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Tony Bennett, genèse d’une grande voix.


Tony Bennett. J’ai déjà évoqué ici-même cet immense artiste, chanteur-crooner contemporain de Franck « The Voice » Sinatra, lui-même sujet d’un article sur ce blog. J’ai donc déjà eu l’occasion d’évoquer toute l’admiration que je porte à ce géant du jazz, vu à l’Olympia il y a quelques années (spéciale dédicace à mon ami Florent avec qui j’ai partagé ce grand moment de musique, de jazz) avec son quartet et qui tenait à 91 ans une forme éblouissante. Il vient d’ailleurs de publier la suite de ses duos avec Lady Gaga (photo ci-dessous), dont leur reprise en duo de « My lady is a tramp » est loin de me séduire. Mais ce n’est pas pour ce disque que je vais ici écrire, non c’est pour évoquer la publication du double album intitulé « Five Classic Albums ». En effet, le fan de Bennett, comme celui où celle qui ne connaîtraient pas encore cet artiste, peuvent ici écouter 5 disques : « Tony Bennett Cloud 7 », « The beat of my heart », « Hometown, my town », « In person » et enfin « Tony Bennett-Count Basie swings, Bennett sings », connu aussi sous le titre « Bennett & Basie : Strike up the Band ».

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Mais commençons par le début, avec « Cloud 7« . Il s’agit, à l’époque, de son premier album studio, en 1955, sur lequel il enregistre des titres puisés dans le catalogue énorme de la musique populaire américaine alors en vigueur entre 1920 et 1960 (ère d’arrivée du rock). Son timbre de voix de crooner y fait merveille, collant parfaitement aux ambiances musicales successives qui lui sont proposées. Le chanteur se révèle être un interprète de grande qualité. On y trouve notamment « I fall in love too easylly », le fameux « My baby just cares for me », repris ensuite par Franck Sinatra, Nina Simone, Nat King Cole, George Michael, Michael Bublé entre autres, et « Old Devil Moon »,  titre aussi chanté par « The Voice », Peggy Lee, Sarah Vaughan, Jamie Cullum, Judy Garland, Rosemary Clooney et interprété en version instrumentale par Miles Davis, Ahmad Jamal, Sonny Rollins ou encore McCoy Tyner. Sur les autres titres de ce disque, la voix de velours, le phrasé précis de Bennett servent parfaitement les orchestrations. Il en va ainsi sur « Love Letters », « Give me the simple life », « While the music plays on ». Avec le swinguant « I can’t believe that you’re in in love with me », le côté crooner ressort et Bennett se lâche, pour notre plus grand bonheur. « Darn that dream », dernier titre de ce premier disque, est une bluette, qui à mon sens n’a guère d’intérêt.

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« The beat of my heart » est enregistré deux ans après « Cloud 7 », en 1957. Bennett aborde cet album avec le pianiste anglais Ralph Sharon, qui en sera également arrangeur et producteur. Tous les deux décident de donner une couleur particulière à ce disque en invitant des musiciens comme Chico Hamilton, Art Blakey ou Jo Jones. Cet album démarre fort avec le très joli titre éponyme, sur fond de guitare brésilienne, de percussions, pendant que Bennett s’amuse à chanter sur un rythme très rapide, parfois syncopé. S’en suit « Lazy Afternoon ». Piano, ambiance très calme, le chant domine tout. Une romance, balancée sans effort par ce crooner de grand talent. « Let there be love », un morceau initialement écrit par Nat King Cole, est ici mis en voix par Bennett avec une facilité déconcertante. « Lullaby of Broadway », qui enchaîne, révèle une orchestration basée sur les percussions, de cuivres, et Bennett y chante quasi à cappella. Superbe. Ce titre a également été chanté par Doris Day, Ella Fitzgerald, Dianne Reeves, Franck Sinatra, Ann Richards. Le chaloupant « So beats my heart for you », entre batterie au balais, cuivres et vibraphone, permet encore une fois à Tony Bennett de nous faire entendre son timbre clair, son phrasé classique mais ultra précis. Joli. « Let’s begin », morceau sur un rythme de bebop, un premier temps très semblable à une ballade, s’accélère. Toujours dans le mood de ces morceaux à bravoure vocale, « Love for sale » (voir le duo avec Lady Gaga en fin d’article), est là qui arrive, avec cette longue introduction en presque solo du premier couplet, juste soutenue par un discret piano. Après quoi, on retombe dans une ambiance latino, les percussions latinos et la batterie soutenant le tout remarquablement. « Crazy Rhythm » chanté sur une cadence rapide, fait pour moi partie des morceaux dispensables de cet album. Quand on écoute « Just one of those things », on pense tout de suite aux versions de Billie Holiday, Franck Sinatra, Ella Fitzgerald, ou Diana Krall, George Benson, mais là, de manière très surprenante, Bennett nous offre une version qui démarre sur des percussions, avant de s’emballer et de retrouver la forme classique de l’orchestre de jazz. Cette voie nouvelle explorée, pour déroutante qu’elle soit, est juste magnifique, entre rythmes presque tribaux et classique du jazz. « Army Air Corps song » débute comme les précédents. Décidément ce qui passait pour une nouveauté, devient un tic de répétition qui peut finir par lasser, par gâcher le plaisir. 

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« Hometown, my town« , sorti en 1959, toujours avec le complice Ralph Sharon au piano. La pochette donne le ton. Tony Bennett, sur le pont d’un bateau le ramenant à New-York, sa ville natale. Dès les premières notes de « Skysraper blues », donc, finies les escapades latinos, retour aux codes classiques, orchestre, swing, chant calibré sur des mélodies qui ne le sont pas moins. Bennett s’éclate, plaisante, bref, le plaisir du retour sur sa terre natale est ici pleinement exprimé. « Penthouse serenade » qui suit, c’est le morceau très doux par excellence, un morceau de retrouvailles avec sa bien-aimée (sa femme, New-York?, à vous de déterminer). Arrive « All by myself ». Non pas le titre de Céline Dion, avec cette fameuse note haut perchée tant attendue à chaque interprétation. Bel et bien un « All by myself » swinguant, balançant, un écrin de bon jazz, du plaisir en barre, une voix parfaite couvrant ce morceau. « I cover the waterfront », qui débute avec une pluie de violons, puis la voix et la clarinette, reste dans ce que Bennett sait faire de mieux. Ce morceau fut autrefois chanté par Billie Holiday ou Louis Armstrong, Franck Sinatra. « Love is here to stay », avant-dernier titre de cet album, et qui fut interprété par Dexter Gordon, Diana Krall et Tony Bennett en duo, Ella Fitzgerald, Carmen Mac Rae, Billie Holiday, Nat King Cole, Dinah Shore ou encore le pianiste Bill Evans, s’amène ici, sur un pas très swing, une foulée entrainante, tandis que le maestro nous distille son savoir faire vocal avec une aisance désarmante. « The party is over » (La fête est finie).. oui la fête de ce disque se termine avec ce morceau. Entre blues, désenchantement, nostalgie, sur fond de cuivres, de cordes, Bennett nous montre là une palette inhabituelle de sa voix, plaintive sans en faire trop. Superbe.

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Toujours en 1959, Tony Bennett va faire une rencontre artistique importante. En effet il va travailler avec le légendaire musicien, compositeur et chef d’orchestre Count Basie (photo ci-dessus). Ensemble ils enregistrent « In person« . L’histoire de ce disque est spéciale. Prévu pour être enregistré live en mono au Latin Casino de Philadelphie en novembre 1958, il sera finalement réalisé un mois plus tard en studio, sous la houlette du producteur Al Ham, qui souhaitait une version stéréo. De faux applaudissements furent rajoutés. L’accueil reçu fur mitigé, jusqu’à sa ressortie en 1994, en version remixée. Dans son autobiographie publiée en 2007 dont le titre est « The good life » (en référence à sa chanson enregistrée en 1963, sur l’album « I wanna be around », qui est une adaptation du titre « La Belle Vie » écrite en 1962 par Jean Broussole, Jack Reardon et Sacha Distel, photo ci-dessous), Bennett, parlant de cet album, avoue n’avoir jamais compris pourquoi le disque ne fut pas enregistré live comme prévu et lui préfère le second enregistré avec Count Basie et son orchestre « Strike up the band ».

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Avec « Count Basie swings, Bennett sings » également connu sous le nom de « Strike up the band » ce disque, daté de 1959, est la deuxième collaboration artistique entre Bennett et cette autre légende du jazz qu’est Count Basie. Tout débute par « I’ve grown accustomed to her song », morceau lent à souhait, ambiance romance, cuivres lents, un brin guimauve à mon goût. « Jeepers Creepers » heureusement nous réveille et nous emmène dans les bas-fonds des clubs de jazz, ça swingue, danse, le piano est léger, la rythmique se fait ronde, la voix de Bennett claire, précise. Avec « Growing pains », l’ambiance retombe, s’en remettant au seul talent vocal de Bennett soutenu par les instruments à l’arrière. « Poor little rich girl », ça swingue à nouveau, certes de manière douce et tranquille, quasi feutrée, mais enfin ça s’énerve un peu, les cuivres prenant peu à peu leur place de soutien. « Strike up the Band », qui donne son titre à l’album, est un morceau plein d’énergie, court certes, mais franchement, l’orchestre de Basie se donne à fond, et Bennett n’est pas en reste par dessus. Vient ensuite « Chicago », véritable déclaration à la ville de l’Illinois, située sur le lac Michigan, et dont une des nombreuses célébrités reste le fameux n°23 des Bulls, Mister Michael Jordan. Avec « I’ll guess I’ll have to change my plan », le crooner nous régale de son timbre de voix précis, fluide, clair. Parfois le chanteur donne le sentiment de courir un peu derrière le ryhtme effréné des orchestrations du Count. Mais ça ne reste que très rare. 

Au final, ce coffret est tout de même un régal pour celles et ceux qui aiment le jazz vocal, le swing, les crooners, Tony Bennett, la musique bien orchestrée. Je vous laisse avec une sélection de titres, ainsi que quelques reprises.  

Guillaume.

Pour Gregory Porter, il est temps de se Lever!



Gregory Porter, colosse à la casquette vissée sur le crâne, à la voix chaude et puissante, revient avec un album qui pour moi marque un tournant dans sa discographie. Le chanteur semble s’y livrer davantage que dans ses albums précédents, parlant entre autres de sa foi en Dieu, de l’Amour, de la personne qui l’a élevé. « All Rise » sorti en 2020, qui signifie  » Tous debout », est un disque profond, touchant.

« Long list of troubles », est un morceau qui démarre sur une rythmique lourde, sur laquelle  viennent s’ajouter piano cuivres et la voix puissante du colosse à la casquette. Une voix ici empreinte de douleur, de plainte, mais combative. « Mister Holland » est une chanson en hommage à un personne qui a beaucoup compté pour Gregory Porter. Qui l’a accueilli chez lui et traité en être humain égal et dans le respect. « Modern day apprentice », accompagnée du London Symphony Orchestra, est une courte chanson sur l’apprentissage de la vie moderne et sur l’apprentissage de l’Amour. La présence de l’orchestre symphonique sur plusieurs des titres de l’album leur donnent une ampleur, un lyrisme qui est bienvenu sans être pour autant envahissant. Les orchestrations sont superbes. Le suivant, « Everything you touch is gold » nous rappelle les grands noms de la soul, Otis Redding, Marvin Gaye ou Stevie Wonder. Une ballade, un rythme léger, une trompette qui s’invite et toujours cette voix chaude, puissante de Porter.

Pour clore son album, Gregor Porter nous propose deux morceaux, d’abord le tranquille « Merry go round » et ensuite le swinguant, dansant, « Thank you », où il remercie Dieu, et révèle ainsi sa foi, sur fond d’orchestration gospel et d’orgue Hammond (à l’écoute du morceau, je repense à la scène de « Sister Act » où les soeurs finissent par se lever et danser, emballées par la chorale dirigée par  Whoopie Goldberg).

En résumé, ce « All Rise » est un très bon cru, qui mérite d’être découvert et j’espère que l’occasion se présentera d’apprécier son interprétation sur scène dans l’année qui vient.

Guillaume.

Hugh Coltman, dandy de la scène.


Avant que nous achetions son album « Who’s happy« , j’avoue que j’ignorais totalement qui était Hugh Coltman.

J’ai donc découvert l’univers de ce chanteur, né en 1972 dans le sud de l’Angleterre, d’abord par le biais de son dernier album (pochette ci-contre), qui est un savoureux mélange de blues, d’ambiance swing rappelant furieusement les fanfares de la Nouvelle-Orléans, mais également la folk anglaise. Ce grand gaillard à l’allure d’éternel étudiant était sur la scène du Parc Floral de Vincennes, le 8 juillet dernier, dans le cadre de la programmation du Festival de Jazz, qui a lieu chaque année dans ce joli cadre.

Entouré d’une joyeuse bande talentueuse de 7 musiciens, avec une forte section cuivrée (saxophone, clarinette, trompette, soubassophone), Hugh Coltman, dont le minois ravira sans doute ces dames, est un chanteur dont le timbre se situe entre Harry Connick Jr. et Sting. Pendant une heure et demie, rappels compris, il a enchanté le nombreux public présent malgré la chaleur écrasante, par sa qualité vocale, un art consommé de la scène, et bien sûr par des morceaux qui sont chacun de purs joyaux, écoutez pour cela « Civvy Street » ou « It’s your Voodoo working », le très beau « resignation letter » qui évoque avec malice la lettre de démission qu’il apporta à son patron lorsqu’il travaillait comme veilleur de nuit dans un hôtel parisien en attendant de pouvoir vivre complètement de son art. L’album se termine par le très beau morceau « Little Big Man » (Rien à voir avec le sublime film d’Arthur Penn, avec Dustin Hoffman en vedette).

Ancien membre du groupe de rock anglais The Hoax, avec qui il enregistré 3 albums entre 1994 et 1999, il a pu côtoyer des figures légendaires du blues comme John Lee Hooker,Buddy Guy. Après une parenthèse durant laquelle chaque membre va mener ses propres projets, le groupe se reforme en 20006 et enregistre 3 nouveaux albums : « A blues Odyssey » (2010), « Big city blues »(2013), et « Recession blues, Tribute to B.B. King » (2014). Séparation définitive en 2015. Parallèlement à sa carrière avec The Hoax, Hugh Coltman écrit et sort en 2008 « Stories from the safe house ». En 2012, il accompagne le pianiste et joueur d’orgue Hammond Eric Legnini. Artiste singulier, Hugh Coltman, éprouve un amour sans fard pour la musique jazz, le blues, le swing. Parfois si l’on ferme les yeux, l’on se surprend à penser que le chanteur est noir… c’est dire si Coltman s’est totalement imprégné de cette culture musicale qu’est le blues, de ses racines.

Au final, « Who’s happy » rend l’auditeur joyeux, donne la pêche. Un bon moyen d’accompagner cette trêve estivale.

Guillaume.

 

Tony Bennett, le dernier des Géants


Tony Bennett. Ce nom ne dira sûrement rien à la jeune génération. Mais leurs parents, à coup sûr, ont déjà entendu ou connaissent ce chanteur américain, contemporain des Dean martin, Sammy Davis Jr, Frank Sinatra.  A bientôt 91 ans (il les aura le 3 août prochain), ce chanteur américain né à New-York en 1926, continue de fouler les scènes partout dans le monde pour le plus grand plaisir du public qui vient le voir. Il a d’ailleurs fait escale à Paris, sur la scène du mythique de l’Olympia, le 30 juin. Il fallait au moins ça pour accueillir cet immense chanteur. Accompagné d’un quartet haut de gamme, dont le batteur fut le complice de Count Basie (!), il a livré sans faillir une prestations remarquable pendant 1H45.

Alternant les romances, les reprises de chansons de Sinatra, oun encore celle de la fameuse chanson de Sacha Distel « La Belle Vie », et clôturant le show par un moment unique, exceptionnel : « Fly me to the moon » chanté a cappella!!!  La salle était debout!!!!!

Avec sa silhouette et sa « gueule » de cinéma qui ne déparerait pas dans un film de Scorsese, il ne passe pas inaperçu mais c’est bien sûr sa voix, légèrement voilée, qui depuis plus 60 ans, séduit le public. Ayant grandi en écoutant Judy Garland ou Bing Crosby, mais également Louis Armstrong ou Jack Teagarden, Tony Bennett commencera à chanter dès l’âge de 10 ans et fera des études de peinture et de musique à la High School of Industrial Art de New-York. Après une période faste dans les années 50-60 (pas moins de 11 albums enregistrés de 1952à 1960!), dont l’apogée sera le succès de version anglaise de la chanson de Sacha Distel « La belle vie » devenue « The good life » en 1963, et bien qu’apprécié des jazzmen, l’arrivée du rock va provoquer un coup d’arrêt à sa carrière. Il a enregistré avec les plus grands jazzmen (Dave Brubeck, « White House Sessions » qui date de 1962 mais sera seulement publié en … 2013!!!,  Count Basie-album « In Person! »(1959), ou le pianiste Bill Evans avec qui il fera deux disques : « The Tony Bennett-Bill Evans album » en 1975, et sa suite « Together again » en 1976.

Ce n’est que dans les années 80 et 90 que ce chanteur va retrouver l’audience d’un public rajeuni, sans pour autant modifier sa façon de chanter  ni le style musical qui a fait son succès : Le jazz, le style crooner. Durant cette période il enregistrera deux disques marquants, hommages à deux immenses figures du jazz : « Tony Bennett on Holiday: Tribute to Billie Holiday » (1997), « Bennett sings Ellington » (1999).

Les années 2000 vont confirmer cette tendance. Devenu une référence auprès de qui il est de bon ton de chanter, la preuve en est les deux albums de duos qui sont sortis en 2006 (avec Barbara Streisand, Céline Dion, Michael Bublé, Sting ou George Michael) puis 2011 (avec deux duos marquants, celui enregistré avec Amy Winehouse, sur un titre de 1930, et une version revisitée de « My lady is a tramp » avec Lady Gaga).

En 2014, il a publié un album de jazz en compagnie de Lady Gaga, « Cheek to Cheek ».

Chanteur de jazz, crooner, Tony Bennett a su traverser le temps, les modes. Il est aujourd’hui le dernier de ces géants, chanteurs à voix dont je parlais au début. Un style inimitable, une voix, une élégance.

Guillaume.

 

Mister Porter chante sur du velours, toujours…! (trop ?)


TakemetotheAlleyDepuis le précédent « Liquid spirit » sorti en 2013, le colosse Gregory Porter avait pris du recul, après une tournée longue et triomphale à travers la planète. Il nous revient, avec « Take me to the Alley« , enregistré à New-York en octobre 2015.

Entouré d’une équipe solide et talentueuse, avec notamment une section cuivres qui sonne au diapason, Gregory Porter nous revient en pleine forme vocale, surfant avec bonheur, avec sa voix de velours sur les ambiances concoctées par ses musiciens. Ambiances langoureuses (Take me to the Alley ; Consequence of love), soul mêlée de flow rap (Don’t loose your steam), balade chaloupée (In fashion), rien ne résiste à ce vocaliste de talent, à ce crooner taillé comme un joueur de Foot Américain (jeune, il a du stopper sa carrière pour cause de grave blessure à l’épaule, se tournant alors vers le théâtre… et le chant!). Le jazz cool, ambiance fin de soirée, ou petit matin, dans un club cosy, est ici distillé sans failles. C’est propre, bien fait, pas une note en trop… mais c’est justement ça qui m’ennuie…. c’est TROP lisse, ça ne s’emballe jamais ou presque! Bien sûr, le groove mis en place par la section rythmique est impeccable, mais personnellement, j’aimerais l’entendre chanter davantage sur un répertoire plus funky, plus rhytmé. Il a la voix pour! Sur ce nouvel opus, il faut attendre « Fan the Flames« , l’avant-dernier morceau, pour l’entendre s’amuser sur un morceau très bebop!  Ca fait trop peu pour moi, Mister Porter!

Moi qui ai adoré les 3 premiers albums de l’homme de Sacramento, je reste ici un peu sur ma fin. Néanmoins, l’album s’écoute très agréablement.

Guillaume.

 

Lee Fields, dans l’ombre d’un géant…


LeeFields_pochetteLee Fields. Ce nom n’évoquera sans doute pas grande chose à votre mémoire, sauf a celles et ceux qui sont fans de Soul Music, période 60’s et 70’s.

Né en 1951 en Caroline du nord, et très vite surnommé « Little J.B » en raison de sa ressemblance physique et de son timbre vocal évoquant parfois celui du godfather of soul, il a mené une carrière en solo, dans l’ombre du géant. Pas simple dès lors de se faire une place au soleil de la funk, soul music. Mais l’homme est tenace. il fait son chemin, accumulant les tournées, les collaborations prestigieuses (Kool and the Gang, Martin Solveig par deux fois…). Un parcours discographique clairsemé, certes, mais qui n’empêche pas la qualité. La preuve? son dernier album « Emma Jean » (2014),dont la pochette en noir et blanc, evoque une traversée du désert, et au verso, un homme sorti d’un tunnel humain, musiacal.  » Emma Jean » fleure bon la soul des années 70’s, un son gras, une voix parfois plaintive, éraillée,  mais avec ce grain inimitable que possède les grands chanteurs soul : Marvin Gaye, James Brown, Otis Redding…et donc Lee Fields. Cet album sonne comme  une renaissance artistique.

Tout au long du disque, je me suis dit : « Mais pourquoi cet artiste est si peu connu du grand public? »… La réponse s’étale tout au long des 11 titres, 11 pépites musicales, de « Just can’t win » qui ouvre l’album, à « Don’t leave me this way » qui le cloture, en passant par les beaux « Standing by your side« , « Eye to eye » ou « in the woods« ,  qui finissent de (me) convaincre.

Ne ratez pas cet artiste, cette voix. Elle vous offre un voyage dans le temps, une promenade dans l’age d’or de la soul américaine.

Guillaume.

Bennett-Brubeck, duo magique !


BennettBrubeck_pochetteParfois, il arrive de « tomber » sur une perle, un moment magique !

C’est le cas pour moi, lorsque mes oreilles ont entendu le White House Sessions de 1962, enregistré lors du festival de Jazz de Washington, réunissant pour l’occasion le chanteur Tony Bennett et le pianiste Dave Brubeck, accompagnés notamment par le saxophoniste alto Paul Desmond, Joe Morello aux baguettes, et Eugene Wright à la contrebasse.

Le concert démarre par le célèbre Take Five, derrière lequel nous pouvons découvrir le très joli Nomad.

Le très be bop Thank you laisse le saxophoniste Paul Desmond nous régaler de son jeu fluide, précis. Le duo rythmique tient la barque sans ciller. Castilian blues ferme cette première partie. Just in time voit Tony Bennett rejoindre Dave Brubeck et consorts sur scène.  Celui qui longtemps resta dans l’ombre du géant Sinatra, enchaîne alors avec le mélo Small world, puis Make someone happy.  Soutenu, accompagné par le quatuor précité, le crooner nous régale. Les superbes Lullaby of Broadway, That old black magic et There will be another you, clôturent cette rencontre au sommet, entre deux géants du jazz.

Une perle rare, à se mettre entre les oreilles au plus vite !!!

Guillaume.

 

Harry Connick, jazzman versatile


Celles et ceux qui sont  passés  à Marciac cet été, ont eu le privilège de pouvoir aller écouter Harry Connick Jr., jazzman américain né il y a 45 ans à la Nouvelle Orléans, pour ce qui fut son unique date en France cette année.

Ayant démarré très tôt le piano (5 ans !) et enregistré son premier album de ragtime à… 11 ans ! , Harry Connick Jr., va connaître un succès rapide aux abords de la vingtième année. Musicien complet, producteur (il a découvert… Michael Bublé), arrangeur, chanteur, il a été un temps appellé « le nouveau Sinatra ». Pour se démarquer de cette étiquette encombrante, il multiplie les rencontres musicales, varie les univers,  passant allègrement du be bop, au funk, du big band style au trio, quand il ne fait pas le crooner en solo.

Sur scène, c’est un bonheur de le voir évoluer, jouer, chanter, diriger, communier avec le public.

A écouter : « Song I heard » ; « Come by me » ; « Lofty’s roach soufflé » ; « 30 » ; My new orleans« . 

Guillaume.

 

Un groove qui explose et vous donne la pêche !


Le nouveau disque du pianiste Eric Legnini «  The vox » est enthousiasmant. Son phrasé qui swingue, soutenu par la rythmique inventive du batteur Frank Agulhon ne laisse pas indifférent. La voix de la chanteuse Krystle Warren, jeune chanteuse et guitariste soul vous donne des frissons. Des musiciens  talentueux  à l’unisson, un grand bonheur.
Ecoutez aussi le cd de Krystle Warren « Circles ».
Enitram

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