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Avec La Dame Blanche, C’est Cuba qui s’invite aux Aventuriers.

Yaïté Ramos Rodriguez, plus connue à Cuba sous le nom de La Dame Blanche, programmée au Festival des Aventuriers pour la soirée d’ouverture le 11 décembre (avec également Soom T &the Stone Monks) à l’Espace Gérard Philipe de Fontenay-sous-Bois, est une chanteuse qui mélange allègrement plusieurs styles musicaux, puisqu’elle mélange joyeusement la cumbia, le rap, reggae et dancehall. Vous le voyez, avec elle, on peut s’attendre donc à de belles ambiances musicales riches et colorées.
Sorti en mai 2018, « Bajo el mismo cielo » donne parfaitement l’idée du talent de cette artiste. Un flow très fluide et compréhensible, un univers sonore et musicale très ouvert, mélangé, fait de ce disque une pépite que j’aime beaucoup ( mon attrait pour la langue espagnole et l’Ile de Cuba doivent y être pour quelque chose 🙂 ).
« Bajo el mismo cielo » contient une dizaine de titres, qui promettent une chaude ambiance le 11 décembre prochain. Parfait pour lancer l’édition 2019, quinzième du nom, du Festival des Aventuriers. Dans ce cocktail musical, on trouve certes des styles musicaux différents, mais aussi l’utilisation d’instruments tels que la flûte traversière, l’accordion, le bugle.
Fille du directeur artistique de Buena Vista Social Club, ce groupe (dont le nom fait référence à une ancienne boite de nuit de la Havane) de vétérans musiciens révélés par le documentaire du même nom réalisé par Wim Wenders en 1999, qui remit au goût du jour des artistes comme Compay Segundo, Ibrahim Ferrer, Guillermo Portabales, Maria Teresa Vera, Yaïté Ramos Rodriguez a donc toujours baigné dans la musique. Mais loin de se contenter de chanter des airs traditionnels cubains, elle s’est attaché à écrire et chanter des airs qui parlent de la négritude, ainsi que les orishas, invocations aux esprits des afro-américains. Elle fut choriste et flûtiste pour le groupe Sergent Garcia, puis publia son premier album « Piratas » en 2014. Quelques années plus tard elle enregistre son second album « 2 ». Puis elle multiplie les rencontres et collaborations de qualités et dans des styles très différents, de Youssoupha à Salif Keita en passant par Oxmo Puccino, Adrienne Pauly (Aventiers 2012), Jeanne Cherhal (Aventuriers 2007), Pauline Croze, MC Solaar, ou encore No One is Innocent.
Tout cela fait autant de bonnes raisons de venir voir cette artiste venue de Cuba, pour démarrer l’édition 2019 des Aventuriers en mode festif, chaleureux. alors n’hésitez pas, prenez vos billets pour le 11 décembre et rejoignez la famille des « Aventuriers.ères. »
Cela promet d’être muy caliente !!
Guillaume.
Richard Bona, passeur d’héritage(s)
C’est lors du Festival Jazz de Paris 2016, dans le joli cadre du Parc Floral de Paris-Vincennes, que j’ai découvert le nouvel album « Heritage » de Richard Bona, bassiste-chanteur camerounais, citoyen du monde (comme il se définit), qu’il présentait entouré du quintet cubain Mandokan. Pendant 90 minutes, devant un public aussi large que ravi, il a décliné ses nouvelles compositions musicales, mélange savoureux de culture africaine, de salsa cubaine et de jazz européen. « Heritage » son huitième album depuis ses débuts en solo en 1999 (« Scenes from my life »), succède au très beau « Bonafied » paru en 2013.
Avec « Heritage » le bassiste nous offre une virée en rythmes chaloupés, du Cameroun à Cuba, accompagné de Mandokan Cubano, composé de Luisito et Roberto Quintero aux percussions, Rey Alejandre au trombone, Dennis Hernandez à la trompette et du pianiste Osmany Paredes. Alternant les ambiances très dansantes et celles plus intimistes avec un égal bonheur, à l’aise dans toutes les langues, il capte d’entrée l’auditeur, par l’authenticité qui se dégage de sa musique et la profondeur de son chant. Simplicité, justesse, minimalisme sont de mise, la voix en solo ou entourée de chœurs, cet album est un écrin de douceur, un pause salutaire dans ce monde qui tourne fou. A bientôt 50 ans (il les fêtera en octobre 2017), ce musicien au CV long comme le bras (collaborations avec les jazzmen Mike Stern, Pat Metheny, Joe Zawinul, entre autres, ou les artistes français Jacques Higelin, Lulu Gainsbourg, Gérald Toto), semble atteindre une certaine maturité dans sa musique. Ses années de voyages et d’observation à travers le monde, n’y sont sans doute pas étrangères.
Ah j’allais oublié un « petit » détail…. Richard Bona s’est attaché les services d’un « jeune » producteur de 83 ans, Mister Quincy Jones himself ! Un gage supplémentaire, s’il en fallait un, pour assurer que ce disque a été ciselé par des orfèvres.
Le mélange des cultures, des sons, des langues, est un bien précieux pour l’Homme. Richard Bona, héritier et porteur de la culture africaine, citoyen du monde, nous en offre ici un joli cocktail, rafraichissant. Passeur de mots, de langages, il transmet l’idée d’un héritage culturel HUMAIN à préserver. Pour notre plus grand bonheur.
Guillaume.