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Dom La Nena garde le Tempo.


Cette artiste brésilienne de son vrai nom Dominique Pinto, qui a commencé la musique en étudiant le piano dès l’âge de 5 ans, puis le violoncelle dès 8 ans, tirera son nom de scène du fait qu’elle était la plus jeune (La Niña ce qui donnera La Nena en portugais) élève de sa classe de violoncelle à Buenos Aires, dirigée par la violoncelliste Christine Walevska, qui l’avait repérée plus jeune et lui avait suggérée de venir étudier en Argentine.

Bien que violoncelliste, Dom La Nena est aussi chanteuse, que certains et certaines d’entre vous ont pu découvrir lors de sa venue en 2013 sur les planches du festival des Aventuriers à Fontenay-Sous-Bois, a l’Espace Gérard Philipe, nous a publié « Tempo » en 2018, dont elle a composé tous les titres. A seulement 32 ans, cette artiste brésilienne a su tracer son parcours de façon très singulière et méticuleuse, en allant parfois vers des collaborations inattendues comme avec des artistes comme Jane Birkin, Jeanne Moreau, Camille, ou encore Étienne Daho, puis le musicien Piers Facini, qui lui propose d’enregistrer dans son studio des Cévennes son futur album « Ela » sorti en 2013,, avant en 2014 de rencontrer Rosemary Standley (chanteuse du groupe Moriarty) et de fonder avec elle le duo Birds on a wire. Dom La Nena se frotte sans hésiter à des univers musicaux loin de sa culture initiale ou de son apprentissage classique.

Mais passons donc à « Tempo », album enregistré en 2018.

Kevin Morby, La Folk Tranquille.


« Sundowner » sorti en 2020 est le sixième album de Kevin Morby, né à Kansas City dans le Missouri (ville de Casinos pendant la période de la prohibition), depuis le tout premier intitulé « Harlem river »(2013), qui faisait référence à son séjour new-yorkais dans les années 2000. Kevin Morby, au look d’étudiant attardé, un peu à la manière des regrettés Kurt Cobain, chanteur de Nirvana disparu en 1994, et de Jeff Buckley, disparu en 1997.

La pochette de l’album le représente assis sur un lit, dans un décor de chambre, le tout au milieu d’un champs de hautes herbes sur fond de ciel orageux. Pas engageant à priori. Mais annonciateur du climat minimaliste dans lequel cet auteur-compositeur américain veut nous accueillir.

J’avoue, avant d’écouter « Sundowner », je ne connaissais pas du tout cet artiste américain, dont la voix fait irrémédiablement penser à Bob Dylan jeune, de même que ce style de folk minimaliste, qui laisse place à l’histoire, soutenue par les instruments. Cette influence dylanienne est tellement présente qu’on l’entend sur « Wander », avec l’harmonica, la voix placée de telle manière, ce phrasé légèrement trainant… bref ça sent le biberonage intensif au Zimmerman quand Morby était jeune enfant.

Les titres s’enfilent comme des perles, le disque craque même un peu, à la manière des 33 tours d’autre fois, ce qui n’est pas pour me déplaire. Chaque titre ressemble, par sa structure, à une complainte ou un cri de colère légèrement feutré. Il n’est qu’à écouter « Sundowner », Wander », « Don’t underestimate midwest american sun ». Les chansons sont très épurées, sans artifices, sans parasites qui viendraient encombrer le climat du disque. L’exigence est là. Peu mais efficace, essentiel. Il le prouve encore sur « Jamie », et l’instrumental au piano « Velvet highway » nous prouve que Kevin Morby ne contente pas de chanter, jouer de la guitare et de l’harmonica. La garçon est poly-instrumentiste avec talent.

Avec ce disque, j’ai fait une belle découverte, d’un artiste talentueux, qui va au plus simple. Le résultat est au bout.

Je vous invite à le découvrir sans attendre.

Guillaume.

Le Boss nous écrit sa lettre d’Amérique.


Quelques jours avant l’élection présidentielle américaine 2020 (qui a finalement vu la victoire de Joe Biden, malgré la contestation frontale du sortant Trump), le Boss est sorti de son long silence et nous revient avec une longue lettre, chronique de son Amérique sous l’ère Trump. « Letter to you », qui succède au magnifique « Western stars », dédié à la musique country-folk américaine. « Letter to you » reste fidèle à ce que fait Springsteen depuis 50 ans, une écriture à la plume est acérée, précise. Sans concession. Une description au scalpel de son Amérique, un état des lieux rigoureux, une cartographie à nue d’un pays qu’il aime profondément, passionnément. Pour ce disque, le Boss a rassemblé ses fidèles accompagnateurs, sa troupe qui le suit partout entre studios, stades et salles de concerts (oui je sais, ces mots semblent incongrus à écrire dans le contexte que nous vivons et allons sans doute vivre pour encore de long mois, je ferme ici la parenthèse), depuis presque 50 ans déjà!! Une paille, un bail, comme vous voudrez, mais cela prouve la qualité du bonhomme, sa fidélité en amitié. Le E-Street Band, même ayant perdu les talentueux Danny Federci, organiste mort en 2008 et Clarence Clemons (photos ci-dessous), saxophoniste décédé voilà 9 ans déjà. Ils étaient deux des pièces maitresses du groupe, façonneurs de sa marque sonore. Ce fut un coup de massue pour le Boss et les membres de la troupe restés soudés, performants, à travers les époques, avec constance. Sans phare, sans failles.


Alors donc « Letter to you », me direz-vous ? Hé bien le Boss et sa bande ont réussi la performance de l’enregistrer en 5 jours seulement, retirés dans une maison isolée, transformée pour l’occasion en studio d’enregistrement. A 71 ans printemps terrestres sonnés, Springsteen n’a plus rien à prouver, il ne fait de la musique que pour se faire plaisir, en tant que citoyen impliqué dans un pays tourmenté depuis plusieurs années, mais plus directement depuis 2016, que Trump est au pouvoir. Le pays s’est fracturé, divisé, les problèmes sociaux se sont renforcés, le chômage a explosé, le racisme avec notamment le drame récent de la mort de George Floyd, ayant entrainé les émeutes à travers le pays, et la montée du mouvement des « Black Live Matters« .

Sur ce disque figurent de très beaux morceaux comme « One minute you’re here », en voix et guitare acoustique, sur le temps qui passe, mais aussi « Janey needs a shooter », ballade aux accents springsteeniens marqués (tempo, harmonica, claviers).

La dernière élection présidentielle américaine donc s’est tenue dans un climat de tensions extrêmes entretenues, ou créées par le président en place, qui ne souhaitait pas quitter ce pouvoir si chèrement acquis en 2016 face à Barak Obama. Mais donc le pays a tranché. Pour le changement, l’apaisement. Le Boss, lui a depuis longtemps fait son choix. Dans l’une de ses chansons, il dit « ne plus vouloir d’un clown sur le trône ». Son voeu est exaucé. Mais revenons à l’aspect artistique. A peine quelques jours après avoir publié « Letter to you », il est le premier artiste à classer son album dans le Top5 des ventes sur 6 décennies de suite ! 1 record. Performance remarquable pour le Boss.

A 71 ans, Springsteen ne se démonte pas, fourmille de projets. Une tournée en attente, bien sûr,  au vu des conditions sanitaires catastrophiques aux États-Unis (250.000 décès dus au Covid-19), une émission de radio bi-hebdomadaire sur une radio locale. Et sans doute des chansons,  des musiques, déjà dans les tiroirs, pour cet infatigable conteur-témoin d’une Amérique qu’il a vu évoluer parfois dans le bon sens,  parfois dans le très mauvais. A l’instar d’un Bob Dylan,  d’un Neil Young, ou de Patti Smith, Springsteen fait partie de cette génération de musiciens devenus des classiques de leur vivant, des références absolues, des plumes et des voix qui comptent dans une société très remuée, abîmée,  qui se confronte parfois très violemment entre communautés. Springsteen,  comme pairs cités, est un phare indispensable à la compréhension de l’Amérique d’aujourd’hui.

Guillaume.

Il était une fois…1985!


Je sais ! Je sais!  je sais ! (comme disait Jean Gabin). Nous sommes juste en période post-rentrée scolaire, pour certains, en plein Tour de France pour d’autres. Mais, pour paraphraser la chanson d’Aznavour, en 1985, « à 18 ans… j’suis devenu responsable » m’a dit mon grand-père paternel lors d’un déjeuner dominical de circonstance. Cette année-là, en France, il s’est passé un certains nombre d’événements, dans tous les domaines. En voici quelques-uns afin de vous rafraîchir la mémoire :

Lancement du plan informatique pour tous, autorisation par le gouvernement de création de chaînes télévisuelles privées. En mai, La Géode, nouvelle structure culturelle située à la Villette, est inaugurée par François Mitterrand. Jack Lang, ministre de la culture, lance la première fête du cinéma, en juin. Coluche lance les restos du Cœur en Décembre. Côté sport, Mats Wilander remporte Roland-Garros, Chris Evert chez les femmes. Le FC Girondins de Bordeaux est champion de France de Football. La Juventus de Turin remporte la coupe d’Europe des clubs champions face à Liverpool, dans une ambiance de tragédie, au stade du Heysel à Bruxelles, où une bousculade fera plusieurs dizaines de victimes. Alain Prost devient le premier français champion du monde de formule 1.

Parmi les décès célèbres de cette année-là, on retrouve l’écrivain américain, spécialiste du polar, James Hadley Chase, les comédiens américains Rock Hudson, Rick Nelson et Yul Brynner, la comédienne américaine Louise Brooks, l’actrice française Simone Signoret, les réalisateurs américains Henry Hathaway et Orson Welles, le sismologue américain Charles Francis Richter (qui donna son nom au système de mesure des tremblements de terre, la fameuse échelle de Richter), le peintre franco-russe Marc Chagall. Enfin la primatologue Diane Fossey, spécialiste des grands singes, des Gorilles notamment. Elle est morte assassinée par des braconniers.

Place à l’histoire.

Nikita et Aziza sont amies de longue date. Nikita, grande blonde au port altier, Aziza, brune au regard revolver avec ses yeux d’un noir profond. Elles ont grandi dans la banlieue de Toulouse, cette ville rose chère à Claude Nougaro, qu’il a si magnifiquement chanté. Très complices, elles ont fréquenté les mêmes écoles, suivi les mêmes études d’architectures. Nikita se dirigea vers l’architecture des temps anciens, Aziza elle a préféré se tourner vers l’architecture d’intérieur. Un marché en plein essor. Ces deux amies, au vu de leur activité professionnelle très prenante, avaient bien sûr besoin de se détendre, se défouler. Pour cela, elles avaient l’habitude d’aller, trois nuits par semaine, au Macumba, club où se produisait régulièrement Phil Wonder, un pianiste-chanteur de jazz. Celui-ci s’employait chaque soir, à les distraire, et les emmener sur les chemins du jazz, encore et encore. Elles vivaient ainsi, par procuration, les tragédies subies par le peuple noir, au travers du talent de Phil Wonder.

Nikita fit un soir la connaissance d’un certain Johnny, photographe professionnel, qui travaillait pour des agences de voyages. Il leur ramenait des photos de voyages pour leurs différents catalogues. L’alchimie fut immédiate. Mais, de caractère dominante et cérébrale dans ses relations amoureuses, elle allait mettre à mal l’amour que lui porte Johnny, qui ne cessait jour après jour de dire à Nikita « I’am crazy for you ». En fait Nikita s’amusait avec Johnny. Il était son jouet.

Dans cette relation devenue particulière au fil du temps, Johnny avait de plus en plus l’impression de marcher seul, sinon à côté de Nikita. Devenir un étranger, voire un homme objet aux yeux de Nikita lui était insupportable. Il va vivre ce calvaire amoureux  pendant 1 an. Un soir, il s’est dit que ça ne pouvait plus durer. « Je me suis perdu à l’aimer « . Cela ne pouvait plus durer.

De son côté, son amie Aziza, caractère bien trempée, passionnée, vit une belle histoire d’amour avec Rebecca, jolie brune aux verts, qui travaille avec elle. Tout en relation fusionnelle, les deux amoureuses, se disent souvent « dear, I Will save all my love for you ». Installées dans le Lot de Rebecca situé près de la place du Capitole, elles n’hésitent pas à s’octroyer un week-end en amoureuses dans l’Ariège, près du Tourmalet et de la vallée d’Asp. Rebecca, dont la famille est originaire du coin, adore faites découvrir la région, sa beauté, son côté sauvage, à Aziza.

Il faut dire que les jolis endroits ne manquent pas. Des plateaux d’envols pour les parapentes, à la station de du plateau de Beille, connue pour ses parcours de skis de fond, ou encore Ax-les-Thermes et la jolie bourgade d’Ussat-les-Bains, ville thermales appréciées des habitants de la région. La montagne du Quié aussi, qui peut se gravir aux aurores matinales est un paradis pour les marcheurs, les vrais (petit clin d’œil ici à mon oncle Pierre, marcheur-grimpeur autrefois, qui n’hésitait pas à partir à l’aube le gravir pour revenir en pleine matinée. Courageux Pierrot!).

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Nikita et Aziza, bien que s’éloignant parfois au regard de leurs vies personnelles, quand elles se retrouvent, aiment à partager leurs péripéties de vies. Les années passent, la complicité reste intacte, les fous rires sont toujours là, comme aux premiers instants. Les deux amies croquent la vie, sereinement. Aujourd’hui, Nikita et Aziza sont des femmes épanouies, professionnellement et personnellement. Le temps passe mais n’a pas d’emprise sur leur relation. 

Je vous laisse avec une jolie playlist qui vous rappellera sans doute quelques souvenirs.

Guillaume.

Oyé Aventuriers ! Demandez le Programme (de la 15ème édition) !


Le 11 décembre prochain, dans 2 jours donc, le festival « Les Aventuriers », soufflera donc ses 15 bougies. Enfin la nouvelle formule, remise en route en 2005, par Marc Sapolin alors programmateur musical de l’Espace Gérard Philipe, avec la complicité, le soutien, l’aide précieuse du batteur Richard Kolinka, qui est un habitant de Fontenay-sous-Bois de longue date et cherchait depuis longtemps comment s’investir dans sa ville.

L’occasion était trop belle. Ses 3 soirées cartes blanches lors des éditions 2004, 2005, 2006, avec des invités prestigieux, laissèrent d’excellents souvenirs aux festivaliers. Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis cette époque, le festival a enfin trouvé sa cohérence, son public, toujours plus nombreux et chaleureux chaque année. Une belle récompense pour l’équipe du service culturel municipal et pour Myriam Roque, qui après Marc Sapolin puis Assia Bouchebita, a pris en charge depuis 2016 la programmation musicale. Sans oublier tous les bénévoles qui chaque année participent du bon déroulement du festival  et de l’accueil du public.

Suivant donc la recette qui se veut un mélange entre anciens confirmés et nouveaux venus sur la scène pop-électro, mais aussi du rap, l’affiche du festival 2019 ne dépare pas de ses devancières. Vous aurez ainsi l’occasion de venir écouter et découvrir des artistes tels que le groupe de regagae Soom T and the Stone Monks, le 11 décembre. Ensuite, la chanteuse cubaine La Dame Blanche nous offrira un set plein de chaleur afro-américaines avec son répertoire fait de cumbia, de dance-hall, de hip-hop. Ca promet!!!

Le rock sera également présent avec deux groupes très différents / Bryan’s Magic Tears, composé en partie d’ex-membre de Marietta (édition 2017 des Aventuriers), puis Totorro & Friends. Ce dernier offrira au public l’expérience d’un game-concert, sur la base d’un jeu vidéo. Belle soirée en perspective le 12 décembre.

Le 13 décembre, les rappeuses africaines Muthani Drummer Queen et Dope Saint Jude offriront un flow vindicatif, revendicatif, abordant des sujets de front, comme l’égalité sociale, raciale, la sexualité, la place de la femme dans la société.

Le 14 décembre, après Estelle Meyer, qui se sera produite à la médiathèque à 17h, suite à la rencontre (15h30-17h) avec Eric Tandy, venu à la médiathèque présenter son livre « Les Aventuriers, depuis 1993 : l’épopée musicale du festival », c’est une soirée techno, emmenée par Irène Drésel et La Fraîcheur et Léonard de Léonard, qui attend les festivaliers.

Lundi 16 décembre, les festivalier.è.s. pourront se rendre au cinéma Kosmos (situé à deux pas de l’Espace Gérard Philipe) assister à la projection du film documentaire de FGrançois Armanet, « Haut les Filles », sur le rock féminin, avec des artistes comme Brigitte Fontaine, Jeanne Added (édition 2017), Lou Doillon… et quelques autres. Le film sera suivi d’une rencontre avec le réalisateur. Sûrement un moment à ne pas manquer.

Le 17 décembre, soirée Pop / Electro avec la franco-vénézuelienne La Chica et la française Suzane. Enfin le 18 décembre, soirée Rock / Punk avec les groupes Rendez-vous et MNNQNS.

Enfin, pour terminer en beauté cette édition particulière, la soirée de clôture du 20 décembre, menée par Richard Kolinka, réservera aux festivaliers de beaux moments avec Bachar Mar Khalifa, Cali, Stéphane Eicher, Mademoiselle K, et peut-être un.e ou surprise.. mais chuut! je n’en dirai pas plus !

Bon festival à toutes et tous! Nous nous croiserons y sans doute.

https://www.festival-les-aventuriers.com/programmation

Guillaume.

Les Aventuriers ont 15 ans!


Comme chaque année à la même période, c’est à dire juste avant les agapes de Noël avec son cortège de cadeaux reçus ou faits en famille, son lot de repas qui se veulent soignés, entre le sacro-saint saumon, le foie gras et les bulles de champagne, oui avant tout cela, un évènement a lieu à Fontenay-sous-Bois, le festival des Aventuriers, qui fêtera joyeusement ses 15 ans cette année, du 11 au 20 décembre 2019.
Une fois encore, selon la volonté des programmateurs, l’affiche sera variée, audacieuse, alliance de jeunes artistes et de vieux briscards. Bref, un cocktail qui, depuis 15 ans, à doucement fait ses preuves, auprès d’un public mélangé, intergénérationnel.

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L’histoire a commencée en 1993, jusqu’en 1998, à l’initiative de Marc Sapolin, alors programmateur de l’Espace Gérard Philipe, soutenu à l’époque par Bernard Pieterharens, directeur du service culturel, et la ville de Fontenay. Hélas,devant la difficulté de trouver son rythme ( 2 fois dans l’année, Juin et décembre) et un public, le festival est mis entre parenthèse en 1998. La programmation était un mélange de rock et de chanson française au départ. Y figurèrent entre autres des artistes tel(les) que La Grande Sophie, Peter Kröner, Louise Attaque, Shaï no Shaï, Christine Lidon, Michel Herblin, Les Objets, RoadRunners ou encore Mathieu Boogaerts et Mathieu Chédid. Vous le voyez, l’éclectisme était de mise, la qualité également.

Quelques années plus tard, en 2005, l’idée de relancer le festival est posée. L’équipe du service culturel cherche à relancer ce festival. Se pose alors la question de contacter une tête d’affiche médiatique. Coup de chance, l’ex-batteur de Téléphone et actuel membre des Insus, Richard Kolinka, est un habitant de Fontenay. Le contact est noué par l’entremise de Denis Monfleur, scultpteur, ami commun de Richard Kolinka et Marc Sapolin. Après une discussion, accord est rapidement trouvé pour qu’il organise la soirée de clôture avec des mais musiciens, sous forme de boeuf musical. C’est ainsi qu’il réunira le plateau suivant : M, Raphaël, Daniel Darc, et son complice de toujours, Jean-Louis Aubert. Cette première édition de la nouvelle formule est un succès public. Le festival relancé. Pendant encore 2 ans, Richard Kolinka parrainera le festival et fera la fête en soirée de clôture avec ses potes musiciens tels que Alain Bashung, Brigitte Fontaine, Cali, Sanseverino ou Hubert-Félix Thiéfaine. France Cartigny, Jeanne Cherhal, Elli Mereiros viendront également participer à ces soirées spéciales, faire la fête et communier avec le public présent. Car oui ce festival, qui clôt l’année civile, est avant une fête, un rassemblement d’aventuriers de la musique, de curieux de nouveautés sonores, issus d’horizons divers, parfois venus de très très loin.

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Depuis 2005, sous l’impulsion de son « parrain » Richard Kolinka, mixée avec la volonté affichée par le service culturel d’offrir la chance à des artistes évoluant dans les sphères rock, reggae, électro, chanson française, world-music, le festival a trouvé son rythme de croisière, son public qui revient chaque année, avec même son lot de nouveaux spectateurs, avertis par le fameux « bouche à oreille ».

Lors des 14 éditions précédentes, le public, tout comme moi, a eu l’occasion de découvrir des artistes comme Anis, Jasmine Vegas, Foreign Office (2005), Holden, Claire Diterzi, Véronique Pestel, Asyl (2006), Alex Beaupain, Florent Marchet, Shaï no Shaï (photo du dessus), Chloé Mons (passée à la médiathèque, avec Yann Péchin en 2007), La bestiole, Poney Express, K-Lame (reçu à la médiathèque, en, 2008), Barcella, Adrienne Pauly (2008), Emily Jane White, Eiffel, Aqme (2009), Jim Jones Revue, Jessie Evans (2010), Mustang, The Legendary Tiger Man, The Toxic Avenger (2011), Stuck in the sound, François and the Atlas Mountains, Isaac Delusion, Rover (2012), Tuung, Frankie Rose, La Femme, Poni Hoax, Skip and Die, Dom La Nena (2013), Tuxedo Moon, Moodoid, Fakear, Slow Joe & the Ginger Accident (2014), Jeanne Added, Lonelady, Marie Modiano (2015), Demi Portion, Kacem Wapalek, Grand Blanc, Electro Deluxe, Guts, Dani Terreur (2016), Chilli Bump, Cannibale, Jasmine, Kasbah (2017), L’impératrice, Général Electriks, le trio Delgres, Agathe da Rama (reçue à la médiathèque en décembre 2018), Péroké, Elias Dris (2018).

Vous le constatez, tous les styles sont représentés dans ces programmations. C’est la volonté affichée par le service culturel.

Sachez que vous pouvez retrouver nombre (plus de 200!) cd de ces artistes à la médiathèque Louis Aragon de Fontenay-sous-Bois. A noter également que la musicienne-chanteuse Estelle Meyer se produira le samedi 14 décembre à 17h à la médiathèque, après une rencontre de 15h30 à 17h avec le photographe rock Eric Tandy, qui viendra parler du livre qu’il a réalisé à l’occasion de cet anniversaire, intitulé « Aventuriers, depuis 1993, l’épopée musicale du festival », et de l’exposition sur le festival, qui sera installée à l’Espace Gérard Philipe, à la médiathèque, et pour la dernière soirée du festival (20 décembre) à la salle Jacques Brel.
Reste à découvrir donc le menu musical concocté par l’équipe du service culturel.

Bon anniversaire à ce festival! Et merci à l’équipe du service du culturel qui d’année en année oeuvre pour nous régaler,avant la trêve de Noël. Place donc à la quinzième édition! Bon festival à toutes et tous! Pour vous donner un avant-goût, consulter la programmation en allant sur le site ci-dessous.

Guillaume.

https://www.festival-les-aventuriers.com/programmation

Il était une fois… 1972!


En France, c’est une année marquée par l’apparition de quelques  décrets importants comme  celui autorisant le travail intérimaire, la contraception, ou l’obligation faite à tout salarié de s’affilier à un régime de retraite complémentaire. C’est aussi l’inauguration du Turbo Train (futur TGV). En juin, le musée du cinéma fondé par Henri Langlois, est inauguré au palais de Chaillot. A Colombey-les-2 Eglises, Georges Pompidou inaugure la Croix de Lorraine, monument en hommage au Général de Gaulle. Juillet est marqué par la démission du premier ministre Jacques Chaban-Delmas, remplacé par Pierre Messmer. En novembre, Bontems et Buffet, malgré la défense de leurs avocats dont Robert Badinter, sont condamnés à mort et exécutés (guillotine). Dans le monde, outre la réélection de Richard Nixon comme président des Etats-Unis d’Amérique, c’est avant tout la prise d’otages meurtrière (11 morts parmi les athlètes israéliens) lors des JO de Munich, qui retient l’attention. Le romancier-journaliste Dino Buzzati et l’académicien-romancier Henry de Montherlant disparaissent cette année-là. Les chanteurs Bobby Lapointe et Maurice Chevalier ne feront plus résonner leur voix, Pierre Lazareff (l’un des inventeurs du premier journal télévisé en 1949, avec Pierre Tchernia, Pierre Bellemare, Pierre Sabbagh), le comédien Pierre Brasseur disparaissent également.

De façon plus joyeuse, en sport, toujours en Allemagne, la sélection de la RFA, emmenée par son capitaine Franz Beckenbauer, remporte son premier grand trophée, lors du championnat d’Europe en Belgique. Au cinéma, c’est la sortie du Film « Le Parrain » de Francis Ford Coppola qui marque les esprits. Le casting est éblouissant : Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, Talia Shire. Le début de la saga des Corleone.

En musique, si Deep Purple sort l’album « In rock » (avec la pochette figurant les visages des membres du groupe, en hommage au fameux Mont Rushmore-et ses têtes sculptées des 4 premiers  présidents américains), le groupe Pink Floyd joue pour la première fois « The Dark Side of the Moon » en concert. En France Jean Ferrat fait ses adieux à la scène, pendant que l’affiche annonçant le passage de Michel Polnareff à L’Olympia (on y voit l’artiste montrant ses fesses, chose impensable à l’époque), crée la polémique. Il sera condamné pour atteinte à la pudeur.

Maintenant, place à l’histoire.

C’était un lundi. Au soleil d’Italie. Sur la place Navone à Rome, la ville éternelle chargée d’histoires et d’Histoire. Le printemps était là, qui chantait. La saison de la renaissance, des amours qui se font, se rencontrent. ou peut-être se terminent, dans le silence. Avec ma compagne du moment, Clara, brune, pétillante, curieuse, marcheuse, nous vivions alors une belle histoire, la romance, mélange de tendresse et d’accrochages bénins, dont nous savons que ce n’est rien, au sein de cette ville sublime, romantique, mélange de passé et de modernité, où l’Histoire vous fait des clins d’œil à chaque coin de rue, quand elle ne vous invite pas à la visiter dans ses entrailles les plus fameuses (Colysée, le Vatican, la chapelle Sixtine….). Nous vivions cela comme si nous devions mourir demain, intensément, furieusement. Un burning love comme diraient les cousins américains.

Au cours de ces vacances romaines, de ce voyage au pays de Dante, Fellini, Verdi, Buzzati, Pavarotti, mais aussi Roberto Benigni, Ennio Morricone, Gian Maria Volonte, nous profitions de chaque instant, mangeant ici des spécialités romaines, dégustant ici des gelati, déambulant au gré des rues, nous arrêtant devant la fontaine de Trevi. Ensemble. Notre amour nous faisait passer le temps. Les journées semblaient courtes. Bien remplies de nos déambulations curieuses. En nous promenant, arrivant au pied du palais de marbre blanc surmonté de la statue de Victor Emmanuel 2 juché sur son destrier, nous croisâmes des militaires, pour la plupart des sergents qui riaient à gorges déployées de la blague d’un de leur camarade.

Après Rome, nous décidâmes de poursuivre notre découverte de l’Italie par un séjour au Lac Majeur. L’Avventura se poursuivait magnifiquement dans ce décor sublime. Havre de paisibilité, de tranquillité, de calme. De l’eau, des fôrets autour. La nature dans toute son expression. Un bonheur simple. Près du Lac Majeur, le Regina Palace nous attendait. Majestueux. avec une vue imprenable sur l’extérieur. Cossu et chaleureux, l’endroit était propice aux amours, à la réflexion, au travail pour qui est écrivain, peintre, musicien, cinéaste. Sans doute certaines célébrités ont fréquenté cet endroit et dormi dans des draps de satin blanc, et se sont peut-être dis : « si on chantait? », bercé(e(s) par « Layla » ou « Papa Was a Rolling stone », ou encore « Rocket man » ou « les plaisirs démodés ».

Avec Clara, nous nous disions que peut-être les matins d’hiver, dans cet écrin magique, vaudraient sans le coup d’être vécus. Qui saura? comme le fredonnait une star des années 70. En tous cas, après avoir vu Rome, le Lac Majeur, Clara et moi pouvions imaginer que peut-être l’expression « Nous irons tous au Paradis » ne pouvait que s’accorder à ces lieux magiques. Uniques. Après avoir vu, découvert, savourer, toutes ces richesses, saveurs, et décors italiens, nous nous sommes dis que finalement Marianne était jolie, nous manquait. Nous sommes alors rentrés en France.

Vivement 1973 !

Guillaume.

MAI 68 en France, la chanson se met au diapason.


MAI 68. 50 ans déjà! Ce mois où la France s’est retrouvée paralysée par des grèves sans précédents (usines, facultés, entreprises… toute ressemblance avec des évènements se produisant actuellement en Terre de France ne serait que fortuite 🙂 ), est à jamais marqué par les évènements survenus au Quartier Latin, les affrontements entre les étudiants et les CRS, l’occupation de la Sorbonne, (gentiment appelé la « chienlit » par le Général de Gaulle alors au pouvoir, lors d’une conférence de presse), les fameux accords de grenelle menés entre syndicats(CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC, FEN) avec des représentants tels que Benoit Frachon, Georges Séguy, André Bergeron, pouvoir (Georges Pompidou, Premier ministre ; Jean-Marcel Jeanneney, ministre des affaires sociales, Jacques Chirac, secrétaire d’état aux affaires sociales, Edouard Balladur, cabinet du premier ministre) et le CNPF, syndicat patronnal), l’arrivée dans le paysage politique français d’un jeune leader franco-allemand, qui deviendra le symbole de cette révolution printanière de 1968 : Daniel Cohn-Bendit. Un changement de cap qui enterrera définitivement l’insouciance née de la vague yéyé avec ses idoles Claude François, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Franck Alamo, Richard Anthony, Sylvie Vartan, France Gall, Jacques Dutronc, Françoise Hardy et consorts.

Bientôt viendront les Jean-Michel Caradec, Georges Brassens, Jean-Roger Caussimon, Léo Ferré, Jean Ferrat ou Juliette Gréco, parmi d’autres, qui prendront toute leur place dans l’univers musical français au tournant du virage 60’s-70’s. L’engagement moral, social des artistes davantage concernés est alors très net. Leurs textes plus en phases avec la société qui bouge, change, avance, mette à jour cette (r) évolution. Ils ouvriront la voie à des chanteurs tels que Bernard Lavilliers, Jacques Higelin, Hubert-Félix Thiéfaine, Renaud, Michel Sardou, Michel Berger, France Gall, Maxime Le Forestier… qui au gré de certaines de leurs chansons, traiteront de sujets de société (pauvreté, désertification des régions hier bastions d’industrie française, dureté au travail, emprisonnement arbitraire, dictature, abandon de certaines industries…).

50 ans après, celles et ceux qui voulaient changer le monde, faire la révolution, plein d’idéaux, se retrouvent, parfois, souvent, à diriger de grandes entreprises, des journaux, des médias, à faire des affaires. Que reste-t-il de l’utopie des cette année-là? Cohn Bendit est devenu un personnage politique important autant en France qu’en Allemagne, le journal « Libération », autrefois fondé par Jean-Paul Sartre et Serge July, se voulant porteur des idéaux de changement en courre à l’époque, a bien changé depuis. Créée en janvier 1964, l’ORTF sera démantelée en 1974, année de création de Radio France, ouvrant doucement la voix à une indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir en place, et une diversification des médias. S’en suivra la naissance des 3 chaines que sont TF1, Antenne 2 et FR3 (France Régions 3). Il faudra attendre 1981, après l’élection de Mitterrand, et sous l’impulsion de Jack Lang, ministre de la Culture, pour que les radios outre les grands médias privés (Europe 1, RTL, RMC…)  soient mis en concurrence avec des radios dites libres…. dont les têtes de proues s’appellent alors NRJ, Radio Nova. Une nouvelle vague de contestations, d’expression, prenait alors le relais. 1968 avait fait des « petits ».

En 2018, si les médias sont partout, l’information accessible sur tous supports, traditionnels comme numériques, les tenants du pouvoir ont parfois tendance à vouloir remonter le temps et de la plus mauvaise des manières. Il est des échos venus de Loire-Atlantique ou d’ ailleurs dans le monde, ces dernières semaines, qui ont montré hélas que le pouvoir en place peut encore, s’il le désire, canaliser, verrouiller, interdire, censurer toute information sur des évènements en cours. Bon je m’égare un peu… je vous laisse donc avec la bande son d’une époque qui est désormais entrée dans l’histoire de France, enseignée dans les collèges et Lycées.

Vous rappelez-vous où vous étiez, ce que vous faisiez en ce joli moi de mai 1968 (comme le chante Jean Ferrat)? Cette balade musicale vous permettra peut-être de vous en souvenir tout en (re) découvrir les artistes qui ont fait des chansons sur et autour de la période de MAI 68. Cela rappellera peut-être des souvenirs à certains-certaines.

Guillaume.

 

Tom Petty, figure de la country.


Alors que l’Amérique était plongée dans l’horreur début octobre lors d’un concert folk country devant le casino Mandalay Bay de Las Vegas, autrefois haut lieu des soirées du Rat Pack, Tom Petty , musicien discret et talentueux, figure emblématique de la musique folk et de la culture américaine, est décédé brutalement, à 67 ans (il allait les fêter le 20 octobre prochain) seulement, suite à une crise cardiaque.

En 40 ans de carrière, Tom Petty aura enregistré une vingtaine d’albums avec son groupe, les Heartbreakers, sur la période 1976-2014, et enregistré 3 albums solos (« Full moon fever », 1989 ; « Wildflowers », 1994 ; « Highway Companion », 2006), sans oublier les 3 albums enregistrés avec les Traveling Wilburys, groupe comprenant également Jeff Lynne, Bob Dylan, Roy Orbison, George Harrison. A noter qu’il a aidé, en 1989, au démarrage de la carrière d’un jeune musicien, nommé Lenny Kravitz,  en le prenant en première partie de sa tournée du moment. Le jeune musicien a bénéficié de la bienveillance et des conseils de l’Oncle Tom, ou du Major Tom, comme dirait David Bowie.

Homme à l’allure juvénile, sa voix nasillarde et son jeu de guitare simple et efficace, en plus de talent d’auteur de chanson, firent de lui une figure majeur de la musique américaine ces 40 dernières années. Folk, country, blues parfois, ne refusant que rarement une apparirion sur scène lors d’évènements ou d’hommage à des confrères guitaristes-chanteurs, histoire de faire le bœuf comme on dit, Tom Petty se baladait entre les styles, les étiquettes, tout en revendiquant un amour sincère pour la culture populaire américaine. Il était un musicien apprécié et reconnu par le monde la musique.

Il nous reste à réécouter ses disques, sa musique. Je vous ai concocté une petite sélection.

A savourer. A réécouter.

Guillaume.

 

 

 

 

 

 

 

Demain ça ira mieux ! avec Lisa Leblanc


cover_lisaleblanc Lisa Leblanc, c’est un premier album plein de chansons énervées de rouspéteuse qui sent son cerveau ramollir, déteste ses voisins et clame : « Pt’être que demain ça ira mieux  mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde ! ». Mais quelques belles déclarations d’amour toutes en finesse montraient dès le départ qu’elle saurait nous faire vibrer sur plus d’une corde.

« Why you wanna leave runaway queen » qui est sorti fin septembre dévoile d’autres facettes de la chanteuse. S’il y a en apparence plus d’éclectisme puisque l’on passe par exemple d’un style cajun à une reprise au banjo (brillante) d’Ace of spades, je vois bien les chansons s’enchaîner sous la forme d’un road trip avec des rencontres en demi-teinte au bord de la route. Les chansons parlent de relation à distance, d’amours incertaines ou qui s’étiolent, de ceux qui partent et de ceux qu’on doit quitter.

Et en concert qu’est-ce que ça donne ? Autant dire que l’expérience est incroyable ! Ses trois musiciens à grosses barbes sont excellents et elle même a gagné en maîtrise : elle envoie une énergie folle. Lisa parle au public comme si elle connaissait chacun et se moque de ses propres mauvaises blagues, propose à tous de la rejoindre dans une thérapie de groupe en hurlant les paroles d’ « aujourd’hui ma vie c’est de la marde » et finit à l’improviste sur une reprise folk de Lee Hazlewood qui serre les cœurs.

(Lisa, moi aussi je t’aime  ! ❤ ❤ )

Elsa

Black Star, ultime salut terrien avant départ vers les étoiles !


BlackStar_image« Black Star« , paru le 10 janvier dernier, 2 jours seulement après sa disparition, est le dernier opus composé par David Robert Jones, alias David Bowie.

Ultime preuve de son immense talent, de son insatiable curiosité artistique, « Black Star » (non, ce n’est pas une référence à l’Etoile Noire de Star Wars), est un conglomérat sonore, un kaléidoscope musical qui reflète parfaitement ce qu’à toujours été l’univers de David Bowie : un génial mélangeur-arrangeur de genres, de pratiques (chant, peinture, musiques, photo…).

Ici le morceau éponyme de l’album, qui ouvre celui-ci est une parfaite illustration de cela : Si la voix, abîmée par la maladie, donne encore quelques frissons par sa justesse et son timbre unique, l’orchestration générale, mélange de jazz, de boucles électroniques, de nappes synthétiques, offre une musique hors du temps, quasi lunaire. 10 minutes d’une introduction ultime au monde multicolore de David Bowie. La suite, dès » She was a whore », s’avère plus pop, même si le saxophone aux aspects free des 60’s y est des plus présents. Puis, de « Lazarus » (le clip, qui montre Bowie, dans son lit d’hôpital, la Mort ayant déjà entamé son travail de sape, est assez terrible, bien que sublime dans son esthétique visuelle) au terminal « Everything away », c’est une déambulation sonore, une balade musicale, au gré des ambiances (pop, jazz, électro). La voix livre ses derniers ressorts, comme un cadeau ultime d’un artiste qui va s’en aller (ce qui n’est pas sans me rappeler « Made in Heaven » de Queen, ultime témoignage sonore du talent vocal de Freddie Mercury, avec là aussi des morceaux très très « aériens »).

« Black Star » est un magnifique chant du cygne musical, une dernière pirouette pop, pilotée de mains de maîtres par David Bowie, alors que la Grande Faucheuse, (« Dame Oclès » comme l’appelle Mathias Malzieu dans son récent livre « Un vampire en pyjama ») est en route pour prendre possession définitive et sans remords d’un artiste qui aura marqué de son empreinte les 50 dernières années de l’histoire musicale, par son sens inné et surdéveloppé de la création artistique.

Un belle sortie, par la grande porte ! Pour un artiste comme Bowie, Il ne pouvait en être autrement !

Guillaume.

 

Dom La Nena, la saudade à voix douce…


DomLaNena_image« Soyo« … « Je suis » ou « C’est moi »… ainsi, modestement, simplement, se présente la chanteuse et violoncelliste au visage poupon, d’origine brésilienne, Dom La Nena, sur son quatrième album, en seulement 3 ans (!), puisque le premier, « Ela », date de… 2013 !

Je l’avais découvert en 2013, sur la scène de l’espace Gérard Philipe, dans le cadre du Festival des Aventuriers. Apparue ce soir-là comme si la scène était un endroit naturel pour elle, sa prestation avait alors capté l’attention du public présent par sa voix douce, ses chansons aux ambiances parfois émouvantes, aux accents nostalgiques, qui racontent la vie, l’amour, la tristesse. Son chant, empreint de nostalgie (saudade) , son jeu de violoncelliste, tout en délicatesse, avait conquis l’auditoire. A 27 ans, cette artiste brésilienne a déjà un parcours bien rempli, avec, outre ses albums enregistrés, des collaborations artistiques avec Jane Birkin, Jeanne Moreau ou encore Piers Faccini (ce dernier, qui possède un studio d’enregistrement dans les Cévennes, a aidé et participé à certains morceaux qui figurent sur « Ela »).

Tout au long de cet album, Dom La Nena dévoile son univers musical, alliage de mélodies simples, dépouillées, et d’arrangements subtils, où  la guitare, le piano, viennent s’ajouter sans en faire trop. La voix légèrement voilée de la chanteuse-violoncelliste, passe très bien tout au long des 11 titres de l’album. Polyglote, elle s’avance aussi en français « Juste une chanson », voire en italien « Golondrina »,  espagnol « El silencio », ou anglais « Carnaval ». Loin de faire dans la facilité en s’appuyant sur le répertoire ou le style des chanteurs et chanteuses brésiliens qui l’ont précédé, elle propose un univers un brin décalé, mais très chouette. Si légère peut paraitre sa musique, elle n’en reste pas moins très agréable à découvrir, écouter, savourer.

Alors ne passez pas à côté de cette artiste particulière, qui trace un joli sillon, dans l’univers de la chanson brésilienne contemporaine.

J’attends avec curiosité la suite des aventures musicales de Dom La Nena.

Guillaume.

 

Le dandy-troubadour Eicher fait escale à Fontenay.


StephaneEicher_albumA la rentrée prochaine, le 17 octobre, en clôture de la 29 ème édition du Festival de Marne, le chanteur rockeur suisse Stéphane Eicher  viendra se produire à Fontenay sous Bois, salle Jacques Brel. L’occasion pour le public de voir, (re) découvrir cet artiste discret, timide, au look de dandy, et dont la fine moustache lui donne un air de mousquetairou de bel hidalgo (n’est-ce pas mesdames?) qui se fait rare sur scène.

L‘auteur de tubes comme « Two people in a room » (extrait de « I tell this night », 1983), « Combien de temps » (« Silence », 1987), qui fit en 1989à l’occasion de son album « My place »  la rencontre du romancier Philippe Djian (qui va devenir son unique parolier). Djian lui écrira les tubes « Déjeuner en paix », « Pas d’ami comme toi » et « Des hauts et des bas ».

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Issu de cultures différentes, Stéphane Eicher prend un malin plaisir à insérer dans sa musique des instruments rares tels le cymbalum ou le cromorne, la vielle à roue, la cornemuse. C’est notable sur les albums « Engelberg », « Carcassonne ». Musicien curieux de nouveaux horizons, il a participé à la bande originale du film « Monsieur N. »  (2003), réalisé par Antoine De Caunes.

Son dernier album « L’envolée« , sorti dans la discrétion en 2013, nous vaut de le voir faire escale sur la scène de la salle Jacques Brel, à l’occasion du début de la saison culturelle.

Nul doute que le voyage musical concocté par le chanteur helvétique sera de qualité. Ne loupez pas le passage de cet artiste singulier.

Guillaume.

 

Michel Cloup Duo, Toulouse et le rock au cœur.


MichelCloupDuo_pochette A l’occasion du Festival des Aventuriers 2014, du 9 au 19 décembre 2014) le public, lors de la soirée d’ouverture, a eu l’occasion de découvrir Michel Cloup Duo.

Derrière ce patronyme bizarre, se cache un artiste toulousain, guitariste-chanteur, qui a déjà fait beaucoup de choses musicalement, puisqu’il a officié au sein du groupe Diabologum dans les années 90, puis le Peter Parker Experience (Hommage à L’Homme-Araignée qui sévit sur nos écrans?? ), puis Experience, et enfin en solo depuis quelques années.

Sa cuvée 2014, « Minuit dans tes bras » est un album au rock simple, efficace, animant des textes parfois noirs, désespérés, mais de bonne facture. Outre « Minuit dans tes bras », qui ouvre l’album, « j’ai peur de nous », « Coma », « Ma vieille cicatrice » et « Nous vieillirons ensemble », sont autant de petits univers, intimistes, déprimés, de blessures intérieures. Univers brut de forme, dépouillé par moments. Le batteur, Patrice Cartier, impressionnant dans sa maitrise technique et rythmique, par ses jeux de cymbales, renforce l’univers sonore, parfois brouillon créé volontairement par Michel Cloup (écoutez pour cela le second chapitre de « Minuit dans tes bras »).

Hier soir, la prestation de ce duo, fut de belle qualité, pendant plus d’une heure, a la satisfaction du public nombreux présent. Un univers à la fois intimiste, rock, électro, un peu décalé… mais qui est maîtrisé par son leader.

Michel Cloup Duo est un artiste à suivre, assurément.

Guillaume.

 

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