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De Paris à Amsterdam avec Rémy Gauche.


Après deux ans passés à faire des allers-retours entre Paris et Amsterdam, le guitariste Rémy Gauche a décidé de composer un album racontant ses sensations ressenties à ces occasions. »Panamsterdam« , sorti en 2007, est son premier album. Vous retrouverez également la chronique de son plus récent « Obscurity to light » sur le blog.

Pour « Panamsterdam » donc, Rémy Gauche s’est entouré d’une belle brochette de talents, jugez vous-même : Benni von Gutzeit (violon), Shankar Kir Palani et Stéphane Kéréki (contrebasse), Jens Ellerhold et Anne Pacéo (batterie), Alice Zulkarnain (chant), Thomas Savy (clarinette basse).

« Panamsterdam » est un album sur lequel figure des titres de longue durée (le plus court fait 4’40, le plus long 11’40), ce qui permet à ses joyeux compagnons d’exprimer leur talent au service des nuances voulues. Aucune surenchère instrumentale individuelle. Le collectif prime. La musique est ainsi très bien servie. Dès « Chelsea bridge », dont le nom résonne du quartier huppé de Londres, Rémy Gauche offre à l’auditeur une ambiance douce, posée, idéale pour une déambulation dans les rues d’Amsterdam (chère à Jacques Brel bien sûr), comme de Paris. Après ce début en douceur, changement d’ambiance avec « Des abîmes aux cîmes », morceau le plus long du disque (11’40). Il démarre par des notes de clarinette basse installant un climat inquiétant. Puis, lentement le morceau s’installe, disparaît la notion de durée, pour laisser la place à une remontée vers la surface, comme une remise en place progressive de la capacité thoracique. S’annonce alors une marche vers les cîmes d’une montagne que l’on s’imagine escalader. Son successeur « Rémy’s tune »me fait véritablement penser , par le jeu de guitare ici produit, le son du morceau, au grand guitariste Pat Metheny, tout en fluidité, finesse. Personnellement, c’est l’un de mes morceaux préférés. Rémy Gauche rend également hommage à une autre grande figure du jazz, français en l’occurence, le violoniste Didier Lockwood. Le jeu de Benni Von Gutzeit sonne comme un rappel à cet immense musicien. L’ambiance est colorée, virevoltante. « African Mood »s’en trouve être un morceau très agréable à écouter.

Si donc Rémy Gauche rend hommage à de grands jazzmen sur ce disque, il sait aussi surprendre l’auditeur et nous demande de respirer « Take a breath »… il a raison, car ce titre est très rapide, sans.. respiration. Une vraie chevauchée musicale. Annoncée dans le casting du groupe, je me languissais d’entendre le son de voix de Alice Zulkarain. Ce fut donc le cas sur « Despite all ». Un joli timbre, souple, efficace. Ensuite ce fut tout ou rien… non « All or nothing »… un morceau qui m’a laissé sur ma faim musicalement, ne réussissant jamais à rentrer dedans.

Enfin, pour clore ce premier album, Rémy Gauche et son talentueux groupe nous jouent « The straw that breaks the camel’s beck ». Belle composition tout en nuances, marquée par des soli dûs à Stéphane Kéréki, Rémy Gauche, Anne Pacéo et Thomas Savy. Un feu d’artifice terminal.

Au final, « Panamsterdam » est un bel album, une jolie promenade musicale dans laquelle chacun(e) pourra y trouver sa pépite personnelle.

Guillaume.

Le Blues maison de Raphaël Imbert


Musicismyhome_image« Music is my home : Act 1 » est né lors de deux voyages effectués par Raphaël Imbert aux Etats-Unis. Régis Michel en a profité pour réaliser un documentaire « Vibes from the South », qui raconte la génèse du projet.

Pour nourrir ce projet musical, le saxophoniste Raphaël Imbert s’est entouré de quelques pointures comme Alabama Slim, Leyla MacCalla, Anne Pacéo, ou encore Sarah Quintana.

Le disque s’ouvre sur 2 compositions qui plantent le décor : tout pour le blues! Du blues, du blues pure souche , concocté et porté par Alabama Slim, Big Ron Hunter, mais aussi sa branche créole (« La coulée Rodair »), en passant par le blues cuivré mode fanfare (« Wipping Willow Blues »), sans oublier le duo Marion Rampal-Raphaël Imbert sur 2 morceaux (« Sweet river blues », « Music is my home »). Ici, tout est bon, rien n’est à mettre de côté, sur le bas-côté de la chaussée…Tout se prend, se savoure, s’écoute! Au gré des morceaux, l’auditeur se retrouve aussi bien du côté de la Nouvelle-Orléans, que sur un bateau à roue, ou bien dans les contrées du sud, où fleurissaient les champs de coton, à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. « Just a closer walk with Thee »… morceau instrumental tiré d’un blues traditionnel, nous est livré avec subtilité. « Music is my Home » se referme sur un duo saxophone-voix (Sarah Quintana), dans un blues un peu destructuré, qui s’apparente à du free jazz.

Ce chemin parsemé de blues, aux origines et couleurs diverses, qui retrace une histoire musicale autant qu’humaine, est une belle réussite.

Un premier chapitre qui appelle une suite… le plus vite possible !

Guillaume.

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