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Victor Wainwright, long train Blues… and more.


Sur la pochette de leur dernier album, une locomotive ancienne lancée à pleine vitesse, toute fumée dehors. Cela annonce clairement les choses. Victor Wainwright and The Train ne sont pas là pour plaisanter.
Ce chanteur-pianiste-organiste américain et son groupe nous proposent d’entrée de jeu sur leur nouvel album « Memphis Loud » paru l’an dernier, un blues puissant, cuivré, mâtiné de plein de sources musicales, comme le boogie-woogie, le blues, la soul, et même des sons issus de la Nouvelle-Orléans.

Dès le début donc, c’est un hommage au Mississippi, terre de blues s’il en est et qui vit naitre nombre de grands noms du genre. Ensuite il se souvient de la ville de Memphis. Aretha Franklin ou encore Booker T. Jones, sont nés dans cette ville. Les bluesmen John Lee Hooker, B.B.King; Muddy Waters, Howlin’Wolf sont également nés dans les environs, au sein de ce Mississippi alors frappé, comme les autres états du sud des Etats-Unis, par le ségrégationisme officiel, qui ne sera abrogé qu’en 1968. Ville historique de la musique américaine, et considérée comme le berceau historique du Blues, c’est aussi une ville où se trouve la fameuse Beale Street, qui rassemble nombre de clubs dédiés à cette musique, dont ceux de B.B.King et Buddy Guy. 

Mais Memphis est aussi un berceau du rock puisque Elvis Presley a vu le jour à quelques encablures de cette mythique cité. Sans parler des nombreux studios d’enregistrement qui s’y trouvent, comme les fameux Sun Records, fondés par Sam Phillips dans les années 50, lui qui fut le premier découvreur de Presley lorsque celui-ci fit sa version de « That’s all right Mama ». D’autres grands noms du rock émergeront grâce à Sun Records, je veux parler ici de Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash. Des bluesmen comme James Cotton, B.B.King ont également enregistré des albums sous la direction de Sam Phillips. Memphis voit défiler dans ses studios depuis des décennies tout ce qui compte de stars de la chanson, de la pop, du jazz, de la soul music ( notamment dans les studios Stax et Hi Records, où passeront Booker T. and the MG’s., Otis Redding, Carla Thomas, Isaac Hayes, Al Green. Bref Memphis, vous l’aurez compris, est partie incontournable de l’histoire de la musique américaine des 70 dernières années.

Mais revenons à l’album qui nous occupe. On retrouve l’évocation de cette ville dans le troisième morceau de l’album, morceau qui démarre sur les chapeaux de roues, celui d’un train qui arrive en gare (peut-être un hommage lointain au fameux premier film projeté par les frères Lumières dans un hangar, devant un public incrédule). C’est du blues nerveux, bien servi, sans fioritures. Wainwright possède par ailleurs une voix un peu nasale qui n’est pas sans rappeler parfois celle du célèbre pianiste-chanteur de la Nouvelle-Orléans, Dr. John. La musique développée est gorgée de couleurs, de cuivres, de sueurs, on se sent transporté dans ce sud des Etats-Unis historique, berceau de la musique américaine. Mieux vaut s’attacher au siège, le voyage démarre fort, avec donc l’enchainement « Mississippi »-« Walk the walk »-« Memphis Loud ». Moi qui ne connaissait pas ce musicien et son groupe, je me régale.

Après un départ en fanfare, les gaillards changent de registre. En effet sur « Sing », c’est un esprit fanfare qui prédomine. On se croirait à un carnaval (oui je sais dur à imaginer par les temps qui courent ). Puis vient une ballade, « Disappear », qui permet à Wainwright de nous offrir un autre aspect de sa voix puissante. Ici elle est plus posée. La musique d’abord tranquille, se fait plus présente via les cuivres et le piano, et une section rythmique qui veille au grain. Ensuite c’est un « Green don’t rise » entamée tambours battant qui nous tend les bras. Un blues-rock sans temps morts, mené à l’allure d’une locomotive lancée plein pot, les instruments prenants efficacement leur place dans ce tourbillon bluesy. « Golden rule », qui suit, est un morceau aux sonorités davantage pop, voire soul des années 70, comme un hommage à la Motown et certaines de ses grandes figures. Avec « America », Wainwright dresse un constat amer de son pays, renforcé par les évènements survenus en 2020, les émeutes. Il prêche pour un respect de l’autre, d’où qu’il vienne. « South end of a North bound mule », fleure bon le blues du sud, il me fait penser à des morceaux de Robben Ford, ou de Calvin Russell, deux bluesmen que j’adore et vous recommande si vous ne les connaissez déjà. Le jeu de guitare est ici fin et précis, la voix de Wainwright presque joyeuse et joueuse. Un bon boogie-blues. « My Dog Riley », avant-dernier morceau de l’album, nous ramène à un boogie-blues mélangé à une pincée de fanfare, ca swingue, ça balance, c’est entrainant au possible. Ca Roll’ comme ils disent là-bas. Pour finir, Wainwright nous propose le très beau « Reconcile ». Une chanson en forme de blues plaintif… soutenue par une guitare et des cuivres. Superbe.

Personnellement, une belle découverte que cet artiste à travers cet album.

Alors si vous aimez la musique en forme de cocktail bien secoué, ce disque est pour vos oreilles.

Guillaume.

Elvis a changé l’histoire du Rock.


Dans des chroniques précédentes, plus ou moins récentes, j’ai évoqué les « géniteurs » du Rock’n’roll, au premier rang desquels Little Richard, mais il y eut aussi Eddie Cochran, Chuck Berry et son célèbre duck-walk, Jerry Lee Lewis et son piano, Bill Haley et ses fameuses comètes pour ne citer que les principaux venus des Etats-Unis. Mais un gars, né en 1935 à Tupelo, au Texas, va venir au milieu des années 50, ringardiser et bousculer les codes jusques-là établis par ses prédécesseurs. Son nom? Elvis Aaron Presley. Il était bien logique que j’en vienne à l’évoquer, d’autant que cette année, il aurait fêté ses 85 ans!

Le label Laser Média à eu l’excellent idée de ressortir, sous forme de coffret 3 cd intitulé « Rock Box », 42 titres parmi lesquels beaucoup sont devenus des classiques du Rock :
« See See Rider », « Trying To get you », « Allez shook up », « Love me tender », « Hound Dog », « Polk salad Annie », « Suspicious Minds », « Heartbreak Hotel », « Can’t help falling in love ». C’est vraiment un bel objet pour se rappeler combien cet artiste a marqué de son empreinte l’industrie du disque, la musique,  la société,  pendant 20 ans, de 1956 à 1975.

La mine enjôleuse, le sourire ravageur auprès de la gent féminine, une voix grave et chaude à faire se pâmer les jeunes filles comme les mères de familles, capable de jouer de la guitare, le jeune Presley va être repéré lors d’un radio-crochet, par un manager nommé Parker qui se fait appeler « Colonel », plus par volonté d’impressionner l’interlocuteur, que par un réel passé militaire. En 1954, il est signé sur le label Sun Records de Sam Phillips. Il sera désormais accompagné du guitariste Scotty Moore, du bassiste Billy Black et du batteur DJ Fontana. Le manager, homme d’affaires très avisé, comprend très vite le potentiel de son « poulain » et s’arrange pour le faire tourner dans le pays, mais aussi le faire engager sur des films sans intérêts, où sa seule présence à l’écran générera des recettes, d’autant que Presley y jouera de piètres rôles débouchant la plupart du temps sur des chansons, source de revenus pour l’artiste, mais aussi et surtout pour le producteur. Le premier succès discographique de Presley sera le titre « Heartbreak hotel » numéro 1 des ventes aux Etats-Unis, en 1956.

Dès lors, la « machine » Presley » est en marche. Tournées partout dans le pays, diffusions massives de chacun de ses nouveaux titres à la radio, chaque apparition dans une émission de télé créée une émeute ou presque, et donc le cinéma lui tend les bras. L’avenir s’annonce radieux pour le jeune prodige de Tupelo. Son style moderne, sa présence scénique indéniable, son charisme, vont ringardiser très vite ses prédécesseurs. Chanteur blanc à la voix « noire », premier à user d’un déhanché très suggestif, qui rendra dingue, dès le début, ses fans  féminines.

Mais, tout ce succès va s’arrêter brusquement, lorsque, suite au décès de sa mère à l’âge de 46 ans, et après des classes effectuées aux Etats-Unis, Elvis va partir faire son service militaire en Allemagne en 1958. De retour au pays en 1960, il va très rapidement prendre la route… des studios d’Hollywood, où il va enchaîner rien moins que 27 films jusqu’en 1968. Durant cette période, il enregistre tout de même des chansons qui deviendront des classiques, « Can’t help fallin’ in love »(1961) « Return to sender »(1962).

Mais malgré tout, la décennie des 60’s se termine sur un déclin inexorable tant commercial que cinématographique d’Elvis Presley. L’idée vient alors de négocier un contrat avec NBC, en 1968, pour une émission spéciale en public. Le deal est fait, sur la base de 1, 25 million de dollars. Intitulé « Elvis One Night« , Presley y apparaît vétu de cuir noir sur une scène carrée, accompagné par Scotty Moore, DJ Fontana, Alan Fortas. Il y semble heureux, affûté comme jamais. Le show sera un véritable carton. Il y jouera ainsi une superbe version acoustique du classique blues « That’s all right Mama« , qui l’avait révélé au monde en 1956. Revigoré par ce succès télévisuel, le « King » et son mentor diabolique vont enchaîner enregistrements studios et tournées. Un rythme erreintant.

Mais tout cela aura un prix. Fort. Que le physique de Presley, surmené, va finir par payer. Cher. En 1973, le garçon déjà sous médicaments à forte dose pour diverses pathologies (angoisses, paranoïa, diabète…) va faire une surdose de barbituriques, puis voir ses problèmes de surpoids lui poser de plus en plus de problèmes sans parler compter ceux liés à la mémoire, qui se fait désastreuse lors de ses concerts au cours desquels il en vient à oublier des paroles de plus en plus souvent, obligeant ses musiciens à meubler. Sous contrat avec sa maison de disque, il doit enregistrer des albums régulièrement. et donner des concerts. Car le colonel Parker veille au grain, pardon à l’oseille. Et comme le public, tenu éloigné des problèmes de santé du King, continue de venir en masse, l’oseille afflue en masse. Enorme!. Le physique de Presley, usé et fatigué de tant d’années de voyages, de prises de médicaments, commence à se fissurer de partout. Le mental, fragile lui aussi, malgré son entourage proche bienveillant, rassurant, finit par vaciller. Les enregistrements studios, hier une joie, aujourd’hui sont peine pour ce génie devenu fantôme, un pantin que l’on trimballe comme une belle attraction en vitrine. Il vit désormais reclus dans sa résidence de Graceland, achetée dans les années 60. Ne supporte plus de se déplacer. Du coup, sa maison de disques lui enverra même un studio mobile pour enregistrer en 1976 des sessions, qui finalement ne donneront rien.

Le jour de son décès, d’une crise cardiaque, le 16 août 1977, le King est dans sa résidence de Graceland, à Memphis, capitale du Tennessee, terre du Blues. Il devait partir en tournée. Encore une. Elle n’aura jamais lieu. Elvis Presley est inhumé deux jours plus tard en sa propriété, devant une foule immense. Encore aujourd’hui, de part le monde, des sosies le font survivre, des spectacles musicaux racontent sa vie.

Le petit gars de Tupelo est devenu, pour l’éternité, une légende de la musique, une icône du 20 ème siècle.

Je vous laisse avec une sélection de quelques titres qui ont fait son succès.

Guillaume.

Little Richard, premier de cordée du rock’n’roll.


Souvenez-vous, le 13 mai dernier, nous apprenions le décès de Little Richard, pionner et légende du rock américain, à qui j’avais ici-même consacré un article à cette funeste occasion. Cette fois-ci, c’est autour de la ressorti de 4 premiers albums ressortis par le label Avid Entertainement. L’occasion pour l’auditeur que je suis, de replonger dans une période que je n’ai pas connu, étant né quelques années plus tard (1967). Quatre albums, enregistrés entre 1957, 1958 et 1959.

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Le premier des quatre albums donnés à réentendre est « Here’s Little Richard », que l’on pourrait traduire par « Voici (qui est) Little Richard ». Il démarre par le tube qui a lancé la carrière de Little Richard, « Tutti Frutti« . Sur ce disque on retrouve aussi des titres qui ont fait la célébrité du musicien, à savoir « Slippin » and slidin’ « , « Long tall Sally« repris et adapté par de nombreux artistes du rock, sur le second les tubes « Good golly Miss Molly« , ou le célébrissime « Lucille« .

A cette période bénie, c’est à dire les 50’s et les 60’s, les artistes, outre atlantique comme en Angleterre ou en France, soutenus par les labels, les radios du coin et des producteurs-dénicheurs de talents passionnés, loin des comptables qui envahissent aujourd’hui les multinationales de la musique, pouvaient donc enregistrer des albums à la chaine, de manière très rapprochée, manière de garder intact l’attrait du public suscité lors de l’album précédent.
C’est ainsi que démarra la folle histoire de Little Richard, comme après lui celle d’Elvis Presley,(ce dernier vite surnommé le « King », cornaqué par un producteur, le célèbre « colonel » Parker, qui n’avait d’ailleurs de colonel que le nom, car aucune légitimité militaire à se faire nommer ainsi si ce n’est pour impressionner l’interlocuteur).
En Europe, les carrières des Beatles, des Rolling Stones, du British Blues Boom bénéficieront aussi de ce mode de promotion et de production. Ca parait si loin.

Mais revenons à Little Richard. Et à ces quatre albums. Comme je le disais plus haut, ils ont été enregistré entre 1957 et 1959. L’artiste se montre prolixe, inventif, écrivant donc des titres qui vont rentrer au panthéon du rock, mais ça bien sûr, il l’ignore à l’heure de les écrire. Même de les jouer en live. Le garçon est virevoltant, énergique, sur scène il ne tient pas en place…. et fait le show en mettant ses jambes sur le clavier, en jouant debout, en chantant fort de sa voix puissante. Sur ces 4 albums, pêle-mêle, on trouve donc des classiques mais aussi des ballades, des titres certes plaisants mais qui ne renversent pas la table. Pourtant tout cela ramène à l’époque où nos parents étaient pour la plupart adolescents boutonneux et commençant à nourrir un sentiment de révolte. Les jupes des filles se raccourcissaient, les garons sortaient à peine des tenues étriquées costumes-cravates pour petit à petit se lâcher vers le jean et le cuir qui sera l’emblème de la génération de 68.

Sur ces 4 disques, qui jalonnent donc son début de carrière américaine, c’est aussi un voyage dans l’univers de la soul, du gospel. Comme nombre des des congénères afro-américains il vient de là. C’est d’ailleurs vers les églises qu’il est retourné, une fois qu’il a vu sa popularité décliner. Redonner ce qu’il avait reçu, partagé sa passion de la musique, du chant.

Il était une fois… 1977!


J’ai 10 ans (tiens c’est le titre d’une chanson ça non?) cette année-là.

Dans le domaine des arts, c’est un cru marqué par le décès de la première grande star du rock américain, le chanteur Elvis Presley, à seulement 42 ans. Henri-Georges Clouzot (70), Jacques Prévert (77), Maria Callas (54), ainsi que Charlie Chaplin (88 ) et René Goscinny (51), père de « Astérix », figurent au nombre des célébrités qui nous quittent. Au Festival de Cannes, c’est le comédien Michel Galabru qui reçoit un prix pour son rôle dans « Le Juge et l’Assassin » de Bertrand Tavernier. A Paris, le centre national d’arts et de culture Georges-Pompidou est inauguré en janvier. En mars, Jacques Chirac est élu maire de Paris. En littérature, Didier Decoin obtient le prix Goncourt pour son roman  » John l’enfer ». C’est aussi l’arrivée sur les écrans d’une saga interstellaire, signée Georges Lucas, dont la musique deviendra un « tube », composée par le génial John Williams : « Star Wars : Un nouvel espoir », premier épisode d’une trilogie qui comprendra « L’empire contre-attaque » et « Le retour du Jedi ». La suite de cette saga s’étalera sur 40 ans. Le dernier épisode en date étant « Les derniers Jedi » sorti en 2017. Sans oublier le film musical « Saturday Night Fever » avec John Travolta, sur fond de musique disco. En sport, plusieurs évènements sont à retenir :
C’est l’année du fameux match Liverpool-Saint-Etienne, dans l’antre de Anfield Road. La France découvre ce soir-là un joueur qui va éclabousser la rencontre de son talent : Kevin Keegan.Les victoires en finales des simples dames et messieurs de Françoise Durr et Guillermo Vilas à Roland-Garros. Le grand chelem du XV de France, avec les 15 mêmes joueurs (unique!), dans le tournoi des Nations. Le match nul (2-2) historique de l’équipe de France de football face à Brésil dans le mythique stade du Maracana de Rio. Dans la foulée de cet exploit, elle se qualifiera pour le Mundial’78 en Argentine, alors en pleine dictature militaire. Les 70 ans de la création de la célèbre écurie de formule 1 italienne Ferrari par Enzo Ferrari. Toujours en formule 1, une révolution technique arrive lors du grand prix de Silverstone, avec la première apparition des voitures Renault à moteur turbo. En cyclisme, Francesco Moser est champion du monde. En ski, le suédois Ingemar Stenmark remporte le classement général de la coupe du monde.

Place à l’histoire inventée.

L’ Angleterre, Solsburry Hill, au sud de Bath. Cette colline, qui fut théâtre jadis, dit la légende, de phénomènes mystiques mais surtout d’une bataille entre anglo-saxons et bretons, est devenu un lieu de pelerinage pour la petite Marie, 20 ans tout juste. Chaque année depuis 3 ans, au printemps, elle prend son billet d’Eurostar pour franchir la manche et se rendre à cet endroit découvert par hasard l’année précédente avec son amie Betty, de 2 ans son aînée, rencontrée lors d’un séjour linguistique précédent, surnommée « Black Betty » en raison de son goût prononcé pour les vêtements noirs. Celle-ci l’accueille chaque fois dans son appartement. Ensemble elles y refont le monde, avant d’aller rejoindre la fameuse colline. Mais cette fois-ci, Marie a le coeur coupé en 2. Elle a délaissé son petit ami pour des vacances en solitaire, et rejoindre Betty. Choix cornélien, qui la tourmente. Le jour de leur départ, Marie et Betty sont assaillies par un déluge humide, aussi décident-elles alors de se mettre à chanter, sous cette pluie battante balayée par un vent froid comme si de la glace cinglait l’air. Arrivées à destination, en haut de colline de Solsburry après un périple qui les a vu prendre le car puis marcher pendant 2 heures, elles se posent au sommet. Contemplant le paysage, savourant le silence qui y règne, observant la nature sauvage. Elles passent la journée à discuter, rire, se confier l’une à l’autre, sur leurs aspirations de vies futures.

Avant que la nuit ne les enveloppe, elles redescendent vers la vallée, et décident de se rendre à Dublin. Un long trajet les attend. Train, bateau. Le lendemain matin, harassées de fatigue mais heureuses, elles dégustent un breakfast dans un pub local. L’ambiance du lieu, chaleureuse, les réconforte. Mais la vue d’un public uniquement masculin fait s’interroger Marie : « Où sont les femmes? ». Betty rigole, et lui indique qu’à cette heure matinale, seuls les hommes fréquentent les pubs. Marie, loin de chez elle, même si elle adore son amie, ressent de la nostalgie, réalisant en cet instant, qu’elle a oublié de vivre selon son instinct, ses envies profondes. Désormais, rien ne sera plus pareil. Betty lui dit alors « Stay just the way you are »…. »Stay alive… follow your dreams…. go your own way ». Le petit déjeuner avalé, elles partent bras dessus-dessous visiter Dublin. Hier pauvre, cette ville est devenue une cité riche presque à l’égal de Londres. Un choc pour les 2 jeunes amies. « et si on allait vers le nord, à Belfast? », propose Marie à Betty. Cette dernière, étonnée un instant, fit oui de la tête. Direction l’Irlande du Nord. Belfast est tout l’inverse de Dublin.

Capitale de l’Irlande du nord, cité marquée par le passé conflictuel avec l’Angleterre, puis les relations tendues voire haineuses entre catholiques et protestants. Une cité ouvrière. Le lin, le tabac et les chantiers navals constituent les principales industries locales. C’est d’ailleurs dans ces chantiers navals que fut construit le majestueux et funeste « Titanic ». Là bas, les gens ont la mémoire de ceux qui sont morts pour la cause de l’indépendance, comme Bobby Sands, nationaliste irlandais, député de la chambre des Communes du Royaume-Uni, décédé à 27 ans seulement. Un monument leur est dédié : « To the heroes of our city, of our country ». Elles restèrent 2 jours dans cette ville chargée d’histoire, de mémoire et de tristesse. Déambulant dans les rues, Betty fredonne « sweet talkin woman » et « more than a woman  » aux oreilles de Marie.

Au bout de ces deux jours, Betty et Marie repartent vers l’Angleterre, vers Bath. Ravies de ce périple dont elles gardent de jolis souvenirs, elles passent une dernière soirée ensemble. Derniers rires, ultimes confidences et effusions amicales, une dernière séance devant  « Annie Hall » film de Woody Allen, dans un mélange de bières et cigarettes. Demain matin, Marie reprend le chemin vers la France, Paris, le métro « c’est trop » … soupire-t-elle, désappointée. Une ultime embrassade, puis en choeur elles se disent « Vivement l’année prochaine ».

Oui.. « Vivement 1978! »

 

Guillaume.

 

 

 

Quand le rock donne de la Voix !!


Le rock, apparu dans les années 50, a depuis, vu arriver, débuter des chanteurs qui ont marqué le genre de leur empreinte vocale.

Si Elvis Presley a tout révolutionné au milieu des 50-60,  par son attitude scénique, mais également par sa voix grave, les décennies suivantes (70’s-80’s-90’s) ont également vu apparaître des vocalistes de talents, à forte personnalité, qui vont influer sur l’univers musical, visuel, sonore, de leurs groupes : Je pense ici à Peter Gabriel (Genesis), Fish (Marillion), Mick Jagger (Rolling Stones), Rogers Waters (Pink Floyd), Mark Knopfler (Dire Straits), Klaus Meine (Scorpions), Freddie Mercury (Queen), Ozzy Osbourne (Black Sabbath). D’autres comme David Bowie, Elton John, ont fait chemin en solo. Chacun d’eux possède un timbre immédiatement reconnaissable, une signature vocale.

Au départ, les chanteurs n’étaient pas autant mis en avant (sauf exceptions) qu’ils le furent dans les décennies suivantes, puisque considérés avant tout comme membre à part entière d’un groupe. Au tournant des années 70, tendance qui s’affirme dans les années 80,  les chanteurs deviennent de vrais leaders de groupe, des leaders de scène à égalité avec les guitaristes.

Certains devenus trop à l’étroit au sein de leur formation originelle, prendront le chemin d’une carrière solo tels Phil Collins, Fish, Peter Gabriel, Mark Knopfler, George Michael, Ozzy Osbourne, Robert Plant ou Roger Waters.

Que vous aimiez le rock planant, le hard anglo-saxon, la pop anglaise, ces chanteurs vous replongeront sans doute avec délice dans de jolis souvenirs !

Guillaume.

4 garçons… à la BBC


En 1962, 4 garçons dans le vent, venus de Liverpool, vont révolutionner le rock de l’époque, et générer l’hystérie des foules, tant en Angleterre que partout ailleurs dans le monde : Les Beatles.  De 1963 à 1965, ils enregistrent de nombreuses chansons (reprises de standards américains des années 60, ainsi que quelques chansons de leur répertoire, qui pour certaines, resteront inédites), dans les studios de la BBC. Longtemps restés inconnus, ces traces musicales sont enfin publiées en 1994, dans 2 coffrets successifs (accompagnés de livrets avec photos inédites, d’anecdotes)  « Live at The BBC » & « Live at the BBC, volume 2« .

J’ai pris un grand plaisir à les écouter, tant leur style est particulier, inimitable, même quand ils reprennent des standards tels que « I got a woman » de Ray Charles, ou « Too much monkey Business » et « Carol » de Chuck Berry. La reprise de « That’s all right mama » immortalisée par le « King » Elvis Presley, est ici de très belle facture.

Oui, avant de se lancer dans un pop music avant-gardiste et de qualité, les 4 de Liverpool ont repris des standards de rock, avec maestria et sans en traduire l’esprit. Outre ces reprises, il est possible d’entendre des morceaux tels « Can’t buy me love », « A hard day’s night », « I feel fine » ou « Love me do », « And I love her », « Please please me », le tout avec le grain sonore de l’époque.

Une remontée dans le temps, une cure de jouvence, un vraiment moment de plaisir. 2 coffrets, 4 cd, 130 chansons à déguster sans modération!

Guillaume.

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