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Et Van Halen s’envola dans la Nuit.

Ce matin, me réveillant et regardant les premières infos apparaître sur mon téléphone portable, je vois la photo du guitariste Eddie Van Halen. Pas un bon présage. Je savais que le gars se battait depuis des mois contre un cancer, que du coup les tournées du groupe et retour en studio étaient suspendues à l’amélioration de l’état de santé du leader charismatique du groupe américain. Mais donc tout cela n’aura pas lieu. Car la dernière bataille, Eddie Van Halen l’a perdu, face à la maladie, tenace, qui l’a emporté. A 65 ans.

Né à Amsterdam en 1955, co-fondateur avec son frère Alex (batteur), du groupe qui porte leur nom, avec aussi le bassiste Michael Anthony (qui jouera plus tard dans Chickenfoot aux côtés de Joe Satriani) et le chanteur virevoltant David Lee Roth , Eddie va très vite en devenir la figure de proue au vue de son charisme scénique et surtout de son jeu de guitare, époustouflant, qui au tournant des années 70-80 va révolutionner l’approche de l’instrument. En effet il va réintroduire le tapping, technique qui consiste à aligner plusieurs notes très rapidement, avec un seul doigt. D’autres guitaristes par la suite reprendront cette technique. Notamment Steve Vaï et Joe Stariani.
Le jeu développé par Eddie est très spectaculaire, le son de sa guitare, avec une caisse barrée de rouge et de blanc, unique et reconnaissable. Le groupe, depuis sa fondation, enchaine les « hits » et lui les soli les plus dingues qui soient. Cette progression fulgurante du groupe, lui vaut une renommée grimpante, qui bientôt arrive jusqu’aux oreilles de Bambi alias MJ alias le Roi de la Pop, Michael Jackson himself. Celui-ci fit appel à ses talents de soliste pour enregistrer la partie de guitare qui figure sur « Beat it« . Le résultat sera bluffant, la collaboration un réel succès entre les deux artistes. Mais Eddie Van Halen est avant tout l’homme d’un projet, le sien, son bébé musical, son groupe, VH. La discographie, qui a donc décollé à la bascule des années 70-80’s, va connaître un vrai essor avec la parution de « 1984 », et son fameux tube » Jump« , intro au synthés, devenu l’emblème de l’Olympique de Marseille.

Mais si le guitariste reste un musicien hors pair et ne rechigne jamais à une sollicitation pour une collaboration artistique, il n’en reste pas moins que le groupe s’en vient à être miné par des remous internes. David Lee Roth part aux milieu des années 80, remplacé par Sammy Hagar, de 1985 à 1996. Un autre front-man expérimenté et à la voix puissante, mais moins sautillant que DLR. Les années 90 verront le groupe produire des albums très inégaux, parfois lourds, sans vrais idées novatrices, sans second souffle . J’en veux pour preuve « For unlawful carnival knowledge » (1991), « Balance » (1995). « Van Halen III » sorti en 1998 est peut-être à mes yeux, enfin mes oreilles, le meilleur de cette période. Mais en tournée, c’est un succès toujours assuré. Stades et salles pleines. Public en délire. Bref la Van Halen mania fonctionne à fond. Suite à « VH III », le groupe et son leader charismatique attendront 4 ans pour publier « A different kind of truth » en 2012. Par la suite, les malentendus, les tensions fraternelles, la maladie du guitariste, vont faire que la vie du groupe va se restreindre à des publications de best-of, à des apparitions télé, à des shows rares. Ces dernières années le groupe naviguait dans l’incertitude d’un double retour. Celui de DLR et celui donc de son mythique guitariste. Si l’un s’est produit entre 2007 et 2011, celui de Eddie Van Halen n’aura donc jamais lieu. Cloué par la maladie, il va se battre, jusqu’au bout, et finalement perdre le combat. Il a déposé les armes hier soir, laissant des millions de fans tristes ce matin. Mais sa musique va rester, en leg de son génie instrumental, de son inventivité toujours renouvelée depuis la fin des années 70 et la création du groupe Van Halen.
Vous je ne sais pas, mais personnellement, cette nouvelle m’a rendu triste aujourd’hui. Une part de mon adolescence s’en est allé avec le décès de ce génial guitariste.
Je vous laisse avec une sélection de titres sur lesquels il a marqué son empreinte.
Aux guitares-héros du (Hard) Rock!
Dès l’apparition du rock dans les années 50, aux Etats-Unis, les guitaristes tels Bill Haley, Carl Perkins, Screamin’Jay Hawkins, Chuck Berry, ont posé les bases du phénomène guitare-héros auprès du jeune public, alors en quête d’idoles à suivre.
Dans la décennie suivante, le festival de Woodstock en 1969, ce phénomène va s’accélerer. Le premier d’entre eux, la première star du genre sera Jimi Hendrix, virtuose et showman exceptionnel, à la carrière hélas bien trop courte. Programmé à l’occasion de ces 4 jours de musique, il fera de l’ombre aux excellents Pete Townsend (The Who), Carlos Santana, Johnny Winter, qui comme lui vont devenir de vraies icônes du rock.
Le mouvement va s’accélérer dès les années 1970 : Keith Richards (Rolling Stones), David Gilmour (Pink Floyd), Richie Blackmore (Deep Purple ; Rainbow), Jimmy Page (Led Zeppelin), Joe Perry (Aerosmith), ou encore Brian May (Queen) vont faire évoluer le rôle du guitariste au sein des groupes, passant de simple exécutant à véritable artisan, par leur technique et virtuosité, de la rénomée du groupe dans lequel ils évoluent. Jusqu’à devenir de véritables stars, à l’égo parfois très poussé, auprès du public, à mesure que les médias (presse écrite, radio, télévision) et la presse spécialisée (les revues « Best », Rock’n’Folk, « Hard Rock Magazine » en France, « Rolling Stone » en Angleterre ») s’emparent du phénomène. revues Best et Rock’n’Folk, dès les 70’s en France, puis Hard rock Magazine au milieu des 80’s, ou la revue anglaise Rolling Stone.
Dans les années 80, l’apparition du genre Hard-rock va ne faire que renforcer et installer définitivement le statut du guitariste. Je n’en citerai que quelques-uns : Michael Schenker (Scorpions, MSG), Dave Murray (Iron Maiden), Angus Young (ACDC), qui a repris le « duck walk » de Chuck Berry, Eddie Van Halen (Van Halen), Gary Moore (Thin Lizzy), Kirk Hammett (Metallica), ou Slash, (Gun’s’n’ Roses). Les groupes s’appuient sur le duo chanteur-guitariste, dédié à faire le show pendant que les partenaires de la section rythmique tiennent solidement la baraque derrière!
Avec les années 90, un nouveau genre de virtuoses va prendre le devant de la scène : ceux qui enregistrent des albums en solo, pouvant démonter l’étendue de leur capacité technique.. je pense à Patrick Rondat, ou Nono (ex guitariste de Trust), mais aussi à Joe Satriani, Steve Vaï (qui fut l’élève de Satriani). Chacun, au gré de leur talent, de leur univers (axé plus sur la mélodie ou sur la rapidité d’exécution selon les cas), utilisant les technologies du son à leur disposition, se fera une place dans le cœur du public toujours avide de ces magiciens de la guitare qui en, en 2017, sont partout dans les festivals et écument les salles du monde entier.
La guitare, instrument emblématique du rock et du Hard-rock, n’a pas fini de révéler des talents qui demain, enflammeront les adorateurs du genre!
Long Live Rock’n’roll! Long Live Hard-rock!
Guillaume.