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Avec « Senjutsu », Iron Maiden remonte au front.


Voilà des mois que les fans, dont j’avoue humblement faire partie depuis que je les ai vu en 1982 à Baltard avec l’intronisation de Bruce Dickinson (ex-chanteur du groupe Samson) comme lead-singer en lieu et place de Paul Di Anno, oui ça fait des mois que j’attendais enfin la sortie, repoussée pour cause de pandémie, du nouvel album de Iron Maiden, groupe issu de la fameuse vague NWBHM dans les années 80, avec Def Leppard, Saxon, Judas Priest). Chose faite enfin le 3 septembre dernier, restait donc à trouver le temps pour écouter, disséquer, analyser cette nouvelle production de la bande à Steve Harris. Je ne m’attarderai pas sur la pochette qui nous offre leur mascotte historique Eddie en version samouraï, dans des tons sombres. Mais comme toujours, le graphisme est très réussi.

Place à la musique donc. Enregistré, comme son prédécesseur « Book of Souls« , à Paris, aux Studios Davout, « Senjutsu » a été mis en boîte en huit semaines pleines, entre deux tournées du « Legacy of the Beast Tour« , qui passera d’ailleurs par Paris l’année prochaine. 2 mois passés enfermés à écrire, composer, enregistrer. Car les membres du groupe voulaient concocter un album plein d’énergie. Volonté qui peut sembler paradoxale lorsqu’on connaît la durée moyenne des morceaux de l’album, 10 minutes environ. Mais cela n’effraie pas la troupe d’Iron Maiden, qui compose dix titres, la plupart estampillés du bassiste Steve Harris, le reste du duo Adrian Smith (guitare)-Bruce Dickinson (chant). Dave Murray, habituellement sollicité pour l’écriture est ici laissé de côté.

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Bon ok, vous dites-vous à ce stade…mais donc il donne quoi le Maiden 2021?. Tout d’abord, il faut signaler qu’il est produit par le même bonhomme que « Book of Souls ». Mais là, d’entrée, moi qui voue un culte absolu à Bruce Dickinson (photo ci-dessus), arrivé en 1982 au sein du groupe (je garde d’ailleurs un souvenir mémorable du concert qu’ils avaient donné à Baltard, le 17 mars de cette année-là) en remplacement de Paul Di Anno, je suis tombé des nues. Sur le morceau-titre de l’album, « Senjutsu », sa voix est très mal mixée, comme si il chantait à la cave, pendant que ses compères jouent au salon. C’est évidemment une déception tant sa voix habituellement si puissante, profonde, surfe sur les mélodies. Là, c’est moins flagrant, moins régulier. Reste que musicalement, ce morceau vous met de suite dans le ton. Iron Maiden est bien de retour. 

Après ce premier long morceau, le sextet anglais mené de main de maître par son bassiste-fondateur Steve Harris nous emmène sur « Stratego » (je vous recommande le clip). D’entrée un gros son, une batterie martelée à souhait par Nicko Mac Brain, puis Dickinson entre en piste, mais clairement, ce qui frappe, c’est sa perte de puissance vocale (à moins que ce ne soit le mixage qui donne cet effet), car pour le reste on reste sur du cousu main, de la belle facture mélodique. Si la triplette de guitaristes  (Gers, Smith, Murray) se régale, et même si effectivement j’éprouve du plaisir à écouter cet album, il ne comporte rien de franchement innovant, surprenant, ce qui faisait la force du groupe jusqu’alors. « Writing on the Wall » écrit par le duo Smith / Dickinson, qui suit (là aussi, voyez le clip), après une intro acoustique, passe en mode électrique. Encore une fois, Dickinson semble chanter de très loin, ne jamais dominer les instruments. C’est dommage. Sur ce morceau, les soli qui sont joués, sont ramassés, mélodieux. Aspect agréable qui a toujours été le sceau du groupe et de ses guitaristes. Puisque la recette intro acoustique puis passage à l’électrique semble leur convenir, les Vierge de Fer semblent enclin à en abuser. Troisième exemple avec « Lost in Lost World ». D’abord la guitare acoustique suivie de la voix de Bruce Dickinson, qui par magie, semble retrouver sa clarté. Deux minutes comme cela avant l’avalanche électrique. Mais là, Dickinson (où la prise de conscience qu’il fallait rééquilibrer les mixages?) semble retrouver son panache éternel, sa force vocale, ses modulations de tonalités dont il régale l’auditeur. Le morceau lance enfin l’album… enfin selon moi. Il dure neuf minutes trente. Une éternité, vous direz-vous, mais depuis quelques années, Iron Maiden a pris l’habitude de composer des morceaux longs (cf. « Book of Soul » ; et bien avant « Hallowed be thy Name ».. « Seventh son of the seventh son »….).

La suite, de « Days of Future Past » au terminal « Hell on Earth », nous propose une panoplie de titres toujours assez longs, mélodieux, avec miraculeusement la voix de Dickinson de retour, ce qui me ravit au plus haut point, même si par moment il va moins haut qu’auparavant (son cancer est passé par là), mais la technique, irréprochable l’aide à compenser et donc il régale toujours. Les morceaux sont de vraies fresques musicales, j’imagine déjà les mises en scène et les illustrations en images, ça va être spectaculaire. Les titres contiennent toujours ces fameux moments de break où l’on passe d’une mélodie à une autre, permettant aux guitaristes de s’exprimer joyeusement. « Darkest Hour » ou « Death of the Cellts » en sont de beaux exemples. L’album s’écoute tranquillement, sans lassitude. Le clou du disque vient, pour moi, avec « The Parchment » et « Hell on Earth », deux sublimes titres, qui symbolisent bien ce qu’est Iron Maiden. Un régal d’écoute. 

Au final, « Senjutsu », nouvel opus de la Vierge de Fer est un bon album, qui contient de belles perles, mais n’est pas le grand disque attendu. L’énergie espérée grâce aux huit semaines d’enregistrements est bien présente. Nul doute que sur scène, celle-ci sera bien rendue. J’attend cela impatiemment.

En tous cas ce disque peut faire passer de beaux moments pendant les fêtes de fin d’année. 

Guillaume.

Foghat, le blues-rock en étendard.


Ce groupe de blues-rock anglais voit le jour à Londres, en 1970, dans le sillage du british blues boom initié par un certain John Mayall et ses Bluesbreakers (traité dans ces colonnes) dans la deuxième partie des années 60. Le groupe, est alors composé de Dave Peverett, guitariste et chanteur, Roger Earl aux percussions, Tony Stevens à la basse. Bientôt viendra s’ajouter Rod Price à la guitare slide. Le premier album studio du groupe, sobrement intitulé « Foghat », paraît en 1972, avec la fameuse chanson « I just want to make love to you », qui sera repris par Willie Dixon. Produisant un blues-rock d’excellente facture, à la fois mélodique et puissant, Foghat traverse sans problèmes les 70’s, les 80’s, accumulant succès d’albums et tournées triomphales.

Puis viendra le temps des vicissitudes liées aux relations humaines, à la lassitude, à l’envie de faire autre chose. Le line-up du groupe change, évolue. Comble de cette évolution, le public se verra bientôt offrir deux versions de Foghat, l’originale et une dérivée formée par les membres qui ont qui ont quitté le bateau. En effet Peverett, membre fondateur, voyant les ventes décliner au cours de la décennie 80-90, quitte la formation originale, monte sa propre version de Foghat, en compagnie du guitariste Bryan Bassett. Deux Foghat en tournée simultanément ! Situation aussi cocasse qu’ubuesque. Finalement, tout ce joli monde va se réunir en 1993 et sortir un album titré  » The return of the Boogie Men », en 1994. Tout un programme. Depuis ce temps-là, le groupe publie régulièrement des albums, jusqu’à « Family Joules », sorti en 2003. Arrêtons-nous justement sur ce dernier opus.

Il s’agit à cette époque du 14ème album studio enregistré par le groupe, mais c’est le premier sans son membre fondateur, la décennie s’ouvrant funestement pour le groupe puisque Dave Peverett, décède en 2000 suite à un cancer des reins. Il sera remplacé par Charlie Huhn (chant, guitare rythmique) 5 ans plus tard c’est Rod Price qui s’éteint à son tour, suite à une crise cardiaque. Il est lui aussi remplacé par Bryan Bassett. Le groupe survit, se relève, et repart sur la route. Entre ces deux dates funestes, sort donc ce « Family Joules« , en 2003.  

Dès le début, avec « Mumbo Jumbo », on est plongé dans l’ambiance du bon vieux blues-rock chers aux groupes anglo-saxons, mais qui sonne comme du blues-rock fabriqué dans les états du sud américain. Ca tourne rond, c’est carré. Une rythmique bien en place, une voix posée comme il faut, un peu éraillée, le ton est donné. On dirait du ZZ Top, du Blackfoot, mais non, c’est du Foghat pur jus. Ca sonne juste, c’est puissant.
Ça s’enchaîne avec deux beaux morceaux, « Hero to Zero » et « Thames Delta Blues ». Si le premier fait un peu penser au Foreigner des premiers temps, le second nous embarque vers le sud des Etats-Unis, son blues bien gras, ses guitares dobros, avec des groupes tels que Lynyrd Skynyrd ou Allman Brothers Band, mais aussi Tony Joe White. Bref c’est un régal. Après un « flat busted » sans grand intérêt, arrive le slow de l’album avec « I feel fine ». Un joli titre avec en plus un solo de guitare tout en mode plaintif, sublime. Vient ensuite pour redémarrer, le tonitruant « I’m a rock’n’roller ». Ca commence poignée dans le coin et ça va jusqu’au bout sans faiblir, le chanteur s’en donnant à coeur joie. S’en suit « Long train coming », aux accents rythmiques zeppelinien voir faisant penser à Aerosmith, surtout au niveau de la guitare. très plaisant. « Looking for you », qui démarre sur une ligne de basse, puis fait place à un morceau qui tourne bien rond, une mécanique bien huilée. C’est précis, lourd, ça avance sans fioritures. « Sex with the Ex », sorte de ballade bluesy un peu peu appuyée, est très bien exécutée. « Self Medicated » est un titre fait ^pour la scène, avec ses breaks de batteries, qui appelleront sans doute le public à se manifester sur injonction du chanteur. Pour finir cet album, les membres de Foghat offrent puis enchaînent « Mean Voodoo woman », un blues-rock bien appuyé, puis enfin le superbe « Voodoo Woman Blues », adaptation du titre écrit par le jazzman Jay Mac Shann en 1945. 

En conclusion, je dirai que « Family Joules » est un bon album, certes sans énormes surprises, mais qui recèle tout de même d’excellents morceaux qui feront le bonheur des amateurs de blues-rock. Je vous en ai choisi quatre.

Guillaume.

007, Craig s’en va, un nouveau chapitre va s’écrire.


Dans l’histoire de la saga de l’agent secret britannique le plus célèbre au monde depuis bientôt 60 ans, inspirée je le rappelle des romans d’espionnage de l’auteur anglais Ian Fleming (qui fut aussi journaliste et officier du renseignement naval militaire britannique), le chapitre Daniel Craig (dernier à droite sur la photo ci-dessus) va se refermer avec le dernier épisode tourné avec cet acteur dans le rôle de James Bond, agent 007, dans le film « No time to die » sorti tout récemment (j’y reviens d’ailleurs en fin d’article).

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En effet, après 15 ans passés à endosser ce célèbre costume, d’abord dans « Casino Royale »(2006), titré ainsi en référence au film de 1967 réalisé John Huston avec au casting David Niven, Ursula Andress, Woody Allen, Orson Welles, Péter Sellers, qui narre les aventures de James Bond retiré du monde dans son château, après « Quantum of Solace » (2008), « Skyfall » (2012), »Spectre » (2015), « No time to die » (2021) est donc le dernier film de la série 007 dans lequel l’acteur incarne le célèbre agent secret britannique. En effet il a décidé de remiser le costume au placard des souvenirs de tournages, de rendre la fameuse Aston Martin à son garage, pour passer à autre chose. Lorsqu’il fut nommé en 2006, si certains professionnels comme fans absolus de 007 étaient sceptiques quant à son aptitude pour succéder à Pierce Brosnan dans le rôle de James Bond, il a très vite convaincu tout le monde, relancé la série, par son jeu dynamique, lié à un flegme tout britannique, son physique surentrainé lui permettant de réaliser parfois des cascades. La franchise James Bond ne s’est jamais aussi bien porté depuis qu’il a repris le rôle. Donc autant dire que celui ou celle (car oui, il est possible que dans le prochain épisode, ce soit bel et bien une femme qui tienne le rôle tant envié !, ce qui serait une première dans l’histoire de la saga), qui lui succèdera, portera une lourde responsabilité. Car vous le savez, jusqu’ici, seuls six acteurs, tous britanniques, ont incarnés James Bond : Georges Lazenby (ci-dessous, dans « Au service secret de sa Majesté », 1969), Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et donc Daniel Craig.

 

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Personnellement, j’ai découvert James Bond sous les traits de Roger Moore (Le Saint, Amicalement vôtre) dans les années 80, à la télévision lors de diffusion des films ou au cinéma. J’avais donc pu observer es prestations dans « Vivre et laisser mourir » (1973) avec Jane Seymour, puis aux côtés de Christopher Lee, Maud Adams, Britt Ekland dans « L’Homme au pistolet d’or » (1974), Barbara Bach, Curd Jurgens, Richard Kiel « Requin » dans « L’espion qui m’aimait » (1977), Michael Lonsdale, Richard Kiel »Requin », Lois Chiles Goodhead dans « Moonraker » (1979), ou encore Grace Jones, Christopher Walken, Patrick MacNee (connu pour sa participation à la série télévisée « Chapeau melon et bottes de cuir ») dans l’épisode titré « Dangereusement vôtre » (1985), m’ont marqué. Dans « Rien que pour vos yeux », en 1981, il a pour partenaire une jeune comédienne, Carole Bouquet. J’avais aussi beaucoup aimé « Octopussy »,(1983) avec Louis Jourdan, Steven Berkoff, Vijay Armitraj (ex-tennisman de très haut niveau époque Mac Enroe-Borg). 

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Puis grâce à mon père j’ai découvert les premiers James Bond, ceux incarnés par Sean Connery (ci-dessus). Quel régal. Présence, flegme, détachement, jeu juste et des films, qui s’ils ont vieilli aujourd’hui, n’en conservent pas moins un charme évident. Outre celui cité en début d’article, je peux évoquer « Bons baisers de Russie » (1963), avec Robert Shaw (« Jaws,1975, Steven Spielberg), « Goldfinger »(1964) avec Gert Fröbe (Paris Brûle t-il », « Le salaire de la peur »…), Desmond Llewelyn alias « Q » (qui d’ailleurs sera de toute la saga jusqu’à « World is not enough » (1999), Harold Sakata, « Opération Tonnerre » avec Adolfo Celli, Claudine Auger (1965). Tous de très bonne facture. Plus tard il reviendra en 1983, dans « Jamais plus Jamais » (affiche ci-dessous), où il se confronte à Klaus Maria Brandauer et sa partenaire féminine Kim Basinger. Il affrontera Barbara Carrera. La musique du film sera signée de Michel Legrand.

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Puis vient la période incarnée par Timothy Dalton, avec des films sans grand intérêt. D’abord, en 1987, « The living daylight » (« Tuer n’est pas jouer »), puis deux ans après, en 1989, « Licence to kill », avec Carey Lowell, Robert Davi, ou encore le jeune Benicio Del Toro, et toujours Desmond Lewelyn, bien sûr, dans le rôle de « Q ». Dalton est trop limité dans son jeu, celui-ci se réduisant à des jeux de regards, de sourires entendus, bref là comédie n’avait que peu de place. Dur pour lui qui possède une formation d’art dramatique théâtral. Les deux épisodes ne seront pas des succès commerciaux escomptés.

 

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Ensuite c’est l’acteur Pierce Brosnan , vu notamment dans « Mrs. Doubtfire en 1993, avec Robin Williams et Sally Field, ou encore dans « The Ghostwriter »qui date de 2010, avec Eli Wallach, Ewan Mac Gregor, James Belushi, Kim Cattrall, qui va endosser le costume du célèbre agent secret. Avec lui et son style gravure de mode au sourire ultra-bright, coiffure toujours nickel, le sens de la comédie reviendra dans le jeu. Nous le verrons d’abord dans « Golden eye » (1995), où il fait face à Sean Bean. Ce film voit aussi pour la première fois apparaître « M » sous le traits de Judi Dench. Elle sera présente dans les deux films suivants World is not enough » (1999)et « Meurs un autre jour » (2002) .Enfin il faut savoir que c’est le premier James Bond tourné après la chute de l’URSS et la fin de la guerre froide. Un très bon cru.

Les scènes de Pierce Brosnan face à Sophie Marceau dans « World is not enough » (« Le Monde ne suffit pas »), sorti en 1999, prouvent que ce duo (Sophie Marceau incarne la méchante Elektra King) fonctionne très bien. Son sens de la comédie, de la répartie, alliés à cet humour so british, cet air détaché qu’il donne à son personnage le rendent très sympathique aux yeux du public. Loin de l’image dure et froide des agents secrets. Ce film sera d’ailleurs un vrai gros succès international pour la franchise, avec Brosnan dans le costume de 007.

Nous aurons droit en 2002 à un très spectaculaire « Meurs un autre jour »(Die another day »). Ce film vient célébrer les 40 ans d’existence de la série James Bond. Il sera truffé de références au premier de la série  » James Bond contre Dr. No ». Les scènes censées se passer à la frontière de la Corée, d’où il s’échappe en char, les scènes d’escrimes, la scène finale avec l’avion en feu qui se désintègre (curieusement l’épisode 9 de « Star Wars » possède ce même genre de scène), feront de ce film un des meilleurs de la saga. Le tout sur un rythme incroyable.

En 2006, Daniel Craig prendra le relais jusqu’à aujourd’hui, avec le succès que l’on sait. « No time To Die », réalisé par Cary Joji Fukunaga, qui clôt donc sa participation à la saga 007, nous montre Craig, retiré des affaires, passé du côté de la CIA, mais rappelé par le MI6, pour résoudre une affaire suite au vol d’arme bactériologique mortelle. On y retrouve aussi Léa Seydoux, témoin de la mort de sa mère, puis plus tard, confrontée à son tueur. On découvre Craig en père de famille, tourmenté, tiraillé, loin du personnage parfois froid, lisse qu’il pouvait incarner au début et qu’il s’est évertué à rendre plus humain au fil des films.

Les cascades, courses poursuites  sont réglées superbement. La séquence d’ouverture est époustouflante. Surtout ce film nous présente la personne (je garde le mystère, vous découvrirez son identité par vous-mêmes en allant voir le film) qui va succéder à Daniel Craig pour incarner 007, ce qui d’ailleurs amène des scènes assez cocaces. Le casting est brillant, avec Ralph Tiennes (M), Rami Malek (Safin), que l’on avait découvert sous les traits de Freddie Mercury dans « Bohemian Rhapsody », rôle pour lequel il fut oscarisé, Naomie Harris (Miss Moneypenny), Anna de Armas (Paloma), Lashana Lynch (Nomi), Ben Whishaw (Q). Les lieux de tournage sont encore une fois très variés, allant de l’Italie à Cuba en passant par le Japon, le Danemark. Voir ce dernier volet vaut le coup, assurément. 
Seul bémol, la musique de Hans Zimmer, et la chanson d’ouverture, qui ne restera pas dans les annales. A propos de musiques, si donc vous connaissez évidement le thème principal composé par John Barry, vous aurez sans doute noté ces dernières années que chaque film de la saga est accompagné d’une chanson-titre interprétée par un ou une artiste. Ainsi il eu récemment Adèle pour « Skyfall » en 2012, Sam Smith pour « Writing’s on the wall » tiré de la BO de « Spectre » en 2015, mais il y a eu également au générique de la saga des artistes telles que Shirley Bassey avec « Diamonds are forever » pour le film du même titre en 1971, Tina Turner en 1995, pour « Golden eye », le groupe A-HA en 1987 pour « Living Daylight », Duran Duran avec « A view to a kill » pour le film de 1985 « Dangereusement vôtre », et donc pour le tout récent « No time to die » c’est la chanteuse Billie Eilish qui s’y colle avec « No time to die ». 

Je vous laisse avec quelques bandes annonces des différents films de la saga 007. Cela rappellera sans doute des souvenirs à nombre d’entre vous.

Guillaume.

Bad Company court toujours.



Bad Company, groupe phare de la scène hard-rock du début des 70’s, puisque formé en 1973 par le chanteur Paul Rodgers et le batteur Simon Kirke, tous deux anciens membres du groupe Free, auxquels se joignent le guitariste Mick Ralphs, ancien membre de Mott The Hoople, et Raymond Burell, ancien bassiste de King Crimson, a publié en 1979, un live enregistré lors d’une tournée dans le Maryland aux Etats-Unis. Le disque s’intitule « Still running« . Le groupe a enregistré 12 albums studios en 22 ans de carrière entre, 1974 et 1996, plus huit albums live bien sûr, dont celui qui nous occupe aujourd’hui.

Ce qui frappe d’entrée à l’écoute du disque, c’est la qualité plus que moyenne du son. Mais c’est souvent le cas lors des albums enregistrés en live en plein air, ce qui est le cas ici, hélas, trois fois hélas!. La voix de Paul Rodgers, pourtant puissante, semble parfois lointaine, et le son saturé des guitares  de manière permanente. Pas facile dans ces conditions de se mettre à apprécier ce groupe. Pourtant il est clair que celui-ci déploie une énergie réelle, face à une foule très nombreuse (voir photo intérieure du disque), que l’on entend en fond sonore entre les morceaux.

Alors côté musique justement. A l’égal de ce qui se faisait au début des 70’s avec Deep Purple, Led Zeppelin, Black Sabbath, et quelques autres, Bad Company propose un hard-rock efficace, ramassé, sans fioritures. Paul Rodgers dirige vocalement tout cela avec une maîtrise totale. Sur « Still running », les morceaux s’enchainent en cadence, depuis « Bad Company », jusqu’au terminal « Can’t get enough » véritable stéréotype du morceau hard de l’époque, puissant et mélodique, en passant par des perles telles que « Movin’on », les bluesy « Shooting stars », « Rhythm machine », la ballade « Feel like makin’ love », le prenant « Rock’n’roll fantasy », la belle version de « Hey Joe » de Jimi Hendrix.

Bref ce live est mal servi par sa qualité sonore qui gache vraiment le plaisir de l’écoute (quelle honte pour les producteurs-distributeurs qui l’ont ressorti en 2020, de ne pas avoir retravailler le son, dépoussiéré les bandes, de façon à rendre plus audibles les morceaux!). Mais malgré ce désagrément, il reste le plaisir tout de même d’écouter de bons morceaux d’un groupe de hard, qui s’il continue de tourner, a tout de même l’essentiel de sa carrière derrière lui.

Guillaume.

Après Prince, Jimi, Bob et David, voici John Lennon version Jazz.


Dans la série « que valent le répertoire de vos idoles en mode jazz? », j’ai déjà ici donné mon point de vue sur les disques concernant Prince, Bob Marley ou Jimi Hendrix et plus récemment David Bowie. Voilà maintenant que c’est le tour de la légende John Lennon, ex-Beatles, devenu chantre de la paix et de l’amour dans le monde aux côtés de Yoko Ono dans les années 70’s, jusqu’à son assassinat le 8 décembre 1980, de « subir » cet assaut musical de jazzmen et jazzwomen pour réinterpréter son répertoire. Toujours à la baguette, le talentueux Lionel Eskenazi a rassemblé pour l’occasion des noms prestigieux tels que le saxophoniste-guitariste et chanteur Curtis Stigers, le chanteur anglais Joe Jackson, le guitariste et chanteur de blues Lucky Peterson (disparu en 2020), NGuyen Lê (déjà présent sur la version hommage à Jimi Hendrix), le guitariste Al di Meola, la chanteuse-pianiste brésilienne Tania Maria et le pianiste, compositeur et chanteur italien Stefano Bollani, pour les plus connus. Bref, du très lourd! Voyons maintenant ce que ça donne. L’album s’ouvre avec la voix plaintive et bluesy de Curtis Stigers qui chante un très beau « Jealous Guy ». Ça sent la douleur, la tristesse. Le tout accompagné d’un tres bon trio piano-batterie-contrebasse. Superbe. Ensuite c’est une fille, entendez « Girl » qui s’invite à nos oreilles, magnifiquement chantée par le vétéran de la pop anglaise Joe Jackson, dans un registre piano-voix que je ne lui connaissait pas. Bluffant. Après quoi les Pink Turtle (les Pink..Floyd étaient pas disponibles😉) revisitent le tube mondial « Imagine » en mode instrumental ambiance funk cool. Ça fonctionne. Retour au Blues avec l’immense et regretté Lucky Peterson qui chante l’évidence même « Yes Blues ». Un régal.

Puis arrive sans crier gare une voix féminine qui m’est inconnue, celle de Daria, qui interprète « Strawberry fields forever » avec délicatesse, souplesse vocale sur fond de musique indienne. Plaisir. A peine suis-je sorti de ce morceau que déboule un pianiste de jazz finlandais, IIro Rantala qui m’attrape et joue un « oh my love » tout en subtilité comme savent le faire les musiciens nordiques qui ont une sensibilité vraiment particulière. Ce titre figure sur l’album « My working class hero » qu’il avait composé en hommage à John Lennon en 2015. Je vais me dépêcher de découvrir sa discographie. Après cet amour en mode finlandais, Nguyen Lê, guitariste, nous trimballe en Inde pour un « Comme together » étonnant, sur lequel il laisse son expression se dérouler, ce qui donne une très belle couleur au titre. De plus il est accompagné de 3 chanteurs (2 hommes, 1 femme). L’aspect jazz-fusion du morceau le rend totalement neuf. Superbe. Un autre virtuose de la guitare succède à Nguyen Le, il s’agit de Al di Meola. Sa version de « Dear Prudence », sur des tonalités quasi flamencas, est très belle. Son jeu est fluide. On entend presque ses doigts courir sur le manche. Sorti de cet instant gracieux, revoilà Jen Chapin et le Rosetta trio, entendue sur l’opus dédié à David Bowie, elle y chantait « Starman ». Là c’est un « nobody told me » presque intimiste qu’elle interprète avec guitare, et une contrebasse. Magique. Je parlais plus de la Finlande. C’est maintenant les forêts norvégiennes que nous visitons grâce au piano de Stefano Bollani. Ça vous transporte. De là-haut j’entend la voix de la brésilienne Tania Maria qui nous dit « Imagine ».. Le tout sur un rythme de jazz cool… Ça groove en douceur, c’est juste beau.

Après ce très joli moment, un guitariste nommé Stephen Bennett (rien à voir avec Tony Bennett) nous gratifie d’un « Because » tout en touché et musicalité. Entendre ce morceau joué ainsi est vraiment spécial. Puis la voix lancinante et timbrée de Muriel Zoe, chanteuse allemande néée à..Hambourg (ville où les Beatles ont joué à leurs débuts hors Angleterre) donne à entendre une version toute en retenue du classique « A hard day’s night ». « Nowhere man » qui suit est joué sur un rythme très cool, de presque fin de jour, ou fin de nuit, selon votre humeur d’écoute, par un duo de jazzmen allemands, les frères Roman (piano) et Julian (trompette) Wasserfuhr. Une belle découverte. Un « Beautiful Boy » est ensuite appelé, sussuré devrais-je plutôt dire ici par la chanteuse Laura Crema. Une chanson en mode jazz cool. Avec un piano qui dialogue avec le chant de belle manière. Pour vraiment terminer ce bel hommage à John Lennon, place à un instrumental, qui parfois nous emmène dans les étoiles. Ici c’est carrément un voyage « Across the Universe » qui est suggéré par le piano aérien de Bill Anschell. Comme un dernier salut à l’artiste, mais aussi à l’ange bienveillant que se voulait être John Lennon vis à vis de ses condisciples humains.

Guillaume.

David Bowie version Jazz, qui l’eût crû ?


Après Prince, Bob Marley, et Jimi Hendrix, dont les répertoires musicaux en version jazz ont déjà été évoqués ici, voici donc venu le tour du grand David Bowie d’être passé à la moulinette de ce genre musical. Lui, enfin surtout son répertoire. Pour cela, Lionel Eskenazi, qui chapeaute chacun de ces projets, a réuni une belle brochette de talents. Jugez plutôt : le pianiste Bojan Z, le trompettiste Eric Le Lann, le guitariste Pierre Jean Gaucher, ou encore les chanteuses Laîla Biali, Cinzia Bavelloni, la française Keren Ann, parmi beaucoup d’autres. Cet album, « David Bowie In Jazz » est sorti en 2020.

Cet hommage au dandy anglais démarre par une superbe version du tube « Let’s dance ». Ça commence par une intro voix-contrebasse, puis le piano, les claviers s’installent très vite et tout s’emballe. La voix souple et chaleureuse de Laila Biali, chanteuse canadienne qui a travaillé avec Sting, et l’ambiance installée, forment une très belle entrée en matière. Nul doute que Thin White Duke eut apprécié cette version. Dans la lignée, c’est une autre chanteuse qui prend la suite, Cinzia Bavelloni. Elle s’attaque à « Lady Stardust », sur un mode smooth jazz des plus agréables à écouter. La trompette qui prend le solo (dommage que nous n’ayons pas le détail des accompagnateurs…), puis le xylophone nous transporte vers un rivage qu’on imagine calme et paisible. Bojan Z (Zulfikarpasic de son vrai nom), que j’avais découvert à l’Européen à Paris voilà 15ans, revisite en mode trio le classique « Ashes to Ashes ». Le résultat, subtil, est très beau. Bojan Z y met toute sa musicalité.

Vient ensuite une chanson écrite en hommage à Andy Warhol, ici interprétée par la chanteuse Caecilie Norby, soutenu par un trio de haute qualité. Sa voix se promène sans souci, se faisant transmetteuse de l’administration éprouvée par Bowie envers Warhol. On enchaîne ensuite avec « The Jean Genie », chanson maintes fois reprise, ici jouée façon blues avec guitare dobro et harmonica par le groupe Yelloworld, spécialiste des reprises de David Bowie. Très belle version. Puis le trompettiste Eric Le Lann, accompagné d’un solide trio, revisite « Lire on Mars ? », chanson qui résonne étrangement à l’heure des explorations de la planète rouge, de son sol, son atmosphère, en vue de futurs voyages. Mais revenons à la musique. La trompette de Le Lann joue comme chantait Bowie, dans une forme de complainte. C’est très réussi. « The man who sold the world », ici pris en voix par Miriam Aida, est joué sur un rythme flamenco et chanté en mode jazz. Le mariage des 2 vaut l’écoute. Puis arrive l’un des titres phares de la carrière de Bowie, « Space Oddity », qui démarre par ces fameux mots « Ground Control To Major Tom ». S’il est difficile, là plus que sur les autres titres déjà évoqués, de ne pas « entendre » la voix de Bowie quand la chanteuse Grazzia Giu se coltine ce titre, elle s’en sort plus que bien, remplaçant le côté dramatique initial voulu par Bowie, par une longue plainte, une douleur retenue, sentiment renforcé par cette voix qui tient sur un fil, en équilibre, celui de la vie. Superbe. S’en vient ensuite « Aladdin Sane » ici joliment rendu par le talentueux guitariste Pierre-Jean Gaucher dans une version mi jazz cool mi jazz fusion. Federica Zammarchi offre une version « club de de jazz » de « Lady grinning soul ». La voix est là, tout est en place, mais aucune émotion ne sort de cette interprétation. Gâchis. Tout l’inverse avec Jen Chapin et le Rosetta trio sur « Starman », c’est enlevé, léger, la voix est appliquée sans trop appuyer, le timbre légèrement aiguë ajoute une petite touche très agréable à ce morceau virevoltant. Puis on tombe sur une interprétation déroutante de « Heroes », par le Delta Saxophone Quartet. C’est lent, presque méconnaissable. Déroutant au possible. Heureusement arrivent les Yelloworld, spécialistes ès Bowie. Ils nous embarquent pour un « Moonage daydream » de haute tenue. Le voyage musical est réussi. Tiens revoilà Cinzia Bavelloni, sur un fond de trio jazz très swinguant, avec « DJ ». On se croirait transporté dans les 30’s.

Après avoir eu droit à la superbe version vocale par Grazzia Giu, c’est maintenant Franck Wolf, pianiste, qui nous donne son interprétation de « Space Oddity ». Tout en subtilité, en douceur. Le groupe vocal Puppini Sisters revisite « Changes » en y donnant un aspect swing assez ravissant. Pour terminer cet hommage au génial David Bowie, c’est Mike Garson  qui se colle à la tâche. Le pianiste s’amuse et ça se sent en revisitant le célébrissime « Let’s dance », déjà  chanté en ouverture du disque par Laîla Biali.

Enfin en bonus track, la belle voix de Keren Ann chante « Life on Mars » dans une orchestration à cordes superbe. De quoi très bien terminer ce bel opus qui rend hommage au talent de chanteur-compositeur-interprète de David Bowie. Quoiqu’il en soit, le résultat est bluffant par moment, surprenant à d’autres, déroutant aussi, mais la qualité des interprètes donne à ce projet une densité que n’aurait sans doute pas renié David Bowie.

Guillaume.

 

Il y a 30 ans disparaissait David Lean.


Né en Angleterre en 1908, fils de Quaker (mouvement dissident de l’Eglise Anglicane fondé au XVII ème siècle) Sir David Lean, avant de devenir un réalisateur brillant qui réalisera des films marquant l’histoire du cinéma mondial, était un éditeur de film dans les années 30. Pas très enclin aux études, il commence par aider son père dans son entreprise. Puis il se consacre très bientôt au cinéma, où il passe toutes ses matinées, marque un goût prononcé pour le romanesque et les grandes figures historiques, loin des stéréotypes d’une culture élitiste que sa condition sociale modeste lui interdit d’approcher. En 1927, sur le conseil avisé d’une tante, il travaille un mois non payé aux studios Gaumont. Après de menues tâches, il est promu clapman puis troisième assistant-réalisateur. Son univers est trouvé, sa voie toute tracée. Reste à la construire. Après avoir travaillé aux actualités de la Gaumont  en tant que monteur, il occupe cette fonction dès 1935 sur des films, jusqu’en 1942. Période fructueuse qui lui permet d’acquérir expérience et sens du rythme dans la narration. Il va pouvoir passer à l’étape suivante, la réalisation de ses films.

1942, c’est d’ailleurs l’année de son premier film en tant que réalisateur, avec « Ceux qui servent en mer », dont le scénario est écrit par Noël Coward (photo ci-dessus). Il adaptera 3 de ses pièces de théâtre, dont « Brève rencontre », qui en version cinéma, sera considérée comme marquant un tournant dans le cinéma anglais d’après-guerre et sera une véritable rampe de lancement pour David Lean. Ensuite il décide de se tourner vers l’oeuvre du romancier Charles Dickens et d’en adapter 2 oeuvres, « Les Grandes espérances » (1946) et surtout « Oliver Twist » (1948) avec dans les rôles principaux Alec Guinness et Robert Newton. Quelques années plus tard, en 1954, il réalisera une adaptation un peu loufoque du Roi Lear, dans « Chaussure à son pied », qui se déroule à l’époque victorienne, dans la ville de Manchester.

Durant sa période hollywoodienne, entamée en 1955, David Lean va profiter de l’apport indéniable de la couleur sur la pellicule pour développer des films à grands spectacle, au nombre des quels on trouvera bien sûr le fameux « Pont de la Rivière Kwaï » (1957), dans lequel on retrouve Alec Guinness en officier anglais prisonnier de guerre, aux côtés de William Holden, puis la grande fresque « historique représentée par « Lawrence d’Arabie » (1962) (photo du dessous), qui sera son véritable chef d’oeuvre sur grand écran, avec une distribution de haut niveau : Alec Guinness encore, mais aussi Omar Sharif, Peter O’Toole, Anthony Quinn (photo ci-dessous). La musique est signée de Maurice Jarre. Enfin, en 1965, il termine cette série de films à succès avec le « Docteur Jivago », emmené par un Omar Sharif remarquable, accompagné de la comédienne Julie Christie et du fidèle Alec Guinness. Là encore, c’est Maurice Jarre qui signe la partition musicale du film.

Suite à l’échec critique de son film « La fille de Ryan » en 1970, David Lean décide de cesser toute activité de réalisateur. Pour autant, il essaye de monter des projets qui finiront finalement dans les mains d’autres réalisateurs. Ainsi ce sera le cas pour « Ghandi », avec le comédien Ben Kingsley (1982), finalement tourné par Richard Attenborough, sur fond de musique composée par l’immense musicien indien Ravi Shankar. Ensuite, « Le Bounty », repris par Roger Donaldson en 1984, avec au casting Mel Gibson, Anthony Hopkins, Laurence Olivier, Daniel Day-Lewis, sur une musique du compositeur Vangelis. Il s’agit d’un remake du film tourné en 1962 avec Marlon Brando sous le titre « Les révoltés du Bounty », et enfin « Out of Africa » (1985), finalement tombé dans les mains de Sydney Pollack, avec le couple Robert Redford-Merryl Streep à l’écran, sur musique de John Barry, qui signa celles des premiers James Bond, comme « James Bond contre Dr.No »(1962), « Bon Baisers de Russie » (1963), « Goldfinger » (1964), « Opération Tonnerre » (1965), de « Macadam Cowboy », de « L’homme au pistolet d’or » (1974), et plus tard de « Danse avec les Loups » (1990), parmi beaucoup d’autres. Mis à part peut-être « Le Bounty », dont le succès sera moindre, les deux autres films connaitront une vraie renommée internationale et deviendront de véritables classiques du cinéma mondial.

Lorsqu’i décède en 1991, David Lean, qui laisse donc derrière lui quelques chef-d’oeuvres cinématrographiques, sans avoir jamais reçu de distinctions professionnelles (Oscar, Césars, Ours d’Or… etc…). Un comble vis-à-vis de ce grand nom du cinéma mondial.

Guillaume.

John Mayall, le pionnier anglais


Dans les années 60’s, alors que le blues est une musique avec un passé très riche aux Etats-Unis et des interprètes célèbres (Rober Johnson, le pionnier, mais aussi B.B. King, John Lee Hooker, Charley Patton….), l’Angleterre (déjà sous le charme absolu des Beatles et des Pierres Qui Roulent, que la presse se tient d’opposer alors que les garçons sont amis et se côtoient régulièrement, en studios ou au dehors) voit déferler le Bristish blues boom, mouvement initié par celui qui permis la véritable éclosion auprès du grand public d’Eric Clapton, de Jeff Beck, Jimmy Page . Après avoir donc évoqué les 3 guitaristes précités, je me devais de mettre en lumière celui qui leur a donné l’occasion de voir leur carrière décoller : John Mayall, guitariste-chanteur-harmoniciste-pianiste, entouré de ses Bluesbreakers, groupe qui a également compté dans ses rangs, Peter Green, (futur fondateur de Fleetwood Mac avec Mike Fleetwood), en 1967) ou Mick Taylor, futur membre des Rolling Stones.

Comme vous le voyez, « l’écurie » de John Mayall a permis l’éclosion, la révélation au grand public de nombreux très bons guitaristes, qui depuis les années 60, régalent nos oreilles, à travers de nombreux groupes et styles musicaux. C’est dire la contribution du bonhomme à l’histoire du rock, du blues, depuis les 55 dernières années. L’homme aux multiples talents, va dans les années 60, insufflé une nouvelle force à la musique anglo-saxonne, avec l’apport de ce blues dont il est grand fan. Mélangeant cette musique née des chants d’esclaves noirs dans les plantations des grands propriétaires blancs ou sur les chantiers de chemins de fer aux Etats-unis, où elle émergera sous la domination raciale alors en vigueur, puis donc arrivée en Europe après la seconde guerre mondiale, John Mayall va être la figure de proue de ce nouveau courant cité plus haut.

Nombre de musiciens passés par son groupe ont par la suite connu des carrières florissantes : Eric Clapton, Jeff Beck, Mick Taylor, Peter Green, ainsi que Walter Trout ou Coco Montoya. Belle brochette, de quoi satisfaire tous les amateurs de guitares des années 60’s, qui sans le savoir, découvrent à travers eux les grands noms du blues dont je parle plus haut. Cette mise en lumière d’une musique cachée, quand elle n’est pas interdite, aux Etats-Unis, aux début du 20 ème siècle, et de ses pionniers, va permettre au grand public de vraiment mettre le doigt sur un pan d’histoire musicale et sociale, jusqu’ici méconnue, si ce n’est inconnue.

Depuis sa période pionnière, John Mayall a poursuivi une carrière riche en albums, rencontres, lui permettant sans cesse de faire connaitre ou redécouvrir sa musique favorite aux générations qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui. Prolifique, avec 65 albums (live compris!) depuis 1965 jusqu’à 2019, le bonhomme n’a pas chômé! De quoi laisser une empreinte indélébile au panthéon de la musique britannique du 20 ème siècle.

Si vous avez l’occasion de le voir sur scène, foncez, car l’âge aidant, John Mayall se fait de plus en plus rare. En attendant je vous laisse le découvrir à travers une petite sélection de vidéos. Profitez bien !

Guillaume.

Eric Clapton, une vie en Blues majeur.


Quel point commun y-a-t-il entre The Yardbirds, Derek and the Dominos, , Blind Faith, John Mayall and The Bluesbreakers, Cream ? vous ne voyez pas? la réponse est que tous ces groupes issus de la vague du British Blues Boom dans les années 60’s, ont vu passé en leur sein le prodigieux guitariste-chanteur-compositeur anglais Eric Clapton, né en 1945 à Ripley.

La première fois que j’ai entendu parler de lui, j’avais 14 ans, au temps béni des années collèges, des premiers concerts, et des cheveux longs (Si si Laurent, Carine, j’vous jure, à cette période-là, j’avais les cheveux bien plus longs qu’aujourd’hui). J’écoutais (pas le disc-jockey, non, lui il est dans la voiture qui l’emmenait sur la fameuse route de Memphis) alors beaucoup de choses, allant de Claude Nougaro, Eddy Mitchell à Iron Maiden, Def Leppard, Saxon. Bref, un grand écart stylistique et musical. Et puis vint la découverte, que dis-je la révélation… ! Un ami me parla d’un guitariste anglais nommé Clapton, me disant « écoute l’album « 461 Ocean Boulevard » (1974) et le live « Just one night » (1980) ». Ce que je fis. Là, une évidence, je découvrais un musicien fin, subtil, au jeu et au son ultra reconnaissable, une voix inimitable. Dès lors je me suis attaché à ce musicien, le voyant pas moins d’une dizaine de fois sur scène, dans des configurations et à des époques différentes (la pire pour moi étant celle de son album au son ultra commercial « Journey man », et d’un concert donné au Zénith, qui fut, à mon goût, pathétique). En solo et en mode acoustique à Bercy, en mode électrique avec des formations de haut vol le reste du temps, Clapton, musicien sans fioritures et loin de l’aspect cabotin de nombre des ses confrères, a, depuis plus de 50 ans, traversé les styles, marquant des générations de public comme de guitaristes en herbe.

De ses débuts en 1963 au sein des Yardbirds (2ème en partant de la droite sur la photo ci-dessus- il y restera jusqu’en 1965 ; ce groupe accueillera également Jimmy Page-futur fondateur de Led Zeppelin- et Jeff Beck), à Derek and the Dominos (1970), en passant par les Bluesbreakers de John Mayall (1965-1966), ou son projet en trio au sein de Cream, avec Ginger Baker et Jack Bruce, rencontrés en 1962 au « Ealing Club » de Londres, jusqu’au début de sa carrière solo en 1974, Eric Clapton a beaucoup bourlingué, se frottant à différents univers, mais toujours avec le blues en fond de jeu. En 1969, il créé un trio inédit avec Steve Winwood (ex chanteur/ organiste de Traffic) et Ginger Baker (ex Cream). Le groupe s’appellera « Blind Faith« .

Musicien hors pair, Eric Clapton est un homme marqué par les coups durs de la vie : Une enfance moyenne, durant laquelle, lui fils d’une anglaise et d’un militaire canadien, va se retrouver en garde chez ses grands-parents. Avant de découvrir plus tard que celle qu’il pensait être sa soeur était en fait … sa mère ! Le tournant des années 70 est une période très compliquée pour lui. Alccool, drogue, dépression, décès de Duane Allman, guitariste avec qui il partait en tournée. Plus tard, après avoir survécu (c’est bien le mot) à tous ces maux, il vivra une rédemption en fréquentant Patti Harrison (femme du Beatle George Harrison, ami de Clapton. Le couple finira par se marier).

Dans les années 90, la mort le rattrape. Une courte tournée américaine est organisée, réunissant, excusez du peu : Robert Cray, Eric Clapton, Buddy Guy, Jimmie Vaughan et son jeune frangin, le surdoué génial Stevie Ray Vaughan. Au soir d’un concert à Alpine Valley, et alors que la veille, Stevie Ray Vaughan a fait un rêve prémonitoire dans lequel il se voit mort, ce dernier embarque dans un hélicoptère devant l’emmener à l’étape suivante. Il n’arrivera jamais à destination. A 35 ans, Stevie Ray Vaughan, révélé tardivement au public lors d’un concert organisé par la radio d’Austin (Texas), s’envole définitivement vers les étoiles. Clapton et ses compères seront marqués par ce décès brutal et injuste. Puis surviendra le décès dans des circonstances dramatiques de son fils de 5 ans. Un véritable coup de massue. Le père qu’il est est dévasté, le musicien ébranlé, n’arrivant que peu à composer. Il en tirera tout de même la magnifique chanson « Tears in Heaven« , titre qui figure sur la BO du film « Rush » (1991), réalisé par Lili Fini Zanuck, veuve du producteur Richard Zanuck.). Repéré parmi la bande son du film, « Tears in heaven » connut tout de suite connu un succès, incitant finalement Clapton à le jouer en live, notamment lors du fameux « Live Unplugged » sorti en 1992.

Après cette très difficile période, Clapton va repartir de l’avant, multipliant les projets d’albums et de tournée, quand ce n’est pas de festival (on lui doit notamment la mise en place du festival « Crossroads »(première édition en 2007), qui voit défiler, sur scène, pendant plusieurs jours, la crème des guitaristes, venus de la country, du blues, du rock, du hard, de la folk music.. bref un joyeux mélange ou les participants croisent le manche avec bonheur en reprenant des répertoires très variés. Eric Clapton rendra aussi hommage à son mentor, JJ. Cale, en partageant avec lui un album (Road to Escondido », 2006). C’est aussi lui, qui après un voyage en Jamaïque, et une rencontre avec le jeune et encore peu connu Bob Marley, va populariser le titre « I shot the sheriff ».

A 73 ans, après plus de 50 ans d’une carrière bien remplie, le guitariste anglais est l’auteur d’une oeuvre musicale considérable. Tout au long des ces décennies, sur scène comme en studios, il a côtoyé les plus grands, de Sonny Boy Williamson à B.B. King, en passant par les Rolling Stones, Paul Mac Cartney, Rod Stewart, John Mayall, The Who, Jimmy Page, Jeff Beck parmi beaucoup, beaucoup d’autres.

Voici quelques-uns de mes albums préférés : « 461 Ocean Boulevard » (1974) ; « E.C. was here »(1975) ; « Just one night : Live » (1980) ; « Money and Cigarettes » (1983) ; « Unplugged » (1992) ; « Pilgrim » (1998) ; « Reptile » (2001) ; « Back home » (2005) ; « Old sock » (2013) ; « I still do » (2016). S’il passe prochainement en France, ne le loupez surtout pas, le plaisir d’une belle soirée sera au rendez-vous.
A toute fin utile, je signale pour les amateurs / trices et-ou celles / ceux qui souhaiteraient en savoir plus, qu’un film « Eric Clapton, life in 12 bars » est actuellement à l’affiche dans quelques salles parisiennes. A ne pas louper!!!!

Je vous laisse avec quelques extraits vidéos montrant les différents groupes, dans lesquels s’est produit Eric Clapton, ainsi que certains morceaux en mode carrière solo. Et quelques bonus de guitaristes qu’Eric Clapton a croisé dans sa longue carrière. Profitez, savourez!

Vous pourrez également retrouver un dossier très complet sur ce musicien dans le numéro de février 2019 du magasine Rock & Folk. Dans ce numéro, figure également un portrait d’un autre grand guitariste anglais qui croisa Eric Clapton, le dénommé Jimmy Page, fondateur de Led Zeppelin.

Guillaume.

Les Soulections #17 : Joss Stone



La belle Anglaise aux pieds nues est donc la première artiste non Américaine et la première blanche de mes Soulections. A 31 ans, Joss Stone a déjà une belle carrière derrière elle avec huit albums, on peut dire que c’est une artiste confirmée et respectée.
Personnellement je l’ai découvert sur un duo avec Common, à savoir “Tell me what we’re gonna do now?” en cherchant dans la disco du mc de Chicago, mais en réalité Joss Stone n’en est pas à son coup d’essai, ce morceau étant en fait issu de son troisième album “Introducing Joss Stone”. Intrigué par cette vibe qu’elle dégage et sa superbe voix, je me dis qu’il faut que je creuse un peu et me rend compte que son premier disque “The soul sessions” est un disque de cover des standards de la Soul des années 60/70 avec par exemple des reprises d’Aretha Franklin ou des Isley brothers et j’en passe.
Stone se fait rapidement un nom en collaborant avec des grands noms de la musique US comme Lauryn Hill, Nas ou Raphael Saadiq, des productions de Questlove des Roots, bref, la nana sait s’entourer comme il faut…
Tout au long de sa discographie, vous retrouverez une soul positive, portée par un message d’amour et de bien être. A la voir déambuler pieds nus, avec ses tatouages et ses cheveux de toutes les couleurs, on pourrait la croire sortie tout droit de Woodstock, mais c’est bien dans les rues Anglaises, à Devon plus précisément que la jeune Joss grandit, dyslexique (un peu selon elle) et où son amour de la musique va se développer. A 16 ans, elle décide de quitter l’école pour se consacrer à la musique, prétextant sa dyslexie comme motif pour arrêter son cursus et écumer les télé crochets Anglais, elle part ensuite rapidement pour la grosse pomme pour auditionner sur les labels locaux. En choisissant du Otis Redding et du Aretha, elle ose et se fait remarquer par le label S-curve qui la signe instantanément, s’en suit donc les “Soul sessions” qui marche très bien et je pense que pour le label, c’était aussi une façon de s’assurer que ça prendrait bien et ça a été le cas.
Ensuite, ce sera un enchaînement de succès et de collaborations plus diverses les unes que les autres, de Damian Marley à Johnny Hallyday (oui oui!!!) la belle Anglaise a toujours su se renouveler tout en restant cette pépite Soul Jazzy hors des standards et du circuit commercial de la pop Anglaise.

Laurent.

Judas Priest, retour aux fondamentaux.


Le groupe anglais Judas Priest, originaire de Birmingham, qui a émergé dans les années 80, dans le sillage des Iron Maiden, Def Leppard notamment, a depuis mené une carrière aussi longue que dense, voyant ce groupe devenir un incontournable de la scène du heavy métal britannique et mondial. Mené par le charismatique Rob Halford au chant, ce groupe nous revient en force cette année avec un nouvel opus, « Firepower », concocté par son producteur historique, Tom Allom. Et le résultat est pour le moins détonnant.

Ce groupe, fondé en 1969, par le duo KK Downing (guitare) et Ian Hill (basse), ne démarrera sa vraie carrière qu’en 1974, avec l’enregistrement de l’album « Rockarolla ». Ensuite, de 1977 à 1984, le groupe, stabilisé dans sa formation la plus célèbre (Halford, Tipton, Downing, Hill, Holland), va voir sa popularité grandir, en Angleterre, en Europe et bientôt aux Etats-Unis. Il enchaine en effet pas moins de 6 albums, « Sin after sin », « Stained class », « Killing Machine », »Bristish Steel », « Screaming for  Vengeance », « Defender of the faith », qui vont asseoir la réputation du groupe évoluant dans un style  heavy metal très agressif mais où l’aspect mélodique n’est jamais loin grâce à la doublette de guitaristes Downing-Tipton. La voix puissante et aïgue de Rob Halford faisant le reste. 

Pour « Firepower« , le nouvel opus du groupe, ils ne sont plus que 3 à subsister de la formation historique du groupe : Rob Halford au chant, Ian Hill à la basse et Glenn Tipton à la guitare. A leurs côtés, la batteur Scott Travis arrivé en 1990, ainsi que le guitariste Richie Faulkner intégré en 2011, suite au départ de Downing, font plus que le job. Le groupe retrouve ici un son, une énergie brute, qui étaient sa marque de fabrique à ses débuts, notamment lors de sa période faste à la charnière des années 70-80.

Sur cet album, des titres comme « Firepower », « Evil never dies », « children of the sun », « Rising from ruins », ou encore « No surrender » et le final « Sea of Red », nous montrent qu’après quelques années à sortir des albums parfois discutables tels que « Turbo », « Ram it down », ou plus près de nous « Angel of Retribution », le groupe emmené par Rob Halford a enfin retrouvé toute sa verve et une envie décuplée. Cela s’entend et c’est très bon signe pour la suite.

Pour moi qui les avait délaissé tant scéniquement que sur albums, « Firepower » est une excellente surprise, qui me réconcilie avec Judas Priest. Il ravira sans doute les fans du groupe.  Pour celles et ceux qui voudraient découvrir ce genre musical et ce groupe, « Firepower » est une excellente porte d’entrée.

Guillaume.

Jorja Smith, nouvelle pépite de la Soul Anglaise.


 

A mi-chemin entre une Sade 2.0 et une Amy Winehouse moins déjantée, devant nos yeux ébahis, voici la future reine de la Soul Anglaise, la jeune Jorja Smith. Avec son “Lost and found”, elle nous propose, ce qui est pour moi, le plus beau disque de l’été.

A seulement 20 ans, Jorja Smith démontre une maîtrise impressionnante de sa musique, de sa voix empreinte de mélancolie, mais de sensualité aussi. Ce premier album studio ressemble plus à une confirmation qu’à un début de carrière tant le disque est un sans faute. Il faut dire que la jeune Anglaise a pris son temps pour le sortir et que depuis le premier single “Blue lights” en 2016, qui la montrait comme une artiste engagée avec le sujet brûlant des violences policières, elle a, de session studio en collaboration, peaufinée son art et son disque pour nous proposer cette petite merveille.

Composé de douze titres, “Lost and found” ne nous fait pas ressentir de temps faibles, pas de raté, il fait parti de ces disques qu’on peut laisser tourner sans se poser de question, qui va ambiancer vos soirées autour d’un bon repas ou vous bercer sur le chemin de vos vacances.

Jorja Smith est déjà encensé par les plus grands artistes actuels de la musique urbaine noire, de Kendrick Lamar à Drake, tout le monde se l’arrache et ce disque devrait vraiment la révéler au yeux du grand public.

Je ne vais pas en écrire des tonnes parce que si vous n’avez pas déjà eu l’occasion de tomber sur une chronique du disque ou sur une interview de la belle Jorja, je pense que ça ne va pas tarder, je préfère donc mettre en avant les 3 morceaux que j’ai préféré, à savoir “Blue lights” bien sûr, son sample envoûtant et l’inspiration de la chanteuse ont suffit à lancer l’album 2 ans auparavant. “On your own” qui est mon morceau favori du disque, la simplicité de la mélodie ne fait que mettre en lumière la superbe voix de miss Smith et puis “Teenage fantasy”, qui malgré un thème déjà abordé avec Alicia Keys par exemple ou Stacy Latisaw, ne semble pas redondant, mais alors pas du tout.

Je vous laisse maintenant vous perdre et vous retrouver avec Jorja Smith, mon coup de coeur de l’été…

 

Laurent

Hugh Coltman, dandy de la scène.


Avant que nous achetions son album « Who’s happy« , j’avoue que j’ignorais totalement qui était Hugh Coltman.

J’ai donc découvert l’univers de ce chanteur, né en 1972 dans le sud de l’Angleterre, d’abord par le biais de son dernier album (pochette ci-contre), qui est un savoureux mélange de blues, d’ambiance swing rappelant furieusement les fanfares de la Nouvelle-Orléans, mais également la folk anglaise. Ce grand gaillard à l’allure d’éternel étudiant était sur la scène du Parc Floral de Vincennes, le 8 juillet dernier, dans le cadre de la programmation du Festival de Jazz, qui a lieu chaque année dans ce joli cadre.

Entouré d’une joyeuse bande talentueuse de 7 musiciens, avec une forte section cuivrée (saxophone, clarinette, trompette, soubassophone), Hugh Coltman, dont le minois ravira sans doute ces dames, est un chanteur dont le timbre se situe entre Harry Connick Jr. et Sting. Pendant une heure et demie, rappels compris, il a enchanté le nombreux public présent malgré la chaleur écrasante, par sa qualité vocale, un art consommé de la scène, et bien sûr par des morceaux qui sont chacun de purs joyaux, écoutez pour cela « Civvy Street » ou « It’s your Voodoo working », le très beau « resignation letter » qui évoque avec malice la lettre de démission qu’il apporta à son patron lorsqu’il travaillait comme veilleur de nuit dans un hôtel parisien en attendant de pouvoir vivre complètement de son art. L’album se termine par le très beau morceau « Little Big Man » (Rien à voir avec le sublime film d’Arthur Penn, avec Dustin Hoffman en vedette).

Ancien membre du groupe de rock anglais The Hoax, avec qui il enregistré 3 albums entre 1994 et 1999, il a pu côtoyer des figures légendaires du blues comme John Lee Hooker,Buddy Guy. Après une parenthèse durant laquelle chaque membre va mener ses propres projets, le groupe se reforme en 20006 et enregistre 3 nouveaux albums : « A blues Odyssey » (2010), « Big city blues »(2013), et « Recession blues, Tribute to B.B. King » (2014). Séparation définitive en 2015. Parallèlement à sa carrière avec The Hoax, Hugh Coltman écrit et sort en 2008 « Stories from the safe house ». En 2012, il accompagne le pianiste et joueur d’orgue Hammond Eric Legnini. Artiste singulier, Hugh Coltman, éprouve un amour sans fard pour la musique jazz, le blues, le swing. Parfois si l’on ferme les yeux, l’on se surprend à penser que le chanteur est noir… c’est dire si Coltman s’est totalement imprégné de cette culture musicale qu’est le blues, de ses racines.

Au final, « Who’s happy » rend l’auditeur joyeux, donne la pêche. Un bon moyen d’accompagner cette trêve estivale.

Guillaume.

 

Les Moody Blues perdent leur voix…


« Nights in white satin« …. ce titre évoquera sans doute de jolis souvenirs à celles et ceux qui ont découvert ce titre des Moody Blues, groupe anglais de rock progressif, en 1967 sur l’album « Days of future passed ».  Son chanteur Ray Thomas (photo) est à son tour parti rejoindre les étoiles. Sale période. Membre fondateur et chanteur de ce groupe anglais, il joue également de la flûte, de l’harmonica, du hautbois ainsi que du saxophone. Eclectique donc. Le nom du groupe Moody Blues est un clin d’œil au titre du jazzman Duke Ellington « Mood Indigo ».

A côté de son rôle de leader  de groupe, Ray Thomas trouvera dans les années 70 le temps de concocter 2 albums solo, « From mighty oaks » (1975) et « Hopes wishes and dreams » (1976). Auteur-compositeur, il a écrit pas moins de 15 titres qui marquent la discographie du groupe de 1967 à 1999, comme : « The morning, another morning », « Twilight time », « Dr. Livingstone I presume », « Legend of a mind », « And the Tide rushes in »….. etc…. Néanmoins, son rôle d’abord très influent au sein du groupe et des compositions musicales va se détériorer petit à petit au point que à partir des années 80, il n’apparait plus sur les disques du groupe, même s’il en est toujours membre!

Aux origines, sur la période 1964-1966, le groupe anglais s’était cantonné à reprendre des standards du rythm and blues, du blues, tel que celui  » I don’t want to go on without you ». Bientôt l’incertitude du succès aux Etats-Unis et Europe, la fatigue accumulée des tournées, auront raisons de quelques membres du groupe, qui s’infligera une pause. A la reprise, en 1967 (Une excellent année! 🙂 ), le groupe décide de ne plus faire de reprises de Rythm and Blues, mais de jouer uniquement leurs propres compositions. Mike Pinder y introduit le Mellotron, nouvel instrument qui fera régulièrement son apparition dans la musique du groupe. Les musiciens décident alors de mélanger les influences de la musique classique et du rock, ce qui se remarque sur le titre « Nights in white satin ».
Par la suite, de 1967 à 1972, sept albums verront le jour! Chacun ayant une ambiance musicale particulière. La créativité du groupe est à son sommet. « On Threshold of a dream » (1969) et « Question of Balance » rencontreront notamment un grand succès. Après une seconde pause en 1974, le groupe en 1978 mais la potion magique qui animait la créativité musicale du groupe n’est plus là! N’enregistrant plus rien entre 1991 et 1998, un dernier album sera publié en 1999 « Strange times ».  Aujourd’hui le groupe continue de tourner un peu partout dans le monde.

Guillaume.

 

 

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