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She puts a spell on me
Depuis quelque temps, je voulais regarder le film dédié à Nina Simone qui a défrayé la chronique, suite au choix de l’actrice pour incarner la prêtresse de la Soul et du jazz. Cette actrice, c’est Zoe Saldana, Neytiri dans Avatar et si les critiques ont principalement portés sur sa « légitimité » à incarner une telle figure de l’activisme Afro-Américain, pour ma part c’est sa performance d’actrice que j’ai trouvé moyenne. Le film traite des dernières années sombres de la vie de la chanteuse : Alcoolisme, cancer du sein etc… Bref, pas les meilleurs moments, mais ça fait partie du personnage aussi.
Si le film n’est pas une réussite en soi, il donne quand même l’opportunité de découvrir ou redécouvrir le répertoire de l’une des plus belles voix du siècle dernier. C’est ce qui m’a donné envie de faire ce petit billet. Difficile de choisir quels morceaux mettre en avant, tant la discographie de Nina Simone est vaste (une cinquantaine d’albums) mais parmi les plusieurs documents disponibles à la médiathèque, vous pourrez retrouver quelques perles, telles que « Feeling good » « I put a spell on you » ou encore sa version de « Ne me quitte pas ». Je vous conseille vivement le DVD du Live au festival de Montreux qui est tout simplement magistral. En attendant voilà quelques mises en bouche…
Laurent
Get on up !… ou Quand James Brown révolutionne la Soul !
« Get on up! » (Debout!!) ! L’expression est de celui qui fut surnommé « The Godfather of Soul », Mister JB himself, James Brown, chanteur, producteur, danseur, également ardent défenseur de la communauté noire aux côtés de Martin Luther King, Jessie Jackson. Sa chanson « Say it Loud-I’m black and I’m proud »(1968) en est le témoignange.
Durant ses 60 ans de carrière, commencée comme chanteur de gospel dans les églises de Georgie, puis au sein du groupe « The Famous Flames« , qui lui permit de se faire remarqué par son sens inné du show et ses talents de chanteur-danseur, avant de devenir le patron de son propre orchestre (The JB’s), James Brown a marqué de façon indélébile la musique du 20ème siècle, et participé à l’émancipation de la communauté noire américaine, jeté les bases de ce que sera désormais la musique Funk-Soul.
Personnage autoritaire, excessif, rebelle, insoumis, colérique, charismatique, charmeur invétéré, chanteur incroyable à la voix rauque, danseur et showman infatigable (ses shows pouvaient durer plus de 3h!), figure emblématique et porte voix de la communauté noire américaine, James Brown était tout cela.
Il connut le succès dès les années 50, avec des ballades comme « Please, Please, Please », puis surtout dans les années 60 avec « Papa’s got a brand new bag », « I got you-I feel good », « It’s a man’s mans’man’s word ». C’ est lui qui jeta les bases fondamentales de la musique Funk, par le biais de son groupe et sa section cuivre historique (Maceo Parker, Fred Wesley).
Au tournant des années 70’s, il lâche ses racines blues et gospel pour une musique funk-soul enfiévrée, très rythmée, qui lui donne l’occasion de prouesses vocales et dansantes qui fascinent son auditoire, notamment la gente féminine. Dans son sillage, d’autres noms vont émerger tels, Stevie Wonder, Marvin Gaye, Otis Redding, George Clinton, Sly and The Family Stone, Parliament.
Le film « Get on Up! » sorti en début d’année 2015, biographie filmée de ce géant disparu en 2006, montre l’ascension sociale, musicale, l’évolution du personnage, la face brillante (le showman, le chanteur-danseur, le citoyen engagé) comme celle plus sombre (l’homme tourmenté, colérique, brutal, autoritaire, tant auprès de ses conquêtes féminines que de ses musiciens), de James Brown, ici magistralement incarné à l’écran par le comédien Chadwick Boseman, dont les performances vocales et scéniques sont saisissantes, à l’égal de la prestation de Jamie Foxx dans « Ray » (2004), autre film dédié à une légende de la musique noire américaine, Ray Charles.
Ne ratez pas ce film, et redécouvrez celui qui a ouvert la voie du Funk, de la Soul music moderne, et influencé nombre d’artistes après lui, jusqu’à aujourd’hui.
Guillaume.