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Eddy Mitchell, de Belleville à Nashville.


Eddy Mitchell, né Claude Moine naît en pleine seconde guerre mondiale, en 1942 à Paris, grandit à Belleville, quartier qu’il honorera dans une chanson, « Nashville ou Belleville ». Sa mère travaille dans une banque, son père à la société des transports parisiens. Quelques années plus tard, il sera même garçon de courses au Crédit Lyonnais, dans une agence proche du Golf-Drouot, club qu’il fréquente alors régulièrement et y découvre nombre d’artistes américains. A l’âge de 11 onze ans, le jeune Claude découvre le rock’n’roll par le biais de Elvis Presley, la star de l’époque, mais aussi Bill Haley, qu’il découvre en concert à Paris en 1958. Un choc pour le jeune Claude Moine. Puis ce sera Chuck Berry, Gene Vincent, Eddy Cochran et Buddy Holly. Il évoquera d’ailleurs Eddy Cochran et Buddy Holly, morts tous les deux très jeunes dans des circonstances tragiques, dans une chanson, « J’avais deux amis ».

En 1961, lui l’amateur de rock, country, va créer le premier groupe de rock français : Les Chaussettes Noires, au sein duquel il va également côtoyer un saxophoniste du nom de Michel Gaucher. les deux hommes ne se quitteront plus, le saxophoniste, devenant même au fil das années, le directeur musical de… Eddy Mitchell. Eddy en référence à l’acteur-chanteur américain Eddie Constantine, et Moine devient Mitchell.

Adolescent, traînant souvent à Pigalle, à la Trinité, et donc au Golf-Drouot, cité plus haut. Il va y faire deux rencontres qui vont changer sa vie. Celles d’un certain Jean-Philippe Smet, devenu Johnny Hallyday, qui retient déjà la nuit jusqu’au petit matin, cette aube merveilleusement chantée par le 3ème larron, Jacques Dutronc, dans la fameuse chanson « Paris s’éveille » (texte de Jacques Lanzmann). L’homme au cigare et Ray-Ban étant même un temps pressenti comme guitariste dans le groupe d’ Eddy Mitchell. Bref, dès le milieu des 60’s, avant même l’arrivée de la vague Yéyé, ces trois amis ont scellé un pacte qui durera toute leur carrière. Mais revenons à Eddy Mitchell.

Personnellement, je l’ai découvert à l’âge de 14-15 ans, époque à laquelle il chantait des titres comme « Couleur menthe à l’eau » (c’est pour toi LowLow 🙂 ), un slow qui passait en boucle dans les surprises-party de l’époque, mais aussi  » La dernière séance » chanson qui évoque son amour pour le cinéma (l’émission, diffusée le mardi soir sur FR3-toute une époque-, était tournée notamment au cinéma Royal Palace de Romainville, classé depuis aux Monuments Historiques!), la fin des cinéma de quartiers. A l’époque son « Cimetière des éléphants » a connu également un grand succès. Eddy Mitchell, s’il a débuté à l’époque du rock’n’roll, s’est donc très vite tourné vers la country, le jazz, genre dans lequel sa voix souple fait merveille, raison pour la quelle il a toujours voulu avoir un grand orchestre avec lui. Une année, il avait d’ailleurs relevé le défi de se produire dans 3 ou 4 endroits de Paris, avec des formations différentes, allant donc de la formation rock au grand orchestre jazz, en passant par la country.

Précis, méticuleux, il a toujours aimé des arrangements très soignés signés de son complice Michel Gaucher. Fidèle en amitié comme avec ses musiciens, il a depuis très longtemps à ses cotés la même équipe, des cuivres à la guitare de Basile Leroux, qui à aussi accompagné beaucoup d’autres artistes français, du pianiste Jean-Yves D’angelo, et surtout celui qui lui écrit beaucoup de ses textes, Pierre Papadiamandis.

Celui que l’on appelle indifféremment Schmoll ou Mr. Eddy, est un passionné de BD, il en fera mention dans une superbe chanson » Le portrait de Norman Rockwell », dédié à ce grand dessinateur américain. Il parlera aussi des grands espaces américains « Rio Grande », « Route 66 », « Sur la route de Memphis ». C’est d’ailleurs son amour pour ce pays qui lui fera enregistrer nombre de ses albums là-bas, mais aussi à Londres et Paris. Durant cette période américaine, pendant laquelle il réalisera des albums à la sonorité country-rock, il sera parfois accompagné de l’harmoniciste américain Charlie Mc Coy, une véritable pointure. En 2006, il part à La Nouvelle-Orléans, enregistrer l’album « Jambalaya ». Pour ce disque, il fait appel à la légende Little Richard, au célèbre pianiste de jazz Dr. John, à Beverly Jo Scott, à l’harmoniciste français Jean-Jacques Milteau, et bien sûr à son fidèle ami, Johnny Hallyday, avec qui il chante sur « On veut des légendes ».

Ayant débuté en faisant surtout des adaptations de chansons de Gene Vincent, il ne cesse depuis, de chanter des artistes comme Ray Charles, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, mais aussi les Beatles « You’ve to hide your love away » devenue « Tu ferais mieux de l’oublier », et la liste est longue. Il a le goût également d’évoquer des artistes qu’il apprécie dans plusieurs chansons : « Otis » (Otis redding), « j’avais deux amis » (Buddy Holly et Eddie Cochran », « Mister J.B. » (James Brown), « La voix d’Elvis » (Elvis Presley).

il aime partager la scène et ses chansons avec des ami.e.s. Ainsi, Michel Sardou, Véronique Sanson, Axelle Red, mais aussi Maxime Le Forestier, et plus récemment, Alain Souchon et Laurent Voulzy, (qui lui ont composé le titres « L’esprit des grandes prairies ») ont eu l’occasion, rare, de chanter live en duo avec Mr.Eddy.

Si Johnny Hallyday etait reconnu, outre ses qualités vocales, pour avoir été une vraie bête de scène, Eddy Mitchell, dans un registre très différent, est capable de tenir jusqu’à 2h voire plus sur scène, en alternant les registres rock, crooner, country. Un éclectisme musical qui a fait son succès. Son registre vocal lui permettant également de belles envolées, certes moins spectaculaires que celles de Johnny Hallyday. Pour l’avoir vu à plusieurs reprises sur scène, à Bercy à 2 reprises ( te souviens-tu Florent ?), puis à l’Olympia ou au Palais des sports pour sa « dernière séance », j’ai à chaque fois pu vérifier ce que j’avance.

Mais revenons aux duos. Cette pratique initiée par les artistes anglo-saxons dans les 70’s, et régulièrement pratiquée, en France dans les années 70 également, il la reprend à son compte en 2017 pour signer un bel album, « La même Tribu » (2017). Eddy Mitchell y rassemble autour de lui, outre Hallyday et Dutronc, des artistes comme Renaud débarassé de Mister Renard, Julien Clerc l’homme qui aimait les femmes, Arno descendu du plat pays qui est le sien, Keren Ann ex muse de Benjamin Biolay, Ibrahim Maalouf et sa trompette multicolore, le soulman Charles Bradley, Sanseverino et sa guitare manouche, le « papa » d’ « Aline » Christophe, et donc sa fille Marylin Moine. Du beau linge.

Il le fera bien sûr avec ses compères Johnny Hallyday et Jacques Dutronc, ces dernières années lors des concerts, en 2014 puis en 2017, des « Vieilles Canailles« , sur le mode Rat-Pack du trio Franck Sinatra-Dean Martin, Sammy Davis Jr. Il a parfois rejoint sur scène son « frère », Johnny Hallyday, au Parc des Princes en 1993 notamment à l’occasion des 50 ans de son ami, pour chanter « Excuse-moi partenaire », puis plus tard, celui-ci lui rendra la pareil, au Zénith (j’y étais) pour un mémorable « Bon vieux temps du rock’n’roll ». Mais je ne peux pas oublier le fameux duo avec le regretté Serge Gainsbourg sur « Vieille Canaille ». Il a effectué sa dernière tournée en 2010, intitulée « Ma dernière séance ». Il terminait toujours ses concerts par le fameux « Pas de Boogie Woogie »…

Parallèlement à sa longue et riche carrière de chanteur, Eddy Mitchell a également foulé les planches des plateaux de cinéma, devant la caméra des plus grands, de Bertrand Tavernier à Claude Lellouch, en passant par Jean-Pierre Mocky, Etienne Chatilliez. « Attention une femme peut en cacher une autre », »La totale », « Ronde de Nuit », film dans lequel je l’avais découvert en tant que comédien, puis « Coup de torchon », « Le bonheur est dans le pré », « La totale », « A mort l’arbitre », « Les vieux fourneaux », « Salaud on t’aime », « Ville à vendre »… et j’en passe. Il a mélangé les genres, avec bonheur parfois et moins de réussite par ailleurs. Cette carrière au cinéma lui a permis de côtoyer des comédiens tels que Michel Serrault, Philippe Noiret, Roger Hanin, Gérard Lanvin, Miou-Miou, Thierry Lhermitte, Carole Laure, Stéphane Audran, Michel Boujenah, Jean-Pierre Marielle, Sandrine Bonnaire…là aussi la liste est longue.

Aujourd’hui, il se consacre surtout au théâtre, au cinéma, mais la chanson n’est jamais bien loin, un album toujours en gestation. Je vous laisse avec ce géant de la chanson française et quelques unes de ses plus belles chansons.

Guillaume.

Emilie Marsh, talent à suivre.


Parmi les nouveautés musicales de cette année, je suis tombé sur le nouvel album de la chanteuse-musicienne Emilie Marsh. Un choc. Je ne connaissais rien de l’univers musical ni de l’écriture de cette artiste qui a déjà un joli back-ground a son actif. En effet, une B.O. du film « Vies formidables », avec notamment le titre « Haut le coeur », 3 albums (dont »La rime orpheline ») précédents, dont deux 6 titres, des collaborations ici et là en tant qu’arrangeuse avec Emmanuelle Seigner notamment.

Cette rochelaise de naissance, multi-instrumentiste, amatrice de poésie, ce qui lui vaudra un prix lors du concours « Poésie en liberté ». Elle y fera ainsi la connaissance d’Etienne Champollion, musicien, arrangeur. La connivence musical va s’établir et Champollion va permettre à Emilie Marsh d’élargir sa palette musicale, sonore, les couleurs de ses chansons, grâce à l’apport de nouveaux instruments. Depuis une dizaine d’années, Emilie Marsh a enchaîné les premières parties d’artistes comme Michel Jonasz, Jil Caplan, Philippe Lafontaine.

Mais venons-en à l’objet de cette chronique, son nouvel album « J’embrasse le premier soir« . Elle y traite de différents sujets comme le désir charnel (« J’embrasse le premier soir »), la nostalgie (« Haut le coeur »), le couple, le désamour et l’envie d’aller voir ailleurs (« Où vas-tu la nuit »). Moi qui ne connaissait pas du tout cette artiste, j’ai été séduit par la qualité de son écriture, la musicalité et la diversité de ses orchestrations, entre ambiances mélancoliques, rock, pop (« Où vas-tu la nuit ? » fait furieusement penser à Indochine.). L’autre qualité d’Emilie Marsh réside dans sa voix, très expressive, et qui se balade avec une aisance déconcertante du grave à l’aigu. Parfois son phrasé fait penser à celui de Bernard Lavilliers (je sais ça peut paraître étonnant mais sur « Goodbye comédie », c’est assez notable) Nicolas Sirkis donc, et même Mylène Farmer, quand elle monte dans les aigus (écoutez « vents violents »). A noter sur ce disque le très beau duo avec Dani sur la chanson « Sur les ondes ».

Sur cet album qu’elle a quasiment écrit et composé seule, mis à part « Sur les ondes » dû à l’écriture de Pierre Grillet et « Vents violent » à Céline Ollivier, Emilie Marsh nous prend et nous emmène dans des univers très variés. C’est un vrai plaisir à l’écouter. Je vous laisse découvrir cette artiste, qui mérite qu’on s’y attarde.

Guillaume.

Il était une fois… 1970!


1970. Année charnière. Une nouvelle époque s’ouvre, suite aux différents mouvements sociétaux, musicaux, politiques, qui ont secoué la France et le Monde dans les années 60. L’année qui ouvre une nouvelle décennie est marquée par différents évènements qui concernent le monde du travail (le SMIC remplace désormais le SMIG), la politique (décès du Général de Gaulle en France, élection de Salvador Allende au Chili…), la science faisait faire des bonds en avant considérables à certains pays, comme le Japon et la Chine, avec le lancement de leur premier satellite. C’est aussi le retour sur terre, après de très grosses difficultés, de la mission Apollo 13 (qui inspirera à Ron Howard, en 1995, le film « Apollo 13 » avec Tom Hanks, Kevin Bacon, Bill Paxton, Ed Harris). En musique, Paul Mac Cartney annonce la séparation des Beatles. C’est également une année marquée par des disparitions de personnalités du monde de la culture : Elsa Triolet, Jean Giono, François Mauriac, Luis Mariano, Jimi Hendrix, John Dos Passos, Mishima. En sport, cette année est marquée par la victoire éclatante en finale de la coupe du monde au Mexique, de l’équipe du Brésil emmenée par le génial Pelé, face à l’Italie (photo ci-contre).

 

 

 

Mais revenons à notre désormais fameux rébus musical, perdu dans le dédale d’une histoire inventée. Prêt(e(s)? Lisez maintenant!

Je m’appelle John. J’habite en France depuis 10 ans. Je possède une maison, situé en bordure de l’océan atlantique. J’aime sa sauvagerie, ses gros rouleaux, la couleur changeante de l’eau, sa lumière particulière, qui ne sont pas sans me rappeler ma terre natale irlandaise. J’adore me promener le matin comme le soir, me laisser aller à regarder la mer. Dans mon coin de villégiature, non loin de La Tremblade, les activités sont très limitées, à part la pêche en rivière ou en bateau à moteur, les balades à vélo. C’est tout juste s’il y a un ou deux bals populaires l’été venu, hormis celui, rituel, du 14 juillet. Quand je suis là-bas, je suis entouré de mes livres, de souvenirs d’histoires personnelles, de voyages effectués, et je rêve… oui je rêve à.. L’Amérique… ce pays que je ne connais pas mais qui fascine tant.

C’est décidé, je vais y aller. Peut-être demain. Prendre le bateau. Tels les immigrants, venus principalement d’Europe, de la fin du 19ème et début du 20ème siècles derniers, qui contribuèrent à construire ce pays, à l’enrichir. Je fredonnerai alors « Immigrant song »…en leur mémoire. Avec ma femme, que je surnomme affectueusement « My lady d’Arbanville », nous passons des jours et des nuits à nous aimer, follement.

Arrivés sur place, dans cette ville grouillante et multicolore, multilingue qu’est la Nouvelle-Orléans, ville du blues, berceau de la soul music, où paraît-il il est possible de croiser des travellin’ band, héritiers des fanfares qui dans les années 20’s, défilaient dans les rues de Chicago, Bâton Rouge, Memphis. Aux Amériques, il paraît qu’on trouve des rivières ou l’eau est presque jaune, on les appelle les yellow river. Le grand canyon (voir photo), la death valley, où si on lève la tête il est possible d’apercevoir des condors passer, la mythique route 66, autant d’endroits que nous irons visiter, à n’en pas douter. …. Pendant le summertime, on ira entendre des chorales de Gospel. « Everything is beautiful » se dit-on avec ma femme en regardant tous ce paysages et ces endroits que nous visiterons.

Nous emprunterons une Cadillac pour nous délecter de ces sublimes décors sur les « long and winding road » (routes venteuses) comme ils disent là-bas! La radio, passant de la musique… notamment « Wonder of you » du natif de Tupelo, Mississippi, « Let it be », des scarabées anglais, ou « the Love you save » de la fratrie Jackson. Sur la route 66, nous roulerons un peu au hasard, passant devant des décors dignes de « Paris-Texas ou « Bagdad Café », ses motels aux chambres pas toujours en très bon état clairsemés en bord de route, ses bars pour conducteurs des fameux Trucks, où la bière et les sandwiches sortaient des cuisines, comme des petits pains d’un four, ses cactus, contemplant sa nature sauvage et brut, son silence. Le voyage aux Amériques, pour ma femme et moi, s’avérera très agréable, intéressant, un véritable enchantement pour les yeux devant tant de grandeur, de démesure, comparé à ce que nous sommes habitués à voir en France.

Un voyage comme une dans une bulle, hors du temps, de notre temps. Des images pleins les yeux, des souvenirs à foison, et l’envie d’y revenir chevillée au corps. Il nous fût très dur alors de rentrer, après ce long, beau et joyeux périple. D’une même voix, nous nous sommes exclamés : « Vivement 1971« .

Guillaume.

 

 

Il était une fois… 1967!


… Contrairement à mon ami et collègue Laurent, qui se concentre à vous faire découvrir, via une nouvelle série dont il a le secret, les musiques des années 80 (à partir de 1981), année par année, moi j’ai décidé de me concentrer sur la période de la fin des 60’s, soit à partir de… 1967 jusqu’en 1980…. Question de génération 🙂 ! Mais plutôt que de vous égrainer une série de titres ayant marqués cette fameuse année 1967, je vous propose un petit jeu en forme de rébus musical : A travers une petite histoire inventée de toutes pièces, ce sera à vous de retrouver les titres cachés et donc leurs interprètes, même si certains, j’en suis sûr, vous sembleront évidents. A vous de jouer donc! Et je procèderai ainsi pour les années qui suivront, jusqu’en 1980.

1967. Alors que j’étais en vacances à San Francisco, ville dont un ami m’avait dit un jour « si tu dois aller quelque part en vacances, alors… « Let’s go to San Francisco »! Cette ville, connue pour ses brumes et son pont rouge mythique (bizarrement nommé Golden Gate Bridge), entourée de collines, où furent tournés films et séries télévisées (« Bullit », « Street of San Francisco »…), allant même jusqu’à devenir le repaire des hippies, qui se donnaient tous rendez-vous en haut de la colline, devant une maison bleue, oui cette ville venteuse, m’avait-il dit, est magique! Là bas, quand le matin se lève, la lumière est belle, somptueuse, donnant aux maisons en couleurs tout leur éclat!

Un matin donc, au lever du soleil, en me promenant sur Penny Lane Avenue, je rencontrai une fille, prénommée Alice, qui marchait comme un garçon. Après avoir fait sa connaissance, au cours de longues discussions, nous avons vécu un bel amour d’été, fréquentant notamment le Strawberry Field Café, devenu notre quartier général. Un endroit superbe, cosy avant l’heure, avec aux murs des portraits des Beatles, de Jimi Hendrix, des Doors…. mais aussi d’artistes français comme Françoise Hardy, Eddy Mitchell ou Johnny Hallyday. Une brown-eyed girl comme disent les américains! Elle me répétait à tue-tête : « I’m waiting for my man »… Et moi, secrètement, d’espèrer que ce soit moi! Car oui… belle Alice… all you need is love, me disais-je ! Pour cela j’étais prêt à lui faire des déclarations, à lui écrire jour après jour des letters enflammées, pour lui prouver combien je l’aimais.

Mais Alice, fille appréciant plus que les paradis perdus, ne se détachait jamais de Lucy in the Sky with Diamonds… triste quotidien pour une aussi jolie fille constatai-je, écoeuré !!! c’était son côté obscur, son dark side comme on dit là-bas. L’été filait doucement à San Francisco. Bien qu’il me parut léger au début avec elle à mes côtés, je le voyais s’assombrir, davantage chaque jour devenir un enfer. Au point qu’un soir, elle se montra très sérieuse face à moi et sans se départir m’annonça : « Tu sais, ce soir est notre dernière valse… Je suis venue te dire « Bye Bye Prêcheur »…. Ne m’attendant certes pas à cette annonce, me retrouvant dans la position du boxeur sonné, acculé dans les cordes, je ne suis pas resté avec elle jusqu’au bout de la nuit. J’aurai dû. Le lendemain matin, elle fut retrouvée inanimée, sur le sol de sa chambre, le corps aussi dur que du bois. Triste, me sentant impuissant, je terminai cet été de la pire des façons. Un vol San-Francisco-Paris, et l’envie d’oublier ce rêve qui a viré au cauchemar. Le besoin de me reconstruire, with a little help from my friends. Je me suis dit : « Vivement 1968 ».

Guillaume.

Requin Chagrin et Marietta, aventuriers en pleine éclosion.


Celles et ceux qui étaient présents à l’Espace Gérard Philipe, lors de l’édition 2017 des Aventuriers, n’ont pu que remarquer les prestations données les 17 et 19 décembre derniers par Requin Chagrin et Marietta.

Derrière Requin Chagrin, se cache le projet solo de Marion Brunetto. Batteuse, auteur-compositrice, et menant parallèlement deux autres projets (avec les groupes Guillotines et Alphatra), elle est du genre fonceuse, ne comptant que sur elle pour avancer et mener à bien ses projets. Pour ce « First album », qui compte neuf morceaux, elle s’est entourée de Grégoire Cagnat à la basse, Yohann Dedy aux claviers, Romain Mercier-Balaz aux baguettes. Requin Chagrin nous laisse découvrir une artiste qui ne renie pas ses influences musicales, à savoir Indochine, la pop anglaise des années 90. Il n’est qu’à écouter les titres « RC », « Adelaïde », « Poisson Lune », qui sonnent à la manière de la cold-wave de nos cousins grands-bretons. Le son du disque est « étouffé », le chant le plus souvent en retrait, ce qui est dommage, car cela empêche de profiter des textes écrits par Marion Brunetto.

L’ensemble est globalement de qualité mais j’attends mieux lors du prochain album. Si je dois retenir des titres de cet album « First », ce serait : « Poisson Lune », « Bleu Nuit », « Le Chagrin ».

Marietta, de son prénom Guillaume, possède une voix placée dans les médiums, aux influences nettes de Daho, Chamfort, des textes qui narrent un quotidien souvent glauque sinon désespéré. L’homme, en dehors du chant, se laisse aller également à manier la basse, la guitare, le piano, le synthé… bref, il touche à tout! Pour ce projet solo « La passagère », enregistré en 2017 sur le Label Born Bad Records il oscille entre des textes intimistes, guitares acoustiques, ambiances électro-pop, des nappes de synthés parfois trop envahissantes, ainsi que quelques envolées aux accents psychédéliques, une dose de folk.  Ce chanteur au look d’étudiant attardé, de « Tanguy » (voir la photo de couverture), nous livre un album en forme de catalogue des possibles, d’horizons multiples. A vrai dire, je m’y suis un peu perdu.

J’attends le prochain album pour me faire une meilleure idée. 3 titres ont retenus mon attention : « La carte » ; « La grande ville malade » ; « Maud la Nuit ».

Guillaume.

Eddy Mitchell a réuni sa grande tribu


Eddy Mitchell, après la tournée triomphale des « Vieilles Canailles » avec ses deux compères de la Trinité, Jacques Dutronc et Johnny Hallyday, a sorti un album, « La même tribu… Volume 1 » (donc il y aura une suite), réunissant autour de lui une tribu d’artistes venus d’horizons très divers et représentant des générations différentes : Johnny Hallyday, Julien Clerc, Alain Souchon, Christophe, Laurent Voulzy, Arno, Renaud, Pascal Obispo, Ibrahim Maalouf, Charles Bradley, Keren Ann, le duo féminin Brigitte, sa fille Maryline Moine, . L’objectif ? Donner l’occasion à ces artistes de reprendre en duo des chansons de Mr. Eddy.

Au menu, une jolie palette des classiques : « c’est un rocker », en duo avec son ami de toujours Johnny Hallyday, « On veut des légendes » avec Alain Souchon (chanté à l’origine par Mitchell et Hallyday sur l’album « Jambalaya »), « Sur le route de Memphis » en compagnie du revenant Renaud (la voix abîmée de ce dernier est difficile à écouter), « J’ai oublié de l’oublier » (reprise d’un duo qu’ils avaient déjà formé sur ce même titre dans les années 70’s) ave Julien Clerc, « Toujours un coin qui me rappelle » en version franco-anglaise(initialement prévue pour être chantée avec Tina Turner, remplacée talentueusement par Keren Ann qui vient poser son joli timbre de voix. Suit le bel hommage à Gainsbourg fait dans « Le Bar du Lutétia » autrefois fréquenté par le noctambule homme à tête de chou, ici en duo avec Jacques Dutronc. A noter la participation toute en finesse du trompettiste Ibrahim Maalouf sur « M’man », chanté en solo par Eddy Mitchell.

Sans oublier le sublime « Otis » en hommage à la musique noire américaine, porté la voix chaude et soul du regretté Charles Bradley, décédé l’an dernier. Ou encore « Un portrait de Norman Rockwell » (dessinateur américain que chérit Eddy Mitchell, voir la pochette de l’album « Mr Eddy » de 1996, avec la chanson qui ouvre l’album), ici chanté par le vétéran Christophe. Enfin, pour clore ce chapitre de la saga Mitchell-Moine, le vétéran chante « Et la voix d’Elvis » avec sa fille, Maryline Moine.

Dans l’ensemble, loin des disques du genre qui réservent souvent de mauvaises surprises et semblent décousus, « La même Tribu » enregistré aux Etats-Unis et en France (Studio Guillaume Tell) est un enchainement de belles surprises, d’orchestrations soignées comme toujours, servies par un casting de musiciens top niveau parmi lesquels les fidèles Basile Leroux, Leeland Sklar, Claude Salmieri, Jena-Yves D’Angelo, charles Mac Coy, Greg Szlap,, Michel Gaucher.

Un bel écrin. Qui donc, devrait être suivi d’un second chapitre. J’ai hâte!

A signaler que la pochette, qui rassemble tous les protagonistes de l’album, est l’œuvre du dessinateur français Ralph Meyer. ( https://www.facebook.com/ralph.meyer.79 ).

Guillaume.

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