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Monicka Amarilys, la voix à suivre.
Venue en 2015, à la médiathèque, dans le cadre d’un kiosque, avec un quatuor de musiciens, dont Gladys N’toumi, pianiste et compagne du contrebassiste-compositeur-directeur de Brass Band, Hubert Dupont, la chanteuse Monicka Amarilys, avait régalé le public présent par son phrasé limpide et sa voix très à l’aise sur des ambiances suaves telles que « Your love is king » de Sade, « Va savoir » de Liane Foly ou « Summertime » de Ella Fitzgerald.
Ce sont ces titres et cette ambiance, très agréable et cosy, digne d’un jazz-club, que l’on retrouve sur « Volume 1 ». Si l’orchestration fait parfois défaut comme sur « So nice » ou le son du piano est très synthétique, presque comme un orgue Bontempi… (c’est dire!), fort heureusement, le reste des titres, 14 au total, est de très bonne qualité et laisse à l’auditeur le plaisir de découvrir cette voix singulière, suave, mélancolique parfois, qu’est celle de Monicka.
« Volume 1 » est donc un album de reprises de chansons qui ont été soit des standards de jazz (« Summertime » ; « Cry me a river »), des succès pop (« Your love is king » de Sade ; « I don’t know » de Noa ; Baby Can I hold you de Tracy Chapman) ou de la bossa nova ( l’inévitable « Girl from Ipanema » chère à Antonio Carlos Jobim), sans oublier quelques chansons du répertoire français (« Va savoir » et « Au fur et à mesure » de Liane Foly » ; le très chaloupé « Jardin d’hiver » de Henri Salvador ; « Que reste-t-il de nos amours »de Charles Trenet).
Il s’écoute très agréablement et par ces temps de grosses chaleurs, convient parfaitement pour démarrer en douceur une soirée, à l’heure où le soleil se fait moins fort, à l’heure de l’apéro ou en fin de soirée, après un excellent repas… A vous de choisir!
Si Monicka se produit près de chez vous, n’hésitez pas, allez l’écouter. Vous passerez un joli moment!
J’attends le « Volume 2 » avec curiosité.
Guillaume.
L’histoire d’une chanson: A gajota de Ipanema
Chose promise, chose due ma chère Michèle, j’ai trainé mais je vais m’essayer à ce petit exercice qu’est l’histoire d’une chanson et loin de mon univers musical habituel, je vais plutôt pencher pour la Bossa Nova avec la fameuse fille d’Ipanema.
J’ai entendu l’histoire de ce classique lors de mon voyage à Rio il y a quelques années de ça et j’ai été saisi par le fait qu’une anecdote aussi banale ait pu donner naissance à un tel mythe de la musique.
Août 1962, Tom Jobim et Vincius Da Moraes ont leurs habitudes au “Veloso”, un bar restaurant en face de la plage d’Ipanema à Rio De Janeiro, plusieurs jours durant, ils contempleront la beauté d’une jeune carioca qui emprunte cette route pour aller de chez elle à l’école. Subjugués et inspirés par leur nouvelle muse, ils décident d’en faire une chanson.
Les paroles de Da Moraes et la musique de Jobim sera jouée pour la première fois dans un club branché de Copacabana, “Au bon gourmet”, ils seront accompagnés par Joao Gilberto et les Os Cariocas.
C’est les débuts de la Bossa Nova et le morceau est connu un peu partout dans les endroits branchés de Rio, mais ne connaît pas de version studio avant 1964 et sa traduction en Anglais par Norman Gimbel pour l’album Getz/Gilberto, avec la voix d’Astrud Gilberto, la femme de Joao. Le titre et l’album sont un succès immédiat et reçoivent un Grammy l’année suivante.
Les auteurs de la chanson révèleront le secret de celle qui les a inspirés : Heloísa Eneida Menezes Paes Pinto et lanceront du même coup sa carrière, elle deviendra mannequin, puis styliste, mais restera à jamais la fille d’Ipanema.
Depuis, le bar “Veloso” a été renommé “A gajota de Ipanema” et c’est une adresse que je vous recommande vivement si vous avez l’occasion de passer par là. Vincius Da Moraes a donné son nom à l’ancienne rue Montenegro, où vivait “Helo Pinheiro”, la fille d’Ipanema. La chanson elle, sera reprise de nombreuses fois comme en témoigne la playlist ci-dessous.
Laurent
Un après-midi à Paris avec Yana Bibb
Je vous avais déjà parlé de Yana Bibb, fille du bluesman Eric Bibb, lors de la parution de son précédent album en 2014.
Cette fois-ci, elle nous revient avec « Afternoon in Paris« , enregistré … à Stockholm, et pour lequel elle s’est entouré en grande partie de musiciens locaux. Côté textes, si elle a écrit 5 des 11 morceaux qui figurent sur l’album, le reste est composé de reprises de Andrew Stroud, John Lennon & Paul Mac Cartney, Solomon Burke, ou le local Häkan Elmquist. Son père, Eric Bibb, lui a écrit 2 morceaux « Bessies’s advice » et « For you ».
La liste des précités indique que la chanteuse, cette fois-ci, ne se ferme aucune direction musicale. Au menu, du blues bien sûr, mais également de la bossa-nova, du folk, du traditionnel suédois à deux reprises (qu’elle interprète superbement dans la langue du pays). De quoi dérouter l’auditeur!… Mais le résultat, je l’admets, est des plus plaisants.
Oui ce disque est une jolie déambulation, où Yana Bibb nous entraîne dans ses pas, et l’on passe, avec bonheur entre les styles, les ambiances, les rythmes qui jalonnent cet « Après-midi à Paris ». Jamais ennuyeux, très épuré, servi par un orchestre de qualité, la chanteuse américaine prouve avec cet album, qu’elle prend de l’envergure, se fait un prénom dans la famille Bibb, et démontre qu’elle est une grande chanteuse-interprète.
Cet « Afternoon in Paris » se termine par le très beau morceau en hommage à son grand-père, Léon Bibb. Il peut être fier, sa petite-fille est devenue une grande artiste qui trace son propre sillon.
Guillaume.
Dom La Nena, la saudade à voix douce…
« Soyo« … « Je suis » ou « C’est moi »… ainsi, modestement, simplement, se présente la chanteuse et violoncelliste au visage poupon, d’origine brésilienne, Dom La Nena, sur son quatrième album, en seulement 3 ans (!), puisque le premier, « Ela », date de… 2013 !
Je l’avais découvert en 2013, sur la scène de l’espace Gérard Philipe, dans le cadre du Festival des Aventuriers. Apparue ce soir-là comme si la scène était un endroit naturel pour elle, sa prestation avait alors capté l’attention du public présent par sa voix douce, ses chansons aux ambiances parfois émouvantes, aux accents nostalgiques, qui racontent la vie, l’amour, la tristesse. Son chant, empreint de nostalgie (saudade) , son jeu de violoncelliste, tout en délicatesse, avait conquis l’auditoire. A 27 ans, cette artiste brésilienne a déjà un parcours bien rempli, avec, outre ses albums enregistrés, des collaborations artistiques avec Jane Birkin, Jeanne Moreau ou encore Piers Faccini (ce dernier, qui possède un studio d’enregistrement dans les Cévennes, a aidé et participé à certains morceaux qui figurent sur « Ela »).
Tout au long de cet album, Dom La Nena dévoile son univers musical, alliage de mélodies simples, dépouillées, et d’arrangements subtils, où la guitare, le piano, viennent s’ajouter sans en faire trop. La voix légèrement voilée de la chanteuse-violoncelliste, passe très bien tout au long des 11 titres de l’album. Polyglote, elle s’avance aussi en français « Juste une chanson », voire en italien « Golondrina », espagnol « El silencio », ou anglais « Carnaval ». Loin de faire dans la facilité en s’appuyant sur le répertoire ou le style des chanteurs et chanteuses brésiliens qui l’ont précédé, elle propose un univers un brin décalé, mais très chouette. Si légère peut paraitre sa musique, elle n’en reste pas moins très agréable à découvrir, écouter, savourer.
Alors ne passez pas à côté de cette artiste particulière, qui trace un joli sillon, dans l’univers de la chanson brésilienne contemporaine.
J’attends avec curiosité la suite des aventures musicales de Dom La Nena.
Guillaume.
« The Voice » aurait eu 100 ans!
« The Voice »… Je sais, je sais, les plus jeunes penseront que je fais allusion au télé-crochet diffusé en France. Point du tout!
Je fais évidemment référence à Francis Albert Sinatra, alias Frank Sinatra, acteur-chanteur, dont la voix a cessé de résonner voilà 17 ans déjà, et qui aurait eu 100 ans le 12 décembre prochain.
Américain d’origine italo-sicilienne, Frank Sinatra va se faire connaître en tant que chanteur dans les années 40, au sein de l’orchestre de Tommy Dorsey, avec notamment « I’ll be seeing you ». Parallèlement, il va vite devenir un acteur dont la cote va vite grimper à Hollywood. Dans les années 50 et 60, il va tourner avec les plus grands réalisateurs de l’âge d’or d’Hollywood : Fred Zinneman, Otto Preminger, Vincente Minnelli, s’imposant dans des films comme « Tant qu’il y aura des hommes » (1953) ; « L’homme au bras d’or » (1955) ; « La blonde ou la rousse » (1957, avec Kim Novak et Rita Hayworth) « Comme un torrent » (1958) ; « L’ombre d’un géant » (1966). Après un passage à vide, en 1977, Martin Scorsese lui permettra de retrouver la cote auprès du public, en lui demandant d’interpréter la chanson « New-York, New-York », qui donnera son titre au film. Véritable séducteur, Ava Gardner, Marylin Monroe, Rita Hayworth, Mia Farrow, tomberont successivement sous le charme de l’acteur-chanteur italo-américain.
C‘est également dans les années 50 que le RatPack (littéralement Gang de Rats) va voir le jour. Initialement l’idée de Humphrey Bogart, que fréquentait souvent Sinatra, ce dernier va rassembler autour de lui des compères Sammy Davis Jr, Dean Martin, Peter Lawford. S’il est un acteur et chanteur reconnu, il est un homme autoritaire, directif, un chef de bande, capable d’être très généreux avec ses ami(es(s) comme de rentrer dans des colères noires. Sinatra, aux amitiés parfois douteuses (dont la Mafia et les Steamers (Syndicat américain des routiers) va devenir un homme influent (il avait l’oreille de JFK). Il rendra de nombreux services au candidat Kennedy pour assurer son élection en 1963.
Sa qualité vocale va lui offrir bientôt toutes les opportunités : Il va fréquenter les plus grands jazzmen de cette période : Duke Ellington, Count Basie, Louis Armstrong, Oscar Peterson. Frank Sinatra, au timbre de velours, reste avant tout un vocaliste hors pair, aussi à l’aise lorsqu’il chante « Girl From Ipanema » de Antonio Carlos Jobim que lorsqu’il chante « Fly me to the Moon », « Come fly with me », « My lady is a tramp », entouré des big bands les plus célèbres (Duke Ellington, Count Basie), ou dans la version américaine de « Comme d’habitude » (Jacques Revaux ; Claude François) devenue « My way », chanson qui connait à ce jour plus de 3000 versions répertoriées !!!!… « Mack the knife », « New-York New-York », et son dernier titre enregistré en 1995 « The Best is yet to come », figurent aussi parmi ses plus grands succès. De la chanson d’amour au swing, du blues au jazz, il posait sa voix avec une facilité déconcertante. Il sera le premier crooner reconnu et ouvrira la voie pour ceux qui aujourd’hui se réclament de lui : Harry Connick Jr, Michael Bublé, Peter Cincotti. Sa capacité à tout chanter autant que ce timbre immédiatement reconnaissable, lui vaudra le surnom de « The Voice ».
Dans les années 70 & 80, il a longuement séjourné au Ceasar’s Palace de Las Vegas, où tous les soirs, il se produisait avec ses partenaires Dean Martin, Sammy Davis Jr, Peter Lawford (acteur de second rang, beau-frère de JFK). Le public venait autant les entendre chanter que raconter des blagues sur scène. Les deux derniers étaient les souffre-douleur favoris de Frank Sinatra. Durant sa longue carrière musicale, outre ses complices du RatPack et les noms déjà cités, il a croisé, côtoyé les plus grandes chanteuses de jazz ou de variétés telles que Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Peggy Lee, Judy Garland, Liza Minnelli, Barbara Streisand.
Après 60 ans de carrière (il s’est produit pour la dernière fois en 1995 à Los Angeles), et bien qu’ayant connu le succès au cinéma, c’est surtout son parcours musical, son chant, sa voix de crooner qui marqueront le public. Sinatra laisse derrière lui un héritage musical très important, qui aujourd’hui encore influence nombre de chanteurs, chanteuses.
« The Voice » parti rejoindre les étoiles en 1998, son œuvre et sa légende lui assurent l’éternité.
Guillaume.
Lucas Santtana
Un album étonnant, entre modernité et tradition.
Luca Santtana est un musicien brillant qui se sert de sa guitare et de sa voix, de sons samplés ou naturels. Les sons se mêlent et s’entrechoquent sans jamais se heurter. Ajouter à cela un clin d’oeil aux jeux vidéos avec « O violâo de Mario Bros » et le tour est joué.
Françoise
Lagrimas mexicanas
Lagrimas mexicanas / Vinicius Cantuaria & Bill Frisell
Je me sens encore en vacances, j’ai du manqué de soleil et j’éprouve le besoin de me ressourcer. C’est pour cela qu’hier soir j’ai réécouté cette invitation au voyage :
La voix et la guitare de Cantuaria se mêlent à la guitare de Frisell pour nous livrer un album plein de poésie. J’ai redécouvert un univers plein de douceur, de mélancolie ou les rythmes de bossa s’unissent au be-bop et à country. Une alchimie très réussie qui nous entraîne dans un rêve éveillé. A écouter sans modération !
Françoise