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Kevin Morby, La Folk Tranquille.


« Sundowner » sorti en 2020 est le sixième album de Kevin Morby, né à Kansas City dans le Missouri (ville de Casinos pendant la période de la prohibition), depuis le tout premier intitulé « Harlem river »(2013), qui faisait référence à son séjour new-yorkais dans les années 2000. Kevin Morby, au look d’étudiant attardé, un peu à la manière des regrettés Kurt Cobain, chanteur de Nirvana disparu en 1994, et de Jeff Buckley, disparu en 1997.

La pochette de l’album le représente assis sur un lit, dans un décor de chambre, le tout au milieu d’un champs de hautes herbes sur fond de ciel orageux. Pas engageant à priori. Mais annonciateur du climat minimaliste dans lequel cet auteur-compositeur américain veut nous accueillir.

J’avoue, avant d’écouter « Sundowner », je ne connaissais pas du tout cet artiste américain, dont la voix fait irrémédiablement penser à Bob Dylan jeune, de même que ce style de folk minimaliste, qui laisse place à l’histoire, soutenue par les instruments. Cette influence dylanienne est tellement présente qu’on l’entend sur « Wander », avec l’harmonica, la voix placée de telle manière, ce phrasé légèrement trainant… bref ça sent le biberonage intensif au Zimmerman quand Morby était jeune enfant.

Les titres s’enfilent comme des perles, le disque craque même un peu, à la manière des 33 tours d’autre fois, ce qui n’est pas pour me déplaire. Chaque titre ressemble, par sa structure, à une complainte ou un cri de colère légèrement feutré. Il n’est qu’à écouter « Sundowner », Wander », « Don’t underestimate midwest american sun ». Les chansons sont très épurées, sans artifices, sans parasites qui viendraient encombrer le climat du disque. L’exigence est là. Peu mais efficace, essentiel. Il le prouve encore sur « Jamie », et l’instrumental au piano « Velvet highway » nous prouve que Kevin Morby ne contente pas de chanter, jouer de la guitare et de l’harmonica. La garçon est poly-instrumentiste avec talent.

Avec ce disque, j’ai fait une belle découverte, d’un artiste talentueux, qui va au plus simple. Le résultat est au bout.

Je vous invite à le découvrir sans attendre.

Guillaume.

Troy Von Balthazar, un troubadour à l’âme folk


Le 12 décembre dernier, le troubadour américain aux accents folk  Troy Von Balthazar, devait, dans le cadre du festival des Aventuriers 2020 , venir se produire à la médiathèque. Mais le Covid-19 en a décidé autrement. Toutes manifestations culturelles annulées jusqu’à fin décembre, nos collègues du service culturel, organisateurs du festival devenu un rendez-vous important de la ville et de la région parisienne chaque fin d’année, ont dû se résoudre à trouver une parade, offrir un festival en ligne. Et Troy Von Balthazar, qui après Agathe da Rama (2018) et Estelle Meyer (2019), devait donc venir présenter son travail, sa musique, son univers, au public, dans le cadre chaleureux de la salle des Arts à la médiathèque. Raté donc! Reste la possibilité de se rabattre sur son album « It ends like crazy », encensé par les « Inrocks« , revue culturelle intello de bon ton.

Alors que vaut donc le nouvel album de cet artiste américain poly-instrumentiste, qui en général, compose seul et dans une veine pop-folk mélancolique?. » It ends like crazy »est son sixième album depuis ses débuts en 2005 avec « Sweet receiver ». Hé bien c’est une belle réussite artistique, où se mêlent ambiances pop, folk des années 70, revigorées au son des années 2020, le tout balancé avec un brin de voix qui vous embarque dans les méandres de la mélancolie. Car TVB, en bon artisan, aime à ciseler ses chansons, sa musique. Il est très méticuleux. L’album se déroule sans aucune fatigue pour l’auditeur et réserve même d’agréable surprises, comme « Lullaby for Psycho », « Stoned dancers », « Impale » ou le terminal « Filthy days ». Cet album peut et doit s’écouter au calme, que vous soyez devant un feu de cheminée, ou dans un cadre qui se veut paisible.

Bien sûr je pourrai argumenter du fait qu’avant lui, Bob Dylan, Neil Young, Tony Joe White, Willie Nelson et quelques autres ont écrits les plus belles pages de ce folk-blues américain emprunt de nostalgie, d’écume de vie, de tristesse, mais aussi d’espoir renouvelé. Mais loin de vouloir bien sûr s’inscrire dans le sillage de ces prestigieux ainés du genre, Troy Von Balthazar cherche et réussit à se construire son propre univers folk-rock-blues, loin des standards, mais avec tout de même parfois de petits échos aux anciens, sans entrer toutefois dans le copier-coller, ce qui s’avèrerait sans intérêt aucun pour l’auditeur. 

Mais non, loin de ce piège, TVB a donc tracé sa route, tracé son chemin (ca vous rappelle une chanson…??)  et c’est une agréable découverte pour moi. J’attend le prochain album avec intérêt.

En tous cas, si vous ne le connaissez pas encore, Troy Von Balthazar est un artiste à découvrir. 

Guillaume.

Elias Dris, jeune aventurier, a pris son envol.


A quelques semaines du début de la quinzième édition des Aventuriers  (11 -20 décembre 2019) à Fontenay- sous-Bois, j’avais envie de revenir sur un artiste qie j’ai découvert, comme beaucoup de ceux et celles venu.e.s. en décembre 2018 au festival des Aventuriers de Fontenay-sous-Bois.

Il est arrivé sur scène, discrètement. Tel un oiseau frêle qui vient se poser sur une branche. Son allure fine, ses cheveux longs, laissaient penser que le garçon était timide. Elias Dris, c’est son nom, venait là présenter son premier album, « Gold in the ashes », sorti en 2017, avant la parution dès mars 2019, de « Beatnik or not to be ».

Très à l’aise au chant avec une voix douce très caractéristique, il s’avère être un excellent mélodiste, instrumentiste, aussi à l’aise à la guitare semi-acoustique que devant un clavier. Il nous avait ce soir là régaler pendant une heure, alternant le chant en anglais ou en français.

Il est aussi multi-instrumentiste, puisqu’il pratique la basse, le banjo, le piano, en plus de la guitare. Cette palette instrumentale lui ouvre un champ très large pour composer, écrire.

Depuis ce festival, lors duquel il était à l’affiche aux côtes d’artistes comme le trio Delgres, du groupe pop l’Impératrice, de General Electriks, ou des toulousains Agathe da Rama (venus se produire à la médiathèque le 14 décembre 2018, devant une belle assistance conquise), le jeune artiste poursuit son chemin, qui l’a déjà mené à côtoyer, lors de premières parties, des noms de la musique comme Lou Doillon, Shannon Wright, ou encore Selah Sue. De quoi nouer de jolies rencontres, et se forger une belle expérience, à seulement 25 ans. 

Si vous êtes amateur de pop-folk ciselée, de jolis textes délivrés tout en subtilité, alors je vous conseille d’aller voir et écouter-découvrir ce jeune artiste, s’il passe pres de chez vous.

Elias Dris est donc un musicien, auteur-compositeur-interprète des plus intéressants, qu’il faut suivre de près. J’attends avec impatience de le revoir sur scène et surtout d’écouter son prochain album. En attendant cela, je vous propose une plongée dans son univers musical.

Guillaume.

Dylan Prix Nobel de Littérature !!! ???


bob-dylanBOB DYLAN !!! Qui l’eût cru ? Oui vous ne rêvez pas ! C’est bien Robert Zimmerman, alias Bob Dylan,  qui s’est vu récemment attribué rien moins que le Prix Nobel de Littérature 2016 ! La nouvelle, en date de jeudi 13 octobre a été salué par certains, mais également surpris, décontenancé le monde des lettres, aux Etats-Unis, bien sûr, mais ailleurs aussi dans le monde !

Si depuis plus de 50 ans, Bob Dylan régale son public de ses chansons contestataires (apparu dans les années 60 aux côtés de Joan Baez, notamment), le chanteur américain, qui a fédéré un large public, malgré une voix nasillarde, et une qualité d’instrumentiste sans être un virtuose de la 6 cordes, j’avoue que l’annonce du comité Nobel, pour décerner le prix Littéraire de l’année 2016,  a suscité chez moi un étonnement, mêlé d’incompréhension.

Car si l’œuvre composée par Bob Dylan est considérable, s’il a contribué, au même titre que Neil Young ou Johnny Cash, au développement et à la reconnaissance de la chanson, de la culture américaine, dans les années 60, 70, devenant une véritable icône des nostalgiques de cette période bénie, il n’a jamais été considéré, de près comme de loin, par le monde de la culture américaine, voire européenne, comme un véritable écrivain, développant une œuvre au fil des années, des décennies. Ses chansons sont parfois étudiées dans les universités, son répertoire adapté, repris, lui garantissant un écho maximal. Venu du folk, en vogue dans les années 60, il a traversé les genres et les décennies, en se nourissant de country, blues, pop… un vrai caméléon. En 1988, suite à une session d’enregistrement initialement prévue par George Harrison, pour la chanson « Handle with care », il fit un temps partie d’un groupe, Traveling Wilburys, qui regroupait rien moins que Jeff Lynne, Roy Orbison, George Harrison et Tom Petty !!!…

Auteur-compositeur-interprète depuis 1962 (37 albums en 55 ans de carrière), parfois acteur (15 films, dont « Pat Garrett et Billy the Kid », au côté de Robert Redford ; « Eat the Document », 1973 ; « Renaldo et Clara », « The Last Waltz », 1978), ses chansons, son allure bohême, gardant un avis aiguisé sur la culture américaine, il n’est pour autant pas un écrivain, au sens premier du terme. Chanteur-auteur, il est considéré, à l’image d’un Jim Morrison (Doors), ou d’un Bruce Springsteen, comme un poète, pour la qualité de son écriture. « Blowin in the Wind », « Knockin’ on Heaven’s door », « Just like a woman », « Like a rollin’ stone » ou encore « desolation row » font partie des classiques de son répertoire.

Donc, côté livres, là, c’est morne plaine. Bien sûr, comme nombre de grandes figures contemporaines de la culture américaine, Bob Dylan a été l’objet de biographies, notamment celle de Robert Shelton « Bob Dylan, sa vie, sa musique » (Editions Albin Michel, 1987), ou d’un recueil de ses écrits sur la période 1968-2010, par Greil Marcus « Bob Dylan Writings » (Editions Faber & Faber, 2011). Mais jamais il n’a pris le temps d’écrire un livre, un roman, un essai. Alors, cette attribution, fruit d’un lobbying intense ? ou volonté affichée de saluer un artiste important de la seconde moitié du 20ème siècle ? Sans doute un peu des deux… mais que penseront alors les écrivains contemporains américains ou non, dont l’œuvre considérable aurait sans nul doute mérité une reconnaissance officielle après celle du public ?

A 75 ans, voilà Bob Dylan panthéonisé de son vivant par ce prix Nobel de Littérature. Voilà qui fera sans doute jaser, jetant un (petit) voile de discrédit sur le sérieux de cette institution.

Parmi les albums de référence, je citerai « Blonde on Blonde » (1966) ; « Desire » (1976) ; « Slow Train Coming » (1979) ; « Oh mercy » (1989) ; « Love and theft » (2001).

Guillaume.

 

 

Hommage à Mr Mac Cartney, scarabée for ever.


PMCC_imageQu’est-ce qui peut réunir autour d’un micro des artistes aussi différents que Billy JoelChrissie Hynde, Willie Nelson, BB King, Def  Leppard, Cure, Alice Cooper, Kiss, ou encore Harry Connick Jr, Dr. John, Bob Dylan, Sly & Robbie ?… La réponse : un album en hommage au talent du célèbre scarabée Paul Mac Cartney,  qui poursuivit avec les Wings dans les années 70, avant de se produire en solo depuis les années 80-90. Musicien aux multiples facettes (il est donc bassiste, guitariste, pianiste, chanteur, mais aussi compositeur de musique classique, à preuve son oratorio « Ecce Cor Meum », paru en 2007), il accompagne depuis près de 50 ans notre vie, nos souvenirs.

Faire cohabiter autant d’univers musicaux pour un album-hommage peut s’avérer risqué parfois. Ici, hélas, le résultat n’échappe pas à la règle. Il y a certes de belles surprises, mais aussi quelques plantages, tout au long des 34 titres ici proposés (il fallait au moins ca pour honorer le scarabée).

Parmi les  belles surprises, je  vous suggère Billy Joel et son « Maybe I’m amazed », le « Yesterday » en version guitare-voix par le vétéran Willie Nelson, « Every night » à la sauce Jamie Cullum, « Helter Skelter » en version musclée par Roger Daltrey, la belle interprétation de « Hello Goodbye » par les Cure et le fiston Mac Cartney, James, guitariste, « Let it be » tout en délicatesse par la voix de Chrissie Hynde, « Lady Madonna »  par Allen Toussaint.

Au rayon des plantages ou déceptions, je note la version « Things we said today » de Bob Dylan (mais qu’es-t-il venu faire dans cette galère?), « My love » de Harry Connick Jr. , le « Helen Wheels » passé à la moulinette de Def Leppard, « Venus and Mars, Rock show », par les vétérans de Kiss.

Malgré quelques ratages donc, ce double album permet tout de même de replonger dans le riche répertoire de Paul Mac Cartney. Un bonheur qui fait du bien en ce début d’année.

Guillaume.

 

 

 

Il sème la tempête…


A.M.O.U.R.E.U.S.E.

Et oui, même après tant d’années, je reste profondément émue à l’écoute de sa voix suave, écorchée mais aussi qui sait être malicieuse. J’ai toujours les poils quand j’entends ses textes, de véritables poèmes impétueux, denses, exaltés, mystérieux. Et comme un amant expérimenté, il sait toujours nous surprendre et se renouveler.

BRAVO Monsieur Dylan, votre album, 50 ans après la parution du premier, est véritablement sublime et surtout incontournable.

A écouter la valse irlandaise de 14 minutes de The Tempest, sur le naufrage du Titanic, Roll On John, émouvant hommage à John Lennon, et pour la note humoristique, le morceau que l’on entend le plus Dusquesne Whistle. Mais honnêtement j’aime tous ses morceaux, que j’écoute en boucle. Ah et je n’oublie pas les glaçons dans le whisky 🙂

Michèle

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