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THE DEUCE, Sexe, Soul et David Simon.
Pour ceux qui ont l’habitude de lire mes chroniques, vous aurez compris que je suis un fan absolu du travail de David Simon, le réalisateur de THE WIRE, TREME et autres SHOW ME A HERO. L’ancien journaliste du Baltimore Sun nous propose sa nouvelle série, THE DEUCE, le démon en vieil anglais, qui prend place dans le New York des années 70, précisément sur la 42ème rue (également surnomée The deuce), où l’on s’apprête à vivre l’avènement du porno aux Etats Unis. Déjà populaire en Europe, il est encore interdit outre-Atlantique et cette saison n’est qu’une mise en bouche (si je puis dire…) de ce qui va arriver dans la grosse pomme.
Nous allons suivre le quotidien des prostituées, des macs, de la police qui doit gérer tout ça, mais aussi celui d’un barman et de son frère jumeau “maléfique”, tous deux joués par un James Franco de gala aux prises avec la mafia locale, incarnée par Michael Rispoli, le Jackie Aprile des SOPRANOS. Les séries de David Simon, c’est ça aussi, des galeries de personnages tous plus colorés les uns que les autres, chacun a son importance et comme il le dit si bien dans THE WIRE: All the pieces matters… La véritable étoile de la série pour le moment, c’est Maggie Gyllenhall, qui joue Candy/Eileen, une prostituée sans mac, avec une histoire mysterieuse et une double vie, elle veut en sortir et nous allons suivre son parcours… pour le moins tragique. Côté casting, on retrouve également des habitués de Simon, avec Gbenga Akinnagbe, Lawrence Gilliard ou encore Chris Bauer, autrement dit, que du très bon!
Gros bonus musical également, car non seulement la bande originale (j’y viens) est exceptionnelle, mais on a également deux invités de marque, deux des plus grands rappeurs de l’histoire, Method Man, qui avait déjà participé à THE WIRE et Black thought, l’incomparable lead de The Roots qui jouent le rôle de deux affreux proxénètes.
Le soundtrack donc, nous y voilà et si vous aimez l’ambiance Soul des années 70, la Blaxploitation et aussi du bon Rock, vous allez être servis!!! De l’ambiance sonore du Hi-Hat, le bar tenu par Vincent (James Franco), aux ruelles sombres, jusque dans les barbershops où les pimps parlent business, la Soul nous accompagne tout le long de la série, un vrai orgasme musical…
Dès le générique, du mythique “(Don’t worry) If there’s a hell below we’re all going to go” de Curtis Mayfield jusqu’au “Assume the position” de Lafayette Gilchrist, déjà entendue dans THE WIRE et utilisée ici comme générique de fin, on est vraiment baignés dans cet atmosphère seventies et on se croirait revenu à l’heure de gloire des Shaft et autres Foxy Brown.
Au programme de cette bande originale, vous retrouverez Al Green, Johnny guitar Watson, Rufus Thomas, je continue? On a aussi du Dean Martin (pour Guillaume), David Bowie, les Velvet underground et j’en passe…
Je vais pas vous spoiler le plaisir de l’écoute en vous en disant plus, car c’est vraiment l’une des playlists avec lesquelles j’ai pris le plus de plaisir cette année et si vous voulez voir la série, elle est disponible sur OCS, ici.
Alors, voilà, comme à chaque fois avec David Simon, la mise en place est longue, le thème est déprimant, mais l’excellence est au rendez-vous et vous ne ressortirez pas indemnes des recoins les plus sombres des allées New Yorkaises.
Laurent
Down in the Treme…
Même si c’est avec un peu de retard, je me vois obligé de revenir sur une petite pépite de série musicale trop méconnue : TREME de David Simon. D’abord parlons un peu du réalisateur, qui n’est autre que l’artisan de LA meilleure série de tous les temps : THE WIRE, mais aussi Show me a hero ou encore The corner, bref, c’est un maitre !
Maintenant, le contexte du show : La Nouvelle Orléans post Katrina, autant dire que l’heure n’est pas à la fête et pourtant cette série servie par un casting d’exception : John Goodman, Melissa Leo, Clarke Peters ou Wendell Pierce (qui jouent et chantent vraiment) pour ne citer qu’eux, va nous faire vibrer pendant 4 saisons au rythme du Jazz de New-Orleans. Pourtant pas un fan absolu du Jazz, j’ai été captivé par ce son si particulier qui anime cette ville et ses habitants. A noter également de nombreux guests de la scène Jazz de New Orleans et internationale tel que Fats Domino, Kermit Ruffins et les Brass band locaux, authenticité assurée !!!
Cette série est peut-être la plus difficile à regarder dans la filmographie de Simon, le rythme est décousu, mais on est tellement proche des protagonistes, c’est tellement réel que ça prend aux tripes, mais rien que pour les scènes de Mardi Gras, cette série vaut le détour. Peut-être qu’avec le recul, elle obtiendra un succès critique comme The wire qui n’a obtenu la reconnaissance méritée qu’après la fin du show, les séries de Simon sont ainsi faites, des longs récits que l’on l’apprécie encore plus quand la boucle est bouclée.
Pour en revenir et terminer avec ce son Néo-Orléanais, n’étant pas un connaisseur, je préfère vous laisser découvrir le trombone d’Antoine, le violon d’Annie, mais surtout Big chief Albert Lambreaux (Clarke Peters impérial) et ses indiens, qui sauront, mieux que moi vous donner l’envie d’aller boire un verre dans le bar de LaDonna ou d’écouter les classiques de DJ Davis sur radio WWOZ…
La série et sa bande originale sont disponibles à la médiathèque.
Laurent