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Avec « Senjutsu », Iron Maiden remonte au front.

Voilà des mois que les fans, dont j’avoue humblement faire partie depuis que je les ai vu en 1982 à Baltard avec l’intronisation de Bruce Dickinson (ex-chanteur du groupe Samson) comme lead-singer en lieu et place de Paul Di Anno, oui ça fait des mois que j’attendais enfin la sortie, repoussée pour cause de pandémie, du nouvel album de Iron Maiden, groupe issu de la fameuse vague NWBHM dans les années 80, avec Def Leppard, Saxon, Judas Priest). Chose faite enfin le 3 septembre dernier, restait donc à trouver le temps pour écouter, disséquer, analyser cette nouvelle production de la bande à Steve Harris. Je ne m’attarderai pas sur la pochette qui nous offre leur mascotte historique Eddie en version samouraï, dans des tons sombres. Mais comme toujours, le graphisme est très réussi.
Place à la musique donc. Enregistré, comme son prédécesseur « Book of Souls« , à Paris, aux Studios Davout, « Senjutsu » a été mis en boîte en huit semaines pleines, entre deux tournées du « Legacy of the Beast Tour« , qui passera d’ailleurs par Paris l’année prochaine. 2 mois passés enfermés à écrire, composer, enregistrer. Car les membres du groupe voulaient concocter un album plein d’énergie. Volonté qui peut sembler paradoxale lorsqu’on connaît la durée moyenne des morceaux de l’album, 10 minutes environ. Mais cela n’effraie pas la troupe d’Iron Maiden, qui compose dix titres, la plupart estampillés du bassiste Steve Harris, le reste du duo Adrian Smith (guitare)-Bruce Dickinson (chant). Dave Murray, habituellement sollicité pour l’écriture est ici laissé de côté.
Bon ok, vous dites-vous à ce stade…mais donc il donne quoi le Maiden 2021?. Tout d’abord, il faut signaler qu’il est produit par le même bonhomme que « Book of Souls ». Mais là, d’entrée, moi qui voue un culte absolu à Bruce Dickinson (photo ci-dessus), arrivé en 1982 au sein du groupe (je garde d’ailleurs un souvenir mémorable du concert qu’ils avaient donné à Baltard, le 17 mars de cette année-là) en remplacement de Paul Di Anno, je suis tombé des nues. Sur le morceau-titre de l’album, « Senjutsu », sa voix est très mal mixée, comme si il chantait à la cave, pendant que ses compères jouent au salon. C’est évidemment une déception tant sa voix habituellement si puissante, profonde, surfe sur les mélodies. Là, c’est moins flagrant, moins régulier. Reste que musicalement, ce morceau vous met de suite dans le ton. Iron Maiden est bien de retour.
Après ce premier long morceau, le sextet anglais mené de main de maître par son bassiste-fondateur Steve Harris nous emmène sur « Stratego » (je vous recommande le clip). D’entrée un gros son, une batterie martelée à souhait par Nicko Mac Brain, puis Dickinson entre en piste, mais clairement, ce qui frappe, c’est sa perte de puissance vocale (à moins que ce ne soit le mixage qui donne cet effet), car pour le reste on reste sur du cousu main, de la belle facture mélodique. Si la triplette de guitaristes (Gers, Smith, Murray) se régale, et même si effectivement j’éprouve du plaisir à écouter cet album, il ne comporte rien de franchement innovant, surprenant, ce qui faisait la force du groupe jusqu’alors. « Writing on the Wall » écrit par le duo Smith / Dickinson, qui suit (là aussi, voyez le clip), après une intro acoustique, passe en mode électrique. Encore une fois, Dickinson semble chanter de très loin, ne jamais dominer les instruments. C’est dommage. Sur ce morceau, les soli qui sont joués, sont ramassés, mélodieux. Aspect agréable qui a toujours été le sceau du groupe et de ses guitaristes. Puisque la recette intro acoustique puis passage à l’électrique semble leur convenir, les Vierge de Fer semblent enclin à en abuser. Troisième exemple avec « Lost in Lost World ». D’abord la guitare acoustique suivie de la voix de Bruce Dickinson, qui par magie, semble retrouver sa clarté. Deux minutes comme cela avant l’avalanche électrique. Mais là, Dickinson (où la prise de conscience qu’il fallait rééquilibrer les mixages?) semble retrouver son panache éternel, sa force vocale, ses modulations de tonalités dont il régale l’auditeur. Le morceau lance enfin l’album… enfin selon moi. Il dure neuf minutes trente. Une éternité, vous direz-vous, mais depuis quelques années, Iron Maiden a pris l’habitude de composer des morceaux longs (cf. « Book of Soul » ; et bien avant « Hallowed be thy Name ».. « Seventh son of the seventh son »….).
La suite, de « Days of Future Past » au terminal « Hell on Earth », nous propose une panoplie de titres toujours assez longs, mélodieux, avec miraculeusement la voix de Dickinson de retour, ce qui me ravit au plus haut point, même si par moment il va moins haut qu’auparavant (son cancer est passé par là), mais la technique, irréprochable l’aide à compenser et donc il régale toujours. Les morceaux sont de vraies fresques musicales, j’imagine déjà les mises en scène et les illustrations en images, ça va être spectaculaire. Les titres contiennent toujours ces fameux moments de break où l’on passe d’une mélodie à une autre, permettant aux guitaristes de s’exprimer joyeusement. « Darkest Hour » ou « Death of the Cellts » en sont de beaux exemples. L’album s’écoute tranquillement, sans lassitude. Le clou du disque vient, pour moi, avec « The Parchment » et « Hell on Earth », deux sublimes titres, qui symbolisent bien ce qu’est Iron Maiden. Un régal d’écoute.
Au final, « Senjutsu », nouvel opus de la Vierge de Fer est un bon album, qui contient de belles perles, mais n’est pas le grand disque attendu. L’énergie espérée grâce aux huit semaines d’enregistrements est bien présente. Nul doute que sur scène, celle-ci sera bien rendue. J’attend cela impatiemment.
En tous cas ce disque peut faire passer de beaux moments pendant les fêtes de fin d’année.
Guillaume.
« Book of Souls », une fresque sans faille !
Iron Maiden est de retour! Ceux qui pensaient que « Final Frontiers », leur précédent album, serait leur ultime œuvre, en sont pour leur frais. « Book of Souls » marque le grand retour de la Vierge de Fer. Finis les ennuis de santé de son chanteur-leader Bruce Dickinson, le groupe revient avec un double album studio sublime, inventif, nerveux, mélodique, bref tout ce qui fait la marque de ce groupe. Outre Dickinson, Steve Harris (bassiste) et Adrian Smith (guitariste) ont coécrit la majorité des titres. Habitué des fresques musicales, en référence à l’Histoire, Iron Maiden frappe cette fois très fort. En effet, cette fois-ci le groupe a concocté des morceaux très longs (de 6 à 18 minutes!). Une grande première pour La Vierge de Fer. Ici, il est question de légendes, de l’humanité, de la guerre.
Dès les premières notes de « If Eternity should fail », qui dure 8’30 (!), Bruce Dickinson nous rassure et prouve qu’il a retrouvé toute sa voix, puissante et précise. Et l’on retrouve ce qui fait la marque de ce groupe, à savoir des mélodies très élaborées, servies par Janick Gers et Adrian Smith aux guitares, pendant que Steve Harris et Nico Mac Brain s’occupent de la section rythmique avec un brio retrouvé! Le plaisir est total!
Les morceaux s’enchainent sans lasser jamais l’auditeur, la surprise est toujours au rendez-vous. Les ambiances mélodiques font parfois penser aux landes d’Ecosse, d’Irlande (The Red and the Black »). Ce qui frappe, à l’écoute de ce disque, c’est la manière dont sont installés les morceaux, les ruptures de rythmes, de mélodies, sans jamais perdre en qualité, en fluidité. « Book of Souls », qui clos la première partie de cet album, composé et écrit par Janick Gers et Steve Harris, nous permet de retrouver Bruce Dickinson au top de son expression vocale. La deuxième partie démarre en trombe avec « Death or Glory », qui évoque la guerre, les champs de batailles. « Tears of a clown »(dédiée à Robin Williams) et « The Man of Sorrows » ont tout pour devenir des hits du groupe, être repris en choeur par le public, à l’image d’un « Fear of the Dark » par exemple. Pour terminer, Iron Maiden nous offre le morceau de bravoure de « Book of Souls »… « Empire of the Clouds », écrit et composé par Bruce Dickinson. Au menu, 18 minutes de musique, qui démarrent doucement au son du piano et des cordes (violon, violoncelle), la suite est un pur régal, un résumé de ce qui fait la magie de ce groupe depuis plus de 30 ans.
« The Book of Souls » est à mes yeux une totale réussite, l’un des meilleurs disques produit par Iron Maiden. J’ai hâte de voir le résultat sur scène, annoncé pour 2016 à Paris. Nul doute que les décors seront encore de haute tenue.
Guillaume.