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Le Big Band ne fait pas tout !
Pour son retour à la scène cette année (mais n’avait-il pas promis qu’il la quittait définitivement voilà 2 ans et demi?), Eddy Mitchell a décidé de le faire dans la formule qu’il adore : outre son groupe habituel, il est accompagné d’un big band (15 cuivres !) et 4 choristes ! C’est dans cette formation qu’il a enregistré l’album éponyme « Big Band ». Moi qui suit fan du chanteur, là j’avoue, j’ai été dérouté, sinon déçu, voire très déçu ! Oui le retour est raté !
La raison ? : des orchestrations qui sonnent très 5O’s-une voix qui hélas par moments fait défaut, et des textes pas toujours très intéressants ! Il n’est qu’à écouter « Quelque chose à changé », « Je n’ai pas d’amis » (sur le phénomène Facebook, Twitter…), ou le texte sur les journalistes et le métier des critiques en tous genres « Journaliste et critique »… pour s’apercevoir, que malgré le côté acerbe, désabusé qu’il aime à cultiver depuis longtemps, Claude Moine n’est pas plus en phase avec le monde qui l’entoure, à la manière d’un Jean Gabin qui détestait le monde tel qu’il changeait.
Alors bien sûr, les musiciens sont parfaits, bien sûr les arrangements encore et toujours opérés par le saxophoniste et complice Michel Gaucher, devraient nous transporter… mais cette fois-ci rien n’y fait, je n’ai pas été « embarqué » par cette cuvée musicale 2016. De plus, lui qui adore Franck Sinatra, le seul chanteur qui trouve grâce à ses yeux, il se permet de chanter « Fly me to the moon » dans une version francisée, qui devient alors « Promets-moi la Lune »… Et là, comme il le dit si bien dans « Couleur menthe à l’eau »…. le charme est tombé… la magie n’opère pas du tout!!!
Vous l’aurez compris, au final, « Big Band » un album qui me déçoit beaucoup!
Reste seule la magie de la scène, et des standards inaltérables tels que : « Sur la route de Memphis », « Couleur menthe à l’eau », « Le cimetière des éléphants », « La dernière séance » ou « Pas de Boogie Woogie ».
Guillaume.
« The Voice » aurait eu 100 ans!
« The Voice »… Je sais, je sais, les plus jeunes penseront que je fais allusion au télé-crochet diffusé en France. Point du tout!
Je fais évidemment référence à Francis Albert Sinatra, alias Frank Sinatra, acteur-chanteur, dont la voix a cessé de résonner voilà 17 ans déjà, et qui aurait eu 100 ans le 12 décembre prochain.
Américain d’origine italo-sicilienne, Frank Sinatra va se faire connaître en tant que chanteur dans les années 40, au sein de l’orchestre de Tommy Dorsey, avec notamment « I’ll be seeing you ». Parallèlement, il va vite devenir un acteur dont la cote va vite grimper à Hollywood. Dans les années 50 et 60, il va tourner avec les plus grands réalisateurs de l’âge d’or d’Hollywood : Fred Zinneman, Otto Preminger, Vincente Minnelli, s’imposant dans des films comme « Tant qu’il y aura des hommes » (1953) ; « L’homme au bras d’or » (1955) ; « La blonde ou la rousse » (1957, avec Kim Novak et Rita Hayworth) « Comme un torrent » (1958) ; « L’ombre d’un géant » (1966). Après un passage à vide, en 1977, Martin Scorsese lui permettra de retrouver la cote auprès du public, en lui demandant d’interpréter la chanson « New-York, New-York », qui donnera son titre au film. Véritable séducteur, Ava Gardner, Marylin Monroe, Rita Hayworth, Mia Farrow, tomberont successivement sous le charme de l’acteur-chanteur italo-américain.
C‘est également dans les années 50 que le RatPack (littéralement Gang de Rats) va voir le jour. Initialement l’idée de Humphrey Bogart, que fréquentait souvent Sinatra, ce dernier va rassembler autour de lui des compères Sammy Davis Jr, Dean Martin, Peter Lawford. S’il est un acteur et chanteur reconnu, il est un homme autoritaire, directif, un chef de bande, capable d’être très généreux avec ses ami(es(s) comme de rentrer dans des colères noires. Sinatra, aux amitiés parfois douteuses (dont la Mafia et les Steamers (Syndicat américain des routiers) va devenir un homme influent (il avait l’oreille de JFK). Il rendra de nombreux services au candidat Kennedy pour assurer son élection en 1963.
Sa qualité vocale va lui offrir bientôt toutes les opportunités : Il va fréquenter les plus grands jazzmen de cette période : Duke Ellington, Count Basie, Louis Armstrong, Oscar Peterson. Frank Sinatra, au timbre de velours, reste avant tout un vocaliste hors pair, aussi à l’aise lorsqu’il chante « Girl From Ipanema » de Antonio Carlos Jobim que lorsqu’il chante « Fly me to the Moon », « Come fly with me », « My lady is a tramp », entouré des big bands les plus célèbres (Duke Ellington, Count Basie), ou dans la version américaine de « Comme d’habitude » (Jacques Revaux ; Claude François) devenue « My way », chanson qui connait à ce jour plus de 3000 versions répertoriées !!!!… « Mack the knife », « New-York New-York », et son dernier titre enregistré en 1995 « The Best is yet to come », figurent aussi parmi ses plus grands succès. De la chanson d’amour au swing, du blues au jazz, il posait sa voix avec une facilité déconcertante. Il sera le premier crooner reconnu et ouvrira la voie pour ceux qui aujourd’hui se réclament de lui : Harry Connick Jr, Michael Bublé, Peter Cincotti. Sa capacité à tout chanter autant que ce timbre immédiatement reconnaissable, lui vaudra le surnom de « The Voice ».
Dans les années 70 & 80, il a longuement séjourné au Ceasar’s Palace de Las Vegas, où tous les soirs, il se produisait avec ses partenaires Dean Martin, Sammy Davis Jr, Peter Lawford (acteur de second rang, beau-frère de JFK). Le public venait autant les entendre chanter que raconter des blagues sur scène. Les deux derniers étaient les souffre-douleur favoris de Frank Sinatra. Durant sa longue carrière musicale, outre ses complices du RatPack et les noms déjà cités, il a croisé, côtoyé les plus grandes chanteuses de jazz ou de variétés telles que Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Peggy Lee, Judy Garland, Liza Minnelli, Barbara Streisand.
Après 60 ans de carrière (il s’est produit pour la dernière fois en 1995 à Los Angeles), et bien qu’ayant connu le succès au cinéma, c’est surtout son parcours musical, son chant, sa voix de crooner qui marqueront le public. Sinatra laisse derrière lui un héritage musical très important, qui aujourd’hui encore influence nombre de chanteurs, chanteuses.
« The Voice » parti rejoindre les étoiles en 1998, son œuvre et sa légende lui assurent l’éternité.
Guillaume.