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Claude Brasseur, le 4eme Éléphant au Paradis.


  • Brasseur. Ce nom résonne et sonne comme théâtre, cinéma, série télé. En effet la famille Brasseur est impliquée dans le théâtre depuis .. 1820. L’arrière grand-père de Claude Brasseur, Albert Brasseur était un acteur et chanteur d’opérette et son frère Jules, acteur comique réputé à l’époque, deviendra directeur de troupe puis fondra le théâtre des Nouveautés. Le grand-père, Georges-Albert Lespinasse (1879-1906), épousera l’actrice Germaine Neilly Brasseur. Ensuite, viendra donc Pierre Brasseur, né Pierre-Albert Lespinasse, acteur illustre au temps de Guitry, Gabin, Jouvet, Blier père, a marqué de sa stature le monde des arts. Enfin, Claude (1936-2020), qui vient de décéder à 84 ans, à deux jours de Noël, laissera aussi une belle page dans l’histoire du cinéma et du théâtre français a transmis le flambeau à son fils Alexandre, né en 1971. La tradition familiale se perpétue.

De son père, Claude Brasseur a hérité le goût de la comédie, du jeu, et une voix grave, un brin cassée, reconnaissable les yeux fermés. De sa mère, Odette Joyeux (1914-2000), ce sens inné d’aller vers les autres, d’être disponible envers celles et ceux qui l’entourent, quelles que soient les circonstances.

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Moi je l’ai découvert dans la série policière « Vidocq », où il incarnait un ex t reconverti en flic, au début du 19ème siècle. Par la suite j’ai eu l’occasion de mieux apprécier cet acteur dans la comédie générationnelle « La boum »(1980), dans lequel il incarne, aux côtés de Brigitte Fossey, un mari dentiste volage et surtout un père qui ne voit pas grandir sa fille adolescente, incarnée par la débutante à l’écran Sophie Marceau. Le film sera un carton. La suite également. Brasseur excelle dans la comédie, genre qu’il a souvent servi avec bonheur (« un éléphant ça trompe énormément », « Nous irons tous au Paradis « , « Le grand escogriffe », « La gitane », avec Valérie Kaprisky », « Descente aux enfers », où il retrouve Sophie Marceau, « Camping », « Camping 2 », « Camping 3 »).

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Il a également tourné dans des films plus sérieux, comme « La Banquière », aux côté de Romy Schneider, des polars ou films policiers tels « la guerre des polices » (1979) qui lui vaudra un césar du meilleur acteur, « La crime », « Les loups entre eux », « L’union sacrée ». Il a côtoyé les plus grands noms du cinéma, de Claude Sautet à Jean-Luc Godard, d’Alexandre Arcady à Bertrand Blier, de Marcel Carné à Georges Franju, de Roger Vadim à Costa Gavras. et côté acteurs-actrices de Romy Schneider à Sophie Marceau en passant par Alain Delon, Jean Rochefort, Victor Lanoux, Marthe Villalonga, Claude Rich Mireille Darc, Roger Hanin, Jean-Louis Trintignant, Jean-Claude Brialy, Gabrielle Lazure, Martin Lamotte, Clémentine Célarié, Stéphane Audran. Bref du très lourd!

Mais Brasseur est un touche à tout. Il explore les rôles dans des films d’époque, comme « Guy de Maupassant » en 1982, puis « Dandin » sous la direction de Roger Planchon en 1988. Il y fait merveille. Ce dernier rôle, il le reprend au théâtre avec le même succès. Le théâtre justement, domaine où il excellé.

Il a en effet joué du Molière (« Tartuffe ou l’imposteur »; « Dandin ou le mari confondu »), du Giono (« La calèche »), du Pagnol (« Judas »), du Racine (« Britannicus »), en étant mis en scène par des noms tels que Roger Plancton, Jean-Pierre Miquel, Jean-Laurent Cochet, Jean-Claude Brisville ou encore Francis Veber dans son adaptation au théâtre du fameux « Dîner de cons », qui fit un carton au cinéma avec le trio Villeret-Huster – Lhermitte.

Claude Brasseur, dont la carrière débuta en 1955 au théâtre et l’année suivante au cinéma, aura marqué de son empreinte, pendant plus de 6o ans, nos vies en laissant derrière lui dès rôles inoubliables, une voix chaleureuse, rieuse, pleine de bonne humeur, mais aussi capable de sacrés coups de gueule. Il connaitra la reconnaissance de la profession à deux reprises, en 1977 d’abord, en obtenant le césar du meilleur second rôle pour sa prestation dans le film de Yves Robert « Un éléphant ça trompe énormément », puis en 1980, le césar du meilleur acteur pour son rôle dans « La guerre des polices » de Robin Davis.

Merci pour tout Monsieur Brasseur. Vos trois compères, Jean, Guy, Victor, vont vous accueillir Là-Haut avec le sourire. Et Dabadie et Yves Robert réécriront d’autres histoires pour vous. Ensemble, vous referez le monde… et nul doute que vous rirez beaucoup… démasqués.

Guillaume.

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