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Il était une fois… 1991 !




L’année est marquée par différents évènements dans différents domaines que ce soit politique, social, sportif : En janvier, le FLNC revendique une nuit bleue d’attentats, Claude Evin, ministre de la santé fait passer une loi sur l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics et entreprises et sur la limitation de consommation d’alcools. Elle s’étend également à l’interdiction de de sponsoriser des évènements pour toutes marques d’alcools ou de tabac. La France s’engage, aux coté de ses alliés américains et britanniques dans la première guerre du Golfe en Irak. Le 2 mars, c’est la mort de Serge Gainsbourg qui frappe les esprits. En Avril, une loi est adoptée sur la réforme définitive du statut de la Corse, qui disposera de pouvoirs élargis. En juillet, Une loi sur une réforme hospitalière est adoptée. En septembre, Edith Cresson est la première femme à être nommée premier ministre. Klaus Barbie, ancien criminel de guerre nazi, condamné à perpétuité lors de son procès à Lyon en 1987, meurt en prison. Près de nous, en Algérie, de grosses manifestations islamistes ont lieu, c’est l’état de siège. En juin, après une révolution rondement menée, Boris Eltsine est élue président de la Russie. Berlin redevient la capitale de l’Allemagne. Le 25 juin, la Slovénie et la Croatie se séparent de la Yougoslavie. En Afrique du Sud, après 43 ans d’application, l’Apartheid est aboli. En décembre, les douze pays de l’union européenne concluent le traité de Maastricht, qui débouchera sur la création de la monnaie unique, l’Euro, en 2000.

En sports, à Roland-Garros, la jeune Monica Seles s’impose, chez les hommes c’est l’américain Jim Courier qui l’emporte. Le Tour de France est remporté par l’espagnol Miguel Indurain. Sa première victoire. Il en gagnera cinq d’affilée. En F1, c’est le brésilien Ayrton Senna (photo du dessus) qui est sacré champion du monde (il décèdera 3 ans plus tard, sur le circuit d Immola,. En rugby, le club du CA Bègles-Bordeaux devient champion de France.
Au rayon des morts célèbres de l’année, outre Gainsbourg cité plus haut, il faut se souvenir de la danseuse Martha Graham, de l’écrivain Graham Greene, des réalisateurs David Lean, Don Siegel (« The Verdict », « L’ évadé d’Alcatraz », « L’inspecteur Harry »), Franck Capra (« L’extravagant Mr. Deeds », « Mr Smith au Sénat »…), des trompettistes de jazz Stan Getz et Miles Davis, des acteurs Michael Landon (série télé « La petite maison dans la prairie »), Brad Davis (vu dans « Midnight Express », « Les Chariots de feu », « The Player ») Klaus Kinski, (« Et pour quelques dollars de plus », « Docteur Jivago »….) Yves Montand (« Z », « L’aveu », « César et Rosalie », « Le sauvage », « Vincent François Paul et les autres », « Le choix des armes », « Manon des sources », « Jean de Florette »…), de l’actrice Lee Remick (« Un homme dans la foule », « Le deuxième homme », « La grande menace »…), des rockeurs anglais Freddie Mercury, chanteur du groupe de rock anglais Queen, et Vince Taylor, enfin de l’industriel japonais Soishiro Honda.

Place à l’histoire inventée.

San Juan de Puerto Rico. Quartier de la vieille ville. Ses rues pavées, ses maisons de couleurs différentes. Depuis la disparition de Fabianna, deux ans plus tôt, du côté de Manille (lire « Il était une fois… 1989!« ), Gabriel et Jessica ne se remettent pas de la perte de leur soeur ainée. Gabriel était surnommé « The Fly », du fait de sa petite taille, de sa silhouette fine. Jessica quant à elle, sa silhouette était proche de sa défunte soeur. Elancée, brune, sportive. Tous les deux trainent depuis le décès de Fabianna une grande mélancolie. Gabriel, pour laisse son esprit vagabonder, s’évader, écoute de la musique. Il pense aussi souvent à son ami de jeunesse, Diego, emprisonné pour cinq ans, suite à des vols à répétitions, qui, derrière les barreaux, essaye de rester libre dans sa tête pour ne pas devenir fou. Lui aussi écoute de la musique, lit beaucoup, pense sans arrêt à celle qu’il appelle tendrement sa « gypsy woman », Renata, qui vient le voir une fois tous les quinze jours au parloir de la prison. Celle-ci ne cesse de lui répéter, pour le rassurer : « tout ce que je fais, je le fais pour toi uniquement ». Elle élève seule du coup leurs deux enfants, Paulo et Julia, 7 et 5 ans. A la fin de chaque séquence de parloir, Renata et Diego se quittent sur un baiser volé, une trace d’amour furtive jusqu’à la prochaine, dans quinze jours. Terrible attente. Jamais, depuis que Diego est enfermé, Renata n’a eu envie de partir ailleurs, de s’ouvrir à un autre homme.

Jessica de son côté, va souvent rendre visite à une amie, nommée Brenda, qui vient d’avoir un bébé, avec son chéri, Elvis, prénom obtenu en hommage à la vedette américaine. Brenda et Elvis sont très croyants et ne veulent pas perdre ce fil religieux, aussi décident-ils de faire baptiser leur fille, Anastasia, dès que ce sera possible. Brenda ne cesse de s’émerveiller de sa fille, et répète à l’envi à Jessica « C’est ça qui est bon… l’amour, le bébé, la vie. » Jessica est émue, des larmes perlent sur ses joues. La raison, elle qui vit secrètement depuis longtemps une histoire d’amour avec la jolie Joy, une belle américaine installée à San Juan depuis 10 ans, sait qu’elle ne pourra jamais avoir d’enfants. Joy et Jessica se sont rencontrées il y a cinq ans déjà, à une époque ou Joy était « so sad », sans but dans la vie, sans soleil dans la tête. sans personne pour la rendre heureuse. Puis un soir, se promenant sur la place Centrale de San Juan, Joy aperçu Jessica assise sur un banc. Sans aucune hésitation elle se dirigea vers elle. S’engagea alors une discussion, passionnée, des regards qui en disent long. Ce fut un coup e foudre.

Très vite, Joy, qui vit dans un quartier protégé de San Juan, dans un bel appartement, spacieux, au sein d’un vieil immeuble, accueille Jessica chez elle. Les deux nouvelles amoureuses vivent une passion sans limites, faite de rires, d’étreintes et de discussions riches sur leurs vies respectives. Joy, depuis son arrivée il y a dix ans à San Juan, s’est fondu dans la vie locale, au point de prendre la nationalité et de pouvoir ainsi intégrer la vie publique locale. D’abord dans des associations de quartiers, pour aider à la scolarisation, puis au niveau municipal, en tant que conseillère à l’éducation. Jessica, créatrice de bijoux artisanaux vendus sur les marchés, profite à fond de chaque instant avec Joy, car elle sait que si leur histoire est découverte, tout peut s’arrêter du jour au lendemain. L’amour du risque pour un amour total.

Un midi, dans un bar de San Juan, Joy et Jessica, plus heureuses que jamais, prennent du bon temps, déjeunent en paix tout en sirotant un cocktail local au son de la musique portoricaine. Quand un homme, un soldat en permission, qui a déjà pas mal abusé de la boisson, s’approche d’elles et commence à les insulter, gratuitement, à faire des remarques désobligeantes sur leur couple. « Bouge de là » vocifère-t-il sans ménagement en pointant du regard Joy. Celle-ci ne bronche pas, toute à sa surprise. Ne tenant pas à laisser sa compagne se faire humilier en public, Jessica se lève, et sans prévenir, assène une grande claque bien appuyée à l’intrus désagréable, étonné de cette réaction qu’il n’a pas vu venir. Le militaire, désarçonné, recule devant ce coup inattendu, puis revient à la charge, sur de sa force masculine. Erreur. Jessica a fait dix ans de karaté. Elle esquive l’arrivée de son agresseur et d’une clé de bras l’immobilise net. Joy est stupéfaite, tout comme l’assistance présente ce midi-là. S’avouant vaincu, surtout ne voulant pas subir davantage la foudre de Jessica, l’homme s’enfuit sans demander son reste. Jessica se rassoie, Joy l’embrasse tendrement, comme pour la remercier de tant de promptitude à réagir et à défendre leur honneur. Jessica sourie et murmure à l’oreille de Joy : » nothing can’t stop this thing we started ». Joy alors Jessica très fort dans ses bras. Le repas reprend.

Sous le soleil de San Juan, pour Jessica et Joy, Gabriel, Diego, Renata et Elvis, Il n’est pas simple d’être heureux. Mais la vie prend le dessus. Inexorablement.

Guillaume.

Il y a 30 ans disparaissait David Lean.


Né en Angleterre en 1908, fils de Quaker (mouvement dissident de l’Eglise Anglicane fondé au XVII ème siècle) Sir David Lean, avant de devenir un réalisateur brillant qui réalisera des films marquant l’histoire du cinéma mondial, était un éditeur de film dans les années 30. Pas très enclin aux études, il commence par aider son père dans son entreprise. Puis il se consacre très bientôt au cinéma, où il passe toutes ses matinées, marque un goût prononcé pour le romanesque et les grandes figures historiques, loin des stéréotypes d’une culture élitiste que sa condition sociale modeste lui interdit d’approcher. En 1927, sur le conseil avisé d’une tante, il travaille un mois non payé aux studios Gaumont. Après de menues tâches, il est promu clapman puis troisième assistant-réalisateur. Son univers est trouvé, sa voie toute tracée. Reste à la construire. Après avoir travaillé aux actualités de la Gaumont  en tant que monteur, il occupe cette fonction dès 1935 sur des films, jusqu’en 1942. Période fructueuse qui lui permet d’acquérir expérience et sens du rythme dans la narration. Il va pouvoir passer à l’étape suivante, la réalisation de ses films.

1942, c’est d’ailleurs l’année de son premier film en tant que réalisateur, avec « Ceux qui servent en mer », dont le scénario est écrit par Noël Coward (photo ci-dessus). Il adaptera 3 de ses pièces de théâtre, dont « Brève rencontre », qui en version cinéma, sera considérée comme marquant un tournant dans le cinéma anglais d’après-guerre et sera une véritable rampe de lancement pour David Lean. Ensuite il décide de se tourner vers l’oeuvre du romancier Charles Dickens et d’en adapter 2 oeuvres, « Les Grandes espérances » (1946) et surtout « Oliver Twist » (1948) avec dans les rôles principaux Alec Guinness et Robert Newton. Quelques années plus tard, en 1954, il réalisera une adaptation un peu loufoque du Roi Lear, dans « Chaussure à son pied », qui se déroule à l’époque victorienne, dans la ville de Manchester.

Durant sa période hollywoodienne, entamée en 1955, David Lean va profiter de l’apport indéniable de la couleur sur la pellicule pour développer des films à grands spectacle, au nombre des quels on trouvera bien sûr le fameux « Pont de la Rivière Kwaï » (1957), dans lequel on retrouve Alec Guinness en officier anglais prisonnier de guerre, aux côtés de William Holden, puis la grande fresque « historique représentée par « Lawrence d’Arabie » (1962) (photo du dessous), qui sera son véritable chef d’oeuvre sur grand écran, avec une distribution de haut niveau : Alec Guinness encore, mais aussi Omar Sharif, Peter O’Toole, Anthony Quinn (photo ci-dessous). La musique est signée de Maurice Jarre. Enfin, en 1965, il termine cette série de films à succès avec le « Docteur Jivago », emmené par un Omar Sharif remarquable, accompagné de la comédienne Julie Christie et du fidèle Alec Guinness. Là encore, c’est Maurice Jarre qui signe la partition musicale du film.

Suite à l’échec critique de son film « La fille de Ryan » en 1970, David Lean décide de cesser toute activité de réalisateur. Pour autant, il essaye de monter des projets qui finiront finalement dans les mains d’autres réalisateurs. Ainsi ce sera le cas pour « Ghandi », avec le comédien Ben Kingsley (1982), finalement tourné par Richard Attenborough, sur fond de musique composée par l’immense musicien indien Ravi Shankar. Ensuite, « Le Bounty », repris par Roger Donaldson en 1984, avec au casting Mel Gibson, Anthony Hopkins, Laurence Olivier, Daniel Day-Lewis, sur une musique du compositeur Vangelis. Il s’agit d’un remake du film tourné en 1962 avec Marlon Brando sous le titre « Les révoltés du Bounty », et enfin « Out of Africa » (1985), finalement tombé dans les mains de Sydney Pollack, avec le couple Robert Redford-Merryl Streep à l’écran, sur musique de John Barry, qui signa celles des premiers James Bond, comme « James Bond contre Dr.No »(1962), « Bon Baisers de Russie » (1963), « Goldfinger » (1964), « Opération Tonnerre » (1965), de « Macadam Cowboy », de « L’homme au pistolet d’or » (1974), et plus tard de « Danse avec les Loups » (1990), parmi beaucoup d’autres. Mis à part peut-être « Le Bounty », dont le succès sera moindre, les deux autres films connaitront une vraie renommée internationale et deviendront de véritables classiques du cinéma mondial.

Lorsqu’i décède en 1991, David Lean, qui laisse donc derrière lui quelques chef-d’oeuvres cinématrographiques, sans avoir jamais reçu de distinctions professionnelles (Oscar, Césars, Ours d’Or… etc…). Un comble vis-à-vis de ce grand nom du cinéma mondial.

Guillaume.

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