventuriers. Auparavant nous avions eu le plaisir de recevoir Estelle Meyer (2019), venue se produire accompagnée d’un pianiste et Agathe Da Rama (2018), chanteuse et harpiste qui était venue avec son quatuor. Les deux artistes s’étaient produites chaque fois devant une salle pleine. De très beaux moments partagés, avec des artistes de talents, dans des univers musicaux très différents.
Par ailleurs, du 3 au 29 décembre, le public pourra admirer une exposition, « D’Aventures en Aventuriers », des photos prises par Quentin Balouzet dans le cadre d’éditions précédentes du festival et sur d’autres scènes hexagonales, ainsi que les dessins réalisés par le carnettiste Gilles Rebechi (membre du collectif Les Carnettistes Tribulants) pour le journal le Petit Aventurier, créé par Rodolphe Graindorge.
L’accès à la prestation de Sonorium comme au concert de Mélie Fraisse, se fait sur réservations obligatoires, les jauges étant limitées. Alors n’hésitez pas, quelques jours avant Noël, offrez-vous une après-midi d’escapade sonore et visuelle.
Pour réserver : 01.49.74.79.60. ou auprès de la billetterie de Fontenay en Scène : 01.71.33.53.35.
La Médiathèque.
Dom La Nena garde le Tempo.

Cette artiste brésilienne de son vrai nom Dominique Pinto, qui a commencé la musique en étudiant le piano dès l’âge de 5 ans, puis le violoncelle dès 8 ans, tirera son nom de scène du fait qu’elle était la plus jeune (La Niña ce qui donnera La Nena en portugais) élève de sa classe de violoncelle à Buenos Aires, dirigée par la violoncelliste Christine Walevska, qui l’avait repérée plus jeune et lui avait suggérée de venir étudier en Argentine.
Bien que violoncelliste, Dom La Nena est aussi chanteuse, que certains et certaines d’entre vous ont pu découvrir lors de sa venue en 2013 sur les planches du festival des Aventuriers à Fontenay-Sous-Bois, a l’Espace Gérard Philipe, nous a publié « Tempo » en 2018, dont elle a composé tous les titres. A seulement 32 ans, cette artiste brésilienne a su tracer son parcours de façon très singulière et méticuleuse, en allant parfois vers des collaborations inattendues comme avec des artistes comme Jane Birkin, Jeanne Moreau, Camille, ou encore Étienne Daho, puis le musicien Piers Facini, qui lui propose d’enregistrer dans son studio des Cévennes son futur album « Ela » sorti en 2013,, avant en 2014 de rencontrer Rosemary Standley (chanteuse du groupe Moriarty) et de fonder avec elle le duo Birds on a wire. Dom La Nena se frotte sans hésiter à des univers musicaux loin de sa culture initiale ou de son apprentissage classique.
Mais passons donc à « Tempo », album enregistré en 2018.
Who Else? Bjorn Berge of course!

Il est de retour après 5 ans d’absence discographique. Qui donc? Bjorn Berge, dont je vous avais précédemment parlé à l’occasion de son album « Mad fingers ball » qui date de 2013. Le guitariste-chanteur norvégien, toujours aussi déterminé dans sa démarche musicale, nous revient en grande forme avec « Who else? », sorti voilà quelques mois déjà. Au menu de ce nouvel opus, un savoureux mélange de blues, de blues rock, voire carrément de boogie-rock, le tout servi par Berge et sa bande, à savoir Odin Staveland (morceaux 3,4,5, 9), Kim Christer (morceaux 1,2,6,7) et Vidar Stoyva (morceau 8) qui se partagent les baguettes, le bassiste Kjetil Ulland, et la choriste Dagny Christensen. L’odeur de la sueur, de la poussière sont bien présentes. Berge nous régale avec sa voix grave, profonde, qui n’est pas sans rappeler celle de Tony Joe White, apôtre du swamp-rock, ce blues-rock venu des bayous, du fin fond de la Louisiane.
D’entrée de jeu, avec le puissant « Monkey ship », Berge nous prévient. Il n’est pas revenu pour plaisanter. Le morceau a la rythmique échevelée. Suivent 3 titres qui s’enfilent comme des perles, » Lost pearl », « Mr. Bones » et « It just ain’t so ».. du bon vieux blues, tout droit issu du sud des Etats-Unis. Plus les morceaux défilent et plus Berge me convainc de sa qualité de song-writer, de chanteur, sans omettre ses purs talents guitaristiques.
Vraiment, ce « Who else? » est un pur plaisir d’écoute, qui n’est pas sans rappeler parfois le trio texan ZZ TOP, période « La Grange », « Tres hombres », « Fandango », notamment, et même un peu « Eliminator ». Le morceau « Bitter sweet » est un régal, véritable petite ballade, genre de musique qu’on s’imagine aisément écouter en conduisant une vieille Buick décapotable sur la mythique route 66.. le pied, en somme!
Avec « Speed of light, finie la récréation, la pause tendresse. Les choses sérieuses reprennent. C’est un titre très rock. Suit « the Calling », petite perle bluesy comme je les aime auquel succède le « Ginger Brandy Wine », aux accents « ZZ TOP ». Ca déménage, c’est efficace, et le talent vocal de Bjorn Berge surfe avec aisance tout au long du morceau. Pour clore ce « Who Else? », Berge et son groupe finissent avec « The sun’s going down », un blues-rock de toute beauté.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce nouvel album de Bjorn Berge.Je suis certain qu’il ravira les amateurs/ trices de blues, blues-rock. Pour les autres, la belle découverte est à portée d’oreille.
Guillaume.
Havin Fun with Tower of Power? Yes we can !

Bon, ça y est! finis les bains de mer, les ballades en montagne, les tongues aux pieds et les maillots de bains qui sèchent sur la terrasse de la location, les apéros enterrasse ou bord de mer… Oui tout ça c’est bel et bien ter-mi-né!!! C’est l’heure de le rentrée, scolaire pour les uns, professionnelle pour les autres. Et épistolaire en ce qui me concerne ! Pour accompagner ce nouveau départ (désormais sans mon compère Laurent, dont vous pouvez néanmoins suivre les aventures sur radiolowlow.video.blog) je vous propose une chronique sur un groupe phare de la funk et de la soul-music des années 70-80, au même titre que Funkadelic, George Clinton, James Brown et quelques autres, à savoir Tower of Power.
Encore aujourd’hui il continue son bonhomme de chemin. Le label Soul Music Records a la très bonne idée de ressortir une anthologie de titres publiés chez Columbia et sur le label Epic, entre 1976 et 1997, sous le titre « You ought to be havin’ fun », cher au groupe qui sortit ce morceau en 1977.
Des années 70’s, période de formation du groupe, à 2009, Tower of Power a publié pas moins de 17 albums studios (notons le premier « East Bay Grease » (1970) puis dans la foulée « Bump city » (1972), « Tower of Power » (1973, disque d’or), « Back to Oakland » (1974) et « urban renewal » (1975) ainsi que 4 albums live (« Live and living color », 1976 ; « Direct », 1988 ; « Direct plus », 1997 ; « Soul vaccination live », 1999). Bref les gars n’ont pas lésiné.

Sur le double cd qui nous occupe, nous sommes veinards car les deux périodes (Columbia et Epic), sont très bien représentées. Le premier est donc consacré aux années « Columbia ». Et le moins que je puisse dire c’est que cette période recèle de nombreuses pépites musicales avec bien sûr « Ain’t nothin’ stoppin’ us now » dans lequel ils annoncent que rien ne les arrête (ils nous en apporte la preuve par la suite), qui ouvre le bal, mais aussi l’invitation au positivisme et à la fête avec « You ought to be havin’ fun », « Am I a fool », le très beau et sentimental « By your side », ou encore « Just make a move and be yourself ». Oui cette première face dirais-je si c’était un double-album vinyle (cette remarque vaut pour les plus de 30 ans…), est un régal musical, une enfilade de perles, de moments jouissifs au cours des lesquels autant la section cuivre que la partie rythmique s’en donnent à coeur joie. Cela me fait regretter de ne pas les avoir vu sur scène. Ce groupe de dix musiciens produit une musique festive, plaisante, ultra dansante, mais aussi parfois très expressive quant aux sentiments de tristesse ou nostalgie.
Sur la deuxième face de ce double-album, l’orgie musicale continue. Pour mon plus grand plaisir (et le vôtre quand vous écouterez ce double-album). Il s’agit donc ici des titres enregistrées lorsque le groupe était sous contrat avec le label Epic, en 1993, au moment de leur album T.O.P. A cette période, la section cuivre du groupe subissait bien des modifications mais cela n’altérait pas sa qualité. Pour preuve, elle était demandée par des artistes tels que Rufus et Chaka Khan ou Elton John.
Dès l’entame de cette seconde partie, T.O.P. nous met dans l’ambiance avec « Soul with a capital S ». Les gars ne plaisantent pas du tout. Pour eux, et ils ont raison, la soul est une musique majeur du 20ème siècle. Au vu de ses nombreuses et nombreux contributeurs/ trices, c’est devenu une évidence. Pour n’en citer que quelques-un.e.s. je vous donnerai : Ray Charles, James Brown, Tina Turner, Otis Redding, Marvin Gaye, Martha and the Vandellas, Prince, Teddy Pendergrass, Whitney Houston, Beyoncé, Aretha Franklin, Luther Vandros (tu vois Laurent je n’oublie personne 🙂 ) et je pourrai en citer encore beaucoup d’autres.
Oui donc, sur le second volet de cette compilation, il est possible de trouver des pépites comme « Please come back », « You », « Who do you think you are », le brownien (même la section cuivre joue « à la manière de » du duo Fred Wesley-Maceo Parker) « Diggin » with James Brown« .
Allez, bonne rentrée à toutes et tous, et que cette nouvelle année vous soit pleine de belles surprises musicales. Un petit salut amical à Laurent, parti vers d’autres aventures.
Guillaume.
Otis Taylor, le blues toujours vert.
Le 11 Mai 2019, évènement de taille à la salle Jacques Brel de Fontenay-sous-Bois. Soirée de mise à l’honneur du Blues. Avec l’un de ses meilleurs représentants américains de ces dernières années et un musicien franco-américain dont la cote grimpe depuis quelques mois dans l’hexagone. En effet, Otis Taylor, chanteur-guitariste et poly-instrumentiste, viendra se produire pour une soirée qui s’annonce exceptionnelle. En première partie, le public aura l’occasion de découvrir Cory Seznec, chanteur et harmoniciste.
Otis Taylor, c’est un parcours sinueux comme les contreforts du Colorado, terre où il a grandit, lui le natif de Chicago, ville symbole et berceau du blues. Revenu aux affaires musicales en 1995, après une pause de près de 20 ans (!), il a dès lors enregistré 9 albums comme des perles, toujours dans un soucis de témoigner de la dureté de la vie, surtout pour la communauté noire américaine, mais aussi pour les Indiens (premiers occupants des Etats-Unis, avant d’être progressivement chassés, voire exterminés par les blancs qui leur ont repris leurs terres). Assassinats, pauvreté, religion, rédemption, racisme, spiritualité, sont au centre des écrits de ce chanteur et multi-instrumentiste (guitare, mandoline, banjo, harmonica) dont la voix n’est pas sans rappeler parfois un certain Ray Charles.
Pour Otis Taylor, tout avait commencé très tôt. Bénéficiant d’un entourage familial qui lui fit découvrir le jazz, le rythm and blues. Puis, c’est le basculement. Découvrant l’origine du banjo et son utilisation quasi exclusive pour le style bluegrass, Otis Taylor se penche alors vers le blues, la musique folk, et le blues traditionnel. Dès lors, la voie est toute tracée. Premier groupe de blues, puis escapade à Londres, où il se produira en y jouant un répertoire davantage tourné vers le rock alors en plein essor en Europe (Beatles, Rolling Stones, Led Zeppelin….). Ne trouvant pas l’écho escompté, Otis Taylor abandonne guitare et instruments dès 1977, pour se plonger dans le monde du travail au quotidien. Durant cette période qui s’ouvre, de nombreux boulots s’offrent à lui. Il deviendra surtout brocanteur.
Tel un Phénix, Otis Taylor reprend donc le chemin des studios en 1995, pour y enregistrer « Blue Eyed Monster ». Premier d’une série de 9 albums enregistrés par la suite, indiquant que le bonhomme a faim de créativité, de musique, de retour à la scène. Et de donner sa vision de la vie, de la société. Aujourd’hui le citoyen-musicien Taylor, du haut des 70 printemps, vient donc nous rendre une visite dans le cadre d’une soirée qui s’annonce riche humainement, belle musicalement. A NE PAS LOUPER DONC!!
Amateurs-trices de blues, de folk, de bluegrass, de voix rauque marquée par la vie, cette soirée est faite pour vous.
En attendant de le voir sur scène, je vous invite à vous plonger dans son univers musical à travers les albums suivants : « My World is gone (2013), « Contraband » (2012), « Hey Joe Opus : Red Meat » (2015), et donc le récent « Fantasizing about being black » (2017).
Guillaume.
Shemekia Copeland, le blues dans les veines.

Déjà 20 ans de carrière pour la fille du talentueux et regretté bluesman guitariste-chanteur Johnny Copeland. Depuis la sortie en 1998 de « Turn up the heat« sorti sur le label Alligator Records. Shemekia Copeland revient avec son neuvième album « America’s child« , toujours sur ce label, qu’elle a retrouvé en 2015. Le disque sort dans un contexte particulier, celui de l’Amérique version Trump. Une Amérique radicalisée, décomplexée, où les tensions entre communautés ont redoublées.
Mon premier souvenir de Shemekia Copeland, fut à l’occasion d’une interview pour le magazine « Standards », que j’avais cofondé au début des années 90’s avec Marc Sapolin, ancien programmateur musical de l’Espace Gérard Philipe de Fontenay. Une rencontre de 30 minutes avant un set dans le cadre du Hard Rock Café situé sur les Grands Boulevards à Paris. Bien que très jeune à l’époque, elle avait déjà une personnalité très assurée, une présence évidente. Ce qu’allait confirmer sa prestation scénique, devant le public et quelques journalistes conviés pour l’occasion. Un talent évident se révélait à nous, à moi.
Depuis j’ai eu l’occasion de la voir sur scène en France à plusieurs reprises. A l’évidence, sa voix puissante, son registre large, allant du blues à la country en passant la soul music, tout cela rend Shemekia Copeland intéressante, captivante. Elle ne reste pas enfermée sur les rails d’un blues qu’elle connait pourtant par coeur. C’est ce que confirme avec plaisir « America’s child« . Un album qui file à toute allure, une tornade musicale, une longue traversée des styles musicaux qu’elle chérie depuis toujours. Ce qui frappe quand on l’écoute chanter, c’est sa capacité à être aussi touchante sur des morceaux lents tels « Promised myself » (écrit par son père Johnny Copeland) que de lâcher la machine vocale sur des titres plus rythmés comme « Ain’t got time for hate », « Wrong Idea », « In the blood of the blues ».
Pour elle qui est désormais une jeune maman, le regard sur le monde tel qu’il est a radicalement changé. Elle est désormais plus à l’affût, plus à l’écoute des ses vibrations, de ses tensions, de ses changements. ainsi « Smoked ham and peaches » évoque la recherche et le besoin de vérité et de tranquillité aujourd’hui aux Etats-Unis. « Americans » quant à lui, se veut une évocation de la richesse de la diversité des origines fondatrices de la société américaine, à travers la différence de couleurs de peaux. Figure également sur cet album une reprise en mode blues d’un titre des Kinks, »I’m not like everybody else ». Une vraie déclaration d’indépendance, portée de superbe manière par la puissante voix de Shemekia Copeland. Sur cet album, la chanteuse s’est entourée du guitariste / producteur Will Kimbrough, et de pointures telles que Steve Cropper, Emmy Lou Harris. Excusez du peu ! « America’s child » se termine par une petite douceur, un chant traditionnel « Go to sleepy little baby ». Cet album nous fait retrouver une artiste revigorée, plus déterminée que jamais. Tant mieux!
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cet album. A vous maintenant de le découvrir.
Guillaume.
Agathe Da Rama s’aventure dans nos murs le 15 décembre.

Le samedi 15 décembre prochain, à 15H30, le quatuor Agathe da Rama, viendra poser ses voix et instruments au sein de la médiathèque Louis Aragon de Fontenay, pour un concert qui marque donc la reprise du partenariat entre le service culturel et la médiathèque dans le cadre du Festival des Aventuriers, à l’occasion de sa 14ème édition. Le groupe fera pour l’occasion l’une ses premières dates de tournée en Ile-De-France. Un honneur pour nous donc de les recevoir!
Toulouse. Ville traversée par la Garonne, si joliment évoqué par la légende locale Claude Nougaro, mais aussi célèbre par sa place du Capitole, son équipe de rugby, par son orchestre national et son opéra, véritable cité de mélanges des langues, d’Oc et d’Oil, de patois, d’accents venus des sud outre-pyrénéens, terre de poésie, terreau de nombreux artistes, a donc vu naître ce quatuor à l’univers musical fortement influencé par le blues, la musique de la Nouvelle Orléans. Mené vocalement par Agathe Da Rama, il est également composé de Joris Ragel (guitare), Tom Turtle (percussions), Guillaume Gendre (contrebasse) a notamment retenu l’attention de la grande chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater . On fait pire comme adoubement musical!
Fort d’un premier album sorti en 2015, « 7 times », qui évoquait le passage à l’âge adulte et la nostalgie que l’on a tous et toutes plus ou moins ressenti(e) de cette adolescente qui était une période de rêves, découvertes, d’expérimentations diverses, le groupe aime a explorer les univers blues soul. Pour cela il se base sur la voix suave et envoutante de Agathe Da Rama. Je vous laisse juger par vous-mêmes en regardant les vidéos ci-dessous.
Alors, le 15 décembre, la médiathèque résonnera au son du blues, de la soul, mise en musique par ce talentueux quatuor. NE RATEZ PAS CE MOMENT!
Feu! Chatterton, The Resets, pour bien démarrer la rentrée.
Quelle rentrée ! Fini les chaudes températures sur la plage, les tubes de crème, la bronzette, les apéros- barbecue!! La rentrée, professionnelle pour les un(e(s), scolaire pour les autres, a pris place… puis vient celle des actions culturelles! A L’honneur, deux groupes français. L’un professionnel, l’autre amateur. En premier lieu, Feu! Chatterton, quintet constitué de garçons qui se sont rencontrés dans les Lycées Louis-Le-Grand et l’Université de la Sorbonne dans le courant des années 2000, va ouvrir la saison musicale du service Culturel de Fontenay-sous-Bois, le 12 octobre prochain. Le répertoire musical de ce groupe français est un savant dosage de rock aux consonances anglo-saxonnes, de chanson française, de poésie. Mais vous vous demandez peut-être quelle est l’origine du nom de ce groupe… J’avoue que moi-même je n’en savais rien. Le patronyme de ce quintette fait référence à un poète et faussaire anglais, Thomas Chatterton, qui vécu brièvement au 18ème siècle (1752-1770). En 2012, le groupe sort un premier opus intitulé « La mort dans la pinède ». Quelques participations à des festivals de renom s’en suivront (Rock en Seine, Les Francofolies de La Rochelle, Le Printemps de Bourges) permettant au groupe de développer son public et se faire une réputation grandissante de phénomène musical à suivre de près. 2014 sera pour Feu! Chatterton celle de la reconnaissance de la profession avec notamment le prix Félix Leclerc pour le meilleur groupe francophone, et le prix Paris Jeunes Talents. Devenu une référence, ce groupe poursuit son chemin et publie en 2015 son deuxième album « Ici le jour (a tout enseveli) » chez le célèbre label Barclay. C’est donc fort de leur 3ème album « L’Oiseleur« , que Feu! Chatterton viendra fouler la scène de la salle Jacques Brel le 12 octobre.
A peine remis de vos émotions de la veille, c’est avec le groupe The Resets, que vous aurez rendez-vous, à la médiathèque le samedi 13 octobre à 15H30, cette fois pour l’ouverture de sa saison musicale, à travers la reprise de ses kiosques musicaux. La médiathèque propose aux chanceux et chanceuses qui seront présent(e(s) de passer un moment en bonne compagnie musicale avec ce groupe. Quatuor formé de 3 hommes (Jonathan aux baguettes, Stéphane à la basse, et Frank à la guitare solo et rythmique) et d’une femme, Stéphanie, au chant, chose suffisamment rare dans le monde parfois encore trop macho du rock, y compris chez les formations dites amateurs ou semi-professionnelles, pour qu’elle mérite d’être soulignée. Cette dernière sait utiliser sa voix dans des registres aussi différents que ceux de Téléphone avec « Un autre monde », des Pointer Sisters avec « I’m so excited », sa très belle interprétation du classique « Marcia Baila » de Rita Mitsouko ou de « Zombie » des Cranberries, si magnifiquement porté originellement par Dolores O’Riordan, décédé en janvier dernier. Chanson, rock, funk, disco, seront au menu musical pour ce premier kiosque de la saison 2018-2019.
Vous le constatez, la rentrée musicale se fait en des tonalités différentes, qui, chacune d’elles, à n’en pas douter nous ferons passer d’excellents moments.
Guillaume.
Wynton Marsalis, du jazz à la musique classique.
A 57 ans, dont plus de 40 ans de carrière, Wynton Marsalis musicien multicartes issu d’une famille nombreuse dédiée à la musique jazz ( j’y reviendrai dans un prochain article), est avant tout connu dans le monde entier pour ses talents de trompettiste hors pair, de compositeur et chef d’orchestre de jazz.
En France, il est devenu une véritable référence, une icône, depuis son premier passage au Festival de Jazz de Marciac, dont il est devenu le parrain en 1991. S’y investissant depuis chaque année, il revient et travaille avec les écoles de jazz du coin, en plus des programmes qu’il présente avec un bonheur toujours égal au public qui vient le voir. Il a pour cela gagné le droit d’avoir une statue à son effigie au centre d’une cour d’école de Marciac. Tout un symbole! Homme très occupé, Il est par ailleurs directeur général et artistique de la grande institution américaine de musique qu’est le Jazz at Lincoln Center de New-York.
Mais c’est du compositeur de musique classique que j’ai décidé de vous parler. Car c’est un aspect méconnu de sa carrière, comme c’est le cas pour le performer vocal Bobby Mac Ferrin. Les musiciens de jazz ont très souvent été influencé par la musique classique (tout comme la musique classique s’est parfois inspiré du jazz, mais nous en reparlerons), pour ensuite s’en inspiré dans la composition de leur œuvre. Les plus marquants sont Duke Ellington, Thelonious Monk, Oscar Peterson, Keith Jarrett, Miles Davis, Nina Simone, ou encore Leonard Bernstein et Chick Corea. Wynton Marsalis donc s’inscrit dans cette lignée.
Dès l’âge de 14 ans, il joue le concerto pour trompette de Haydn, accomagné par le New Orleans symphony orchestra. A 18 ans, bien lancé, le talenteux jeune homme rejoint Art Blakey et ses Jazz Messengers, au seuil des années 80. Il joue ensuite avec Sarah Vaughan, Dizzie Gillespie, Sonny Rollins. De jolis parrains et partenaires de musique. Mais Wynton Marsalis ne contente pas seulement d’être un musicien talentueux capable de s’adapter avec bonheur à différents styles musicaux comme, hormis le classique donc, la country-blues (voir album « Two men with the blues » avec Willie Nelson), le blues encore, avec Eric Clapton, sur le superbe « Wynton Marsalis and Eric Clapton plays the Blues ».
Passionné par les compositeurs de musique classique que sont Johann Sébastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart, Joseph Haydn et quelques autres, il n’hésite alors pas à se lancer dans l’enregistrement d’œuvres classiques. L’alternance entre ses activités liées au jazz et à la musique classique est dès lors effective. En 1983, à 20 ans, il rentre en studio pour enregistrer les concertos pour trompette de Joseph Haydn, Johann Nepomuk Hummel, et Leopold Mozart. En 1997, signe ultime de la reconnaissance de son talent multiforme, Wynton Marsalis reçoit le prix Pullitzer de la musique pour son œuvre « Blood on the fields », un oratorio de jazz.
Si le musicien est très talentueux, Il accorde aussi une très grande importance à l’enseignement, la transmission, l’éducation de l’être humain par la musique. C’est pour cela qu’il mène de front plusieurs carrières, toutes liées à la musique, à l’Humain. : S’il a dirigé le Jazz Lincoln Center de New-York, il est également directeur en charge du Département Jazz de la Juillard School de New-York. Partout où il rend, Marsalis se fait passeur de savoir, transmetteur de mémoire, d’une histoire commune, celle de la musique, comme lien unique et universel entre les hommes. Un pèlerin qui ne baisse jamais les bras.
En tant que compositeur et / ou un interprète du répertoire classique, il a établi un spectre très large, jugez plutôt : le fameux « Three Favorite concertos », avec le violoncelliste Yo-Yo Ma notamment, en 1984 ; le registre baroque et des compositeurs tels Henry Purcell, Georges Telemann, Johann Pachelbel, abordés lors d’enregistrements en 1984 et 1988 ou plus près de nous, en 2016 « The Abyssinian Mass » de Wolfgang Amadeus Mozart, enregistré avec la chorale Le Château. La musique de chambre et la musique symphonique ne sont pas en reste avec respectivement « Ghost Storry, ballet » qui date de 1998, ou « the Fiddler and dancin’ witch », pour orchestre à cordes, en 1999. Côté symphonique, il s’offre l’écriture d’une trilogie : « All rise, symphonie n01 », pour orchestre de jazz et chœur et orchestre symphonique ; « Blue Symphony, n°2 » et « Swing symphony, n°3 ».
Vous le constatez, Wynton Marsalis tisse avec patience et persévérance, une œuvre musicale immense, riche, variée, au sein de laquelle il se promène et donne à ses interlocuteurs comme à ses auditeurs un plaisir sans cesse renouvelé de le côtoyer comme de le voir évoluer, diriger ou juste se fondre dans un collectif pour mieux servir une musique.
Wynton Marsalis est pour moi l’un des grands noms du jazz des 40 dernières années et son œuvre n’est pas terminée… loin de là!
Guillaume.
Trust, la colère dans le sang.
Le duo Bernie / Nono est de retour! Pardon je veux dire le groupe Trust! Après une reformation voilà près de 2 ans suivie d’une tournée triomphale auprès d’un public impatient de retrouver ce groupe et son duo charismatique, accompagnés de comparses dont Bernie lui-même dit qu’ils sont enfin « les membres parfaits du groupe, chacun étant à sa réelle place » (cette remarque fera plaisir à n’en pas douter aux prédécesseurs passés au sein de ce groupe mythique). Ce groupe a toujours eu une histoire mouvementée. Sur la dernière décade, annoncé au HellFest en 2011, le groupe annule sa venue et se met en retrait de la scène pour une durée indéterminée.
Le retour sera pour 2016, année des 40 ans d’existence de Trust. Participant à l’affiche 2017 du festival précité, ils partageront l’affiche avec Aerosmith , Deep Purple entre autres. Un album live sobrement nommé « Live Hellfest 2017 » sera enregistré à l’occasion et sortira quelques temps plus tard. En 2018, forts de ce renouveau et épaulés par une nouvelle triplette de musiciens (David Jacob, basse ; Izo Diop, guitare ; Christian Dupuy, batterie), Nono et Bernie sortent « Dans le même sang« , enregistré en prise live, façon de garder l’énergie des concerts, le tout mixé par Mick Fraser, collaborateur d’Aerosmith ou ACDC. Un album plein de rage et d’énergie servie par l’écriture ciselée comme une lame de couteau de Bernie Bonvoisin.
Le chanteur n’en oublie jamais et l’on ne s’en plaindra pas ici, qu’il est avant toute chose un homme et un citoyen qui porte un regard sur l’époque dans laquelle il vit, le monde qui l’entoure. A bientôt 62 ans (il les aura le 9 juillet prochain) il a toujours besoin de crier ses révoltes, de dénoncer ce monde qui parfois le dérange. Ayant une plume ciselée, il lui arrive de les écrire parfois, comme c’est le cas dans son dernier livre « La danse du Chagrin » sorti aux éditions Don Quichotte en mai dernier (le thème du livre est sur les migrants, les camps dans lesquels notamment sont enfermés femmes, enfants, au Liban et en Syrie). Sa plume est à la mesure de sa voix, toujours aussi forte et virulente, rugueuse, le bonhomme ruant sans sourciller dans les barricades établies, dans les codes en vigueur, contre la pensée unique et policée omniprésente en ce début de 21ème siècle. L’homme est en colère. Le chanteur le fait savoir.
Bernie Bonvoisin le reconnait lui-même, son « sac à colères » est toujours bien rempli. A 4 décennies de distance il écharpe toujours les politiques, les décideurs, les faiseurs de guerre. La voix, toujours aussi puissante, comme aux premiers lueurs du groupe à la fin des années 70’s. Les titres des morceaux sonnent comme des coups de poings : « Ni Dieu ni maître », « Démocrassie », « Le gouvernement comme il respire », « Dans le même sang », « F-Haine »…
A ses côtés, l’éternel « Nono », Norbert Krief, aiguise sa 6-cordes de son talent, épaulé par les 3 nouveaux venus cités plus hauts. Le tout donne un groupe très soudé, une vraie machine de guerre musicale. Le son de l’album, énorme, donne une idée de ce que cela rendra sur scène lors de la tournée des festivals d’été. Du lourd!!!
Oui Trust est bel et bien de retour, à priori pour un bon moment! Cela devrait ravir les amoureux fidèles du groupe depuis son origine. Celles et ceux qui auraient pris l’histoire en route trouveront là une très bonne cuvée délivrée par le quintet français.
Guillaume.
Walter Trout, le blues en bandoulière.
Walter Trout, à l’instar de Curtis Salgado, est un vétéran de la scène blues nord-américaine. Ce guitariste-chanteur-auteur a débuté dans les années 60 dans le New-Jersey ( terre chère à Bon Jovi et Bruce Springsteen), avant de s’envoler vers Los Angeles. Au début des années 70, il joue aux côtés du bluesman John Lee Hooker, du pianiste-chanteur de blues Percy Mayfield et du chanteur-organiste de Soul music Deacon Jones.
Pour son nouvel album « We’re all in this together« , l’homme du New Jersey a fait appel à la crème des as de la 6-cordes. Jugez plutôt du Casting : John Mayall, vétéran du british blues (école par laquelle passèrent Jeff Beck, Mick Taylor, Mick Fleetwood, Peter Green, Eric Clapton….), Warren Haynes membre du Allman Brothers Band, mais aussi les solistes Joe Bonamassa, Robben Ford, Joe Louis Walker, Edgar Winter, frère cadet du regretté Johnny Winter, enfin le chanteur-harmoniciste de blues Charlie Musselwhite…! et un certain Jon Trout, qui n’est autre que le fils de Walter.
Le résultat? une joyeuse réunion de laquelle se dégage un plaisir et une énergie évidente dans la manière qu’on chacun des intervenants, par leur styles propres, de traiter, honorer, partager, leur vision de la musique blues, et l’héritage qu’ils en ont reçu. Personne, ici, ne souhaite se montrer plus démonstratif que le voisin, là n’est pas le sujet. Tout est dans la notion de partage, sous le regard et la gouverne de Walter Trout, qui a rassemblé ces joyeux drilles. Oui du début à la fin, pour moi qui aime le blues, autant celui qui se veut épuré, simple, acoustique, que celui qui sonne gras, qui respire la difficulté de vie dans les Etats du sud des Etats-Unis, de Nashville à Bâton Rouge, de Chicago à Memphis, de Clarksdale à La Nouvelle-Orléans, ce disque est un plaisir de bout en bout. Il permet de découvrir des styles de jeu différents de la part des musiciens présents et c’est fort agréable.
« We’re all in this together » peut avoir selon moi, plusieurs sens : « Nous sommes tous là ensemble (pour jouer du blues) »… ou bien « Nous jouons tous ensemble avec grand plaisir ». En tous cas, le mien fut réel à écouter ce disque. Une cuvée de blues à consommer sans modération!!
Mes morceaux favoris : « Ain’t goin’ back » (avec Sonny Landreth), « Mr. Davis » (avec Robben Ford), « Crash and burn » (avec Joe Louis Walker), « Blues for Jimmy T. » (avec John Mayall).
Guillaume.
Curtis Salgado est de retour!
A 64 ans, après des années de lutte contre un cancer du foie puis un cancer du poumon, qui l’ont tenu éloigné de la scène quelques temps, le chanteur-harmoniciste-pianiste Curtis Salgado est de retour avec un album, « Rough Cut » enregistré avec la complicité du guitariste Alan Hager. Au menu, du blues, du blues, du blues, comme le dirait si bien Michel Jonasz. Oui, fidèle à son amour pour cette musique, Salgado signe un joli disque, tout en pureté, sans fioritures inutiles. Une simplicité qui fait plaisir à écouter. Comme si la maladie avait réveillé en lui l’envie d’aller à l’essentiel, à la racine des choses, ici de la musique qu’il chérit tant et qu’il sert de son talent depuis de si nombreuses années. Curtis Salgado, personnage discret de la scène musicale internationale, mais très connu aux Etats-Unis, est à l’origine, après une rencontre avec John Belushi, de la création des personnages de « The Blues Brothers« . C’est ainsi que le personnage de Cab Calloway dans le film se prénomme…. Curtis!
Mais revenons à « Rough Cut« . Dès les premières notes de guitare d’Alan Hager sur « I will not surrender », qui plonge l’auditeur dans l’ambiance moite et le décor maintes fois dépeint du Blues du Sud des Etats-Unis, Curtis Salgado nous fait comprendre qu’il ne veut pas rendre les armes si simplement ni quitter la rampe, la scène malgré les soucis de santé qui le tenaillent. Non rien de ça, bien au contraire! L’homme se bat, le chanteur nous montre ses ressources à travers un répertoire blues, boogie (il joue aussi bien du piano que de l’harmonica). Il a réuni, aux côtés d’Alan Hager, la chanteuse Larhonda Steele, le pianiste Jim Pugh, le bassiste Keith Brush, et des batteurs comme Russ Kleiner, Jim Bott. De quoi servir sereinement une musique ici marquée par sa simplicité, son aspect dépouillé, comme une volonté de retourner aux racines du genre telles que les avait posées Robert Johnson, Leroy Carr, Son House et Charley Patton. Du coup, c’est un régal! ca swingue, ça balance, c’est plein d’optimisme et le gaillard d’avant (Curtis Salgado) nous prouve si c’était encore nécessaire que c’est un grand vocaliste du blues.
Parmi les 13 morceaux de « Rough Cut« , outre les composition signées Hager et/ou Salgado, figurent des reprises de Mackinley Morganfield alias Muddy Waters (I can’t be Satisfied), Sonny Boy Williamson (To Young to die), Son House (Depot blues) et Big Bill Broonzy (I want you by my side).
J’ai adoré ce disque! Un vrai retour aux sources très réussi!
Guillaume.
Gogo Penguin
Voilà donc le 4ème opus de ce trio originaire de Manchester! Autant vous dire tout de suite, après avoir découvert ce groupe en live à Fontenay en 2017 et sur disques au travers des 2 précédentes réalisations, j’étais impatient d’écouter leur nouvel album « A Hundrum Star« . Qu’on se le dise, Gogo Penguin, est bien de retour, avec toujours chevillé au corps cette envie de concocter une musique très aérée, quasi spatiale.
Les morceaux s’enchainent, sans relâche, une constante de construction musicale chez ce jeune trio. En découle ici, plus aboutie encore, une musique parfois déroutante, presque proche d’un répertoire de musique répétitive ou contemporaine, mais qui réussit à ne jamais perdre en route son auditeur. Le piano de Chris Illingworth sait se faire tantôt hypnotique, parfois lyrique, envoutant, laissant la rythmique basse-batterie de ses compères Nick Blacka et Rob Turner venir se greffer et prendre en charge la structure du morceau. L’autre constante est, mis à part « Prayer » qui ouvre l’album, de proposer à l’auditeur des morceaux moyennement ou assez longs (le plus long « Strid », dure 8’11!). Outre « Prayer », ce sont neuf plages musicales très réussies, à savourer jusqu’au terminal « Window », qui nous font voyager vers des univers musicaux très dépouillés, très épurés. L’alchimie, la potion magique qui animent ces 3 garçons, ne se démentent jamais. Le plaisir d’écoute est total, pour qui sait et veut se laisser porter.
La formule historique du trio en jazz (nombreux sont les exemples à citer, je ne le ferai pas ici….) prouve, encore une fois, par le talent de ces garçons, que c’est efficace, tout en offrant de multiples combinaisons sonores et rythmiques. Rien que du bonheur!
Une très belle réussite que j’ai déjà hâte de voir sur scène.
Guillaume.