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Yugen Blakrok, le rap sud-africain débarqué à Marseille.

Cette rappeuse sud-africaine et son DJ, basés à Marseille, la ville de L’OM, de la bouillabaisse, de la Bonne Mère, le public fontenaysien a fait sa connaissance par un concours de circonstance en décembre 2019 au Festival des Aventuriers. En effet, non prévu à la programmation, le duo avait remplacé au pied levé comme cela arrive parfois, une autre artiste de sud-africaine qui pratique le rap, Dope Saint Jude. Là encore, comme pour Suzane, que j’évoquais dans un article précédent, je ne vais pas revenir sur la prestation tonitruante effectuée ce soir d’hiver, devant une salle bien remplie. Non je vais m’attarder sur l’album « Anima mysterium ».
C’est un disque plein d’énergie, à l’image de celle que met sur scène la rappeuse sud-africaine, une galette pleine de révolte aussi, car la chanteuse ne manque de dénoncer la situation sociale dans son pays, le racisme toujours présent malgré la période Mandela, la difficulté d’être une femme noire, métisse, la misère, bref, tout un tas de sujets qui restent d’une brûlante actualité dans ce pays aux immenses ressources (diamants, pétrole…).
Le disque se déroule sans lasser jamais l’auditeur, ce qui est un vrai gage de qualité, et prouve surtout que Yugen Blakrok sait avoir une écriture qui si elle va dans différentes directions, n’égare pas celui ou celle qui écoute. Ca fait un bien fou, surtout pour moi, qui ne suis pas de base un énorme auditeur de ce genre musical. Mais sa prestation au Festival des Aventuriers m’avait convaincu que cette artiste, désormais basée en terre marseillaise, serait à suivre. Son album confirme cette sensation.
Pour accompagner votre pérégrination estivale, vos soirées en bord de mer, de piscine, ou de cascade de montagne, après une longue marche, et une observation de la nature, rien qu’un petit Yugen Blakrok pour se donner la pêche.
Alors, si un jour, vous voyez une affiche annonçant le passage de cette artiste dans votre ville, n’hésitez surtout, vous passerez un moment plein d’énergie, de feeling, de bonnes vibes.
Guillaume.
Gregory Alan Isakov, la country-folk new look.

Il n’avait rien enregistré depuis »The weatherman » paru en 2014. Qui ça donc, vous demandez-vous sûrement? Je veux évoquer le chanteur-guitariste-auteur-compositeur Gregory Alan Isakov. Parcours atypique que le sien, puisque né en Afrique du Sud à Johannesburg, puis émigré très jeune aux Etats-Unis, précisément à Philadelphie (ville sujet d’une chanson de Bruce Springsteen et lieu principal d’un film avec Tom Hanks, Denzel Washington et Jason Robards, »Philadephia », sorti en 1993).
Issu de ce mélange de cultures, de sons, de musiques, Gregory Alan Isakov, va se tourner vers la folk, la country. Auteur-compositeur de ses textes et musiques, il va, en plus de chanter, jouer alternativement de la guitare et du banjo. Musicien prolixe, depuis 2003 et son premier disque « Rust colored stone », il a publié déjà 5 albums. « Evening machines« , sortie en 2018, est donc son septième opus.

A l’égal d’Emilie Marsh, dont je vous ai parlé dans une précédente chronique pour son album « J’embrasse le premier soir », j’ignorais également jusqu’à l’existence de Gregory Alan Isakov. Il n’est jamais trop tard pour apprendre dit-on. Voilà donc cette omission réparée. Malgré son patronyme a consonance russe, je l’ai indiqué plus haut, Isakov vient d’Afrique du Sud.
Très loin des conventions que requiert la musique folk-country (usage de guitare dobro, harmonica, un peu de violon et une voix traînante sinon nasillarde), dont les maîtres furent successivement Woody Guthrie, Willie Nelson, Kris Kristofferson, Emmy Lou Harris, sans oublier évidemment Bob Dylan, Isakov concocte une folk-music aux orchestrations léchées, voire sophistiquées, sans pour autant que cela trahisse la nature de ses textes. d’ailleurs, étonnement, le premier morceau, entamé par un duo piano-voix sur lequel vient vite se greffer le reste de l’orchestre, avec notamment un violon, nous laisse à penser que nous écoutons de la pop. Loin s’en faut.Le morceau est emprunt de nostalgie, à l’image de la photo de couverture, en noir et blanc.Une jolie entrée en matière. Dès « San Luis », on bascule vraiment dans la folk comme il semble aimer la construire. légère, souple, avec des instruments bien présents, ici une batterie à balais, une contrebasse et des choeurs.
Puis l’album défile, déroule tranquillement et Isakov propose toujours à nos oreilles, enfin les miennes en l’occurence, une folk inventive, où le banjo vient parfois se glisser comme sur « Bullet hole ». Gregory Alan Isakov possède une façon de chanter, presque narrative, qui n’est pas sans rappeler Roger Waters dans « The Wall », Bono dans « One », « America », « Where the streets have no name », ou bien encore Bruce Springsteen dans « Streets of Philadelphia », entre autres exemple. C’est un vrai bonheur pour moi de découvrir ce musicien.
« Was I just another one », « Caves », « Chemicals » s’enchainent par la suite sans que l’attention de l’auditeur ne retombe, même si le dernier nommé, une petite perle démarrée guitare-voix, ambiance début de journée, devant un café, mal réveillé, est d’une grâce à ravir. « Dark, Dark, Dark » nous ramène à un schéma plus traditionnel, avec l’appui de violon, de tambourin et de percussions.Sur ce morceau, Isakov nous gratifie de son talent au banjo.Tranquillement. Si j’aime un peu moins les deux titres qui suivent, « too far away » et « Where you gonna go », j’adore par contre « Wings in all black » qui clôt l’album. Une chanson qui pourrait se chanter au coin d’une cheminée ou sur une plage, devant un feu de camp.
Globalement, ce « Evening machines » est pour moi une belle réussite, que je vous invite à écouter, découvrir. Gregory Alan Isakov, un musicien sur lequel il faut s’attarder.
Guillaume.
Il était une fois… 1976!
Année marquée par de nombreux évènements, politiques, culturels, sportifs. Janvier voit le Concorde réaliser son premier vol commercial de Paris à Rio de Janeiro. En février ont lieu les JO à Insbruck, en Autriche. Mars, l’Argentine entre dans la dictature, le pouvoir militaire est dirigé par le général Videla. Avril, Jean Gabin préside, pour sa dernière apparition publique, la première cérémonie des Césars. Mai voit l’apparition du FLNC en Corse, par le biais de la revendication d’une « nuit bleue » marquée de plusieurs attentats. Après une épopée européenne complètement folle, l’AS Saint-Etienne arrivera en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions (mère de la Ligue des Champions actuelle), contre l’ogre du Bayern de Munich de Franz Beckenbauer. Juin est le théâtre, en Afrique du Sud, dans le quartier pauvre de Soweto, d’émeutes sanglantes qui feront plusieurs centaines de morts. Juillet, Simone Veil faire voter une loi antitabac qui réglemente la publicité de ce produit et l’obligation de la mention « abus dangereux » sur les paquets.
Au Canada, les JO d’été de Montréal verront le sacre de la jeune gymnaste roumaine Nadia Comaneci, du sprinteur français Guy Drut au 110 m Haies, et le double sacre du cubain Alberto Juantorena, sur 400 et 800 m. Novembre marque l’élection de Jimmy Carter à la présidence des Etats-Unis d’Amérique. Il sera le principal artisan des premiers accords de paix, signés à Camp David entre Israël et L’Egypte.
Déjà mise en avant par René Dumont en 1974, les problèmes liés au climat vont s’accentuer. La canicule très importante (déjà!!) survenue cette année-là, marquera les esprits, certains s’en souviennent encore. Et ne sera que le début d’une série qui se poursuivra jusqu’en 2018, un peu partout dans le monde.
De nombreuses personnalités tels la romancière Agatha Christie, le dirigeant chinois Mao Tsé Toung, l’acteur Jean Gabin, figure légendaire du cinéma français, le philosophe allemand Martin Heidegger, le compositeur de musique classique Benjamin Britten ou André Malraux, écrivain, ancien ministre de la culture sous De Gaulle, auteur du fameux discours dédié à l’entrée de Jean Moulin au Panthéon, disparaissent.
Place maintenant à l’histoire inventée :
Une maison cossue, dans le sud de l’Angleterre. Perchée en haut d’une colline. Bordée d’une forêt domaniale où se promènent biches et faons, rennes… en toute quiétude. La demeure, imposante, de style colonial, abrite en son sein un homme nommé Ringo Willy Cat, la soixantaine fringante et le cheveux poivre et sel, dont la maison laisser à penser l’homme fortuné. Jadis marié à une certaine Gabrielle, qui dit-il, lui a « brulé son esprit ».
Il a dû être un bel homme plus jeune. Les années passant, il a cultivé cet aspect de sa personnalité. Dans le village avoisinant, les gens parlaient de lui comme d’un « sale bonhomme », avare, distant, prétentieux. Amateur de chasse en Afrique, qu’il visitait régulièrement pour satisfaire sa soif de trophées animaliers.
Dans une pièce, au rez-de-chaussée, figure des « trophés » de ses pérégrinations chasseresses : Une tête de buffle accrochée au mur, une corne de rhinocéros, et une peau de crocodile du Nil, ainsi que des oiseaux de Thaïlande, spécimens aussi sublimes que rares. Cet homme avait pour fille, Sylvia, qui travaillait dans une boutique du village proche, le « shop around the corner ». Elle vivait de romances éphémères. L’élu du moment s’appelle Martin. Lui faisait partie d’un cirque. Entre eux, l’histoire était douce, et les au-revoir au petit matin sur le ton d’un « Bye bye Cherry ».. suivi d’un « you know.. I love you ».
Ringo, homme de principes ayant la culture des histoires au long cours, ne voyait pas d’un bon œil la façon d’aimer de sa fille. Malgré lui, il s’y soumettait. La première entrevue avec Martin fut un peu fraîche entre les deux hommes. Le premier voulant clairement faire sentir que Martin n’était qu’un oiseau de passage dans le ciel de Sylvia, se montra pourtant jovial, avenant, à la surprise de sa fille. Martin, lui, tout à l’envie de faire bonne impression, se retrancha derrière une timidité malvenue. Au sortir de ce premier face à face, Martin dit à Sylvia, qu’il surnommait tendrement « Sunny » : « Your daddy is cool ». Sylvia en sourit, connaissant la nature profonde de son père.
Un soir, les deux tourtereaux avaient décidé de sortir au village, d’aller dans le seul fish & chips local. En entrant, l’ambiance leur apparaît très étrange. Des tables fournies, où se jouaient des parties de backgammon, de poker, avec argent en jeu, d’autres avec des solitaires éclusant leur bière. Assis tranquillement dans cet endroit exigu et sentant fortement la cigarette, leur tête à tête avait été soudain troublé par une femme interpellant sèchement Paul. « Hey…Paul, who’s that lady with you..My man » lui dit-elle en regardant rageusement Sylvia. Blondie, ainsi se prénommait-elle, avait le regard noir et le cheveu blond peroxydé. Déchainée, Blondie avait poursuivi, s’en prenant cette fois à Sylvia qui ne demandait rien… : « If you wanna love somebedoy… live him now.. ’cause he’s MY man ». Paul et Sylvia sont surpris l’audace de Blondie. Paul s’interpose : « Blondie, please, stop this silly « love song »… I know you had me in the flesh, but now it’s over, my one and only love is for Sylvia ». Blondie, était considérée comme la « Devil woman » du coin, caractère sauvage, fille sans peurs, aimant se faire respecter dans cet univers très masculin, quitte à n’avoir pas toujours des comportements très courtois.
Sylvia n’en revenait pas de ce qui venait d’arriver. Elle restait muette, interdite. Voyant que Paul ne céderait pas, Blondie rentra sa colère, puis s’en fut rejoindre une tablée où des amis de longue date lui dirent de s’asseoir volontiers. Reprenant ses esprits, Paul se retourna alors vers Sylvia, lui prit fortement la main comme pour la rassurer, lui faire sentir que tout allait bien, qu’il était AVEC elle, tout en s’excusant d’un timide « sorry for you living this…. ». Il décidèrent alors de quitter cet endroit à l’atmosphère tendue, rugueuse, pour retrouver l’ambiance douillette de la demeure de Ringo. Sur le chemin du retour, Sylvia ne pouvait s’empêcher de revenir sur l’incident avec Blondie. Mais Paul, plus amoureux que jamais, se montra plein de tendresse avec sa chérie. Elle seule comptait à ses yeux, elle seule le rendait heureux. Arrivés à la demeure paternelle, ils passèrent la nuit à s’aimer follement tout en écoutant une ribambelle de musiques différentes. « You know what sweetie? » dit Paul à sa douce… »The only thing I want is kissing you, you kissing me.. ». En fond sonore, Freddie Mercury et Queen jouent « Somebody to love ».
Les deux tourtereaux s’endorment, le bonheur plein la tête.
Guillaume.
Un samedi avec Hubert Dupont et son M’Brass Band.
Samedi 16 Janvier, l’espace musique de la médiathèque a eu le plaisir d’accueillir pour la seconde fois (après la fête de la musique en juin 2014), le musicien et chef de band(e) Hubert Dupont, accompagné de son M’Brass Band, pour l’occasion composé de 9 musiciens : 6 cuivres dont 5 saxophones et un Tuba, un percussionniste avec sa grosse caisse, et un accordéoniste.
Au menu de cette rencontre musicale, un répertoire varié que le public présent (50 personnes, petits et grands) a pu apprécier pendant 45 minutes. Hubert Dupont et ses acolytes ont ouvert la séance par un morceau composé par Pee Wee Ellis (ancien membre de la section cuivres de James Brown), intitulé « Chicken ». Selon ses propres mots Hubert et son Brass Band ne jouent « que des tubes », « évidemment par écrits pour être joués en Brass Band, mais c’est ça qui est intéressant ! ». Alors après « Chicken », nous eûmes droit à « Kadji » du pianiste de jazz Don Pullen. Puis le Brass Band enchaîna avec le célèbre « Isn’t she lovely » de Stevie Wonder, « No mercy for me » du pianiste-organiste Joe Zawinul, ancien compagnon de route de Miles Davis et créateur-leader du Joe Zawinul Syndicate dans les années 90.
Pour terminer ce voyage musical à travers les styles, les continents, le M’Brass Band a joué un morceau d’une chanteuse-danseuse sud-africaine, Busi Mhlongo, intitulé « Awuku Umuzi ». Du jazz, de la soul, de la musique traditionnelle, Hubert et ses complices nous ont régalé et démontré que rien ne résistait à l’adaptation pour Brass Band.
Au final, un joli moment musical, une belle rencontre, très appréciée par le public présent.
Homme aux multiples projets, aux horizons sonores variés, Hubert Dupont est à la recherche de musiciens / musiciennes, pour compléter son Brass Band. Alors si cela vous intéresse, vous pouvez le contacter en allant sur le site : http://www.ultrabolic.com/
ou bien en vous rendant le samedi après-midi, au bar musical « Musique au comptoir » situé sous la Halle Roublot http://www.musiquesaucomptoir.fr/ , lieu de répétitions entre 16h et 19h.
Guillaume.
Le rock sud-africain a un nom : Skip and Die.
Je l’avoue, humblement, jusqu’à ce que ce groupe ne soit programmé cette année, à la 9ème édition du festival des Aventuriers, à Fontenay, je ne connaissais ni même n’avais jamais entendu parler du groupe sud-africain Skip and Die, composé de 3 musiciens (batterie ; guitares, cithare, banjo ; percussions aditionnelles, boucles électroniques) et d’une chanteuse volcanique dont le look rappelle étrangement Cyndi Lauper ou Nina Hagen !!.
J’ai donc comblé ce vide, en écoutant « riots in the Jungle« , paru en 2012, et surtout, en allant les voir à l’Espace Gérard Philipe, le 17 décembre dernier. Ce fut un choc, une révélation !!! Skip and Die a pris d’assaut la scène et le public, pour une prestation ébourrifante de deux heures, tout en spontanéité, énergie, générosité, tant vocale que musicale.
Le répertoire éclectique, savant dosage de mélodies venues d’Inde, de rock anglo-saxon, de reggae, et d’électro, sans oublier les racines sud-africaines, permit à la chanteuse Cata Pirata de s’en donner à coeur joie, occupant la scène avec une réelle énergie communicative. Oui Skip and Die est un groupe qui déménage, qui donne la pêche, redonne le sourire. Les 3 acolytes de la demoiselle, bien plus discrets, excepté le batteur, sont au diapason, chacun dans son regostre. Le public nombreux présent ce soir-là à l’espace Gérard Philipe, assista à une prestation sans temps morts (ni trompette…. 🙂 ).
A celles et ceux qui auraient manqué ce concert, et qui voudraient se rattraper, la prochaine fois, n’hésitez pas, courrez-y les yeux fermés…. le plaisir est au rendez-vous!!
Guillaume.