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Après Prince, Jimi, Bob et David, voici John Lennon version Jazz.


Dans la série « que valent le répertoire de vos idoles en mode jazz? », j’ai déjà ici donné mon point de vue sur les disques concernant Prince, Bob Marley ou Jimi Hendrix et plus récemment David Bowie. Voilà maintenant que c’est le tour de la légende John Lennon, ex-Beatles, devenu chantre de la paix et de l’amour dans le monde aux côtés de Yoko Ono dans les années 70’s, jusqu’à son assassinat le 8 décembre 1980, de « subir » cet assaut musical de jazzmen et jazzwomen pour réinterpréter son répertoire. Toujours à la baguette, le talentueux Lionel Eskenazi a rassemblé pour l’occasion des noms prestigieux tels que le saxophoniste-guitariste et chanteur Curtis Stigers, le chanteur anglais Joe Jackson, le guitariste et chanteur de blues Lucky Peterson (disparu en 2020), NGuyen Lê (déjà présent sur la version hommage à Jimi Hendrix), le guitariste Al di Meola, la chanteuse-pianiste brésilienne Tania Maria et le pianiste, compositeur et chanteur italien Stefano Bollani, pour les plus connus. Bref, du très lourd! Voyons maintenant ce que ça donne. L’album s’ouvre avec la voix plaintive et bluesy de Curtis Stigers qui chante un très beau « Jealous Guy ». Ça sent la douleur, la tristesse. Le tout accompagné d’un tres bon trio piano-batterie-contrebasse. Superbe. Ensuite c’est une fille, entendez « Girl » qui s’invite à nos oreilles, magnifiquement chantée par le vétéran de la pop anglaise Joe Jackson, dans un registre piano-voix que je ne lui connaissait pas. Bluffant. Après quoi les Pink Turtle (les Pink..Floyd étaient pas disponibles😉) revisitent le tube mondial « Imagine » en mode instrumental ambiance funk cool. Ça fonctionne. Retour au Blues avec l’immense et regretté Lucky Peterson qui chante l’évidence même « Yes Blues ». Un régal.

Puis arrive sans crier gare une voix féminine qui m’est inconnue, celle de Daria, qui interprète « Strawberry fields forever » avec délicatesse, souplesse vocale sur fond de musique indienne. Plaisir. A peine suis-je sorti de ce morceau que déboule un pianiste de jazz finlandais, IIro Rantala qui m’attrape et joue un « oh my love » tout en subtilité comme savent le faire les musiciens nordiques qui ont une sensibilité vraiment particulière. Ce titre figure sur l’album « My working class hero » qu’il avait composé en hommage à John Lennon en 2015. Je vais me dépêcher de découvrir sa discographie. Après cet amour en mode finlandais, Nguyen Lê, guitariste, nous trimballe en Inde pour un « Comme together » étonnant, sur lequel il laisse son expression se dérouler, ce qui donne une très belle couleur au titre. De plus il est accompagné de 3 chanteurs (2 hommes, 1 femme). L’aspect jazz-fusion du morceau le rend totalement neuf. Superbe. Un autre virtuose de la guitare succède à Nguyen Le, il s’agit de Al di Meola. Sa version de « Dear Prudence », sur des tonalités quasi flamencas, est très belle. Son jeu est fluide. On entend presque ses doigts courir sur le manche. Sorti de cet instant gracieux, revoilà Jen Chapin et le Rosetta trio, entendue sur l’opus dédié à David Bowie, elle y chantait « Starman ». Là c’est un « nobody told me » presque intimiste qu’elle interprète avec guitare, et une contrebasse. Magique. Je parlais plus de la Finlande. C’est maintenant les forêts norvégiennes que nous visitons grâce au piano de Stefano Bollani. Ça vous transporte. De là-haut j’entend la voix de la brésilienne Tania Maria qui nous dit « Imagine ».. Le tout sur un rythme de jazz cool… Ça groove en douceur, c’est juste beau.

Après ce très joli moment, un guitariste nommé Stephen Bennett (rien à voir avec Tony Bennett) nous gratifie d’un « Because » tout en touché et musicalité. Entendre ce morceau joué ainsi est vraiment spécial. Puis la voix lancinante et timbrée de Muriel Zoe, chanteuse allemande néée à..Hambourg (ville où les Beatles ont joué à leurs débuts hors Angleterre) donne à entendre une version toute en retenue du classique « A hard day’s night ». « Nowhere man » qui suit est joué sur un rythme très cool, de presque fin de jour, ou fin de nuit, selon votre humeur d’écoute, par un duo de jazzmen allemands, les frères Roman (piano) et Julian (trompette) Wasserfuhr. Une belle découverte. Un « Beautiful Boy » est ensuite appelé, sussuré devrais-je plutôt dire ici par la chanteuse Laura Crema. Une chanson en mode jazz cool. Avec un piano qui dialogue avec le chant de belle manière. Pour vraiment terminer ce bel hommage à John Lennon, place à un instrumental, qui parfois nous emmène dans les étoiles. Ici c’est carrément un voyage « Across the Universe » qui est suggéré par le piano aérien de Bill Anschell. Comme un dernier salut à l’artiste, mais aussi à l’ange bienveillant que se voulait être John Lennon vis à vis de ses condisciples humains.

Guillaume.

David Bowie version Jazz, qui l’eût crû ?


Après Prince, Bob Marley, et Jimi Hendrix, dont les répertoires musicaux en version jazz ont déjà été évoqués ici, voici donc venu le tour du grand David Bowie d’être passé à la moulinette de ce genre musical. Lui, enfin surtout son répertoire. Pour cela, Lionel Eskenazi, qui chapeaute chacun de ces projets, a réuni une belle brochette de talents. Jugez plutôt : le pianiste Bojan Z, le trompettiste Eric Le Lann, le guitariste Pierre Jean Gaucher, ou encore les chanteuses Laîla Biali, Cinzia Bavelloni, la française Keren Ann, parmi beaucoup d’autres. Cet album, « David Bowie In Jazz » est sorti en 2020.

Cet hommage au dandy anglais démarre par une superbe version du tube « Let’s dance ». Ça commence par une intro voix-contrebasse, puis le piano, les claviers s’installent très vite et tout s’emballe. La voix souple et chaleureuse de Laila Biali, chanteuse canadienne qui a travaillé avec Sting, et l’ambiance installée, forment une très belle entrée en matière. Nul doute que Thin White Duke eut apprécié cette version. Dans la lignée, c’est une autre chanteuse qui prend la suite, Cinzia Bavelloni. Elle s’attaque à « Lady Stardust », sur un mode smooth jazz des plus agréables à écouter. La trompette qui prend le solo (dommage que nous n’ayons pas le détail des accompagnateurs…), puis le xylophone nous transporte vers un rivage qu’on imagine calme et paisible. Bojan Z (Zulfikarpasic de son vrai nom), que j’avais découvert à l’Européen à Paris voilà 15ans, revisite en mode trio le classique « Ashes to Ashes ». Le résultat, subtil, est très beau. Bojan Z y met toute sa musicalité.

Vient ensuite une chanson écrite en hommage à Andy Warhol, ici interprétée par la chanteuse Caecilie Norby, soutenu par un trio de haute qualité. Sa voix se promène sans souci, se faisant transmetteuse de l’administration éprouvée par Bowie envers Warhol. On enchaîne ensuite avec « The Jean Genie », chanson maintes fois reprise, ici jouée façon blues avec guitare dobro et harmonica par le groupe Yelloworld, spécialiste des reprises de David Bowie. Très belle version. Puis le trompettiste Eric Le Lann, accompagné d’un solide trio, revisite « Lire on Mars ? », chanson qui résonne étrangement à l’heure des explorations de la planète rouge, de son sol, son atmosphère, en vue de futurs voyages. Mais revenons à la musique. La trompette de Le Lann joue comme chantait Bowie, dans une forme de complainte. C’est très réussi. « The man who sold the world », ici pris en voix par Miriam Aida, est joué sur un rythme flamenco et chanté en mode jazz. Le mariage des 2 vaut l’écoute. Puis arrive l’un des titres phares de la carrière de Bowie, « Space Oddity », qui démarre par ces fameux mots « Ground Control To Major Tom ». S’il est difficile, là plus que sur les autres titres déjà évoqués, de ne pas « entendre » la voix de Bowie quand la chanteuse Grazzia Giu se coltine ce titre, elle s’en sort plus que bien, remplaçant le côté dramatique initial voulu par Bowie, par une longue plainte, une douleur retenue, sentiment renforcé par cette voix qui tient sur un fil, en équilibre, celui de la vie. Superbe. S’en vient ensuite « Aladdin Sane » ici joliment rendu par le talentueux guitariste Pierre-Jean Gaucher dans une version mi jazz cool mi jazz fusion. Federica Zammarchi offre une version « club de de jazz » de « Lady grinning soul ». La voix est là, tout est en place, mais aucune émotion ne sort de cette interprétation. Gâchis. Tout l’inverse avec Jen Chapin et le Rosetta trio sur « Starman », c’est enlevé, léger, la voix est appliquée sans trop appuyer, le timbre légèrement aiguë ajoute une petite touche très agréable à ce morceau virevoltant. Puis on tombe sur une interprétation déroutante de « Heroes », par le Delta Saxophone Quartet. C’est lent, presque méconnaissable. Déroutant au possible. Heureusement arrivent les Yelloworld, spécialistes ès Bowie. Ils nous embarquent pour un « Moonage daydream » de haute tenue. Le voyage musical est réussi. Tiens revoilà Cinzia Bavelloni, sur un fond de trio jazz très swinguant, avec « DJ ». On se croirait transporté dans les 30’s.

Après avoir eu droit à la superbe version vocale par Grazzia Giu, c’est maintenant Franck Wolf, pianiste, qui nous donne son interprétation de « Space Oddity ». Tout en subtilité, en douceur. Le groupe vocal Puppini Sisters revisite « Changes » en y donnant un aspect swing assez ravissant. Pour terminer cet hommage au génial David Bowie, c’est Mike Garson  qui se colle à la tâche. Le pianiste s’amuse et ça se sent en revisitant le célébrissime « Let’s dance », déjà  chanté en ouverture du disque par Laîla Biali.

Enfin en bonus track, la belle voix de Keren Ann chante « Life on Mars » dans une orchestration à cordes superbe. De quoi très bien terminer ce bel opus qui rend hommage au talent de chanteur-compositeur-interprète de David Bowie. Quoiqu’il en soit, le résultat est bluffant par moment, surprenant à d’autres, déroutant aussi, mais la qualité des interprètes donne à ce projet une densité que n’aurait sans doute pas renié David Bowie.

Guillaume.

 

Il était une fois… 1983!


 Nous voici donc en 1983. Une année fertile en événements en tous genres. En France, sur le plan politique, c’est la dissolution annoncée par le gouvernement du FLNC (Front de Libération Nationaliste Corse). A l’étranger, En Bolivie, l’arrestation de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon, qui fut responsable de la capture de Jean Moulin, a soulevé une vague d’émotions en France. Son procès en 1987, sera télévisé. Une première depuis le procès de Adolf Eichmann en Israël le 11 avril 1961, qui sera exécuté en mai 1962. Aux Etats-Unis, le président Ronald Reagan met en route un projet de « Guerre des Etoiles ». Toujours aux USA, une grande première à lieu dans le domaine spatial. Une navette habitée, dénommée « Challenger » va décoller vers l’espace. Un retour aux affaires qui est un succès. Dans le domaine des sciences humaines, la revue « Science » publie un article sur la découverte par des chercheurs français, du virus HIV. En sport, Yannick Noah crée l’événement en remportant Roland-Garros, face au suédois Mats Wilander. La dernière victoire française datait de… 1937 avec Jean Borotra, à l’époque des fameux « mousquetaires » dont étaient membres également Jacques Brugnon, Henri Cochet, René Lacoste. Une éternité!!

Au cinéma, plusieurs films connaîtront un gros succès : « L’été meurtrier » de Jacques Becker avec Alain Souchon et Isabelle Adjani. « Le Marginal » avec Jean-Paul Belmondo. « Les compères », de Francis Véber avec Pierre Richard et Gérard Depardieu. « A nos amours » de Maurice Pialat avec la jeune débutante Sandrine Bonnaire. « Scaface » de Brian de Palma, avec le talentueux Al Pacino, sans parler du fameux « Tchao Pantin » de Claude Berri avec Coluche dans un registre dramatique et les jeunes Richard Anconina et Agnès Soral à ses côtés. Parmi les disparitions notoires il faut signaler Georges Ballanchine, Georges Auric, René Fallet, Luis Bunuel, David Niven, Marcel Dalio, Robert Aldrich, Joa Miro, Jean-Marc Reiser, Raymond Aron, Georges Cukor, Tenessee Williams, Hergé.

Place à l’histoire inventée.

C’est l’été. Sud de la France. Il fait chaud, presque brûlant. Sur les hauteurs d’une colline, abritée des regards, une fastueuse demeure, sur 3 étages, avec une piscine. Les propriétaires, Floyd, italo-russe porte ce prénom car son père, dénommé Vladimir Illitch Dassaev, passionné de boxe, adorait le champion Floyd Patterson, et Layla, d’origine chinoise, issue d’une famille bourgeoise de Pékin, qui a fui le régime en place, forment un couple jeune et beau, à l’amour fusionnel. Aux yeux de Floyd, Layla est se petite « China girl ». Floyd, porte une balafre au visage façon « Scarface », souvenir d’une rixe qui a mal tournée. Ancien déserteur de l’armée, il a réussi dans les affaires, pas toujours légales. . Floyd, caché derrière ses lunettes de soleil, est un personnage cynique, parfois brutal, mais éperdument amoureux de Layla, qu’il nomme aussi parfois « Baby Jane », en raison de sa passion pour Rod Stewart.

Layla, ancien mannequin, silhouette élancée, a un corps de liane, les yeux couleurs menthe à l’eau (hé oui Mister Low Low je l’ai placé 🙂 ). Elle avait vaguement fait des essais pour les studios de la Paramount. Elle envisageait de faire carrière au cinéma. Ses espoirs furent hélas déçus. Leur demeure, baptisée « Sweet Dreams », est leur havre de paix. Layla passe son temps à se dorer la peau au soleil brûlant, le long de la piscine. Pourtant, aujourd’hui c’est une jeune femme, récente veuve, qui malgré les souffrances familiales, est toujours debout. Quand elle a rencontré Floyd, elle en est tombé « morgane » au premier regard. Too shy pour l’aborder, elle a eu pour lui un vrai coup de foudre. La générosité autant que le caractère charmeur de Floyd l’ont séduit. Un italiano vero. Grande gueule, flambeur, caractériel, mais très attentionné a son égard. Floyd est un personnage capable de verser dans le sombre, d’avoir des idées noires, de se fermer aux autres, y compris Layla. Entre les deux, C’est parfois l’amour violent, très violent. Mais Layla ne dit rien, subit. Pour ne pas perdre Floyd, elle « accepte » cet enfer et continue de vivre dans ce paradis sur Terre, loin du bruit et de la fureur de la ville. Quand l’orage des coups se calme, elle enfile un pull bleu marine et descend rejoindre la piscine, pour s’y plonger. L’élément liquide est son refuge, sa bulle de protection. Quand elle refait surface, elle s’allonge longuement au bord, casque sur les oreilles, aux sons de Elton John, Al Jarreau, Chaka Khan ou encore Yes. Des quoi se détendre, s’évader, ne penser à rien d’autre. Oublier la dureté de l’ homme qu’elle aime surtout. Avant tout.

Les années passent. Les été se suivent. Toujours avec le même rituel, mélange de lascivité, de sensualité, de coups.Un mélange de bonheur et d’horreur. Lassée de ce qu’elle vit avec Floyd, Layla décide de prendre les choses en main. Quitter Floyd, fuir, loin. changer de vie. Redevenir une « still standing woman ». Elle veut retrouver force et dignité, joie et plaisir de vivre, tellement Floyd l’avait privé de tout ceci à force de coups et de propos dégradants, humiliants. Quitter l’homme qu’elle a chérit pendant si longtemps et si intensément n’est pas chose aisée. Pourtant le salut passe par là. Evident. Alors elle saute le pas. Mais où aller ? Elle ne sait. Septembre venu, elle décide de partir pour San Diego. Là-bas, son seul objectif, refaire sa vie, chasser les idées noires, et pourquoi pas retenter sa chance auprès de studios de cinéma ou à la télévision, jouer dans des séries. « Everything counts » se dit-elle. Donc toutes les opportunités seront bonnes.

Bientôt, après de multiples refus, comme serveuse dans les restaurants ou bars, ou donc dans les studios locaux, la chance va lui sourire. Un soir qu’elle prenait un verre dans un bar du centre ville, un homme l’aborde. Il se nomme John Sembello, la soixantaine, le teint bronzé, le cigare vissé aux lèvres. C’est un producteur de séries pour la télévision. Méfiante tout d’abord, elle le laisse pourtant engager la conversation. Il recherche des nouvelles têtes pour tourner le pilote d’une série policière, « Boogie down ». Il pense que Layla, vu son allure, sa prestance, pourrait incarner un des rôles importants. Ayant peu d’expérience, Layla hésite devant cette proposition, pourtant très alléchante, et qui lui sauverait la mise. Elle demande au producteur si elle peut y réfléchir l’espace de 24h. L’homme acquiesce positivement. Il glisse sa carte de visite. Ils conviennent de se téléphoner le lendemain à midi.

Après une nuit de réflexion, elle le rappelle comme convenu. La voix tremblante, mais très désireuse de ne pas rater cette chance que la vie lui offre, elle appelle le producteur et lui signifie qu’elle tient absolument à ce rôle, qu’elle est même prête à prendre quelques cours de comédie pour cela. Devant tant de volontarisme, John Sembello donna son accord. Layla, radieuse, voyait définitivement son avenir se dégager. Elle appela ses parents pour leur annoncer la bonne nouvelle et décida de sortir fêter cela en chantant à tue-tête « I’m a lucky star ».

Guillaume.

I’m dying up here, tout sauf une mauvaise blague!!!


Alors, celle-là, c’est la série surprise de l’année pour moi, je m’attendais vraiment pas à accrocher autant cette petite troupe d’inconnus qui se risquent à monter sur scène pour faire rire un public pas toujours des plus sympas.

Au moment ou j’écris, je n’ai pas encore vu la deuxième saison, mais je peux déjà vous dire que la première est vraiment de qualité. A la production, nous retrouvons un petit “novice” en matière de comédie, à savoir Jim Carrey, ce qui est déjà un premier gage de qualité, non?

Dans IDUH, vous suivrez la troupe de Goldie, gérante d’un établissement où des jeunes comédiens, viennent s’essayer à l’exercice périlleux du stand up, bien connu en France aujourd’hui avec le Jamel Comedy Club, qui a lancé la majeure partie de la jeune génération de comiques Français. L’histoire se déroule dans les années 70 et à l’époque, le graal, c’est de passer dans le fameux “Tonight show”, présenté par Johnny Carson. Pour se faire, les comédiens doivent faire leurs armes chez Goldie, incarnée par la formidable Melissa Léo (vue dans Treme), seule véritable tête d’affiche de la série. Pour incarner les comédiens, vous retrouverez quand même quelques visages connus des amateurs de séries, comme Ari Graynor, qui joue Cassie, une jeune femme à l’humour corrosif, sorte de Blanche Gardin avant l’heure, qui s’emploie à pousser les portes du showbiz, pas encore prêt à accueillir des femmes avec une telle répartie sur le devant de la scène. Il y a également Michael Angarano (vu dans l’excellent “The Knick”), dans le rôle d’Eddie, un jeune comique qui débarque à L.A avec son acolyte Ron, dans l’espoir de percer dans la cité des anges, ils forment un duo à mourir de rire, vous penserez à moi pendant la scène des crevettes sauce piquante. Ca, c’est pour les visages les plus connus, mais IDUH m’a permis de découvrir des acteurs vraiment touchants et talentueux comme celui qui joue Adam, Ralph ou Brandon Ford Green, qui rentre dans les pompes de l’une des références de l’époque Richard Pryor. Il faut comprendre, que la série est bien plus qu’une comédie, on vit avec les humoristes, leurs moments de gloire, comme les passages les plus difficiles, la route vers Hollywood et le canapé de Carson est longue et chaotique.

Va-t’on parler musique me direz-vous? Oui et maintenant même!!! Car la B.O a la part belle dans IDUH, elle aide à retranscrire l’atmosphère des seventies. Empreinte de Soul et de Rock, un peu à la manière de The Deuce, dont je vous avais parlé il y a quelque temps, elle est aussi importante que les costumes et les décors qui sont eux aussi, très réussis.

Au programme, vous retrouverez quelques standards, mais pour ma part, ça a vraiment été l’occasion de découvrir pas mal de chansons et de groupes tel que Les Soulsations, Lynn Castle ou Python Lee Jackson. Après, pour ce qui est des plus connus, ça va de David Bowie aux Isley Brothers en passant par Donny Hathaway ou Iggy Pop. Ca y est ça vous donne envie? Pas encore? Alors, je vous propose de jeter un oeil à la bande annonce et à la playlist ci-dessous.

 

Laurent

Black Star, ultime salut terrien avant départ vers les étoiles !


BlackStar_image« Black Star« , paru le 10 janvier dernier, 2 jours seulement après sa disparition, est le dernier opus composé par David Robert Jones, alias David Bowie.

Ultime preuve de son immense talent, de son insatiable curiosité artistique, « Black Star » (non, ce n’est pas une référence à l’Etoile Noire de Star Wars), est un conglomérat sonore, un kaléidoscope musical qui reflète parfaitement ce qu’à toujours été l’univers de David Bowie : un génial mélangeur-arrangeur de genres, de pratiques (chant, peinture, musiques, photo…).

Ici le morceau éponyme de l’album, qui ouvre celui-ci est une parfaite illustration de cela : Si la voix, abîmée par la maladie, donne encore quelques frissons par sa justesse et son timbre unique, l’orchestration générale, mélange de jazz, de boucles électroniques, de nappes synthétiques, offre une musique hors du temps, quasi lunaire. 10 minutes d’une introduction ultime au monde multicolore de David Bowie. La suite, dès » She was a whore », s’avère plus pop, même si le saxophone aux aspects free des 60’s y est des plus présents. Puis, de « Lazarus » (le clip, qui montre Bowie, dans son lit d’hôpital, la Mort ayant déjà entamé son travail de sape, est assez terrible, bien que sublime dans son esthétique visuelle) au terminal « Everything away », c’est une déambulation sonore, une balade musicale, au gré des ambiances (pop, jazz, électro). La voix livre ses derniers ressorts, comme un cadeau ultime d’un artiste qui va s’en aller (ce qui n’est pas sans me rappeler « Made in Heaven » de Queen, ultime témoignage sonore du talent vocal de Freddie Mercury, avec là aussi des morceaux très très « aériens »).

« Black Star » est un magnifique chant du cygne musical, une dernière pirouette pop, pilotée de mains de maîtres par David Bowie, alors que la Grande Faucheuse, (« Dame Oclès » comme l’appelle Mathias Malzieu dans son récent livre « Un vampire en pyjama ») est en route pour prendre possession définitive et sans remords d’un artiste qui aura marqué de son empreinte les 50 dernières années de l’histoire musicale, par son sens inné et surdéveloppé de la création artistique.

Un belle sortie, par la grande porte ! Pour un artiste comme Bowie, Il ne pouvait en être autrement !

Guillaume.

 

Bowie, caméléon musical


DavidBowie2_image A l’heure où une exposition est consacrée à David Bowie, dans les murs de la Nouvelle Philharmonie, à La Villette (jusqu’à fin Mars 2015), il est bienvenu de s’arrêter sur cet artiste versatile, personnalité excentrique, complexe, cultivant avec un art savant le mystère.

Depuis 40 ans, il a construit une œuvre  discographique bien remplie, séduisant un public toujours plus nombreux depuis plus de 40 ans. Outre la musique, Bowie aime à explorer la peinture, la photographie, le cinéma.

Arrivé sur la scène musicale en 1967  avec « David Bowie« , il éclatera vraiment avec les deux albums suivants « Space Oddity » (1969), « Ziggy Stardust« (1972). Il se fit connaître aussi par ses spectacles très originaux, théâtraux, accompagnant un  univers Glam-rock très à la mode au début des 70’s. A cette période, il collabore également avec Iggy Pop, Lou Reed, en produisant leurs albums. .

Après des succès discographiques avec les albums « Heroes » en 1977, « Scary Monsters » en 198o, « Let’s Dance » en 1983-souvenez-vous de « China Girl ») à travers des titres comme « Ashes to Ashes », Let’s dance », ou en duo avec Mick Jagger pour une reprise de « Dancin’ in the street », il fait la rencontre du musicien-producteur Brian Eno, porté sur les musiques électroniques et les sons d’ordinateurs. Début des années 90, David Bowie change de cap, intègre le groupe Tin Machine, avec qui il enregistrera « Black Tie White Noise » (1989), qui ne laissa pas un souvenir impérissable. Retiré de la scène depuis la dernière tournée mondiale de 2003-2004, Bowie reste une icône, un modèle, une figure emblématique du rock britannique.

Côté cinéma, s’il a commencé dès 1967 à tourner des films, le public retient surtout ses 2 beaux rôles dans des films aux univers très différents (« Les Prédateurs » et « Furyo » en 1983). Plus tard viendront « Absolute Beginners » en 1986, « Basquiat » en 1996- il y joue le rôle d’Andy Warhol-.

Ce touche à tout de génie, artiste inclassable à la voix si particulière, devenu plus que discret, reste une référence musicale pour la génération rock d’aujourd’hui.

Guillaume.

 

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