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Leone-Morricone, initiateurs du nouveau western.

Nouvelle rubrique pour vous sur ce blog : la relation entre un réalisateur de films et un compositeur de musiques de films. Nous commençons par un duo mythique : Sergio Leone-Ennio Morricone.
Tout d’abord, je dois rendre à César, c’est à dire en l’occurrence à mon père, d’avoir découvert, alors que j’étais jeune et fasciné par les westerns américains, incarnés par les acteurs comme John Wayne, James Stewart, ou encore Burt Lancaster, et des réalisateurs comme John Ford, John Sturges, oui d’avoir pu découvrir le nouveau western, à la sauce italienne, avec des films comme « Le bon, La brute, Le truand » (Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Élie Wallach), et les deux autres films de cette trilogie, « Pour une une poignée de dollars »(Clint Eastwood, Gian Maria Volonte), « Et pour quelques dollars de plus » (Clint Eastwood, Lee Van Cleef. Gian Maria Volonte, Klaus Kinski).
Cette trilogie, tournée principalement en Espagne, met en scène des personnages qui manient tour à tour cynisme, malice, humour. Dans un autre registre, qui marque la rencontre entre un jeune cowboy et une légende de l’Ouest, il y a « Mon nom est Personne » (Henry Fonda, Terence Hill). Cela m’a donc permis de découvrir un réalisateur, Sergio Leone, ainsi qu’un compositeur de musiques de films, Ennio Morricone. C’était au temps béni du magnétoscope et des cassettes VHS, sur lesquelles il était possible d’enregistrer des émissions, concerts, ou donc des films. Une époque que les moins de 30 ne peuvent pas avoir connu.
Jusqu’à cette découverte, ces films, ces noms m’étaient totalement étrangers. Avoir un père cinéphile a eu du bon. Parmi les nombreux westerns « spaghetti » (ainsi nommé car ils seraient tourné aux studios de Cinecitta, mais également en Espagne, ou donc réalisé par des italiens). Il en est un qui a marqué mon esprit : « il était une fois dans l’Ouest ». Son rythme lent, ses gros plans appuyés sur les personnages (Henry Fonda, Claudia Cardinale, Jason Robbards, Charles Bronson), les silences volontaires, les gros plans sur les personnages, voire même les plans serrés sur leurs yeux, ses longs plans séquences, le tout magistralement mis en musique par Ennio Morricone, ont fait de ce film, à mes jeunes yeux, un film culte, que je prends toujours autant de plaisir à voir plus de 30 ans après.
Mais ce binôme italien, loin de se cantonner au seul genre du western qu’il à donc grandement révolutionné par le style de narration, le jeu des acteurs, l’aspect minimaliste parfois des dialogues, et surtout par la place accordée à la musique, un peu à l’image du travail de Léonard Bernstein en 1962 sur le mythique « West Side Story », histoire elle-même inspirée de Roméo et Juliette.
En effet, après avoir travaillé ensemble sur « Il était une fois dans l’Ouest » (1968), puis sur « Il était une fois la Révolution » (1971, avec James Coburn), ils boucleront cette autre trilogie par « Il était une fois l’Amérique » (1984, avec Robert de Niro, James Woods, Elizabeth Mac Govern).
Sergio Leone, avant de se lancer dans le western, s’était frotté au genre Péplum. Naîtront ainsi « Le colosse de Rhodes » (1961, avec Rory Calloun, Georges Marshall), « Romulus et Rémus », sur lequel il n’est que scénariste (1962, avec Steve Reeves), puis dans la foulée « Sodome et Gomorrhe », qu’il co-réalisera avec Robert Aldrich. L’acteur Stewart Granger sera la vedette du film.
Pendant plus de 30 ans, ces deux artistes, devenus par leur travail respectif des références dans leur domaine, ont régalé le public, par la qualité de leur collaboration.
Sergio Leone, mort en 1989, laisse derrière lui une oeuvre considérable, un nombre incroyable de films devenus cultes qui sont pour certains étudiés dans les écoles de cinéma du monde entier.
Ennio Morricone, 90 ans, continue infatigablement de donner des récitals un peu partout également.
En 2007, il sera également honoré par un oscar d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre et sa contribution artistique, musicale, au monde du cinéma.
Neuf ans plus tard, il recevra un Oscar pour le film « Huit Salopards » (2016). Ennio Morricone a également composé les musiques de films comme « Le clan des Siciliens »(1969, avec Jean Gabin, Alain Delon et Lino Ventura), « Sacco & Vanzetti »(1971), »Le Professionnel » (1982, avec Jean-Paul Belmondo, Robert Hossein, Michel Beaune) « Mission » (1987, avec Jeremy Irons et Robert de Niro), « Les Incorruptibles » (1988, avec Sean Connery, Andy Garcia, Kevin Costner), « Cinema Paradiso » (1991, avec Philippe Noiret) et beaucoup d’autres, comme Pier Paolo Pasolini « les petits et les grands oiseaux »), Roman Polanski (« Frantic », avec Harrison Ford et Emmanuelle Seigner, 1987) Brian de Palma (« Mission », avec Robert de Niro et Jeremy Irons, 1987), Quentin Tarantino (« Django Unchanined », avec Christopher Waltz, Brad Pitt, 2013), Henri Verneuil (« Le clan des Siciliens », 1969; « I comme Icare », avec Yves Montand,1979). Vous le voyez, ce compositeur et chef d’orchestre a travaillé avec les plus grands cinéastes, depuis plus de 50 ans.
Si vous n’avez vu aucun des films cités ci-dessus, de Sergio Leone ou donc les autres, alors foncez, vous vous régalerez, tant du point de vue des films que des musiques.
Guillaume.
Ennio Morricone, chef d’œuvres musicales sur grand écran
Tout récemment et enfin oscarisé (à sa 6ème nomination !!… Il était temps !!! ) pour sa musique du film « Les 8 salopards » de Quentin Tarantino, Ennio Morricone, 87 ans, est un immense compositeur de musiques de films, l’un des derniers géants du genre, avec John Williams, ou comme le fut Maurice Jarre. Il avait déjà reçu, à titre honorifique, un oscar pour l’ensemble de sa carrière, en 2007!
Personnellement, je l’ai découvert lorsque j’ai vu pour la première fois le film de Sergio Leone « Il était une fois dans l’Ouest« . Véritable fresque (certaines images sont comparables à des tableaux), western grand spectacle, décors naturels, personnages souvent filmés en gros plans… La musique orchestrale se veut lyrique, mélodieuse, qui décrit aussi bien les personnages que les situations filmées. Sa patte musicale, son style lyrique et innovant (il intègre des chœurs, de l’harmonica, des guitares électriques… ) va marquer, influencer très durablement le cinéma et les nouvelles générations de compositeurs de musiques de films.
« Le bon, la brute et le truand » (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Eli Wallach), « Pour une poignée de dollars« (avec Clint Eastwood), « Les Incorruptibles » (avec Sean Connery, Robert de Niro, Kevin Costner), « Le Professionnel« (avec Jean-Paul Belmondo), « I comme Icare » (avec Yves Montand), « Wolf » (avec Jack Nicholson), « Bugsy » (avec Warren Beatty, Harvey Keitel), « Sacco et Vanzetti« , et j’en passe forcément, sont des films qui portent la patte musicale de ce génie de la musique de films. Il n’est qu’à écouter les musiques réalisées pour le film « Mission » (Robert De Niro-Jeremy Irons) de Roland Joffé ou « Cinema Paradiso » (avec Philippe Noiret) de Giuseppe Tornatore, ou « Vattel » (avec Gérard Depardieu) pour se rendre compte du talent, de la palette, du style Morricone. Sergio Leone, Brian de Palma, Barry Levinson, Georges Lautner, Henri Verneuil, Jean-Jacques Annaud, Wolfgang Petersen comptent parmi les grands réalisateurs avec qui Ennio Morricone a travaillé! Sacré générique!
Compositeur au talent unanimement reconnu par le public, Ennio Morricone est un géant de la musique, dont les mélodies et compositions auront marqué de son empreinte le cinéma du 20ème siècle, traversant plusieurs générations.
Guillaume.