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Il était une fois… 1978!


L’un des faits marquant  de l’année , tant politiquement que sportivement, sera le déroulement de la coupe du monde de Football en Argentine, alors théâtre d’une dictature sanglante dirigée par le général Videla (également la première dont je regarde certains matches, même tard le soir). Au plan international,  les accords de paix signés à Camp David entre Egypte et Israël, avec les Etats-Unis comme témoin, via la présence du président Jimmy Carter, vaudront à Anouar El Sadate et Menahem Begin le prix Nobel de la Paix cette année-là. En Algérie, 5 entreprises pétrolières françaises sont nationalisées. Au Sénégal, Léopold Sedar Senghor est réélu président pour la 5ème fois. En afrique du Sud, le nouveau premier ministre, Pieter Willem Botha, provoque un évènement en signant la reconnaissance officielle des syndicats de travailleurs noirs. Au Mexique, à Mexico, des ruines de temples aztèques sont retrouvées. En Europe, c’est l’Italie qui retient l’attention. D’abord avec l’enlèvement puis l’assassinat par les Brigades Rouges du leader de la démocratie chrétienne Aldo Moro. En Août, le Pape Paul VI décède, il est remplacé par l’Evèque de Venise, devenu Jean-Paul 1er, qui décèdera 33 jours après. En Octobre, c’est alors l’archevèque de Cracovie, Karol Wojtila, qui lui succèdera, sous le nom de Jean-Paul II. Il règnera jusqu’en 2005, et sera canonisé en 2014. Outre les noms précités, d’autres personnalités, issues des arts et du sport disparaissent : Les chanteurs Claude François et Jacques Brel, le comédien Charles Boyer, le navigateur français Alain Colas, à bord de son immense bateau à 4 mats Manureva (son destin inspirera une chanson à Alain Chamfort : « Manureva« ), pris dans un cyclone lors de la première route du Rhum. En France, en janvier la loi « Informatique et liberté » est adopté par le parlement. En Février, le Parti UDF, est fondé par Jean Lecanuet. Le ministre Roubert Boulin, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet (le mystère demeure toujours 40 ans après sur les circonstances réelles de son décès).

Voilà pour le décor de l’année. Place à l’histoire inventée :

C’était en septembre. Un groupe de musique, nommé les Sultans du Swing, débarqua aux Etats-Unis, à Los Angeles. Bizarrement, malgré leur nom, ils étaient origines de Copacabana, quartier de Rio de Janeiro, célèbre pour sa plage. Le leader du groupe s’appelle Tommy Gun, en hommage à un groupe de rock anglais. Grand gaillard au visage taillé à la serpe, et chanteur à la voix rauque, Tommy avait convaincu ses camarades de le suivre dans ce grand pays, pour retrouver sa meilleure amie, une dénommée Eruption. Il n’avait qu’un vague souvenir de sa dernière adresse, en colocation avec une certaine Roxane, fille de policiers. Roxane et lui s’étaient laissé sur un quai de gare, 10 ans plus tôt. Si Tommy avait eu du mal à accepter cette rupture, Roxane, elle, était parvenue à l’oublier. Le vrai but de Tommy, à travers ses retrouvailles avec Eruption, est donc de renouer le lien avec Roxane. Los Angeles, est une ville multiple, où tout est possible.

Pour lui, les concerts donnés avec son groupe au « Hustler Casino », repère de la pègre locale et de tous les hommes d’affaires en mal de sensations fortes en tous genres, n’étaient qu’un moyen de se distraire, de faire rentrer la money pour alimenter le trajet qui le mènerait pensait-il, à Roxane. « I love America », c’est son leitmotiv. Il se persuade ainsi que cela l’aidera à retrouver la trace de sa bien-aimée, en s’adressant aux gens qu’ils croisent, route faisant. Un soir, après un concert, il s’installe seul au bar du « Hustler Casino », laissant ses acolytes à leurs occupations, certains aux machines à sous, d’autres aux tables de jeux. Lui préfère noyer sa solitude et ses tourments dans les vapeurs d’alcools qui ne manquent pas de se présenter à lui. Le mélange est de rigueur. Lui viennent alors en tête des chansons qu’il chantait avec Roxane, et sur lesquelles ils bougeaient leur corps : « Rivers of Babylon », « Rasputin », « YMCA », « You make me feel », ou encore « Hold the line » et « Da ya think I’m sexy »… parmi tant d’autres. Dans les hauts-parleurs situés juste au-dessus du bar, la voix de Robert Palmer, crooner anglais, résonne d’une chanson qui va bien avec l’ambiance feutrée du lieu.

Cette quête de Roxane, pour Tommy, c’est un peu comme une dernière danse, un combat contre ses démons, disputé désespérément contre sa solitude qui chaque jour qui passe le mène, bien encadré par la possibilité d’excès en tous genres et de consommations de produits maléfiques qui le détruisent, le consument intérieurement, vers une issue fatale. Une course avec le Diable. Dont chacun sait que personne ne la gagne jamais.

Au matin d’une journée qui s’annonce encore une fois très chaude dans cette ville de Californie, la chambre occupée par Tommy résonne d’un silence étrange. La fenêtre est entrouverte, le rideau dansant au gré du vent chaud qui s’engouffre dans la pièce. Soudain, le room-service frappe à la porte, amenant le petit-déjeuner que Tommy avait pris l’habitude de faire monter dans sa chambrée. Mais à l’annonce, aucune réponse.Une, deux fois. Rien, silence. Et pour cause. Tommy dormait, à même le sol, d’un sommeil définitif, provoqué sans doute par l’excès de tous les ingrédients dont il a chargé son corps depuis des années. Son corps a dit stop. Dans un dernier sursaut, puis il a lâché. La voix de Tommy ne résonnera plus sur la scène du « Hustler Casino », et Roxane ne saura jamais qu’il était parti à sa recherche.

Guillaume.

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