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Foghat, le blues-rock en étendard.


Ce groupe de blues-rock anglais voit le jour à Londres, en 1970, dans le sillage du british blues boom initié par un certain John Mayall et ses Bluesbreakers (traité dans ces colonnes) dans la deuxième partie des années 60. Le groupe, est alors composé de Dave Peverett, guitariste et chanteur, Roger Earl aux percussions, Tony Stevens à la basse. Bientôt viendra s’ajouter Rod Price à la guitare slide. Le premier album studio du groupe, sobrement intitulé « Foghat », paraît en 1972, avec la fameuse chanson « I just want to make love to you », qui sera repris par Willie Dixon. Produisant un blues-rock d’excellente facture, à la fois mélodique et puissant, Foghat traverse sans problèmes les 70’s, les 80’s, accumulant succès d’albums et tournées triomphales.

Puis viendra le temps des vicissitudes liées aux relations humaines, à la lassitude, à l’envie de faire autre chose. Le line-up du groupe change, évolue. Comble de cette évolution, le public se verra bientôt offrir deux versions de Foghat, l’originale et une dérivée formée par les membres qui ont qui ont quitté le bateau. En effet Peverett, membre fondateur, voyant les ventes décliner au cours de la décennie 80-90, quitte la formation originale, monte sa propre version de Foghat, en compagnie du guitariste Bryan Bassett. Deux Foghat en tournée simultanément ! Situation aussi cocasse qu’ubuesque. Finalement, tout ce joli monde va se réunir en 1993 et sortir un album titré  » The return of the Boogie Men », en 1994. Tout un programme. Depuis ce temps-là, le groupe publie régulièrement des albums, jusqu’à « Family Joules », sorti en 2003. Arrêtons-nous justement sur ce dernier opus.

Il s’agit à cette époque du 14ème album studio enregistré par le groupe, mais c’est le premier sans son membre fondateur, la décennie s’ouvrant funestement pour le groupe puisque Dave Peverett, décède en 2000 suite à un cancer des reins. Il sera remplacé par Charlie Huhn (chant, guitare rythmique) 5 ans plus tard c’est Rod Price qui s’éteint à son tour, suite à une crise cardiaque. Il est lui aussi remplacé par Bryan Bassett. Le groupe survit, se relève, et repart sur la route. Entre ces deux dates funestes, sort donc ce « Family Joules« , en 2003.  

Dès le début, avec « Mumbo Jumbo », on est plongé dans l’ambiance du bon vieux blues-rock chers aux groupes anglo-saxons, mais qui sonne comme du blues-rock fabriqué dans les états du sud américain. Ca tourne rond, c’est carré. Une rythmique bien en place, une voix posée comme il faut, un peu éraillée, le ton est donné. On dirait du ZZ Top, du Blackfoot, mais non, c’est du Foghat pur jus. Ca sonne juste, c’est puissant.
Ça s’enchaîne avec deux beaux morceaux, « Hero to Zero » et « Thames Delta Blues ». Si le premier fait un peu penser au Foreigner des premiers temps, le second nous embarque vers le sud des Etats-Unis, son blues bien gras, ses guitares dobros, avec des groupes tels que Lynyrd Skynyrd ou Allman Brothers Band, mais aussi Tony Joe White. Bref c’est un régal. Après un « flat busted » sans grand intérêt, arrive le slow de l’album avec « I feel fine ». Un joli titre avec en plus un solo de guitare tout en mode plaintif, sublime. Vient ensuite pour redémarrer, le tonitruant « I’m a rock’n’roller ». Ca commence poignée dans le coin et ça va jusqu’au bout sans faiblir, le chanteur s’en donnant à coeur joie. S’en suit « Long train coming », aux accents rythmiques zeppelinien voir faisant penser à Aerosmith, surtout au niveau de la guitare. très plaisant. « Looking for you », qui démarre sur une ligne de basse, puis fait place à un morceau qui tourne bien rond, une mécanique bien huilée. C’est précis, lourd, ça avance sans fioritures. « Sex with the Ex », sorte de ballade bluesy un peu peu appuyée, est très bien exécutée. « Self Medicated » est un titre fait ^pour la scène, avec ses breaks de batteries, qui appelleront sans doute le public à se manifester sur injonction du chanteur. Pour finir cet album, les membres de Foghat offrent puis enchaînent « Mean Voodoo woman », un blues-rock bien appuyé, puis enfin le superbe « Voodoo Woman Blues », adaptation du titre écrit par le jazzman Jay Mac Shann en 1945. 

En conclusion, je dirai que « Family Joules » est un bon album, certes sans énormes surprises, mais qui recèle tout de même d’excellents morceaux qui feront le bonheur des amateurs de blues-rock. Je vous en ai choisi quatre.

Guillaume.

No more trouble with Allman Brothers Band.




Pour célébrer les 50 ans de l’un des plus fameux groupes de blues-rock américains, Allman Brothers Band, et de la parution du premier album du groupe en 1969 « The Allman Brothers Band », au menu duquel figure le titre « Trouble no more« , la maison de disque Universal a eu l’excellente idée de ressortir des tiroirs des bandes publiées sur les deux labels sur lesquels le groupe a fait sa carrière, Capricorn et Epic. Soit 5 cd au total.

En ressortant ces archives, cela permet au jeune public de découvrir ce groupe mythique essentiel de l’histoire de la musique blues-rock américaine. Ce groupe a connu 3 grandes périodes d’activité musicale, tout d’abord de 1969 à 1976, puis ensuite de 1978 à 1982 enfin de 1989 à 2014.
Autant de chapitres d’une longue histoire pour ce genre de groupe, qui à sa naissance, n’imaginait pas être encore vivant 45 ans plus tard! un sacré bout de route.

Fondé le 26 mars 1969, par les frangins Allman, Duane (guitares) et Gregg (chant, orgue), aidés dans cette tâche par Dickey Bets (guitares, chant), Berry Oakley ( basse), Butch Tricks aux percussions et Jay Johanson (batterie), le Allman Brothers Band va développer une musique qui est un savant mélange de blues, folk, rock, country, à l’égal de ce que produit le Lynyrd Skynyrd. Ce groupe talentueux va être marqué du sceau de la tragédie puisque successivement Duane Allman (29 octobre 1971) et Berry Oakley (11 novembre 1972) vont se tuer lors d’accidents de motos. Loin de l’ d’abattre, ces deux tragédies vont souder le groupe et lui donner l’envie la force pour aller de l’avant et composer encore davantage de musique. « Brothers and Sisters » qui sort en 1973 est le témoignage d’un virage musical important, celui pris vers une  country-folk, avec deux tubes « Ramblin man » et « Jessica ». La période qui arrive, des mid seventies au début des années quatre vingt voit le groupe se déchirer, se séparer, ses membres se diriger vers des projets solos.

De 1989 à 2014, les Allman Brothers Band connaissent une période de résurrection salutaire. Dès 1989, le groupe reprend la route, renforcé des talents de Warren Haynes (guitare, chant), Johnny Neel (Claviers, harmonica), et Allen Woody (guitare basse). La tournée des festivals estivaux est un triomphe, le public revient vers eux, tout baigne comme sur des roulettes. Le claviériste Chuck Leavell a préféré rejoindre les Pierres qui Roulent en tournée, et Lamar Williams est lui terrassé par un cancer. Malgré ces avatars, Allman Brothers Band marque de son empreinte son retour et ravit ses fans, que ce soit sur scène ou sur disque. Il y aura aussi des engueulades, des guerres de contrats, bref tout ce qui fait le sel de la vie de la vie d’un groupe de rock normal.

La consécration viendra de ce le Rock and Roll Hall of Fame introduit officiellement le groupe en son antre, en 1995. Quelques années plus tard, en 2004, le live « One Way Out » remportera deux Grammy Awards.

Le coffret « Trouble No More » est un parfait résumé de la longue et riche carrière musicale de ce groupe légendaire, qui s’est illustré aussi bien dans le rock, le blues, le folk-rock, la country-folk.
Aujourd’hui, le groupe est repris par les nouveaux talents émergeants aux Etats-Unis, certains n’hésitant d’ailleurs pas à afficher un vraie filiation musicale avec ces légendes du rock américain. La reconnaissance ultime s’il en était besoin, que, 50 ans après, la musique de Allman Brothers Band perdure tout autant que son influence spirituelle sur la nouvelle scène musicale.

Guillaume.

Lettuce, du groove qui résonne plein pot.



Originaire de la ville de Boston (comme les groupe de hard-rock Aerosmisth cher à Joe Perry et Steven Tyler, et bien sûr.. Boston), Lettuce, combo de musique funk au groove extrêmement fondé en 1992, contient six musiciens, nous a proposé da dernière galette musicale l’an dernier, intitulée « Resonate« . Le titre de ce septième album du groupe (depuis Outta here, 2002) est plus que bien choisi tant la musique de ce quintet groove avec une efficacité redoutable, un sens rhythmique qui vous emmène dès la première mesure du premier morceau « Blaze ». C’est ultra puissant. Les titres s’enfilent comme des perles, sans jamais se reposer.

Moi qui ne qui ne connaissais pas ce groupe avant d’écouter cet album, je suis sous le charme. C’est puissant, coloré, varié. Après « Blaze »qui sert d’entrée en matière, viennent « Good Morning Mr. Shmink », le très beau « Ndugu », puis « Checker Wrecker », le doux « Silence is golden », et pour moi l’un des plus beaux morceaux du disques, « Moksha », aux influences indiennes, que restituent parfaitement guitare et claviers, mais aussi la présence très subtile d’un sitar et d’un tabla. C’est juste magnifique. On se croit immédiatement transporté au pays des Maharadjahs, du Taj Mahal, bref c’est vraiment un bonheur que d’écouter ce morceau. On sent que les gaillards ont soit voyagé là-bas, soit beaucoup écouter Ravi Shankar, George Harrison (qui lui-même a voyagé là-bas et influencé la musique des Beatles à son retour), le guitariste John McLaughlin et le percussionniste Trilok Gurtu… la durée du morceau, plus de sept minutes en est la plus belle expression. Après on passe à un « Mr. Dynamite » qui évoque forcément James Brown. avec cependant des sons de claviers un brin expérimentaux, et ce groove funky omniprésent que Father of Soul n’aurait pas renié pour danser dessus. Le dialogue entre la guitare et la trompette est très joli à écouter. Avec « Remember the children », on retombe dans un funk pur des années 70, époque George Clinton, James Brown, Tower of Power. Là, en plus des instruments, viennent se greffer des voix. Pas essentielles à mon sens… mais bon. Puis cela enchaine avec « Lude », petit intermède qui débouche sur le funky-disco » House of Lett », qui aurait eu toute sa place dans les boites de nuit des années 70 et 80. A entendre ce morceau, comme le reste de l’album, on n’a qu’une envie, se lever du canapé, direction le dance-floor, et laisser aller nos corps en rythmes (n’est-ce pas cher Laurent…😉). Ca fait tellement de bien. Pour clore le disque, « Resonate » qui donne son nom à l’album est un morceau au groove des plus planant, un peu spatial… mais très agréable pour finir cette production 2020.

Il faut noter que ce groupe, pour maitriser son travail de bout en bout, a créé son propre label, Lettuce Records, sur lequel il a enregistré plusieurs albums tels que : « Crush » (2015), « Mont Crushmore » (2016), « Elevate » (2019) ainsi que l’album live « Witches stew » (2017). Alors si vous aimer cet album, n’hésitez pas à vous plonger dans la discographie de ces bostoniens au groove chevillé au corps.

Cet album donne la pêche, le sourire, et par les temps qui courent, ça fait un bien fou. Reste plus qu’à les voir oeuvrer sur scène… mais ça, va falloir être patient encore un peu.

Guillaume.

Bauer / Personne, artistes singuliers.


Cette fois-ci, j’ai décidé, pour la première fois depuis très longtemps, d’évoquer deux artistes, chanteurs-guitaristes-auteurs-compositeurs, dans la même chronique. Deux artistes aux parcours un brin similaires, singuliers, en marge des grands noms de la chanson française, mais qui, petit à petit, patiemment, ont su se forger une place dans cet univers parfois sauvage et difficile. Je veux ici parler d’Axel Bauer et Paul Personne (à qui j’ai déjà consacré une chronique sur ce blog), à l’occasion de leurs respectifs nouveaux albums, « Peaux de serpent » et « Funambule (ou tentative de survie en milieu hostile »).

Par respect pour l’alphabet, je commencerai par évoquer « Peaux de serpent » d’Axel Bauer, sorti en 2013. Oui je sais cela va vous sembler étranger de ne le chroniquer que maintenant, mais voilà, je suis tombé dessus récemment (mieux vaut tard que jamais dit-on), et j’ai littéralement craqué! Ce qui me frappe d’entrée en écoutant ce nouvel album, c’est l’est la qualité d’écriture de Axel Bauer. Bien sûr je ne la découvre pas. Il n’est qu’à se souvenir de son premier album avec le tube « Cargo de Nuit », et ce superbe clip réalisé par le génial Jean-Baptiste Mondino, tout en ambiance noire et blanc. Puis bien entendu, ses albums « Nouveaux seigneurs » (1987), « Sentinelles » (1990), ou le très beau « Personne n’est parfait » (2000). En 2003, Zazie et lui avaient chanté en duo sur le joli titre « A ma place ». Un vrai succès, tant critique que public. »Bad Cowboy », qui est paru en 2006, m’avait par contre assez déçu. Je l’avais trouvé brouillon, avec des titres de qualités très inégales. Ce n’est donc pas le cas de « Peaux Sensibles ». D’entrée il nous saisit avec « Souviens-toi », magnifique et sur lequel il nous régale de sa voix timbrée tout en maîtrise. S’en suivent des tires qui sont comme des perles, je veux parler ici « Pense à nous » ou le très subtil « Elle est SM » (évocation de la relation sado-maso). Puis viennent « Les hommes à la mer » (la mer, les marins, ambiances balade bretonne) , sur lequel intervient Jean-Louis Aubert. « Aveugle », avec cette ambiance acoustique, ce rythme qui n’est pas sans rappeler certaines chansons de Bashung, Le reste de l’album, à savoir « Je fais de mon corps » (évocation du corps qui vieillit), « Lève-toi » (rythmique un brin hypnotique), « L’enfer » (l’amour mortel), « Orfèvre de l’inutile » (l’amour), sont de superbes compositions qui montrent que Axel Bauer est revenu en grande forme .Je vous le recommande. J’attends maintenant de voir cet album joué sur scène.

Pour ce qui concerne le nouvel opus de Paul Personne, « Funambule (ou tentative de survie en milieu hostile) », sorti en mai dernier, là aussi il s’agit d’un retour à signaler, car le bonhomme, toujours très discret sur ses projets collaboratifs ou personnels, a écrit un des meilleurs albums (à mon goût) qu’il ait produit depuis longtemps.

Si le talent guitaristique de Paul Personne n’est plus à démontrer, sa plume est toujours aussi acérée lorsqu’il s’agit de traiter de sujets tels que les médias (écoutez donc « Comédia« ) la solitude et le repli vers la nature avec « Chez moi« ), les dégâts faits par les décisions prises au niveau mondial (« Les dégâts »). Paul Personne se révèle ici être un citoyen très préoccupé (mais cela ne date pas d’hier en ce qui le concerne) par le devenir de notre planète. L’aspect très rock de ce disque renforce à mon sens le cri, la préoccupation de cet artiste, le regard qu’il jette sur la société qui l’entoure. Superbement entouré, Paul Personne nous régale de son talent, de ses soli dont il a le secret. La voix rauque de ce musicien colle toujours parfaitement aux mélodies qu’il concocte savamment, tel un orfèvre, loin de l’inutile (petit clin d’oeil à Axel Bauer). La tonalité générale n’est pas sans me rappeler « Rêve sidéral d’un naïf idéal » paru en 1994.

En somme, vous l’aurez compris, je recommande les 2 disques concoctés par ces artistes aussi discrets que talentueux. Je serai curieux de les voir réaliser un album ensemble, tant leurs univers, leurs voix, leurs talents de guitaristes et compositeurs pourraient si bien se marier. Paul Personne l’a déjà fait avec Hubert-Félic Thiéfaine, en 2007, avec le très beau »Amicalement blues ». En attendant, il sera possible de le voir sur la scène de l’Olympia en mars 2020. Moi j’y serai, et vous?

Guillaume.

Who Else? Bjorn Berge of course!


Il est de retour après 5 ans d’absence discographique. Qui donc? Bjorn Berge, dont je vous avais précédemment parlé à l’occasion de son album « Mad fingers ball » qui date de 2013. Le guitariste-chanteur norvégien, toujours aussi déterminé dans sa démarche musicale, nous revient en grande forme avec « Who else? », sorti voilà quelques mois déjà. Au menu de ce nouvel opus, un savoureux mélange de blues, de blues rock, voire carrément de boogie-rock, le tout servi par Berge et sa bande, à savoir Odin Staveland (morceaux 3,4,5, 9), Kim Christer (morceaux 1,2,6,7) et Vidar Stoyva (morceau 8) qui se partagent les baguettes, le bassiste Kjetil Ulland, et la choriste Dagny Christensen. L’odeur de la sueur, de la poussière sont bien présentes. Berge nous régale avec sa voix grave, profonde, qui n’est pas sans rappeler celle de Tony Joe White, apôtre du swamp-rock, ce blues-rock venu des bayous, du fin fond de la Louisiane.

D’entrée de jeu, avec le puissant « Monkey ship », Berge nous prévient. Il n’est pas revenu pour plaisanter. Le morceau a la rythmique échevelée. Suivent 3 titres qui s’enfilent comme des perles,  » Lost pearl », « Mr. Bones » et « It just ain’t so ».. du bon vieux blues, tout droit issu du sud des Etats-Unis. Plus les morceaux défilent et plus Berge me convainc de sa qualité de song-writer, de chanteur, sans omettre ses purs talents guitaristiques.

Vraiment, ce « Who else? » est un pur plaisir d’écoute, qui n’est pas sans rappeler parfois le trio texan ZZ TOP, période « La Grange », « Tres hombres », « Fandango », notamment, et même un peu « Eliminator ». Le morceau « Bitter sweet » est un régal, véritable petite ballade, genre de musique qu’on s’imagine aisément écouter en conduisant une vieille Buick décapotable sur la mythique route 66.. le pied, en somme!

Avec « Speed of light, finie la récréation, la pause tendresse. Les choses sérieuses reprennent. C’est un titre très rock. Suit « the Calling », petite perle bluesy comme je les aime auquel succède le « Ginger Brandy Wine », aux accents « ZZ TOP ». Ca déménage, c’est efficace, et le talent vocal de Bjorn Berge surfe avec aisance tout au long du morceau. Pour clore ce « Who Else? », Berge et son groupe finissent avec « The sun’s going down », un blues-rock de toute beauté.

Bref, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce nouvel album de Bjorn Berge.Je suis certain qu’il ravira les amateurs/ trices de blues, blues-rock. Pour les autres, la belle découverte est à portée d’oreille.

Guillaume.

Rory Gallagher, le discret irlandais.


A l’instar de son compatriote Gary Moore, Rory Gallagher était un brillant instrumentiste, guitariste. Il était également chanteur, producteur. Son registre musical tournait quasi uniquement autour du blues-rock, du blues. Il découvre le jazz, grâce aux émissions de la radio US Navy basée non loin de Cork, ville dont est originaire sa maman. Brillant, précoce, il apprend la guitare à 8 ans, donne ses premiers concerts à seulement 10, remporte un prix à 12 ans. Sa voie est tracée Il veut devenir musicien professionnel. Il est aussi joueur de mandoline, harmonica, saxophone. Bref un touche à tout doué.

A quinze ans, son rêve se réalise en intégrant le groupe Fontana. Après seulement 2 albums au sein de la formation, il le quitte en 1966, pour fonder le groupe Taste (« goût », en anglais). Devenu le groupe de rock référence de la ville de Cork, avant d’aller s’installer à Belfast, ville où le groupe assurera les premières parties de John Mayall, Jethro Tull, Fleetwood Mac avec son leader Peter Green, ou encore Cream, si cher à Eric Clapton.

A une époque où enregistrer des albums se faisait très rapidement, Taste va publier des albums dans un temps trsè courts, tant studios, que live. En effet, « Taste first »sorti en 1967, sera suivi de autres galettes musicales « Taste » puis « On the Boards ».2 albums live seront aussi publiés pour garder trace du talent de Rory Gallagher. Il s’agit de « Live at the Isle of Wight », enregistrement témoin du passage du groupe au festival du même nom, en 1970, mais hélas publié bien plus tard, et enfin le « Live at Montreux », enregistré dans le cadre du déjà prestigieux festival de jazz.

En 1971, il abandonne le projet, et se consacre à sa carrière solo, qui démarre avec un album éponyme « Rory Gallagher ». Au cours des années 70, ce talentueux musicien va voir sa popularité s’accroître avec la publication de 3 albums que sont « Deuce », « Blueprint », « Tattoo », les deux derniers sortant la même année, en 1973. Il livrera 2 albums live qui sont devenus des références dans sa carrière : « live in Europe », en 1972 et « Iris tour » sorti en 1974.

Les années 80 ne seront guère plus prolixe. « Jinx » en 1982, « Defender » en 1987. « Fresh evidence » en 1990.

Le guitariste irlandais, souffrant d’aviophobie (peur de l’avion), tourne de moins en moins et cède par ailleurs  au démon de l’alcool, liée aussi à une prise de médicaments trop importante comme des somnifères. Sa surconsommation lui vaudra des ennuis de santé, un foie très abîmé,qui nécessitera une greffe en urgence. Son corps ne la supportera pas. Il décèdera à 47 ans.

Rory Gallagher était un guitariste très talentueux qui n’a pas forcément eu la reconnaissance méritée. La postérité s’en charge désormais.

Je vous laisse (re) découvrir son talent.

Guillaume.

Beck is Back !


jeffbeck

Marciac 2015. Une soirée aux sons de la guitare était programmée, réunissant Jeff Beck, guitar-hero anglais sorti des 60’s époque Yardbirds, en remplacement de… Eric Clapton (!), et le génial poly-instrumentiste (guitare-orgue Hammond, batterie, basse…) Lucky Peterson, vétéran du blues. Hélas!!  Jeff Beck ne vint pas, le corps malade lui indiquant le repos. Il fut remplacé par le virtuose américain Joe Satriani, dont le rock-fusion désempara quelque peu l’auditoire.

Un an plus tard, guéri de ses maux, revigoré, le génial et ténébreux guitariste nous revient avec « Loud Hailer » (Le haut-parleur, sur la pochette, comme pour hurler au monde son retour), un album de rock brut, gras, au gros son. Accompagné de 4 joyeux drilles dont deux jeunes femmes (une spécialité pour le Beck), il harponne l’auditoire d’entrée sur « The Revolution will be revisited ».. Slogan, ou prémonitoire ?… En tous cas, l’homme nous montre qu’il est en forme, n’ayant rien perdu de sa fougue, de son jeu. Et c’est TANT MIEUX ! Usant sans abus de la distorsion, y mêlant quelques boucles électro, Jeff Beck nous emmène sur des territoires sonores parfois très sombres, torturés.

Jusqu’à « Scared for the children » morceau lent emmené au chant par la voix éraillée de Rosie Bones (pas sans rappeler celle de Cindy Lauper), oui jusqu’à ce morceau, le bougon guitariste a mis la poignée à fond. Vient ensuite « Scared for the children », ballade aux accents de Flamand Rose, que n’aurait pas renié David Gilmour. Avec « Right now », les affaires reprennent, un son gras au menu, comme un hommage aux légendaires groupes du sud des Etats-Unis tels Lynyrd Skynyrd, ZZTop, Blackfoot, Allman Brothers Band et consorts. « Shame », une ballade qui figurerait sans problème au répertoire de Dire Straits, Tom Petty, Eric Clapton, voire Neil Young, Tony Joe White. « Oil », est un blues-funk de bonne tenue, qui donne envie de danser. Le dernier titre « Shrine » (tombeau) est une évocation un rien désabusée de l’espèce humaine, de son devenir, de son aptitude à croire en un lendemain meilleur. Le reflet de la pensée de Jeff Beck ?

Quoi qu’il en soit, le Beck est de retour de fort belle manière, et c’est toujours un bonheur d’écouter ce musicien.

Guillaume.

Buffalo Summer, Hard-blues en mode Gallois


BuffaloSummerBuffalo Summer. Avant de vous parler de leur album « Second Sun« , je ne connaissais pas ce groupe, formé de 4 musiciens, tous issus du sud du Pays de Galles. Gareth Hunt (batterie), Andrew Hunt (chant), Jonny Williams (guitare) et Darren King (basse). « Second Sun » est donc le premier album auto-produit de ce groupe dont le répertoire musical est un savant mélange de blues-rock, hard-rock, avec des influences aussi variées que Led Zeppelin, Free, Lynyrd Skynyrd. De quoi faire saliver à l’avance l’auditeur, à condition bien sûr d’aimer les groupes précités.

Dès « Money », premier des 12 titres de cet album, Andrew Hunt nous laisse entrevoir ses qualités vocales qui rappellent par moments Robert Plant, époque Led Zeppelin. La musique, elle, bien que pas très innovante (mais le peut-on vraiment dans un genre déjà très visité et marqué par tant de groupes devenus des références en la matière ?), est très maitrisée, basée sur des riffs de guitares simples et une rythmique bien en place, solide. Le tout donne un résultat convaincant, à l’image de groupes comme Buffalo Springfield, ZZ Top.

La suite des morceaux confirme l’impression première, avec « Make you mine » que n’aurait pas renié la paire Perry-Tyler d’Aerosmith, ou la bande de Chicken Foot, chère à Joe Satriani et Sammy Hagar.
Les 12 morceaux s’enchainent sans faiblir, la qualité est au rendez-vous, ce qui est bien agréable. Malgré leur origines celtiques, les Buffalo Summer n’ont pas intégré d’instruments ou mélodies typiquement galloises à leur répertoire. Dommage penseront certains, mais au final, ce « manque » ne nuit en rien à la musique mitonnée par nos gallois. Rien que Hard-Blues, savamment dosé!

Nul doute que ces gaillards gallois vont régaler les publics dans les mois prochains, lors de la tournée qui va suivre la sortie de « Second Sun »… Energie, musicalité, qualité vocale, tout est là pour satisfaire les amateurs de Hard-rock matiné de Blues-rock!

Oui le cocktail de « Buffalo Summer » est consistant, à découvrir et savourer, en toute tranquillité!

J’ai hâte de les voir sur scène à Paris.

Guillaume.

 

 

Le Flamand Rose revu (mais pas corrigé)


DarksideoftheMule_pochetteDès la pochette de l’album, le ton est donné ! Le titre est sans équivoque Dark  side of the Mule invite à la nostalgie d’un Flamand Rose resplendissant, inventif, puissant !

Mais là, pas de David Gilmour aux manettes, de Nick Mason aux baguettes… non ! Mais alors, qui ose ainsi reprendre la musique du Flamand Rose ? Juste un groupe américain tendance blues-rock, Gov’t Mule (né en 1994 de la volonté de Warren Haynes et Allen Woody (Allman Brothers Band), fans du Floyd) qui se lance ici le challenge de revisiter à sa sauce les titres mythiques du Floyd.  Dès l’introductif « One of these days », je suis rassuré quant à la qualité de l’entreprise. Pas de trahison de l’esprit d’origine, pas non plus de reprise sans âme, non un travail bien mené tout comme les suivants « Pigs on wing part.2 « , « Shine on your crazy diamond », « Money », et le final « Wish you were here ».

Le quintette américain s’en tire de belle manière, la touche blues-rock n’étant ici pas un frein mais une couleur ajoutée à celle des titres repris, revisités.

Guillaume.

 

A l’Ouest, Y a plus Personne!


Mais où est donc passé Personne ? Qui ça me dites-vous ! … Je parle de Paul Personne, guitariste de blues-rock ayant longtemps accompagné les plus grands artistes français (Eddy Mitchell, Véronique Sanson, Benoit Blue Boy, Patrick Verbecke, Bill Deraime…) tant sur scène que sur disque, et qui depuis une vingtaine d’années mène une carrière solo jalonnée de jolis albums et de salles remplies.

Après 3 albums avec son groupe Backstage à la fin des 70’s, Paul Personne enregistre « Faut qu’ça bouge », premier album solo en 1982. Par la suite, viendront les perles « La chance » en 89, « Comme à la Maison » en 92, enfin « Rêve sidéral d’un naïf idéal » en 94.

Plus près de nous, paru en 2007, un album de blues, « Amicalement blues »en duo avec le discret Hubert Félix Thiéfaine, puis « A l’ouest, face A et face B » en 2011.

Avec « Puzzle« , 2014 marque le retour musical du guitariste-chanteur. Autant dire, malgré une pochette stylisée, que le puzzle est mal construit. Certes « Il y a » prometteur titre introductif, laisse augurer de belles ambiances à suivre… Hélas ! dès le second morceau « Une Journée », la suite  s’avère décevante, comme un plat sans saveur, sans réelle surprise. A ce compte-là, 13 titres, c’est long, pénible.. De plus, si le talent du guitariste s’exprime toujours lors des parties solos, la magie attendue a disparue, s’est envolée… Quant à la voix, rauque et grave, elle n’a plus la puissance passée.

Oui, je suis déçu par ce « Puzzle » concocté par Paul Personne. Pour moi c’est un ratage, une sortie de route. A mes oreilles, seuls ont trouvés grâce des titres tels que » M’envoler plus haut », « Ca fait mal ». Quant au final instrumental « Partir pour mieux revenir », il a tout du remplissage gratuit, je m’en serais volontiers dispensé.

Guillaume.

 

Jeff Beck, discret esthète de la six-cordes.


Considéré à l’époque déjà (dans les années 60), comme l’un des plus doués de sa génération, le guitariste Jeff Beck, 70 ans cette année, contemporain des Rolling Stones, d’Eric Clapton, Jimmy Page (deux autres ténors du manche à 6 cordes), est toujours un musicien inventif, innovant, possédant une maîtrise consommée de son instrument.

Après avoir donc débuté au sein des Yardbirds en 1965,  côtoyé Jimmy Page, il fondera le Jeff Beck Group, au sein duquel il sera épaulé par Rod Stewart au chant et Ron Wood (futur Rolling Stones) à la basse. Très demandé, il multiplie les collaborations en studio, comme sur scène, enregistre l’album « Truth » en 1969, considéré comme posant les bases du hard rock à venir.

Venu du blues et ayant posé les bases musicales du hard-rock, il n’hésite pas à explorer d’autres sonorités, d’autres univers musicaux. Ainsi les années 70 le verront s’orienter vers le jazz-rock, le jazz fusion, collaborant avec Herbie Hancock, Stanley Clarke, le Mahavishnu Orchestra, groupe fortement inspiré par la musique hindou. Mais l’homme, indépendant, n’aime pas se fixer, allant toujours de l’avant. Aussi, passé le milieu des années 70, il se consacrera à une carrière solo, moins visible que celles de ses acolytes Clapton, Ron Wood, Keith Richards. Une bonne quinzaine d’albums solos plus tard (avec notamment « Wired », « Jeff Beck Guitar Shop » ou le « live Ronnie Scott Jazz Club »)… Jeff Beck possède l’un des plus jolis et riches parcours musicaux qui soient.  Reconnu par le public, par ses paires, l’oiseau se fait rare sur scène.Ses apparitions sont toujours un évènement. La prochaine prévue en France, aura pour cadre la scène de Jazz in Marciac, aux côtés de Lucky Peterson, pour l’ouverture du Festival.

Alors, si vous aimez les guitaristes, ou sivous voulez tout simplement le découvrir,  Jeff Beck est à ne pas louper, sur disque, comme sur scène.  A 70 printemps, le guitariste anglais nous surprend encore. Réjouissons-nous!!!

Guillaume.

L’homme Tigre déjà légendaire


The-Legendary-TigermanPaulo Furtado connu sou le nom de Legendary Tigerman, nous offre un nouvel album True, composé d’un CD et d’un DVD documentaire. Ce rocker portugais, multi-instrumentiste, chanteur, compositeur, aussi dans le groupe rock Wraigunn, n’est plus tout seul sur scène, il est accompagné d’un batteur.

Derrière ses lunettes noires, il nous propose ce qu’il sait le mieux faire : du Rock’n Blues.

Passionné par le Blues rural américain et le rock’n’roll des années 50, Tigerman nous dévoile un Blues moderne, accompagnée d’une énergie punk, des mélanges d’accords de guitare et des sonorités électroniques. Sa voix feutrée et sensuelle ne dissimule pas son Blues sauvage, sa musique indomptée démontre une recherche esthétique toujours plus avancée.

Des +++ à Rainy Nights, jolie ballade. Mais aussi à la reprise de Twenty flight rock d’Eddie Cochran, énergique et chaleureuse, et enfin au premier titre Do come home, déjà un véritable tube.

Michèle

Stephen Stills, une carrière bien remplie…


StephenStills_pochetteStephen Stills, guitariste-chanteur, qui fit parti dans les années 70 de 2 groupes importants de la culture musicale américaine, Crosby Stills Nash & Young et Buffalo Springfield, s’est fait discret depuis longtemps, ne revenant que rarement sur scène pour jouer aux côtés de ses compères Neil Young, Graham Nash, où comme en 2008,  de son ex-femme Véronique Sanson, et de leur fils, Christopher Stills, lui aussi guitariste-chanteur.

Carry On, maginifique coffret édité par Warner, regroupe 4 cd et un superbe livret rempli de photos personnelles, égrenant toutes les époques de la carrière de Stephen  Stills.

Je vous avoue, je ne connaissais pas bien ce musicien, ni trop CSN&Y, et mal Buffalo Springfield… Nul n’est parfait !!! Ce coffret très complet permet à l’auditeur une plongée dans l’univers de la folk music américaine, chère également à des artistes tels Simon & Garfunkel, Bob Dylan, Pete Seger, pour ne citer qu’eux. Une époque bénie de la culture musicale américaine, quelques années après Woodstock.

Si vous êtes nostalgique de cette époque, si vous voulez juste découvrir cet univers, cette période musicale particulière, ce coffret dédié à Stephen Stills est une bonne entrée en matière.

Ce document vous attend à la médiathèque.

Guillaume.

Bjorn Berge, bluesman venu du grand Nord.


BjornBerge_pochetteHommage. A l’écoute de Mad fingers ball, le dernier opus de Bjorn Berge, guitariste-chanteur à la voix profonde, venu de Norvège, c’est le mot qui me vient spontanément. Un hommage aux bluesmen Robert Johnson, Elmore James, entre autres, qui furent ses influences majeures. Guitare acoustique, voix rauque, profonde, technique de slide et de picking utilisées avec dextérité, ce musicien norvégien à la déjà longue discographie, mais qui resta longtemps dans l’ombre, plonge avec délectation dans ce style musical, et nous offre 12 palettes de son talent. Un régal pour les oreilles.

Il attaque son disque avec Honey White, petit bijou que je ne me lasse pas d’entendre. La suite, extrêmement maîtrisée, est du calibre supérieur, et au milieu, il nous est donné d’écouter une superbe version acoustique de Hush, morceau de Joe South, popularisé par Deep Purple dans les années 70.

Afin de varier les styles et ambiances, Bjorn Berge, sait également nous mener sur les sentiers de l’ailleurs, de la nostalgie, avec StaMina et le beau Meanest blues in town. La suite de l’album retrouve les accents du début… Un blues tonique, une voix qui regorge d’énergie… Guts, Chevrolet (évocation du mythe automobile américain, des rêves d’une vie meilleure). Ce  bel opus blues se termine sur un The Last Call tout en douceur.

Un artiste à découvrir, un album à ne pas louper, assurément !!

Guillaume.

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