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Nathaniel Rateliff & The Night Sweats, une belle découverte!
C’est à l’hiver 2015, dans le sous-sol d’une salle parisienne pleine à craquer et enthousiaste, que j’ai découvert Nathaniel Rateliff & The Night Sweats. Ce soir-là, je découvris donc ce groupe de 7 musiciens, qui pendant près de 1H30, ont réchauffé et enchanté le public par une musique puissante, bien en place, un sens du swing emmené par les cuivres, et des accents blues, soul, dans la voix de Nathaniel Rateliff (chapeau vissé sur le crâne et barbe à la Dr John). Un vrai bonheur, un joli moment musical, et une belle découverte!
Mais qui est Nathaniel Rateliff ? Après ses premiers pas dans le Missouri natal, après avoir très tôt emprunté la voie de la musique, d’abord via la batterie à 7 ans, il délaisse les baguettes pour le manche à 6 cordes. S’en est suivi ses premières chansons, ses premières scènes, puis un premier album en 2007, « Desire and Dissolving Men ». Dans sa besace musicale, le colosse du Missouri trimballe des échantillons de soul music (la section cuivre des Nights Sweats est vraiment chouette!), de blues-rock, de folk bien senti et même de gospel.
Sa nouvelle galette « A little something more from.. Nathaniel Rateliff and the The Night Sweats » en est la parfaite illustration. 8 titres, et cette variété musicale qui s’exprime, avec talent! Les ambiances nous replongent dans cette période bénie des 60-70’s, où la soul music américaine, le blues, le folk faisaient le bonheur du plus grand nombre. « Parlor », qui ouvre le disque, est un blues-folk très dansant, qui met tout de suite dans l’ambiance. La suite ne déçoit pas l’auditeur. Dès « I did it » (un vrai tube en puissance), « Out on the week end », une vraie road-song comme seuls les américains savent en écrire, la variété des styles est là sans jamais perdre en qualité, intensité. « Wasting time » (qui sonne avec des accents Stoniens), morceau enregistré au Stax Museum of American Soul Music, ou le suivant « What I need », sont deux perles pleines de soul, gorgées de swing. « Just to talk to you », est un pur blues, guitare-voix, à l’ancienne, comme un hommage au pionniers du genre. L’album se referme sur « Late night party », qui est en fait la version initiale de « Out on the Week end ».
Au final, un bel album, de pépites à savourer, du talent à découvrir!
Guillaume.
Demain ça ira mieux ! avec Lisa Leblanc
Lisa Leblanc, c’est un premier album plein de chansons énervées de rouspéteuse qui sent son cerveau ramollir, déteste ses voisins et clame : « Pt’être que demain ça ira mieux mais aujourd’hui ma vie c’est de la marde ! ». Mais quelques belles déclarations d’amour toutes en finesse montraient dès le départ qu’elle saurait nous faire vibrer sur plus d’une corde.
« Why you wanna leave runaway queen » qui est sorti fin septembre dévoile d’autres facettes de la chanteuse. S’il y a en apparence plus d’éclectisme puisque l’on passe par exemple d’un style cajun à une reprise au banjo (brillante) d’Ace of spades, je vois bien les chansons s’enchaîner sous la forme d’un road trip avec des rencontres en demi-teinte au bord de la route. Les chansons parlent de relation à distance, d’amours incertaines ou qui s’étiolent, de ceux qui partent et de ceux qu’on doit quitter.
Et en concert qu’est-ce que ça donne ? Autant dire que l’expérience est incroyable ! Ses trois musiciens à grosses barbes sont excellents et elle même a gagné en maîtrise : elle envoie une énergie folle. Lisa parle au public comme si elle connaissait chacun et se moque de ses propres mauvaises blagues, propose à tous de la rejoindre dans une thérapie de groupe en hurlant les paroles d’ « aujourd’hui ma vie c’est de la marde » et finit à l’improviste sur une reprise folk de Lee Hazlewood qui serre les cœurs.
(Lisa, moi aussi je t’aime ! ❤ ❤ )
Elsa
Pura Fé, gardienne de la culture Indienne.
La chanteuse-guitariste américaine d’origine indienne, Pura Fé, suite à la parution en 2015 de son dernier album « Sacred Seed« , viendra donner un concert le 11 mars prochain à l’Espace Gérard Philipe, à Fontenay.
Egalement poète, danseuse, enseignante, compositrice, Pura Fé, issue du peuple Tuscarora par sa mère(chanteuse classique qui a travaillé avec Duke Ellington), et du peuple Taino par son père, milite avec force pour la reconnaissance de l’identité et la mémoire de la culture des « Natives americans », indiens d’Amérique.
Depuis 1994 avec « Condor meets Eagle » (dont le morceau titre est un pont avec la culture des indiens d’amérique du sud, par un chant d’invocation juste accompagné à la guitare et à la percussion), elle défend sa culture, celles de ses ancêtre, comme celle des indiens d’Amérique du Sud. « Tuscarora Nation Blues » (2006), « Hold the rain »(2007), « Full Moon Rising » (2009), « Caution to the Wind » (2013), avant le récent « Sacred Seed » que l’on peut traduire par les « Germes Sacrés », au sens de la Terre Sacrée), paru en 2015. Dans son répertoire, elle mélange avec bonheur et talent les chants traditionnels indiens, la culture folk, le blues, les instruments sud-américains (flûte de pan notamment), et la parole slamée, à la manière du rap. Elle raconte la vie, avec ses bonheurs, ses souffrances, individuelles ou collectives (celles du peuple indien, d’abord massacré, puis parqué, encore aujourd’hui dans certaines réserves aux Etats-Unis). Une démarche militante, citoyenne, qui tient une large place dans la vie et la démarche musicale de Pura Fé. L’univers métissé de cet artiste singulière, est un appel à la tolérance, au respect des anciens, de la terre de ses racines. Nul doute que le concert du 11 mars sera un moment fort, riche en partage, en émotions.
Alors, si vous aimez les belles voix, les fortes personnalités, le mélange des genres musicaux, n’hésitez pas, venez découvrir cette musicienne!
Guillaume.
Mister Knopfler nous emmène en promenade…
Il nous aura fallu attendre, patienter 6 ans! Depuis 2009 et son précédent opus, Mark Knopfler s’était retiré du monde.
Sortant de son silence, de sa retraite campagnarde comme le suggère la pochette de son dernier album « Tracker« , Mark Knopfler, ex chanteur-guitariste-leader de Dire Straits, qui fut dans la décennie 80 une usine à tubes dont les célèbres « Telegraph road », « Money for nothing » , « Sultan of Swing »… entre autres, revient donc nous voir.
Cet amateur de folk music, de country (voir ses collaborations avec Tom Petty, Bob Dylan, Willie Nelson, ..), de blues avec Eric Clapton, de ballades finement ciselées, loin des standards en vigueur de nos jours, n’a pas pour ce retour, changé de recette : simplicité, minimalisme, dépouillement, efficacité!
« Tracker » est une invitation à la promenade menée par Mister K. Passé « laughs and joles and drinks and smokes », se présente les 2 premiers morceaux intéressants, que sont « Basil » et River towns ». Le talent du guitariste est toujours là, tout comme sa voix, légèrement grave. Intacte, précise! Certes Mark Knopfler n’a jamais revendiqué être un chanteur puissant, reste cependant cette faculté à conter des histoires, simplement, tranquillement. Suivent les beaux « Broken Bones », « Lights of Talormina », « Silver Eagle », à savourer.
La promenade avec le guide Knopfler se termine par un duo-« Wherever I go »- avec la chanteuse australienne Ruth Moody.
Tout au long de « Tracker », la musique, toujours sobre, dépouillée, emporte l’auditeur.
Du bel ouvrage, Mister Knopfler!
Guillaume.
Bouillon de culture(s) réussi pour Nitin Sawhney!
Nitin Sawhney.Avant d’écouter l’album « One Zero« , paru en 2013, je ne connaissais pas cet artiste. Résidant londonien d’origine Indienne, compositeur, producteur, Nitin Sawhney, nous offre avec son dernier album, une balade intercontinentale, musicale, où se côtoient, se mélangent, se croisent les sonorités Indiennes, espagnoles, folk américaines.
Côté instruments, accompagnant le chant de Nicki Wells, Tina Grace et Rahel, l’auditeur découvre là aussi un savant mélange entre le tabla, le dholak (instrument à percussion), la flute bansouri, mêlés au piano, à la guitare ou au violoncelle.De « Accept yourself » aux accents de folk américaine, qui ouvre le disque au terminal « I ask you » surlequel Joss Stone vient poser sa voix, cet album est un écrin, une perle, qui selon les humeurs, les moments de la journée, s’écoute, encore et encore. « Sunset », mélange de chant anglais et Indi, soutenu par une rythmique lègère mais précise, un duo guitare-tabla, un violoncelle subtil, est un morceau que je me suis pas lasser d’écouter. Tout le reste de l’album (17 titres, chose rare qui doit être soulignée), est à la mesure des 2 premiers. Surprenants. Plaisants. L’Espagne pointe (aussi) sa corne, comme disait si joliment Nougaro avec « Herencia Latina », « Noches en Vela ». Du flamenco que n’aurait pas rénié le regretté Paco de Lucia.
Et Nitin Sawhney dans tout ça vous demandez-vous?…. intervenant tantôt à la guitare, tantôt au piano, il ne pose sa voix que sur le morceau « Conférence », titre qui aurait pu tout aussi bien convenir à ce disque, tant la réunion des univers musicaux, des instruments aux origines diverses est un régal. Dommage qu’on ne l’entende pas davantage en chant solo. La prochaine fois peut-être…
Ce disque est pour moi une belle découverte, un beau moment musical, qui prouve une fois de plus que le mélange enrichit la Culture. Ne passez pas à côté, ce grand disque vous attend!
Guillaume.