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Elvis a changé l’histoire du Rock.


Dans des chroniques précédentes, plus ou moins récentes, j’ai évoqué les « géniteurs » du Rock’n’roll, au premier rang desquels Little Richard, mais il y eut aussi Eddie Cochran, Chuck Berry et son célèbre duck-walk, Jerry Lee Lewis et son piano, Bill Haley et ses fameuses comètes pour ne citer que les principaux venus des Etats-Unis. Mais un gars, né en 1935 à Tupelo, au Texas, va venir au milieu des années 50, ringardiser et bousculer les codes jusques-là établis par ses prédécesseurs. Son nom? Elvis Aaron Presley. Il était bien logique que j’en vienne à l’évoquer, d’autant que cette année, il aurait fêté ses 85 ans!

Le label Laser Média à eu l’excellent idée de ressortir, sous forme de coffret 3 cd intitulé « Rock Box », 42 titres parmi lesquels beaucoup sont devenus des classiques du Rock :
« See See Rider », « Trying To get you », « Allez shook up », « Love me tender », « Hound Dog », « Polk salad Annie », « Suspicious Minds », « Heartbreak Hotel », « Can’t help falling in love ». C’est vraiment un bel objet pour se rappeler combien cet artiste a marqué de son empreinte l’industrie du disque, la musique,  la société,  pendant 20 ans, de 1956 à 1975.

La mine enjôleuse, le sourire ravageur auprès de la gent féminine, une voix grave et chaude à faire se pâmer les jeunes filles comme les mères de familles, capable de jouer de la guitare, le jeune Presley va être repéré lors d’un radio-crochet, par un manager nommé Parker qui se fait appeler « Colonel », plus par volonté d’impressionner l’interlocuteur, que par un réel passé militaire. En 1954, il est signé sur le label Sun Records de Sam Phillips. Il sera désormais accompagné du guitariste Scotty Moore, du bassiste Billy Black et du batteur DJ Fontana. Le manager, homme d’affaires très avisé, comprend très vite le potentiel de son « poulain » et s’arrange pour le faire tourner dans le pays, mais aussi le faire engager sur des films sans intérêts, où sa seule présence à l’écran générera des recettes, d’autant que Presley y jouera de piètres rôles débouchant la plupart du temps sur des chansons, source de revenus pour l’artiste, mais aussi et surtout pour le producteur. Le premier succès discographique de Presley sera le titre « Heartbreak hotel » numéro 1 des ventes aux Etats-Unis, en 1956.

Dès lors, la « machine » Presley » est en marche. Tournées partout dans le pays, diffusions massives de chacun de ses nouveaux titres à la radio, chaque apparition dans une émission de télé créée une émeute ou presque, et donc le cinéma lui tend les bras. L’avenir s’annonce radieux pour le jeune prodige de Tupelo. Son style moderne, sa présence scénique indéniable, son charisme, vont ringardiser très vite ses prédécesseurs. Chanteur blanc à la voix « noire », premier à user d’un déhanché très suggestif, qui rendra dingue, dès le début, ses fans  féminines.

Mais, tout ce succès va s’arrêter brusquement, lorsque, suite au décès de sa mère à l’âge de 46 ans, et après des classes effectuées aux Etats-Unis, Elvis va partir faire son service militaire en Allemagne en 1958. De retour au pays en 1960, il va très rapidement prendre la route… des studios d’Hollywood, où il va enchaîner rien moins que 27 films jusqu’en 1968. Durant cette période, il enregistre tout de même des chansons qui deviendront des classiques, « Can’t help fallin’ in love »(1961) « Return to sender »(1962).

Mais malgré tout, la décennie des 60’s se termine sur un déclin inexorable tant commercial que cinématographique d’Elvis Presley. L’idée vient alors de négocier un contrat avec NBC, en 1968, pour une émission spéciale en public. Le deal est fait, sur la base de 1, 25 million de dollars. Intitulé « Elvis One Night« , Presley y apparaît vétu de cuir noir sur une scène carrée, accompagné par Scotty Moore, DJ Fontana, Alan Fortas. Il y semble heureux, affûté comme jamais. Le show sera un véritable carton. Il y jouera ainsi une superbe version acoustique du classique blues « That’s all right Mama« , qui l’avait révélé au monde en 1956. Revigoré par ce succès télévisuel, le « King » et son mentor diabolique vont enchaîner enregistrements studios et tournées. Un rythme erreintant.

Mais tout cela aura un prix. Fort. Que le physique de Presley, surmené, va finir par payer. Cher. En 1973, le garçon déjà sous médicaments à forte dose pour diverses pathologies (angoisses, paranoïa, diabète…) va faire une surdose de barbituriques, puis voir ses problèmes de surpoids lui poser de plus en plus de problèmes sans parler compter ceux liés à la mémoire, qui se fait désastreuse lors de ses concerts au cours desquels il en vient à oublier des paroles de plus en plus souvent, obligeant ses musiciens à meubler. Sous contrat avec sa maison de disque, il doit enregistrer des albums régulièrement. et donner des concerts. Car le colonel Parker veille au grain, pardon à l’oseille. Et comme le public, tenu éloigné des problèmes de santé du King, continue de venir en masse, l’oseille afflue en masse. Enorme!. Le physique de Presley, usé et fatigué de tant d’années de voyages, de prises de médicaments, commence à se fissurer de partout. Le mental, fragile lui aussi, malgré son entourage proche bienveillant, rassurant, finit par vaciller. Les enregistrements studios, hier une joie, aujourd’hui sont peine pour ce génie devenu fantôme, un pantin que l’on trimballe comme une belle attraction en vitrine. Il vit désormais reclus dans sa résidence de Graceland, achetée dans les années 60. Ne supporte plus de se déplacer. Du coup, sa maison de disques lui enverra même un studio mobile pour enregistrer en 1976 des sessions, qui finalement ne donneront rien.

Le jour de son décès, d’une crise cardiaque, le 16 août 1977, le King est dans sa résidence de Graceland, à Memphis, capitale du Tennessee, terre du Blues. Il devait partir en tournée. Encore une. Elle n’aura jamais lieu. Elvis Presley est inhumé deux jours plus tard en sa propriété, devant une foule immense. Encore aujourd’hui, de part le monde, des sosies le font survivre, des spectacles musicaux racontent sa vie.

Le petit gars de Tupelo est devenu, pour l’éternité, une légende de la musique, une icône du 20 ème siècle.

Je vous laisse avec une sélection de quelques titres qui ont fait son succès.

Guillaume.

Eddie Cochran, génie foudroyé.


Né en 1938 aux États-Unis, Edward Raymond Cochran alias Eddie Cochran a fini sa courte vie (21 ans!) de musicien et star montante du Rock’n’roll assis à l’arrière d’un taxi, qui s’est fracassé sur la chaussée mouillée au nord de Londres, entre Bristol et l’aéroport de la capitale anglaise, le 17 avril 1960. Un pneu éclate, le jeune conducteur (19 ans!)du taxi, perd le contrôle et le véhicule finira sa course dans un belvédère. A bord du taxi, outre Cochran, sa fiancée, et la star du rock Gene Vincent. Eux finiront blessés mais vivants. Comme le chauffeur. Seul Cochran succombera à ses blessures à l’hôpital de Bath.

Une carrière en expansion stoppée nette, dans la tôle froissée. Un destin funeste pour un musicien promis à une belle carrière. Eddy Mitchell évoque joliment cet triste épisode, ainsi que celui de Buddy Holly, décédé lui aussi tragiquement, dans « J’avais 2 amis ». Eddie Cochran, garçon au look de jeune homme propre sur lui, ses vestes de costumes, ses cheveux bien coiffés, avait des mains d’or et une voix qui, sans être extraordinaire, savait captiver son auditoire.

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Alors, que vaut « Somethin’else », compilation en 2 cd des meilleurs titres du musicien, publié par le label Le Chant Du Monde? Hé bien, pour moi qui ne connaissais pas l’artiste, ou tout juste quelques-uns de ses tubes, j’avoue avoir été très agréablement surpris.

Outre qu’il est un excellent musicien, capable, grâce à une oreille très précise, de rejouer une mélodie à peine entendue, il possède une voix et un sens rythmique, qui à l’époque, ont permis de le voir sortir du lot.

Là, ça démarre fort avec la reprise du « Long tall Sally » de Little Richard, puis on enchaîne avec « Blue Suede shoes », composé par Carl Perkins. Sur « That’s my desire », sa voix se fait grave, suave, enjôleuse, à la manière d’un Presley. Puis ça enchaîne avec un rockabilly, « Twenty-flight rock ». Sa virtuosité à la guitare est évidente. Completly sweet », totalement rockabilly, « Dark lonely street », très sombre avec juste sa guitare pour soutenir la voix, le très rock « Ping Peck Stags ». Bref le garçon, doué, peut tout jouer, chanter avec une aisance déconcertante. Sans doute l’héritage de ses jeunes années passées à tourner au sein des « Cochran Brothers », duo qu’il forma avec Hank Cochran, juste et rien d’autre qu’un homonyme. Ou dans les bars, avec des formations improbables mais formatrices. Cochran fait partie de cette génération qui chantait parfois en onomatopées, histoire de pas se fatiguer la mémoire. Parfois les chansons de Cochran, mais il n’était pas le seul à agir ainsi, étaient de véritables bluettes, sans consistance, mais il fallait bien remplir les pistes du disques et justifier la location du studio d’enregistrement.

Sur le second chapitre de cette compilation, qui s’ouvre avec le suave « Don’t let me go »signée Dale Fitzsimmons, suivie de « I’ve waited so long » de Merle Travis, Cochran nous offre aussi des perles comme « Let’s get together « , dont la rythmique n’est pas sans rappeler « Com’on everybody », que l’on retrouve un peu plus loin. Moi j’ai découvert des bijoux comme « Teenage heaven », le punch « My way ». « Somethin’else » qui figure sur la compilation est une chanson reprise par Johnny Hallyday sous le titre « Elle est terrible » en 1963.

Le blues ne lui échappe pas, écoutez donc « Milk cow blues ». On dirait qu’il a fait ça toute sa vie. Et que dire de sa version de « Hallelujah I love Her so », si subtilement arrangée, alors qu’on a tous la version de Ray Charles en tête.

Oui vraiment ce « Somethin’else » est un joli recueil qui retrace, avec de jolis moments pour l’auditeur, la carrière bien trop courte d’Eddie Cochran. A noter la présence d’un livret en français intéressant. Pour les nostalgiques comme pour les curieux / curieuses de découvrir cette période musicale. Des artistes comme Elvis Presley, Aerosmith, Ray Charles, Stevie Wonder, ou encore Jerry Reed, ont repris certains titres de ce génie fracassé. Le meilleur moyen d’honorer sa mémoire, sa musique, jouée encore 60 ans après sa disparition.

Je vous laisse avec une sélection de titres qui l’ont rendu célèbres, plus quelques reprises par d’autres artistes. 

Guillaume.

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