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Années 60, berceau du psychédélisme.


Musicalement, les années 60 aux Etats-Unis sont un terreau de naissances de différents courants musicaux : le rock’n’roll (Elvis Presley, Little Richard, Chuck Berry…), les prémices de la pop-music importée d’Angleterre (Beatles, Rolling Stones), le free jazz (John Coltrane, Miles Davis, Thelonious Monk…), et donc à l’occasion du festival de Woodstock (1969), déjà évoqué sur ce blog, une forme de contre-culture sociale, musicale, artistique, qui, fortement « aidé » par la consommation de substances hallucinogènes, va donner naissance au courant appelé le psychédélisme.

Né outre-atlantique,en 1965 à San Francisco, ce phénomène socio-culturel va débarquer en Europe dans la foulée. Principalement présent dans le milieu artistique, le psychédélisme est le résultat de l’influence de psychotropes sur l’activité neurologique, qui dans un cadre de créativité « permet » à l’artiste de concevoir son oeuvre avec une vision très particulière, très décalée.

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Psychédélique est un terme qui est apparu quelques années plus tôt, en 1956, lors d’un échange épistolaire entre un médecin, Humphry Osmond, qui fera des recherches sur les effets de produits psychédéliques en matière médicale et un écrivain-philosophe, Aldous Huxley. Allen Ginsberg, poète, écrivain, fondateur du courant « Beat generation » dans les années 50, pronnera la consommation de ces produits telles que les plus connues à l’époque : le LSD (Les Beatles ont chanté une chanson au titre très évocateur : « Lucy in the Sky with Diamonds« ), la mescaline, l’ecstasy. Ces substances, très puissantes, mettent leurs consommateurs-trices, principalement des hippies, dans un état second, avec des hallucinations, parfois dans un état de transe. Ces produits ont été très utilisés par de nombreux artistes ou groupes : Grateful Dead, Jefferson Airplane, Tame Impala, Love, Quicksilver Messenger, Iron Butterfly, Les Beatles, Les Doors, Les Rolling Stones, puis au début des années 70, par des groupes comme Pink Floyd, Led Zeppelin, Genesis, Yes, Barclay James Harvest. D’autres substances, comme la marijuana, étaient aussi très en vogue à l’époque, mettant leurs consommateurs-trices dans un état très spécial. Ils-elles planaient littéralement. Le résultat donnait le plus souvent des créations musicales très longues, prêtant à la rêverie, au laisser-aller.
En 1965, devant les ravages causés par sa consommation, c’est surtout le LSD qui est visé par des mesures d’interdiction, d’abord aux Etats-Unis puis en Angleterre en 1966.

D’après les historiens du rock, c’est en 1967, lors du Summer of Love que seraient nées les prémices du courant New Age, qui déboucheront plus tard sur des courants de pensées liés au Bouddhisme, au Taoïsme (qui permettra notamment la popularisation du symbole regroupant le ying et le yang), à l’Hindouisme.

En 1968, un film d’animation, « Yellow Submarine », avec les personnages des 4 Beatles, démontre parfaitement l’univers psychédélique, tout comme plus tard, le film « Easy Rider »(1969) et la comédie musicale « Hair » (1979), qui décrivent le mouvement hippie et la volonté de celui-ci de ne pas se soumettre aux injonctions de corps constitués comme l’armée ou d’être en opposition franche avec la partie réactionnaire de la population américaine.

Mais si la musique fut un vecteur essentiel du courant psychédélique ( vêtements, pochettes de disques, tenues de scène…), et de la sociologie hippie, les arts tels que la peinture, le dessin, le prêt à porter, et même la décoration intérieure furent influencés par ce mouvement, fait de couleurs, laissant place à une création sans limites,  aux formes parfois extravagantes, n’y ont pas échappé.

Alors que l’on pensait ce courant installé pour un long moment, aux États-Unis comme en Europe, il a été vite bousculé par une vague issue du vieux continent, qui a vu la naissance du Hard-rock avec deux fers de lance venus d’Angleterre : Deep Purple et Led Zeppelin. Finie la musique planante, les tenues colorées, extravagantes, la cool attitude. Place au gros son, aux tenues à clous,  aux guitares saturées et aux vocalises puissantes. Mais ceci est une autre histoire.

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Si vous voulez bien comprendre ce phénomène, cette culture qui, l’espace de quelques années, à envahie les Etats-Unis et l’Europe, je vous conseille la lecture du livre de Philippe Thieyre , publié aux éditions Babelio .en 2007 (voir image ci dessous).

Pour retourner à cette belle époque de la musiue rock, je vous ai concocté uen playlist riche et variée, qui j’en suis sûr, saura contenter la curiosité de toutes et tous.

Guillaume.

Hubert Dupont, mélangeur d’univers


VOXXL_imageDepuis très longtemps déjà Hubert Dupont, contrebassiste, aime à mélanger les univers sonores, rythmiques. Son parcours musical, les formes musicales utilisées, (trio, fanfare, quartet, quintette)  montrent l’éclectisme chevillé au corps de ce contrebassiste.

http://www.hubertdupont.com/

Son nouveau projet musical « Vox XL« , enregistré en 2014 et présenté le 6 février dernier à Musiques au Comptoir, en est la nouvelle preuve.

Soir de grand froid, je décidais d’aller écouter Hubert Dupont et ses complices, à Musiques au Comptoir. Bien m’en pris puisque ce sextet proposa au public présent une promenade toute en subtilité et talent, allant des Etats-Unis à l’Afrique, en passant par le Moyen-Orient, sans oublier l’Europe évidemment !

Venus d’horizons divers, sous la direction discrète mais efficace d’Hubert Dupont,  ses complices mélangèrent avec bonheur le spoken-word de l’américain Mike Ladd, au rap en langue wolof du sénégalais Ibrahima Diassé, en passant par les mélopées moyen-orientales de la flûtiste traversière Naissam Jalal, le tout donnant un jazz-fusion très inventif, aérien, subtil, qui fait voyager l’auditeur.

Les joutes verbales entre Ibrahima Diassé et Mike Ladd, ce dialogue Nord-Sud, sur fonds de musique jazz métissé très élaboré, étaient un régal. Joie de jouer, de partager, d’être là, simplement!

Ce soir-là, le public présent a passé un beau moment, plein de chaleur humaine, de partage. Un voyage interculturel et riche de sonorités diverses. Ce langage universel qu’est la musique a pris tout son sens ce soir-là. 90 minutes d’un bonheur partagé, sentiment précieux par les temps qui courent.

« Vox XL » est un objet musical identifié, à découvrir en urgence, à savourer sans modération.

Guillaume.

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