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Freddie Mercury : 24 novembre 1991, la voix de la Reine s’éteint dans la nuit.


De son vrai nom Farrokh Bulsara, né à Stone Town en Tanzanie, en 1946, Freddie Mercury s’est envolé il y a 30 ans, au paradis des chanteurs de rock, le 24 novembre 1991, après avoir révélé par un communiqué la veille au monde entier être atteint du sida, maladie qui avait émergée dans les années 80 et causé depuis beaucoup de décès, faute de remède, de vaccin ou autre solution médicale efficace. Il n’existe d’ailleurs toujours pas de vaccin contre cette maladie, près de 40 après son apparition.

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Avant de devenir le chanteur de rock que l’on a connu, le jeune Farrokh Bulsara ( issu du nom de la ville originaire de ses parents, Bulsar), va grandir en Inde, notamment chez sa tante, auprès de qui il poursuit ses études, en 1953. S’il est un bon élève, dans l’école St. Peter Boy’s School où il se trouve, il est attiré par la boxe et par ailleurs comme il obtient de très bons résultats en musique, le proviseur avise ses parents de lui payer des études, parallèlement à ses cours traditionnels. Ce que font ses parents, en payant à leur jeune fils des cours de piano. En plus de cela, Farrokh intègre la chorale de son école et participe aux spectacles. Cinq ans plus tard,  En 1958, alors qu’il fréquente la Saint-Mary High Schiller grâce à en partie à ses qualités musicales, il intègre un groupe de rock, les Hectics, et obtient son surnom de Frederick, puis très vite ce sera Freddie, que ses camarades de classe et même ses parents trouveront plus simple d’usage, à mémoriser. Avec ce groupe, composé de cinq musiciens, il joue principalement du rock’n’roll, surtout du Elvis Presley.

En 1964, après un détour par Zanzibar, puis un départ précipité dû aux évènements locaux qui provoquent la chute du Sultan, aboutissant à la création de l’état de la Tanzanie, Freddie et ses parents rentrent aux Royaume-Uni. Là, vivant près de Heathrow il s’inscrit à l’école polytechnique, bien décidé à poursuivre ses études artistiques, puis découvre successivement Jimi Hendrix, les Beatles, enfin Liza Minnelli dont il admire sa façon de se donner au public sur scène, et continue de chanter Elvis Presley, à qui il rend hommage avec « Crazy little thing called love ». Deux ans plus tard, il essaiera de rentrer au sein du groupe Smile, sans succès. Dans ce groupe, dont il est proche du chanteur, figurent deux noms à retenir : Roger Taylor et Brian May. En 1969, il participe à une tournée des groupe Smile et Ibex. Bientôt Freddie Mercury et Roger Taylor ne se quittent plus. Ainsi jusqu’en 1970, et la création du groupe Queen, Freddie Mercury va-t-il trainer de groupe en groupe.

Freddie Mercury va fonder, au début des années 70’s, le groupe Queen en compagnie de trois autres musiciens : le guitariste Brian May, et le batteur Roger Taylor. Le bassiste John Deacon les rejoindra en 1971. L’anecdote veut que ce soit suite à une audition du groupe Smile, pour le label Mercury records, et pour lequel l’ex chanteur découragé du résultat, a quitté le navire, laissant la place à Freddie Mercury, ce dernier décidant alors unilatéralement de changer le nom du groupe pour devenir Queen. Bientôt la force de ce groupe va résider dans le fait que tous les musiciens sont des auteurs-compositeurs, ce qui va nourrir naturellement le répertoire qu’ils vont élaborer au fil des albums, au fil des années. Là-dessus s’ajoute que Freddie Mercury, qui possède un tessiture vocale très large, et une technique issue de l’opéra, va permettre au groupe de proposer des morceaux dans lesquels il va pouvoir exprimer toute sa palette vocale. Il est notamment l’auteur de plusieurs tubes du groupe, comme « Bohemian Rhapsody », »Love of my life », Somebody to love », « We are the champions », « Don’t stop me now », « Crazy Little thing called love ». Tous ces titres figurent d’ailleurs sur le magnifique live at Wembley de 1986 où Mercury est au sommet de son art vocal et scénique. Je recommande autant la version musicale que vidéo de ce concert car le son y est exceptionnel, l’ambiance incroyable, et l’osmose entre Mercury et le public anglais totale.

Fort de son parcours artistique initial, c’est lui qui dessinera le logo du groupe, avec la lettre Q entouré des quatre signes astrologiques des membres du groupe. Il est aussi, avec ses partenaires, toujours à l’affut de la novation, et notamment dans le domaine visuel, voire vidéo. Les clips sont souvent hauts en couleurs, ou techniquement avant-gardistes. le personnage de Mercury se révèle alors dans toute sa palette de comédie face à la caméra. Il n’est pas seulement compositeur, chanteur, dessinateur, il est également un vrai acteur, n’hésitant pas à se vêtir de tenues excentriques, la vraie figure de proue du groupe.

Dans les années 80, Freddie Mercury et Queen vont connaître un succès grandissant, puis énorme. D’abord, en 1983, Mercury rencontre le musicien-producteur américain Giorgio Moroder qui travaille sur une adaptation de « Metropolis » de Fritz Lang, en colorisant les images et y ajoutant une musique contemporaine. Mercury participe au projet. de là naît la chanson « Love Kills », qui sera le premier single de Mercury en 1984. L’année suivante, 1985, est surtout marquée par un évènement médiatique et musical mondial organisé par un musicien anglais, en faveur des pays africains : Le Live Aid. L’idée est simple, réunir sur scène, à Londres et Philadelphie, le 13 juillet, le gratin des stars anglo-saxonnes du rock et de la pop music. Prouesse technique, prouesse musicale, réussite totale, devant des foules énormes et en mondiovision devant plus de 2 milliards de personnes !! Queen et Mercury assure un show extraordinaire, volant presque la vedette aux autres participants!!

En 1985 il va enregistrer son premier album solo intitulé « Mr. Bad Guy » sur lequel figurent des titres comme « Mr. Bad Guy », « Made in heaven » (qui sera le titre du dernier album de Queen où il apparaîtra), « I was born to love you », et « Living on my own ». Le second album solo, « Barcelona », viendra 3 ans plus tard, et contiendra notamment ce fameux duo avec la cantatrice catalane Montserrat Caballé sur le titre « Barcelona » (photo ci-dessous) enregistré en prévision des prochains JO d’été qui auront lieu en 1992 à Barcelone. Il avait rencontré la cantatrice en 1983, à la suite de l’une de ses prestations dans un opéra. C’est là que l’idée d’un album en duo avait germé.

En 1986, Freddie Mercury et Queen travaillent sur l’album « A kind of magic », qui doit servir de support musical au film « Highlander », avec Christophe Lambert et Sean Connery. L’album sera un véritable succès commercial, une tournée succèdera pour présenter ce disque en Europe. Mais le spectre de la maladie venant gêner de plus en plus Freddie Mercury, le fatiguer, ce sera de fait la dernière tournée du groupe, qui dès lors réfléchit à se produire dans des lieux uniques, de moyennes ou grandes tailles. Le symbole de cela restera bien sûr les concerts de Wembley en 1986, où Mercury donnera sa pleine mesure, faisant chanter la foule du stade et présentant une version sublime de « Bohemian Rhapsody ». Le 9 août, le groupe pour son ultime concert, se produira à Knebworth, arrivant en hélicoptère, comme l’avait fait Elvis Presley lors de son concert à Hawaï en 1973. Le Magic Tour s’avère être un succès, le Live Magic qui en découlera le sera aussi.

En 1987, il enregistre « The Great Pretender », version revisitée du titre des Platters. La vidé qui accompagne ce titre le voit recomposer tout ses personnages des vidéos précédentes réalisées avec Queen ou en solo. C’est aussi cette année-là que son médecin lui annonce qu’il est atteint du sida. L’année d’après, il publie, en duo avec Montserrat Caballé, l’album « Barcelona », qui contient donc ce fameux duo évoqué plus haut. Un moment magique pour celui qui a toujours rêvé de chanter de l’opéra, de se frotter à cet univers musical, lui qui avait des capacités techniques vocales incroyables.

En 1990-1991, lors de l’enregistrement du dernier album du groupe dans sa formation complète, « Innuendo », et alors qu’il est très malade, affaibli, Mercury parvient à chanter plusieurs titres. Sur « Mother Love », Brian May est obligé de chanter le dernier couplet tant Mercury est fatigué, et il enregistre de même « Show must go on ». Inquiet face à l’état de son ami, May lui demande s’ il se sent capable de la chanter, ce à quoi répond Mercury « Bien sûr, mec! ». Et selon May, et tous les témoins de la séance d’enregistrement de ce titre, il a « tout explosé ». Un ultime témoignage vocal pour l’éternité pour ses fans.

En 1995, quatre ans après le décès de Freddie Mercury, les trois membres restant, à savoir Brian May, Roger Taylor et John Deacon, publient un album intitulé « Made in Heaven », qui contient certaines des dernières pistes enregistrées par Mercury en 1991, et des versions de chansons connues du groupe.
Car Freddie Mercury était un peu docteur Jekyll et Mister Hyde. Grand timide, réservé dans la vie quotidienne, en tous cas sur sa vie privée, il était d’une générosité sans pareille sur scène, capable de capter une foule nombreuse tel un magicien. Il avait un charisme incroyable, virevoltant face au public, maîtrisant son art vocal à la perfection.

Le film biopic « Bohemian Rhapsody », sorti en 2018, avec le comédien Rami Malek (que l’on retrouve cette année dans le dernier James Bond « No time to Die ») dans le rôle de Freddie Mercury, avec les participations de Brian May et Roger Taylor, connaîtra un énorme succès mondial et sera couvert de récompenses puisque Malek obtiendra l’oscar du meilleur acteur pour cette performance. Le film est le biopic qui a rapporté le plus d’argent en regard de tous ceux réalisés antérieurement sur d’autres artistes ou groupes. Énorme!
Nul doute que le mélange de la musique de Queen, du personnage de Freddie Mercury, rock star jusqu’ici restée mystérieuse et dont le film lève le voile sur certains aspects de sa carrière, sa vie, en plus de la performance époustouflante de Malek-Mercury, sont autant d’ingrédients qui ont contribué à la renommée de ce biopic.
Freddie Mercury,  comme tous les grands chanteurs de rock, possède un timbre de voix immédiatement reconnaissable, unique. C’est cette voix, qu’il utilisait merveilleusement bien, qu’il nous laisse en héritage, à travers la discographie de son groupe, Queen. Depuis 2011, et après des intérims assurés par Roger Daltrey (Who) puis Paul Rodgers, c’est un certain Adam Lambert qui a repris le micro au sein de La Reine. Plutôt bien d’ailleurs. Mais sans faire oublier Farrokh Bulsara, devenu Freddie Mercury, légende du rock.

Je vous laisse avec un florilège de chansons de cet immense artiste.

Guillaume.

PS : Merci à Philippe Gurel pour son joli dessin de Freddie Mercury.

Monsieur Montand aurait eu 100 ans!



Né le 13 octobre 1921 à Monsummano Temme (Italie), de son vrai nom Ivo Livi. La légende veut que suite à un appel de sa mère  » Ivo, Monta… », le jeune Livi décide de transformer son nom en Montand. Ce grand gaillard a grandi dans un quartier pauvre de Marseille, lorsque ses parents ont fuit l’Italie fasciste de Mussolini en 1922. Dernier d’une fratrie de 3, avec une soeur et un frère aînés, le jeune Ivo se passionne très tôt pour le cinéma, surtout les comédies musicales américaines, Fred Astaire, les numéros de claquettes. Puis il se met à chanter dans les bars marseillais, avant de partir en tournées dans la région. Il se fait une réputation et bientôt monte à Paris, où Edith Piaf l’accueille et l’aide à devenir une vedette du music-hall parisien, français, grâce notamment à des chansons comme « Les feuilles mortes », « C’est si bon », « La bicyclette ». Yves Montand, fort de ce succès scénique, qui va perdurer ensuite dans les années 70, 80, toujours accompagné de son fidèle pianiste Bob Castella, avant de décliner dans la décennie 90, va publier 19 albums entre 1952 et 1997. En 1962, il publie un album consacré à textes de Jacques Prévert, puis en 1984, il récidive en se penchant cette fois-ci sur le parolier et poète David Mac Neill. En 1988, il sort l’album « 3 places pour le 26 », qui sert de bande originale au film de Jacques Demy. Chacune de ses apparitions scéniques, à l’Olympia, est un triomphe.

Parallèlement à sa carrière de chanteur-danseur, Yves Montand va se diriger naturellement vers le cinéma. C’est Marcel Blistène dans « Étoile sans lumière « (avec Edith Piaf, Serge Reggiani, 1944) qui lui donnera sa chance, puis Marcel Carné fera de même en l’engageant, en 1946 dans « Les portes de la nuit ». Malgré tout ce n’est qu’en 1953, qu’il décroche son premier grand rôle dans « Le salaire de la peur », aux côtés de Charles Vanel, Vera Clouzot, Peter Van Eyck, Dario Moreno. Le film est un triomphe, multi-récompensé, sa prestation remarquée, carrière lancée. Suite à ce succès, Montand décide pourtant de se diriger vers les planches où il jouera « Les sorcières de Salem » (1955). Fort de ce succès, il part aux Etats-Unis, à Broadway, temple de la comédie musicale américaine, pour y tourner « le Milliardaire  » (1960) aux côtés de la star Marylin Monroe. Revenu de cette expérience américaine, il tourne « Paris brûle t-il » de René Clément en 1966, aux côtés du gratin du cinéma américain tel que Orson Welles, Kirk Douglas, Glenn Ford, Anthony Perkins, et d’autres acteurs français comme Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Simone Signoret (photo ci-dessous), Pierre Dux, Bruno Cremer, puis fera 3 films avec Costa-Gavras, « Z » (1969), « L’Aveu » (1969), »État de siège »(1972). A chaque fois, le succès critique est unanime. Entretemps, en 1970, on retrouve Montand à l’affiche du « Cercle Rouge » de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon et Bourvil comme partenaires, puis en 1971, il joue dans une comédie qui deviendra un classique plus tard. En effet, « La folie des grandeurs », de Gérard Oury, avec Louis de Funès est un triomphe. La légende raconte que l’entente entre les deux acteurs n’était pas au top sur le plateau de tournage entre les prises.

Dès lors, acteur reconnu, Yves Montand va engager les années 70 et 80 en tournant auprès des plus grands talents du cinéma français, qu’ils soient réalisateurs, acteurs, actrices. En effet, devenu un acteur majeur du cinéma français, Yves Montand se voit proposer de tourner avec Claude Sautet (photo ci-dessous, »César et Rosalie », avec Romy Schneider et Samy Frey ; « Garçon ! », avec Nicole Garcia Jacques Villeret, Marie Dubois, Bernard Fresson, Clémentine Célarié), Jean-Paul Rappeneau (« Le sauvage », avec Catherine Deneuve ; « Tout feu tout flamme », avec Isabelle Adjani, Alain Souchon, Lauren Hutton entre autres), Alain Corneau (« Le choix des armes », avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu ; « Police Python 357 », avec Alain Delon, Simone Signoret, François Perrier…), Pierre Granier-Deferre (« Le fils », avec Frédéric de Pasquale, Léa Massari, Marcel Bozzuffi), Yves Robert (« Vincent François Paul et les autres », avec Michel Piccoli, Serge Reggiani, Gérard Depardieu, Marie Dubois). Sacré panel d’univers.

Après une pause loin des plateaux de cinéma, il revient en 1986 interpréter magistralement le personnage du Papet (photo du dessus) dans le diptyque « Jean de Florette » et « Manon des sources », superbement filmé par Claude Berri. Ces deux films, il les tournent avec Gérard et Elizabeth Depardieu, Daniel Auteuil dans le rôle de Ugolin (qui devait initialement être joué par Coluche, finalement recalé à cause de son manque de véracité avec l’accent du sud), personnage simplet qui tombera amoureux d’une jeune bergère des collines incarnée par la débutante Emmanuelle Béart. Cette dernière sera la vraie révélation du diptyque. Les 2 films seront de très gros succès. Montand redevient un comédien recherché. En 1988, c’est Jacques Demy, spécialiste de la comédie musicale française qui fait tourner Montand dans « 3 places pour le 26 », avec Mathilda May. Montand chante et danse comme aux plus beaux jours. Hélas le film sera un échec commercial. En 1991, le réalisateur de « Diva », Jean-Jacques Beineix lui fait jouer ce qui sera son dernier rôle, dans « IP5 ». Quelques jours après une scène tournée sous la pluie et un gros coup de froid, Yves Montand tombe gravement malade et décèdera le 9 novembre dans sa maison près de Senlis. Il rejoindra ainsi sa Simone au paradis des acteurs.

Chanteur, danseur, acteur, un temps animateur de télévision (« Vive la Crise » dans les années 80, où il s’était essayé à expliquer les raison de la crise économique qui régnait alors en France et en Europe), Yves Montand aura tout fait ou presque. Seule la réalisation de films manque à sa biographie. Mais nous pouvons nous consoler avec tous les rôles qu’ils nous a laissé, à travers cette filmographie riche et très variée en types de rôles.

Guillaume.

Adam Lambert, nouvelle voix de la Reine.


Quand on est un groupe de rock légendaire, et que l’on perd brutalement en 1991, son charismatique chanteur Freddie Mercury, pas simple d’imaginer quelqu’un qui puisse lui succéder au micro. Occasionnellement, Roger Daltrey, chanteur des Who, est apparu sur scène aux côtés de Brian May, John Deacon et Roger Taylor. D’autres également lors d’évènements officiels, caritatifs. Autrement, pas d’intégration officielle d’un nouveau chanteur au groupe anglais. Et puis Adam Lambert est arrivé en 2011. Comme une évidence. Présence physique, voix puissante, le gaillard semble coller à priori au profil recherché par les Queen’s boys. Restait donc à passer l’épreuve du feu, celle de la scène, affronter le public qui vénérait Mercury. Rien de tel qu’une tournée pour savoir. Depuis 2011, Adam Lambert a participé à plusieurs tournées du groupe Queen. Le disque « Live around the World » sorti l’an dernier est donc le témoignage vivant de sa parfaite intégration à ce groupe mythique.

Mais qui est Adam Lambert ? D’où vient-il ? Arrêtons-nous un instant sur le profil du gaillard. 

Né en 1992, cet acteur-chanteur s’est révélé au grand public lors de la huitième saison de l’émission « American Idol ». C’est suite à ce passage qu’il rencontre pour la première fois le groupe anglais et dans la foulée signe un contrat discographique avec le label Sony Entertainement. Adam Lambert fait son coming-out, révélant ainsi son homosexualité, et  racontant avoir peser jusqu’à 110 kilos étant jeune, fait qu’il attribue  à la raison de ne pas assumer son orientation sexuelle. En 2009, il enregistre un titre pour le film « 2012 » de Roland Emmerich. La même année il publie son premier album « For your entertainment ». 3 autres albums suivront, à intervalles réguliers. En 2011, aux MTV Awards à Belfast, il joue de nouveau avec Queen, puis encore à Kiev, pour la clôture de l’Euro 2012. Là, avec le groupe, il chante 25 titres. Toujours en 2012, il sort son deuxième album « Trespassing ». En 2014, il rejoint à nouveau Queen, pour une tournée mondiale, en hommage à son prédécesseur, Freddie Mercury. Du coup, il semble que Adam Lambert soit devenu le chanteur du groupe pour les tournées, reste à voir pour une prochain album studio.

Alors penchons-nous sur le disque qui nous intéresse ici, à savoir le « Live around the World », sorti en 2020. Au delà du fait qu’il contient 20 standards du groupe, marqué du sceau et de la voix de Freddie Mercury à l’époque de leur création, il me faut reconnaître deux choses. Premièrement, je n’avais entendu parler de ce chanteur avant de l’entendre en compagnie des Queen. Deuxièmement, de façon évidente, le bonhomme possède une voix exceptionnelle, mélange de puissance et de profondeur, capable de monter haut, de tenir long des notes lorsque cela s’avère nécessaire. Un brillant vocaliste. 

Ce qui frappe d’entrée avec le morceau « Tear it up », c’est l’énergie, l’unité qui se dégage du groupe. Oui je dis bien groupe, car Adam Lambert marque immédiatement son territoire, vocalement. Puissance, aisance, il est à son affaire. A côté de lui, May Deacon et Taylor déroulent. Ca promet! La suite ne dément rien, avec « Now I’m here », morceau en version très hard, guitare incisive de May, et Lambert. se régale vocalement. Arrive « Another one bite the dust » et là, je ne peux m’empêcher de penser à la version livrée en 1986 à Wembley par Mercury et ses compères. Le regretté chanteur était alors au top, en forme, et avait assuré une prestation scénique et vocale pleine d’humour et d’intensité. Ici ce qui frappe, c’est les similarités d’intonations, de phrasé. Troubant. Mais Lambert a l’élégance de ne jamais tomber dans la parodie. Respect. Puis après un « Fat bottom girls » pour moi sans intérêt, on en vient à « Don’t stop me now »…où Adam Lambert va donner toute l’ampleur de son talent vocal, des notes basses aux aigües, qu’il sait chercher sans trop de difficultés. Une très belle version, sur laquelle on entend de plus son sens éprouvé de la scène et de lien avec le public. Ensuite viennent « I want to break free » et Somebody to love », portés magnifiquement par les quatre hommes sur scène. Puis arrive un émouvant « I was born to love you » initialement enregistré par Mercury et ses compères sur l’album « Made in Heaven », sorti en 1995, qui sera le dernier sur lequel apparaitra Freddie Mercury. Ici, Lambert s’en sort plutôt bien et c’est d’ailleurs sur ce titre à mon sens que l’on se rend compte de la similitude vocale entre Mercury et Lambert, ce qui a sans poussé May, Deacon et Taylor à l’engager pour les tournées. Il semble tellement à l’aise dans les notes hautes, dégage un sens mélodique éprouvé… Il arrive à donner une nouvelle couleur à ce morceau. Derrière May enchaine les parties de solo comme à la parade, ce qui enchante le public que l’on entend. « Under Pressure » est également une preuve des capacités étendues du frontman américain. Viennent ensuite 2 titres qui étaient marquées du talent vocal de Mercury, à savoir « Who wants to live forever », « The show must go on ». Le premier, il l’attaque de manière puissante, souple, alors que la guitare de Brian May semble plus aérienne que jamais ici. Superbe. Sur le suivant, ce véritable hymne à la vie, là aussi, Lambert n’en fait pas trop, imprimant sa marque, son empreinte vocale de jolie manière. Son chant est très lyrique, inspiré. ses envolées vocales incroyables. Après un « Love of my life » tout en douceur chanté par Brian May, joué en acoustique, rendu superbe avec la participation du public, nous avons droit à un « Bohemian Rhapsody » (là encore la version de Mercury à Wembley en 1986 est dans tous les esprits). Lambert, lui, s’en démarque fort bien, y mettant le tragique suffisant sans en rajouter, avec cette puissance vocale dont il a le secret. Enfin je terminerai par un « Crazy little thing called love », qui swingue comme jamais, donne envie de bouger, un petit bijou à savourer sans modération. Pour clore l’album live, les gars de la Reine nous offrent « We will rock you », saignant à souhait, et derrière une version de « We are the Champions », toute en envolées, puissante, qui prouve définitivement que Lambert a pleinement sa place au sein des membres de Queen. Reste plus qu’à imprimer cela sur disque.

Les nostalgiques de Mercury ne seront pas déçus par son héritier. Il remplit plus que très confortablement son rôle, et semble même être là depuis fort longtemps. Le pari est donc réussi, la greffe a pris.

Guillaume.

Bon Jovi still alive !




Sur la pochette de son nouvel album, le natif du New Jersey (comme Bruce Springsteen), pose la chevelure légèrement blanchie, le regard caché par des lunettes et la main droite sur les lèvres, à la manière de Rodin, en penseur. « 2020« , son nouvel album, que m’a conseillé un ami d’enfance avec qui je partage nombre de goûts musicaux (merci cher Fred), recèle comme toujours des pépites que seul ce chanteur-compositeur mais également guitariste-pianiste, sait nous sortir de son chapeau.

En 1986, alors au sommet de sa gloire, Bon Jovi écrivait la chanson « Wanted Dead or Alive », célèbre phrase qui figure sur les avis de recherche de criminels dangereux. 34 ans plus tard, le gaillard est lui toujours bien vivant, portant son groupe éponyme à bout de bras aidé de ses fidèles Tico Torres (batterie), David Bryan (claviers, choeurs), John Shanks (guitare), Everett Bradley (percussion, choeurs), Hugh McDonald (basse). Vous noterez que le talentueux Richie Sambora, ami, membre de très longue date du groupe et surtout guitariste-chanteur et compositeur avec Bon Jovi de nombreux hits du groupe, ne fait plus partie du casting. En 2013,Il a en effet planté ses camarades un soir de tournée, 20 minutes avant d’entrer sur scène !!! La grosse tuile! Mais Bon Jovi s’en est remis.

Donc, que vaut cette cuvée « 2020 » livrée par Bon Jovi ? A 60 ans, le gaillard devient un brin philosophe face à la vie, au temps qui passe (« Timeless », qui ouvre l’album), sur le besoin de prendre soin de son prochain, de ses voisins (« Do What you can »), est un citoyen préoccupé par l’état de tension et de violence dans son pays (« American reckoning « , servi par une instrumentation sobre, guitare-voix-harmonica puis batterie piano, de façon délicate). Avec « Beautiful drug », qui démarre sur les chapeaux de roues, on retrouve un Bon Jovi punchy, avec cette voix qu’on lui connaît. Le gars veut en découdre. Il parle de l’amour comme une drogue dont on ne peut se défaire, qui vous prend, vous tient au corps, vous file une fièvre enivrante. « Let it rain », morceau puissant évoquant la fin des discriminations envers l’Autre, celui qui ne prie, ne pense pas comme vous ou n’a tout simplement la bonne couleur de peau. Pour introduire « Blood in the Water « , quelques notes de guitares floydiennes, puis la voix de Bon Jovi se pose, grave. L’exil, la Terre promise représentée par les États-Unis et les risques pris, au péril de leurs vies, par ceux qui tentent le rêve américain. Un morceau fort, prenant, qui en live, prendra toute sa mesure. Enfin il termine son album par un très joli morceau dédié aux soldats américains (« Unbroken »), qui partent aux combats là où on les envoie et parfois reviennent estropiés, handicapés à vie, traumatisés de leurs vécus, de leurs actes, quand ce n’est pas entre quatre planches. Ces jeunes soldats envoyés à la guerre, sacrifiés par une administration, au nom d’une idéologie, voilà ce que dénonce Bon Jovi dans cette sublime chanson.

Le rockeur a fait place, l’âge aidant, au citoyen préoccupé et alerte sur le monde qui l’entoure. Il dirige d’ailleurs une fondation pour aider les gens qui en ont besoin. Côté musical, Bon Jovi a gagné en maturité au niveau vocal, en terme d’écriture. En somme Bon Jovi est comme le bon vin, il vieillit bien.

Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup cet album, qui, s’il traite de sujets forts, est musicalement de très belle facture. Pour les amoureux du groupe comme pour celles et ceux qui souhaitent découvrir l’artiste, « 2020 » est une bonne idée.

Guillaume.

Gene Vincent, rocker torturé par la vie.


Né en 1935, la même année que Elvis Presley, à Norflok en Virginie, Vincent Eugene Craddock dit Gene Vincent est le fils d’un père militaire dans la marine américaine et d’une mère commerçante. Rapidement, les parents vont s’installer en Virginie, à Munden Point, tôt le gamin va, écoutant la radio, découvrir la musique, et surtout la la country, le bluegrass. Mais, habitant dan un quartier pauvre où la communauté noire est très présente, il va être sensibilisé au blues, au gospel.

En février 1956, Gene Vincent participe à un concours de chant. Repéré par un membre du jury, Sheriff « Tex » Davis, qui par ailleurs anime une émission de radio de Norfolk, le jeune rockeur y passera désormais régulièrement, accompagné de musiciens locaux. C’est là qu’est joué pour la première fois sa chanson Be-Bop-A-Lula, écrite lors son séjour à l’hôpital suite à un accident avec une voiture, ce qui faillit lui couter une jambe.

Quelques mois plus tard, la tornade Presley, et son « Heartbreak hotel » ravagent tout sur leur passage, obligeant les maisons de disques à vouloir se dénicher chacune « son Elvis ». Sheriff « Tex » Davis flaire le bon coup avec Gene Vincent et décide de devenir don manager. Et il l’entoure de quatre musiciens :  Cliff Gallup (guitare solo), Willie Williams (guitare rythmique), Jack Neal (contrebasse), Dickie Harrell (batterie). Le quatuor se nommera les Blue Caps, en hommage à la marine américaine. En cette année 1956, Vincent part effectuer une tournée au Canada avec son groupe. Un succès. L’année suivante, en 1957, le groupe est modifié, puis s’envole pour une tournée. Une guitare rythmique remplace l’acoustique, la contrebasse est remplacée par une basse électrique, des choristes-danseurs viennent s’ajouter. Gene Vincent et son groupe enchainent alors concerts avec public en délire, émissions de télé célèbres comme le Ed Sullivan Show, très couru à l’époque. Tout roule pour le garçon et sa bande. 1958 s’annonce sous les mêmes auspices, avec un troisième album, « Gene Vincent Rocks and the Blue Caps Rolls », qui connaitra un vrai succès, un public qui le suit toujours, voyant en lui un représentant de ses aspirations rebelles, torturé par la vie avec sa jambe abîmée par la faute d’un accident de moto. En octobre, Eddie Cochran (à gauche sur la photo ci-dessous), le rejoint en studio pour des sessions vocales et à la basse, mais de manière totalement anonyme. Le groupe ensuite se sépare. Chacun sa route, chacun son chemin, comme le dira plus tard un poète rasta.

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Mais la fin des années 50, c’est aussi un virage, car, les radios commencent à bouder ce rock revendicatif, « voyou », rappelons que nous sommes encore dans une Amérique puritaine, raciste, catholique, qui ne supporte pas la violence et le fait de transiger avec les codes de bonne conduite en société. Gene Vincent et ses confrères rockeurs rentrent dans le rang. Leur salut passera par l’étranger. Pour lui, ce sera l’Angleterre. Invité à participé à l’émission « Boys meets Girls », il détonne par rapport à sa réputation qui l’a précédé. On l’attendait fracassant, mal élevé, dur, il arrive poli, souriant, respectueux. Le Producteur, Jack Good, lui suggère d’opter pour un costume de scène. Vincent s’exécute et s’inspire du costume de Vince Taylor, tout de cuir noir, inspiré lui-même de celui de Marlon Brando dans « L’équipée Sauvage ». Presley s’en inspirera à son tour en 1968, pour son retour à la télévision, où il apparaitra dans un costume tout de cuir noir moulant. Fin 1959, Gene Vincent se produira pour la première fois à l’Olympia à Paris.

Rejoint le 11 janvier 1960 par Eddie Cochran pour une tournée anglaise, celui-ci décèdera dans un accident de voiture le 17 avril 1960. Présent dans le véhicule, Gene Vincent en réchappera, partiellement blessé physiquement, mais moralement très marqué par la perte de son ami. En son hommage, il portera désormais toujours un gant noir à main gauche. Bientôt oublié du public américain, il reste populaire en Angleterre et en France, grâce à des artistes comme les Chaussettes Noires (Eddy Mitchell, qui seul ou avec son groupe de l’époque a repris 26 chansons de Gene Vincent) et les Chats Sauvages (Dick Rivers) adaptent ses chansons en français. Les années 60, même si elles vont d’abord lui valoir un succès outre-manche, vont voir son destin s’assombrir. Les tournées se raréfient, les ventes de disques diminuent, des problèmes fiscaux surviennent, et surtout l’arrivée du nouveau courant musical symbolisé par les Beatles, vont petit à petit le pousser sur la touche. Il quitte l’Angleterre, rejoint des pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne, où il a encore des admirateurs, pour des tournées et gagner quelque argent, mais au fond de lui, le coeur n’y est déjà plus. La déprime, la forte consommation d’alcool, les amours qui vont et viennent, l’homme est usé, fatigué. Malgré une tournée en 1964 en Afrique du Sud, qui lui verront faire une rencontre débouchant sur un mariage deux ans plus tard, il revient en Europe en 1967. Sa dernière tournée française sera une vraie catastrophe. Démoralisé, miné par sa situation, endetté, plombé par ses problèmes d’alcool dont il ne se défait pas, il meurt à 36 ans seulement, suite à une hémorragie.

Ce musicien, dont la vie et la carrière furent bien trop courtes, laisse une floraison de classiques repris ou adaptés par les plus grands noms du rock de ces 50 dernières années : Les Chats Sauvages (photo ci-dessous), les Everly Brothers (photo ci-dessous) mais aussi Christophe, Les Chaussettes Noires, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Queen, Paul Mac Cartney, Stray Cats, Queen, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, ou encore Jeff Beck qui lui consacra un album entier intitulé « Crazy Legs » en 1993.

Je vous laisse avec un petit florilège de ses chansons et de reprises.

Guillaume.

Little Richard, premier de cordée du rock’n’roll.


Souvenez-vous, le 13 mai dernier, nous apprenions le décès de Little Richard, pionner et légende du rock américain, à qui j’avais ici-même consacré un article à cette funeste occasion. Cette fois-ci, c’est autour de la ressorti de 4 premiers albums ressortis par le label Avid Entertainement. L’occasion pour l’auditeur que je suis, de replonger dans une période que je n’ai pas connu, étant né quelques années plus tard (1967). Quatre albums, enregistrés entre 1957, 1958 et 1959.

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Le premier des quatre albums donnés à réentendre est « Here’s Little Richard », que l’on pourrait traduire par « Voici (qui est) Little Richard ». Il démarre par le tube qui a lancé la carrière de Little Richard, « Tutti Frutti« . Sur ce disque on retrouve aussi des titres qui ont fait la célébrité du musicien, à savoir « Slippin » and slidin’ « , « Long tall Sally« repris et adapté par de nombreux artistes du rock, sur le second les tubes « Good golly Miss Molly« , ou le célébrissime « Lucille« .

A cette période bénie, c’est à dire les 50’s et les 60’s, les artistes, outre atlantique comme en Angleterre ou en France, soutenus par les labels, les radios du coin et des producteurs-dénicheurs de talents passionnés, loin des comptables qui envahissent aujourd’hui les multinationales de la musique, pouvaient donc enregistrer des albums à la chaine, de manière très rapprochée, manière de garder intact l’attrait du public suscité lors de l’album précédent.
C’est ainsi que démarra la folle histoire de Little Richard, comme après lui celle d’Elvis Presley,(ce dernier vite surnommé le « King », cornaqué par un producteur, le célèbre « colonel » Parker, qui n’avait d’ailleurs de colonel que le nom, car aucune légitimité militaire à se faire nommer ainsi si ce n’est pour impressionner l’interlocuteur).
En Europe, les carrières des Beatles, des Rolling Stones, du British Blues Boom bénéficieront aussi de ce mode de promotion et de production. Ca parait si loin.

Mais revenons à Little Richard. Et à ces quatre albums. Comme je le disais plus haut, ils ont été enregistré entre 1957 et 1959. L’artiste se montre prolixe, inventif, écrivant donc des titres qui vont rentrer au panthéon du rock, mais ça bien sûr, il l’ignore à l’heure de les écrire. Même de les jouer en live. Le garçon est virevoltant, énergique, sur scène il ne tient pas en place…. et fait le show en mettant ses jambes sur le clavier, en jouant debout, en chantant fort de sa voix puissante. Sur ces 4 albums, pêle-mêle, on trouve donc des classiques mais aussi des ballades, des titres certes plaisants mais qui ne renversent pas la table. Pourtant tout cela ramène à l’époque où nos parents étaient pour la plupart adolescents boutonneux et commençant à nourrir un sentiment de révolte. Les jupes des filles se raccourcissaient, les garons sortaient à peine des tenues étriquées costumes-cravates pour petit à petit se lâcher vers le jean et le cuir qui sera l’emblème de la génération de 68.

Sur ces 4 disques, qui jalonnent donc son début de carrière américaine, c’est aussi un voyage dans l’univers de la soul, du gospel. Comme nombre des des congénères afro-américains il vient de là. C’est d’ailleurs vers les églises qu’il est retourné, une fois qu’il a vu sa popularité décliner. Redonner ce qu’il avait reçu, partagé sa passion de la musique, du chant.

Ronnie James Dio, chanteur diabolique.


Ronnie James Dio, de son vrai nom Ronald Padavona, est né en 1942, à Portsmouth, dans l’état du New-Hampshire, aux Etats-Unis. Il fut l’un des chanteurs majeurs du genre hard-rock dans les années 70’s-80’s, 90’s. Issu d’une famille où la tradition catholique est omniprésente. Poussé à des études de pharmacologie, il n’en délaissera pas pour autant sa passion pour la musique, le rock. Garçon curieux, il se tournera vers l’apprentissage de la trompette et du cor français. Mais son goût pour le rock va vite reprendre le dessus. Il fut successivement le leader vocal des groupes Elf, Rainbow (avec Ritchie Blackmore à la guitare), Black Sabbath et Dio. Sa qualité principale était sa voix puissante, qui lui permettait de tenir des notes assez longtemps comme de monter assez haut dans les notes. Sans oublier que c’était une bête de scène.

Sa carrière de musicien, il l’entame donc avec le groupe Elf, qui publiera un album éponyme en 1972. Repéré par le duo Roger Glover-Ian Paice, respectivement bassiste et batteur de Deep Purple, qui produiront l’album, Elf fera la première du groupe anglais lors de très nombreuses dates. L’occasion pour Ronnie James Dio de montrer tout son savoir-faire vocal. En 1973, le groupe sort un nouvel album, « Carolina County Ball ». Dans la foulée, il participe à l’album de Roger Glover « The Butterfly Ball and the Grasshopers Feast, sur lequel il chante le titre « Love is all« . Carton ! « Trying to burn the sun », sorti en 1975, sera le dernier album du groupe. Ritchie Blackmore, qui vient de laisser le Pourpre Profond continuer sa route, propose à Ronnie James Dio et ses musiciens de fonder un nouveau groupe. Ainsi est né Rainbow. Durant les trois années de la collaboration Dio-Blackmore, le groupe va connaitre un véritable succès, tant par les ventes d’albums que sur scène. Les disques « Ritchie Blackmore’ s Rainbow » (1975), « Rising » (1976), « Long live Rock’n’roll » (1978), que j’ai longuement fait tournés sur ma platine, époque adolescent blouson de cuir et cheveux longs (oui je sais Laurent et Carine, ça parait difficilement imaginable, mais pourtant c’était vrai!) témoignent de ce succès.

Le live double « On stage », sorti en 1977, restitue parfaitement l’univers musical du groupe et certains titres sont joués de façon magistrale : « Kill the King », « Catch the Rainbow », « Mistreated », « Sixteen Century Greensleeves », « Still I’m sad », sans oublier « Man on the silver mountain » ou « Starstruck ». Cet album a longtemps et très souvent tourné sur ma platine disque quand j’étais adolescent. Malheureusement, je n’ai pas vu ce groupe sur scène, à l’époque. Comme il est coutume de dire, c’est en raison de « divergences musicales » que Ronnie James Dio quitte Rainbox et Blackmore en 1978.

Viendra ensuite la période Black Sabbath, groupe au sein duquel, à la demande du guitariste Tommy Iommi, il succèdera au fantasque autant qu’excellent vocaliste Ozzy Osbourne. Suivront deux albums qui vont redonner de la vigueur à ce groupe alors en grande difficulté : « Heaven and Hell » (1980), « Mob Rules » (1981). Finalement, il claquera la porte du groupe en 1982. Prêt à se lancer dans une carrière solo. Les années 80’seront celles du succès pour lui. Il forme le groupe Dio, avec le batteur Vinie Appice, ex-Black Sabbath, le bassiste Jim Bain, et un jeune prodige de la guitare, Vivian Campbell, bientôt remplacé par Craig Goldy. Le groupe va enregistrer l’album « Holy Diver » en 1983. Gros succès international. Le groupe attire un public de plus en plus nombreux. S’en suivra « The Last in Line » en 1984. Je me souviens très bien de cette tournée car j’avais vu le groupe au Zénith de Paris. Salle comble, ambiance énorme. Concert exceptionnel et Dio au sommet de son art. Grand moment!

En 1987 parait « Dream Evil », que à titre personnel, je trouve moins abouti que ses prédécesseurs. Malgré l’énorme succès de ce dernier album, Dio se sépare de tous ses musiciens, et fait appel respectivement à Simon Wright (ex- ACDC) aux baguettes, Rowan Robertson à la guitare, Teddy Cook (basse) et Jens Johansson (claviers auprès du virtuose Yngwie Malsteem). Un sang neuf bienvenu.

Au tournant des années 90’s, alors que son groupe tourne bien, une rencontre fortuite avec Geezer Butler, bassiste du Sabbath Noir, va le faire changer de route. Il met donc entre parenthèses ses projets musicaux et rejoint la bande de Tommy Iommi, pour enregistrer un album assez moyen au final « dehumanizer », en 1992. La suite sera plus cahotique.

En 2002, il enregistre « Killing the Dragon », album qui connait pas un bon écho public, tout comme le suivant , sorti en 2004  » Master of the Moon ». Mais le chanteur a la bougeotte. En 2006, il retrouve à nouveau ses vieux complices de Black Sabbath. Enregistrement d’albums et tournées vont suivre, avec un succès jamais démenti. Rebaptisé « Heaven & Hell », le groupe publie des albums comme « Live from Radio City Hall » en 2007 et « Devil you know » en 2009. Malade, Ronnie James Dio doit cesser de chanter. Il décédera en mai 2010.

Ronnie James Dio, chanteur exceptionnel et personnalité forte, laisse une belle trace dans l’univers du hard-rock et du heavy metal des 30 dernières années. Je vous laisse découvrir ce chanteur à travers une sélection de chansons.

Guillaume.


Dr. John, l’âme soul.


Malcom John Rebennack, alias « Dr. John« , originaire de la Nouvelle-Orléans, est parti sans prévenir au début du mois de juin.

Son allure toujours excentrique, avec des costumes incroyables, parfois surmontés de plumes, sa voix traînante, nasillarde à souhait, le rendait très identifiable et en faisait un personnage à part dans l’univers du jazz, de la soul-music.

Ce pianiste, également chanteur et guitariste, a démarré sa carrière en 1959 avec le double 45 tours Storm Warning / Foolish Little Girl. Il était aussi à l’aise dans les domaines du blues, du rock, du rythm and blues, mais aussi de la musique zydeco. « Mélangeur »de sons très doué, son talent, sa capacité a tout jouer ou presque, lui ont valu de côtoyer la fine fleur des musiciens jazz et rock, des années 70 à aujourd’hui. Il a en effet joué aux côtés de Etta James, B.B. King, Johnny Winter, Eric Clapton… parmi beaucoup d’autres. C’est dire l’éclectisme du bonhomme!

A l’image d’un Elton John (bonne nouvelle pour les amateurs-trices fans de Sir Elton, il viendra nous rendre visite en octobre … 2020, patience!!!), il cultivait une image de musicien excentrique, jovial, fêtard. Le gaillard, prolifique compositeur a écrit une trentaine d’albums !

Son dernier album paru en 2014 (« Ska-Dat-De-Dat » : The spirit of Satch »), est l’ultime preuve de son talent, qui était immense.

Si vous ne le connaissez pas, je vous conseille de filer découvrir cet artiste particulier, ce compositeur si spécial, dont vous pouvez voir une participation dans le film réalisé par Clint Eastwood, « Piano blues » (2003), qui fait partie de la série produite par Martin Scorsese sur les différents aspects, musiciens, origines du blues. A voir absolument pour les amateurs du genre!!!

Je vous laisse en compagnie Mister Dr. John. Savourez… sans modération !

Guillaume.

Il y a dix ans, l’archange Michael rejoint le Paradis.


Ce 25 Juin 2009, une nouvelle secoue le monde de la musique. Michael Jackson, alias « King of Pop », alias « Bambi », décédait subitement, à 50 ans. Septième d’une famille de neuf enfants comprenant aussi deux soeurs, les chanteuses La Toya et Janet Jackson. Un père sévère, une mère bienveillante, et des grands frères déjà tous chanteurs ou musiciens, le petit Michael ne peut que suivre leurs traces. Entrer dans la lumière.

Le gamin, au talent inné, aussi à l’aise pour chanter que danser, va ‘intégrer, à 6 ans, contre l’avis de son père, qui finalement, se rangera devant le talent évident de son fils, le groupe de ses frères, et former les fameux Jackson Five. A onze ans, il devient chanteur professionnel, leader vocal du groupe. Ses qualités artistiques précoces, en plus de sa bonne bouille barrée d’un sourire charmeur font très vite de lui la mascotte et le leader du groupe, qui, géré par le père, entame des tournées incessantes aux Etats-Unis et dans le monde. Le phénomène Michael Jackson est en route. Dès 1971, le prodige décide de mener une carrière en solo, parallèlement au groupe Jackson Five. Ces années lui servent de laboratoire musical et scénique, pour peaufiner son style musical et artistique.

Le deuxième tournant de la carrière de MJ, se situera en 1979. Pour l’enregistrement de « Off The Wall », il fait la connaissance du producteur-musicien Quincy Jones. Rencontre déterminante pour lui et la suite de sa carrière. L’album aura un beau succès et sera le début d’une fructueuse collaboration artistique. Par la suite, Quincy Jones produira l’album « Thriller » (1982), qui contient plusieurs tubes tels « Billie Jean« , « Thriller« , « Beat it« , puis ce sera l’album « Bad », en 1987. Les 3 albums connaîtront un immense succès.

Pour compléter cette dream team naissante, le réalisateur John Landis est appelé. Il mettra en images, à la manière de courts-métrages très sophistiqués, (qui ringardiseront de fait tous les clips tournés jusque-là, et cette façon de faire servira de mettre-étalon pour les années qui suivront) trois des plus gros tubes de la star à savoir : « Thriller », mais également « Billie Jean » et « Beat it ». Le réalisateur possède une filmographie aux styles variés, entre comédie, comédie musicale et film d’horreur. jugez plutôt : « American College » (1978), « Blues Brothers » (1980), avec John Belushi et Dan Aykroyd, le génial « Un fauteuil pour deux » avec Eddie Murphy et.. Dan Aykroyd, « Twilight Zone » (1983), « Un prince à New-York » avec Eddie Murphy, ou encore « Le flic de Beverly Hills 3 » (1994). Adulée au

L’album « Thriller » connait un succès mondial, vendu à plus de 25 millions d’exemplaires à l’époque!!. La popularité de Jackson explose. Il devient une star mondiale. Adulé au-delà du raisonnable, traqué à ses moindres faits et gestes. Ses apparitions en public provoquent l’hystérie des fans. L’artiste ne s’appartient plus.

Toujours à l’affût de la nouveauté, il n’hésite pas à intégrer des éléments de rap, de r’n’b, de rock, soul music dans ses compositions. Il s’entoure aussi de musiciens de premier ordre tels Eddie Van Halen (pour le fameux solo de guitare sur « Beat it »), ou Steve Lukather, Mike Porcaro, tous deux membres du groupe Toto, pour assurer les parties de guitare et basse sur certains de ses tubes de l’album « Thriller ». MJ, danseur exceptionnel, véritable bête de scène, chanteur au style si personnel-très saccadé parfois- laisse éclater son talent et électrise les foules, partout dans le monde. Exigeant, hyper méticuleux et créatif, ses shows sont toujours un véritable spectacle pour le public. Outre les musiciens précités, il a également collaboré avec son frère Jermaine et sa soeur Janet ( à retrouver dans la liste des vidéos en bas d’article). Sans oublier des artistes comme Stevie Wonder sur « Get it« , Freddie Mercury, Britney Spears, Paul Mac Cartney

Dans les années 80, 90, Michael Jackson, hormis donc « Thriller », va publier 3 autres albums qui vont marquer leur époque et connaitre des records de vente : « Bad » (1987), « Dangerous » (1991), « History » (1995). Avec les Beatles et Elvis Presley, il est le troisième plus gros vendeur de disques de l’histoire.

Entre ses tournées gigantesques, l’artiste, fasciné par l’univers de « Bambi », et surtout du « Magicien D’Oz » (film dans lequel il tournera aux côtés de sa marraine de spectacle Diana Ross), va acheter un domaine, qu’il baptisera Neverland, dans lequel il fera construire un parc d’attraction, un Zoo, destinés aux enfants.

En 2009, après une longue pause artistique, MJ retrouve l’envie d’avoir envie de monter sur scène. Une conférence de presse donnée à Londres officialise la chose. Cela s’appellera « This is it ». Des semaines de répétitions vont s’enchaîner. Je vous invite fortement à regarder le DVD, « This is It », qui relate ces préparatifs, c’est tout simplement bluffant. On y découvre sa personnalité, son sens de la précision ultime, sa bienveillance envers ses musiciens, danseurs, choristes. Pour ce show qui devait le réinstaller au sommet, il avait fait appel à ce qui se fait de mieux dans les domaines de la mises en scène, des lumières, des effets spéciaux, sans oublier bien sûr les danseurs-danseuses, les choristes et les musiciens. Le voir en en pleine répétition est un régal. Mais la tournée, qui s’annonçait énorme, spectaculaire, ne verra jamais le jour. Maudit 25 Juin 2009!

Chanteur-danseur-chorégraphe-producteur, Michael Jackson laisse derrière lui une oeuvre incomparable, marqué du sceau de la classe. Dix ans après sa disparition, celui que l’on surnommait « Le Roi de la Pop » a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la musique, continue d’être une source d’inspiration pour de nombreux musiciens, chanteurs, chanteuses, à l’image du trio féminin SWV, (n’est-ce pas Laurent ?).

Sa musique, à l’instar de celle de Elvis Presley, Prince, David Bowie, reste indémodable. Tant mieux pour nous. Je vous laisse avec une série de morceaux emblématiques de cet artiste exceptionnel, unique, irremplaçable.

Guillaume.

Le Boss, en mode intime.


Depuis près de 40 ans, Bruce Springsteen « The Boss » qui va fêter ses 70 ans en septembre prochain, dépeint depuis ses débuts sa vision de l’Amérique, ses travers, ses excès. Springsteen, c’est une voix lourde, rauque, un brin cassée, comme éprouvée par la vie. C’est aussi un physique de camionneur, ou d’homme ayant côtoyé de près les chantiers, une carrure! Une plume incisive, acérée, un conteur hors pair d’histoires du quotidien vécu par lui-même ou ses compatriotes. Une voix écoutée, à l’égal de celle de Aretha Franklin, pour d’autres raisons. Une référence artistique qui a traversé plus de 3 générations.

Le gaillard nous revient cette année avec « Springsteen on Broadway« , enregistré en 2 étapes (Octobre 2017 et Décembre 2018) au Walter Kerr Theater, dans une prestation très intimiste, presque comme si l’on était dans son salon, Bruce Springsteen, ayant convié ses spectateurs, et par ricochet ses auditeurs.

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Sur ce disque, entre les chansons, il se fait narrateur de ses rencontres humaines et / ou musicales qui ont jalonnées et bouleversées sa vie. Inconnu(e(s) ou célèbres. Il parle avec une profonde émotion de Clarence Clemons (voir plus bas). Il évoque également avec pudeur son enfance, puis de façon plus forte, son regard sur l’Amérique, lui qui a déjà connu plusieurs présidents sans forcément voire les choses foncièrement changer en positif, notamment depuis l’élection de Trump en 2017. Il constate avec désolation que les pauvres sont laissés pour compte, que la situation économique n’est pas florissante.

Tout au long de ce disque, Bruce Springsteen, seul sur scène la majeur partie du temps, puis en duo avec sa femme Patti Scialfa, qui vient l’accompagner sur deux titres, « Tougher than the rest » et « Brillant disguise », revisite son répertoire et ses classiques tels que « My hometown », « The promised land », évidemment le « Born in the USA », « Ghost of Tom Joad », « The rising », « Dancing in the dark », « Land of hope and dreams », en utilisant tantôt la guitare, le piano ou l’harmonica. Un régal! Son disque se termine par « Born to run », l’un des tous premiers titres qui ont rendus Bruce Springsteen célèbre à l’aube des années 80.

Lui qui a tout fait depuis plus de quarante ans, se produisant dans des stades immenses comme dans des salles à tailles plus humaine, en solo ou avec son fameux E.Street Band, au sein duquel évoluait son ami saxophoniste Clarence Clemons, disparu en 2011, nous offre ici sans doute ce qu’il affectionne de plus en plus. Se livrer, sans fioritures, à une audience attentive, dans un cocon qui lui va très bien.

Ce « On Broadway » est un petit bijou musical et émotionnel. Je vous laisse avec une petite sélection de morceaux, ainsi que quelques titres plus anciens.

A noter pour les adeptes du Boss, que son prochain album « Western Stars  » sort le 14 juin. Encore un peu de patience !

Guillaume.

James Brown, aux origines de la légende.


Sorti en 2018, le triple album « essential original albums » consacré à la légende de la soul-music, au « Godfather » himself, est un petit bijou qu’il faut vite vous mettre dans les oreilles ou offrir à celle(s) ou celui / ceux dont vous savez qu’ils sont fans du grand chanteur -showman-producteur qu’était James Brown.

Oui ce triple album est un objet musical indispensable pour découvrir les origines musicales, le début de carrière de l’une des plus grandes figures de la musique américaine, de l’une des icônes de la communauté noire américaine dans les années 60-70-80. Il restitue le parcours musical du « Godfather of Soul » dans les années 50-60’s à travers des titres émanant de 5 albums (voir références plus bas). Au delà d’être un chanteur fantastique, une véritable bête de scène, un producteur très pointilleux, James Brown était également un homme et citoyen engagé, soucieux des conditions de vie des membres de sa communauté, à une époque où les droits civiques étaient encore limités pour les noirs aux Etats-Unis. A l’instar d’un Cassius Clay-Mohamed Ali à la fin des 60’s refusant d’aller auVietnam faire la guerre car » ces gens là ne m’ont rien fait », James Brown deviendra une voix écoutée et respectée, une conscience, un guide que l’on consulte.

Le premier cd de ce triple album regroupe des titres enregistrés entre 1956 et 1958 sur le label Federal. On y retrouve ou découvre des morceaux langoureux, des titres influencés par le gospel tel que « That’s when I los t my heart ». Un James Brown qui sait aussi chanter des ballades, loin de celui que nous connaissons. Car il fallait en ces temps-là certes séduire un auditoire, mais surtout convaincre la majorité blanche, les bourgeois, que les chanteurs noirs dont Brown allait être la tête de proue, pouvaenit être de grands artistes.Sur ce premier disque, j’ai personnellement aimé des titres comme «  »I feel That old feeling coming », « Try me », « Good good lovin », « You got the power ».

Le deuxième album qui figure ici nous offre des morceaux superbes tels que « Mashed Potatoes », « Three hearts in a triangle », « I don’t care », « In the wee wee hours », « Night Train » (enregistré en 1961), ou encore « Every beat of my heart ». Là encore, James Brown, donne toute sa mesure de vocaliste, aux registres étendus, emmenant avec lui des orchestrations superbes. Un régal. Moi qui ne connaissait pas cette période de cet artiste, je me suis régalé. Figurent également sur ce disque des titres appartenant à d’autres artistes de rhyhtm and blues de cette période, tels que « Doin’ everythin' », « Switch a roo » signées Henry Moore, « Bushy trail » de Clifford Scott, « Just a little bit of everything » de Herb Hardesty.

Dans la troisième partie, là aussi un enfilade de perles, rien que du bon, de la musique dont on se lasse pas…. le phénomène Brown frappe fort, et nous entraîne dans son sillage. Et ca régale encore et toujours… « Just you and me, darling », « Come over here », « Shout and Shimmy », « I’ve got to change », « Messin’ with the blues »… bref une succession de jolis morceaux.

Tous les titres présentés ici, de haute tenue, où figurent les Famous Flames, avec parfois également la présence de Bobby Byrd, sont issus des albums suivants : « Please Please Please » (1961) ; « Think » (1960) ; ( « Tour the U.S.A »(1962) ; « Night Train » et « The amazing James Brown »(1961). Ce coffret est un bijou, à posséder sur son étagère sans attendre. Ne le ratez pas!
James Brown était un grand artiste. Ce coffret nous le démontre encore une fois!

Guillaume.

Désormais… Aznavour est en haut de l’affiche pour l’éternité.


Le légendaire chanteur français Charles Aznavour (de son vrai nom Shahnour Varinag Aznavourian) s’en est allé discrètement, en ce début octobre 2018. Le dernier monstre sacré, arpentant inlassablement les scènes du monde entier (il était encore à Tokyo quelques jours avant de revenir en France dans sa maison des alpilles, où La Grande Faucheuse est venue le chercher dans son sommeil) est donc parti. Il devait bientôt entamer une énième tournée mondiale. Le rideau ne se lèvera donc plus pour lui.

Auteur-compositeur-interprète-comédien, Charles Aznavour (1924-2018) a connu une carrière de plus de 60 ans très dense, riche en rencontres avec de grandes figures de la chanson française, (Eddy Mitchell, Claude Nougaro, Johnny Hallyday, Francis Cabrel , Jean-Jacques Goldman, mais aussi Jacques Brel , Jean Ferrat, Georges Brassens, Léo Ferré, Serge Reggiani et Serge Gainsbourg), du jazz (Count Basie, Duke Ellington, Oscar Peterson, Nancy Sinatra, Liza Minnelli ou encore Frank Sinatra-il était d’ailleurs considéré comme le « french Frank Sinatra »… par les américains), du monde classique également (voire ses duos avec Luciano Pavarotti, Andrea Bocelli. Il n’arrêtais jamais de travailler, passant d’une tournée à un enregistrement d’album, à l’écriture d’une comédie musicale, d’un livre, de chansons pour d’autres interprètes (j’en parle un peu plus bas).

Aussi loin que je me souvienne, j’ai dû entendre sa voix de crooner alors que j’avais onze-douze ans. C’était dans la voiture familiale ou à la maison. Très vite je vais aimer ce chanteur, sa voix, son phrasé inimitable, son sens du swing, qui d’ailleurs se retrouvait dans ses chansons et ses orchestrations. Il fera ses premiers pas sur scène à l’âge de 8-9 ans. Plus tard, couvé à ses débuts par la grande Edith Piaf pour qui il écrira des chansons, qui fut également la mentor de Yves Montand, il va trouver la force et le courage de se lancer dans la carrière de chanteur. En 1954, après avoir été remarqué par le directeur du Moulin Rouge, lors d’une précédente tournée au Maroc, Aznavour est embauché pour chanter au célèbre cabaret. L’année d’après il fera ses premiers pas sur la scène de l’Olympia. Le voilà désormais lancé, lui qui fut moqué à ses débuts pour sa voix chevrotante, son physique d’écorché vif. Il va pourtant s’accrocher, ne rien lâcher, convaincre les plus sceptiques, les professionnels et le public. Contrairement à nombre de ses collègues contemporains, il va comprendre l’importance de parler plusieurs langues étrangères, qui vont le rendre très populaire lors de ses tournées hors France. Chanter en italien, espagnol, japonais, anglais, russe lui permettra d’être compris par ses auditoires. La revanche est là. Hier conspué par la critique, il devient alors une vedette internationale. Le plus célèbre chanteur français à l’étranger. Preuve de sa renommée hors de France, ses chansons ont été chantées ou reprises par des gens comme Frank Sinatra, Bing Crosby, Ray Charles, Bob Dylan, Tom Jones, Petula Clark ou Nina Simone, Shirley Bassey. Excusez du peu!!!

Insatiable défenseur de la langue française, il verra l’arrivée du rap en France, comme une forme nouvelle de la poésie, qui aura son appui. Ainsi des artistes tels que Kery James sur le titre « à l’ombre du show business », plus récemment Grand Corps Malade, sur le morceau « Tu es donc j’apprends » qui figure sur l’album « 3ème Temps », auront eu le privilège d’un duo avec le maître. Kool Shen, membre du duo infernal NTM et précurseur du rap en France (avec les rivaux marseillais d’IAM), sera ainsi défendu par Aznavour en personne lors d’un débat avec des hommes politiques. Rare pour être souligné.

Chose méconnue chez lui, il écrivait donc beaucoup pour les autres. Ainsi des artistes tels que Johnny Hallyday (« retiens la nuit »), Sylvie Vartan (« la plus belle pour aller danser »), Edith Piaf bien sûr (« Plus bleu que tes yeux »), Francis Lemarque (« J’aime Paris au mois de Mai »), Eddy Mitchell (« Tu n’es pas l’ange que j’attendais »), Juliette Gréco (« Je hais les dimanches ») ou Marcel Amont (« Le mexicain »), ont tous bénéficié de la plume de Charles Aznavour.

S’il était homme de chanson, auteur de tous ses textes, il fut également un comédien, dès 1936, côtoyant des réalisateurs comme Jean-Pierre Mocky, Henri Verneuil, François Truffaut, Claude Chabrol, Pierre Granier-Deferre, Wolker Schlondörff, et comédiens tels que Danielle Darrieux, Anouk Aimée, Pierre Brasseur, Lino Ventura, Maurice Biraud, Nicole Garcia, Jacques Villeret ou encore André Dussolier… la liste est très longue! Les films? « La Guerre des Gosses » (1936), son premier, sera suivi de plusieurs films marquants dans lesquels il aura des rôles de premier choix : « Tirez sur le pianiste »(1960), « Un taxi pour Tobrouk »(1960), « Les lions sont lâchés »(1961), »La métarmorphose des cloportes » (1965), « Le Tambour »(1979), « Le fantôme du chapelier » (1982). En 2002, il jouera dans le film d’Atom Egoyan « Ararat », qui traite du génocide arménien, pour la reconnaissance-(ce qui n’est toujours pas le cas à ce jour!!!!!!) duquel Aznavour s’est inlassablement mobilisé toute sa vie. En France, la reconnaissance ne date que de 2001. La Turquie refuse toujours à ce jour de reconnaitre le martyr infligé en 1915 au peuple arménien.

Pour l’anecdote, Charles Aznavour était cousin avec Mike Connors (de son vrai nom Krékor Ohanian), acteur américain, rendu célèbre par la série « Mannix » dans les années 70’s.

A 94 ans, Charles Aznavour part en laissant une œuvre riche et foisonnante de 1200 chansons, parsemées de standards. Nul doute que Là-Haut (également titre d’un film animé ou son personnage-déjà- s’envole dans le ciel enfermé dans une cabane-), il va s’asseoir à la table qu’occupe déjà Trenet, Ferré, Brel, Brassens, Higelin, Gainsbourg, Reggiani, Barbara, Piaf, pour faire ensemble des battle de rimes. A ce petit jeu-là, Charles Aznavour, durant 65 ans de carrière, a prouvé qu’il n’était pas le dernier. Un pan de l’histoire de la chanson française se referme. Il nous restera donc ses chansons, dont je vous propose un florilège, chantées en solo ou en duo, en français, italien, russe, anglais.

Guillaume.

Les Moody Blues perdent leur voix…


« Nights in white satin« …. ce titre évoquera sans doute de jolis souvenirs à celles et ceux qui ont découvert ce titre des Moody Blues, groupe anglais de rock progressif, en 1967 sur l’album « Days of future passed ».  Son chanteur Ray Thomas (photo) est à son tour parti rejoindre les étoiles. Sale période. Membre fondateur et chanteur de ce groupe anglais, il joue également de la flûte, de l’harmonica, du hautbois ainsi que du saxophone. Eclectique donc. Le nom du groupe Moody Blues est un clin d’œil au titre du jazzman Duke Ellington « Mood Indigo ».

A côté de son rôle de leader  de groupe, Ray Thomas trouvera dans les années 70 le temps de concocter 2 albums solo, « From mighty oaks » (1975) et « Hopes wishes and dreams » (1976). Auteur-compositeur, il a écrit pas moins de 15 titres qui marquent la discographie du groupe de 1967 à 1999, comme : « The morning, another morning », « Twilight time », « Dr. Livingstone I presume », « Legend of a mind », « And the Tide rushes in »….. etc…. Néanmoins, son rôle d’abord très influent au sein du groupe et des compositions musicales va se détériorer petit à petit au point que à partir des années 80, il n’apparait plus sur les disques du groupe, même s’il en est toujours membre!

Aux origines, sur la période 1964-1966, le groupe anglais s’était cantonné à reprendre des standards du rythm and blues, du blues, tel que celui  » I don’t want to go on without you ». Bientôt l’incertitude du succès aux Etats-Unis et Europe, la fatigue accumulée des tournées, auront raisons de quelques membres du groupe, qui s’infligera une pause. A la reprise, en 1967 (Une excellent année! 🙂 ), le groupe décide de ne plus faire de reprises de Rythm and Blues, mais de jouer uniquement leurs propres compositions. Mike Pinder y introduit le Mellotron, nouvel instrument qui fera régulièrement son apparition dans la musique du groupe. Les musiciens décident alors de mélanger les influences de la musique classique et du rock, ce qui se remarque sur le titre « Nights in white satin ».
Par la suite, de 1967 à 1972, sept albums verront le jour! Chacun ayant une ambiance musicale particulière. La créativité du groupe est à son sommet. « On Threshold of a dream » (1969) et « Question of Balance » rencontreront notamment un grand succès. Après une seconde pause en 1974, le groupe en 1978 mais la potion magique qui animait la créativité musicale du groupe n’est plus là! N’enregistrant plus rien entre 1991 et 1998, un dernier album sera publié en 1999 « Strange times ».  Aujourd’hui le groupe continue de tourner un peu partout dans le monde.

Guillaume.

 

 

Higelin s’est envolé….


Fin de semaine ensoleillée sur Paris. Le printemps est presque là… mais un homme ne le verra pas arriver.

La nouvelle est arrivée, si abrupte. Jacques Higelin, éternel gamin de 77 ans, qui se faisait discret depuis quelques mois (peu de concerts, pas d’apparition télés ou presque) s’est éteint. Sa longue silhouette surmontée de ses cheveux gris en bataille, son visage éclairé de son rire éternellement juvénile et malicieux, son propos aussi rare que précieux, provoquant, nous ne les verrons plus. Higelin, chanteur-musicien-compositeur engagé, mais aussi acteur-poète,  se frottait à tous les genres et chapelles, depuis sa période avec Areski Belkacem et Brigitte Fontaine, jusqu’à ses travaux avec Rodolphe Burger sur l’un de ses derniers albums, était aussi et avant tout un homme qui aimait les mots. Vian, Trenet, Duras, Brassens. Il était éclectique par goût et par envie.

Il était un personnage à part dans l’univers de la chanson française. Humour grinçant, un brin cynique, timide, sur scène il se transformait véritablement et occupait tout l’espace. Pour l’avoir vu 2 fois, au Printemps de Bourges (festival qu’il a inauguré avec Charles Trenet en 1977), puis à Bercy, il avait ce charisme, cette chaleur humaine communicative, cette simplicité que l’on peut retrouver chez Jean-Louis Aubert, M, Alain Souchon entre autres.

Fasciné par Charles Trenet, et déjà musicien, il auditionne en 1954 au cabaret « Les 3 baudets » dirigé par Jacques Canetti. Ce dernier, le trouvant trop jeune, lui donne rendez-vous « dans 10 ans ». Il rencontre également le clarinettiste Sydney Bechet sur la comédie musicale « La Nouvelle-Orléans ». Il fera par la suite la connaissance de Henri Crolla, proche collaborateur de Yves Montand. 1964, grâce à Brigitte Fontaine, marque ses retrouvailles avec Jacques Canetti,qui lui fera enregistrer un texte de Boris Vian, « Je rêve ». Ce titre figurera sur une compilation « Boris Vian, 100 chansons », aux côtés d’interprètes comme Pierre Brasseur, Serge Reggiani, Catherine Sauvage entre autres. En 1965, Pierre Barrouh, fondateur du label Saravah, qui va lui permettre de faire ses premiers disques.

Dans les années 70, Higelin, amateur de textes, se tourne vers le rock, et enregistre « BBH75 » avec la participation de Louis Bertignac, qui ira ensuite chez Téléphone. Il livrera des albums par la suite des albums qui marqueront le public, « Champagne pour les uns » et « Caviar pour les autres », « Irradié », « Alertez les bébés ».. sans parler donc des albums live tels que « Higelin à Mogador », « Casino de Paris »(endroit où il fit notamment un rappel seul au piano qui dura… 2H!!), « Higelin à Bercy »… qui retracent des moments de communion avec son public, lors de prestations parfois très longues, tant il était généreux. Cette générosité, les fontenaysiens et fontenaysiennes avaient pu la mesurer quand en 1977, le grand Jacques s’était produit au Gymnase Léo Lagrange, et qu’il ne voulait plus quitter la scène! Il avait marqué les esprits ce soir-là!

En 1988, il publie le très beau  » Tombé du Ciel », dont la chanson titre sera un succès, sur lequel figure une chanson en l’honneur de la naissance de fille, Izia, petite sœur d’un certain Arthur H. S’en suivront « Illicite », « Aux héros de la voltige », « Paradis païen », « Amor Doloroso », et le dernier « Higelin 75 », paru en 2016.

En 2015, il avait écrit un livre « à 2 voix » avec la journaliste Valérie Lehoux, intitulé « Je vis pas ma vie, je la rêve ».

Cet artiste aura écrit parmi les plus belles pages de la chanson française de ces 40 dernières années. Le baladin-rêveur s’en est allé, discrètement.

Il va nous manquer.

Guillaume.

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